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  • Douces et reconnaissantes pensées pour Jean-Pierre Hanniet

     

    C'est en recevant le dernier numéro des Adex, ce journal poético-artistique du Pays de Valois dont il était avec son épouse fondateur, que j'apprends un peu tard que tous deux sont partis à quatre mois d'intervalle : Carole Harding-Hanniet en octobre 2018 et Jean-Pierre, le 8 février dernier. Je savais pour ce dernier que la santé était devenue fragile mais il y a pourtant des personnes qui sont tellement vivantes, qui mettent tellement en valeur ce mot 'vie", qu'on ne pense pas que cela puisse s'arrêter un jour. Jean-Pierre avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger suffisamment pour voir en lui un grand homme, était un fervent soutien de ma revue Nouveaux Délits et de mon écriture par ailleurs, un soutien fidèle et discret. Nul doute que son voyage continue et que sa bonté continue à œuvrer, car rien ne se perd, tout se transforme et j'aime à croire que le meilleur de nous-mêmes est justement notre part d'immortalité.

    Merci Jean-Pierre de tout cœur !

     

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    Jean-Pierre HANNIET, né en 1937, élève de l’Ecole Normale d’Instituteurs de Beauvais, fera sa carrière d’instit dans le Valois. Il y animera diverses associations culturelles, une revue de poésie “Banderille” avant de se consacrer à une vie politique militante. Elu Conseiller général de l’Oise en 1970, il exercera des fonctions électives diverses vingt cinq ans durant et initiera des ouvrages scolaires consacrés à l’éducation civique, publiés chez Bordas. Il fonde en 1995 Les Adex.

    Collections Tempoèmes :
    « Les poélitiques » – © Les Adex 2006
    « Sillages » – © Les Adex 2003
    « De haut et de travers » – © Les Adex 1997
    « Au fil de mes temps » – © Les Adex 1997

    Collections Graphipoèmes :
    « Couleur Safran » — Les Adex 2008
    « Paroles Bleues » — Les Adex 2001
    « Saisons de platanes II » — Les Adex 2001
    « Saisons de platanes » — Les Adex 1999 (épuisé)

    Associé à Lucas-Faytre dans la séries Les carnets qui rêvent : « Nus à la Grande Chaumière » – © ADAGP 2012

    http://www.lesadex.com/

     

     

     

  • Soliflore 78 - Pierre Melendez

     

     

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    ©Caroline Roméo (Pépite)

     

     

     

    Notes

     

    Accroupie sur le balcon

    elle fume une clope

    penchée sur un carnet

    de notes

    des fa des sols des si

    et elle fait comme si

    elle ouvrait grand les portes

    de l’inspiration

    au dessus du sol

    en quelque sorte

    On lui a souvent dit

    qu’elle chantait trop mal

    alors elle écrit

    dans un mode animal

    avec des cris

    des grognements

    hululements

    elle écrit comme elle ment

    des poésies de pacotille

    aux rimes qui brillent

     

     

     

  • Soliflore 77 - Magali Fenoglio

     

    L.T._n.jpg

    photo ©L.T.

     

     

     

    J'ai écrit
    Beaucoup
    Sur tout et n'importe quoi
    Sur ma vie et n'importe qui
    Et même sur toi, qui n'existait pas !
    J'ai écrit
    Parfois
    Que la solitude c'était moche
    Que ça ne baisait pas bien...
    J'ai menti !
    Je me suis menti
    Tout ça pour quoi ?
    Pour rentrer dans un moule beaucoup trop petit
    Faire semblant de... Ne plus être soi...
    Me perdre, me laisser aller
    Me dégoûter de cette chose molle
    Toute en douleur et sans joie
    Que je suis devenue, 
    Par choix !
    Je n'en veux à personne
    Même pas à moi, surtout pas à moi !
    Et puis un jour tu le fais, tu te regardes
    Pour de vrai !
    Et en fait t'es juste morte, t'es plus folle !
    Alors
    Qu'il soit bon ou mauvais
    J'ai fait un choix !

    Et je sais
    Je sais le mal que j' te fais !
    Je la connais
    Cette douleur
    Cette rancœur
    Cette envie de s'arracher cette merde 
    Qui ressemble à un cœur !
    Il paraît que l'amour ça n' dure pas
    Ou que ça dure 3 ans...
    Bien moins longtemps
    Quand ce n'en est pas !
    Mais j'ai choisi, 
    J'ai choisi de me sauver, moi !

    Et putain oui, Solitude t'es la plus belle des catins !
    Et putain non, tu n'es pas moche et triste.
    Tu es une salope en dessous de satin
    Pas en blouse blanche qui pue le médecin légiste !
    Tu as une odeur que je reconnais...
    Tu sens le vent un soir d'été
    Tu sens la forêt et la terre brûlée
    Tu as ce goût sucré-salé
    Qui dans ma bouche la salive fait monter
    Tu as l'odeur et la saveur de ma liberté...

    Alors non chérie, tu n'es pas laide, viens approche !
    Tu me libères, tu me retournes 
    Tu m' vides, tu m' fais les poches
    J' deviens liquide... 
    Flot ininterrompu coulant de mes doigts
    Tu m' fais grimper comme jamais
    Orgasmes trop longtemps contenus, oubliés
    Explosent enfin autour de moi !
    J'ai retrouvé l'envie, bordel !
    J'ai retrouvé sur ma langue, le goût du miel
    L'envie d'en écrire, l'envie de et je respire !

    J'ai écrit
    Beaucoup
    Mais je n'ai jamais écrit dans l' tiède !
    J'écris quand ça fait mal
    Ou quand j'ai la dalle !
    J'écris quand j'ai les yeux qui brillent
    Ou quand tout part en vrille...
    J'écris sur les murs, les trottoirs
    Ou quand sonne l'heure des messes noires...
    J'écris quand j'en crève
    Ou quand j'en rêve...

    Mais il reste une certitude
    J'écrirai toujours avec Solitude.
    A mes côtés ou ancrée en moi
    Elle sera toujours là !
    Alors je la laisse faire ce qu'elle veut
    Et je la regarde s'emparer de mes mains
    Elle me fouille, elle me fait du bien
    Explosion au bord des yeux
    Elle me souffle de ne plus me taire
    Alors oui, je la laisse faire...
    Écris putain ! Écris !
    #Marie, elle s'est retrouvée et elle aime ça...
    Écoute putain ! Elle rit !

     

     

    https://www.facebook.com/Marie-Mad-Moi-SAiles-Perch%C3%A9e-1641652899381357/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Christian Saint-Paul à propos du n°62

     
    Reçue hier, cette lettre d'infos de Christian Saint-Paul pour parler de son émission de janvier sur Radio Occitania où il avait accueilli Marc Tison pour parler de son dernier livre, Des nuits au mixer et où il est question également du numéro 62 de la revue, merci à tous les deux pour vos mots qui m'ont fait très chaud au cœur, on peut écouter l'émission ici :

     "Aider à trouver le chemin

    Heureux d’avoir, dans le sommaire de l’émission du jeudi 24 janvier 2019, deux artistes : Cathy Garcia Canalès et Marc Tison, qui œuvrent avec la même passion, dans la générosité, pas celle qui fait le spectacle, celle, nous dit Cathy, qui vient de ce « virus de sagesse que rien ne peut arrêter afin que le principe d’équité devienne partout et en tout, une évidence » et elle cite ces vers d’un poème de Louis Calaferte : « ... Le monde est en nous tous, ou rien. [ ...] Si l’autre n’existe pas, vous n’existez pas non plus ».

    « Nouveaux Délits » revue de poésie vive qu’anime Cathy Garcia Canalès, avec son n° 62 paru en janvier 2019, nous offre encore une fois, un bel objet (mise en page, illustrations), des auteurs à découvrir qui se révèlent d’un grand intérêt ; je n’ai pas résisté à lire à l’antenne le poème de Guillaume Simon « Lisbonne », cette ville qui, peut-être, résistera au gigantisme des tours vaniteuses et demeurera une ville à hauteur d’homme.

    (…)

    Cette préoccupation authentique de l’autre, cette curiosité bienveillante sur son prochain ou son lointain, Marc TISON l’a, chevillée au corps.
    A l’antenne, il dit sa complicité et son admiration pour sa sœur d’armes en poésie, Cathy, lui qui a fait partie des sommaires de « Nouveaux Délits ».


    Marc Tison, après « Des abribus pour l’exode » (éd.Le Citron Gare, 10 €) revient à Radio Occitania présenter son nouveau livre « des nuits au mixer » (La Chienne Edith éd. collection Nonosse, 112 pages, 10 €).

    La poésie de Marc Tison est une poésie de combat.

    L’ennemi est l’ennemi de classe. Une poésie à la critique sociale sous-jacente. Le paradoxe de notre époque si pourvue en médias, s’insurge ce poète né dans le Nord de la France, entre les terrils et les usines, est que le dialogue a disparu. Or, la poésie est un objet de discussion humaine.

    Celui qui a assisté aux ravages de la désindustrialisation sauvage - 10 000 emplois disparus en 4 ans dans sa région natale - a vu ses amis, ses voisins, ses semblables, « perdre leur dignité », car « quand une usine disparaît, on laisse les gens sans rien. En réalité, on les assassine en même temps », assène Marc Tison.

    Une prise de conscience qui n’en finit pas de nourrir ses poèmes.

    Marc Tison s’est installé en Occitanie, dans le Tarn. Auparavant, il a fait l’expérience de la vie, explorant bien des domaines - chanteur dans des groupes mais aussi chauffeur poids lourd - pour être toujours « engagé dans le monde car il y a une résistance à la misanthropie ».

    Il faut l’écouter dire, parfois hurler, ses poèmes en prise directe avec une représentation du monde qui est celle d’un poète. Cette contemplation du monde ne peut être passive chez cet artiste, elle suscite une émotion, prélude à une révolte qui s’accomplit dans la langue avec les mots familiers, parfois triviaux.

    Les idées reçues.
    Ça laisse d’horribles hématomes
    Autour des yeux
    Les côtes
    Le bas ventre


    Sur la population des oiseaux
    La pureté de l’air que l’on respire
    Sur les migrations forcées des gens en peine
    Sur le partage des richesses


    Et la fraternité populaire




    Ça floute l’idée que l’on a de soi
    Ça réduit le monde à sa défaite

    Et l’espoir qui devient des colères

    Pour la rupture gordienne
    Molotov garde la symbolique intacte


    C’est ainsi qu’il donne corps et consistance à son état de malaise, confusément ressenti à leur manière, par ses contemporains, qui peuvent alors mettre des mots sur leur mal être, mais aussi entrevoir une possible échappée.


    Peu avant son suicide, Paul Celan avait reçu une lettre d’Ilana Shmueli qui lui disait :  « Accepte l’idée qu’il existe un chemin et accepte si possible aussi que je t’aide un peu à le trouver. »



    C’est également cela, la vocation du poète : aider à trouver le chemin."


     
    Vous pouvez écouter cette émission diffusée pour la première fois le 19 janvier 2019 en cliquant sur : 
    https://lespoetes.site/son/2019/2019-01-24%20marc%20tison.wma