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* LA REVUE : SES QUATRIÈMES DE COUVERTURE

  • Refaat Al Areer, dernier poème

     

    Si je dois mourir
    tu dois vivre
    pour raconter mon histoire
    pour vendre mes effets
    et acheter une étoffe
    et quelques ficelles
    (une étoffe blanche avec une longue traîne)
    pour qu'un enfant quelque part à Gaza
    en regardant le paradis dans les yeux
    guettant son père parti dans un brasier
    sans dire adieu à personne
    pas même à sa chair
    pas même à lui-même
    voie le cerf-volant, mon cerf-volant tout là-haut
    que tu auras fabriqué, volant tout là-haut
    et pense un instant qu'un ange est là
    ramenant l'amour
    Si je dois mourir
    fais que cela apporte de l'espoir
    que ce soit un conte


     

    Refaat Al Areer, poète palestinien, professeur de littérature anglaise, mort à Gaza sous les bombes dans la nuit du 7 au 8 décembre.

     

     

    NON À LA GUERRE, À TOUTES LES GUERRES ! STOP !

     

     

      

  • Cathy Garcia Canalès - Calepins voyageurs et après ? tomes 2 & 3

     

     

     

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    à tire d’aile, septembre 2023

     

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    Chaque tome fait 52 pages agrafées comme le premier

    imprimé sur papier recyclé 80 g et 250 g calcaire pour la couverture

    chaque exemplaire est numéroté et signé

    avec dans le tome 2, deux illustrations originales de François Pouch

     

    12 € chaque nouveau tome

    + port pour un tome : 2,50 €

    pour deux : 4 €  

    Offre spéciale pour les trois tomes : 40 € port compris

    Pour commander voir en fin de revue

     

     

     

  • Le livre de sensations


    Parution le 1er février 2023

     

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    2014-2022

     

    "Parfois, j’ai des orgasmes de nature qui m’ouvrent le cœur en deux comme une graine mûre. Je suis l’arbre, la mésange, la grenouille, le nuage, la pluie, l’orage, je pourrais dévaster un bureau de pôle emploi, en faire une jungle pleine de feuilles, de cris et de fouillis odorant. Où est la case poète ? S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception en résonance avec le monde des formes mais en totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie."


    à tire d'ailes toujours, 52 pages bien remplies, agrafées, 
    papier recyclé à 100 % 
    mon illustration en couverture : "Dans la chair", 2023

     

    12 € + 3 € de port,  à commander directement : mc.gc@orange.fr

     

     

     

  • « Reste le choix d’être poète. (…)

     

    Si nous restons prisonniers de nos vieux critères, il n’y aura aucune issue. Remettre en cause la croissance illimitée, la prédation décomplexée, la xénophobie revendiquée, l’indifférence assumée, l’arrogance affichée, demande bien plus qu’une évolution : il s’agit de changer de paradigme. C’est toute notre image du monde qui est ici en jeu. Il ne saurait être suffisant, ni même signifiant, d’inventer de nouvelles manières de satisfaire nos vieux démons : il est vital de réenchanter un tout autre « habiter l’espace ». Qui ne renie ni les savoirs ancestraux ni les découvertes scientifiques. Mais qui s’autorise - à titre expérimental - toutes les ruptures, toutes les fractures. La langue n’est pas neutre : renommer la croissance du PIB en « taux de divergence suicidaire » aurait sans doute quelques conséquences sur nos ressentis, nommer « autoterrorisme intérieur » notre décision implicite de n’offrir aucun avenir vivable à nos enfants pourrait éveiller quelques consciences. Les mots comptent. Le poète ne se laisse pas intimider par la dictature malveillante d’une pensée oppressive qui tue chaque possible alternative avant même son éclosion. Comprendre et clamer que le réel pourrait être autre, esquisser l’inchoatif des ramifications avortées, exhiber les modes des mondes manqués constitue le cœur dur de la poésie en acte. Le poète refuse l’unicité du prisme. Même s’il est révolutionnaire, même s’il est solidaire, même s’il est salutaire. User d’une seule grille de lecture relève nécessairement d’une atrophie radicale. Le subtil démissionne dès que le pullulement est réfuté. Le monde est « plus d’un » de dedans et la pensée échoue tout autant quand elle gomme la multiplicité que quand elle omet la déconstructibilité. Les résistances poétiques doivent maintenant se disséminer, se déterritorialiser, se chaotiser, se diffracter et s’infecter mutuellement. Il est question d’écriture mais aussi de pensée, de regard, de ressenti, de geste, d’engagement, de désir, de plaisir. Le vivre poétique est tout sauf triste, étriqué et nostalgique. Il est transgressif, précis et aventureux, par essence. Il peut aussi devenir enchanteur, libérateur et salvateur. Par choix. »

     

    Aurélien Barrau - extrait de son intervention à Résistances poétiques, débat qui a réuni Edgar Morin, Isabelle Autissier et Erri de Luca, le 6 novembre 2019, lors du Forum Libération « Finance solidaire : des idées et des actions pour changer la société » à Paris.

     

     

     

  • La cloche a sonné d'Aline Recoura, délit buissonnier n°6

     

     

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    Délit buissonnier n° 6 sorti le 1er juillet 2022 !



    *


    elle dit non à l’institution
    on lui reproche son manque de travail d'équipe
    ça dégénère dans sa tête
    elle comprend qu’on lui demande de pallier
    toutes les incompétences et défaillances
    elle est coincée
    on lui parle de professionnalisme
    de laisser ses émotions de côté
    quand pendant deux ans tout le monde semblait
    ravi que la maîtresse sorte des cadres affectifs
    donne à la petite fille ce qu'elle ne trouvait nulle part d'autre
    tout le monde semblait content d'avoir la paix
    de cette petite fille comprise au moins par une personne
    la maîtresse
    c'est pour ça qu'elle décide de changer de métier


     *


    illustrations originales de Ludo Godot
    tirage numéroté
    56 pages agrafées
    imprimé sur papier Keaykoulor calcaire

    100 g & 250 g 100 % recyclé

     
    10 € +3 € de port, à commander à
     l’Association Nouveaux Délits

     

     

     

  • Petit livre des illuminations simples de Cathy Garcia Canalès

     

     

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    sens pratique

     

    il n’y a que la pratique

    et une infinité de voies

    s’étirer comme

    racines et chat

     

    *

     

    énergie

     

    penser

    c’est vibrer

     

    *

     

    folie

     

    nous ne sommes pas folles

    nous sommes peut-être

    folles de douleur

    mais pas plus

     

     

     

    44 pages, agrafées

    tirage limité, numéroté et signé

    Édité et imprimé par l’auteur

    sur papier luxe 100 % recyclé

    Dépôt légal : décembre 2021

     

    8 € + 2,30 € de port

    dispo sur commande auprès de l'auteur

    contact : mc point cg arobase point orange

     

     

     

     

  •  Le délit buissonnier n° 5 est sorti le 1er juillet 2021 :

     

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    illustration de Jimmy Fortier

     

    paraît que t'es naïf en amour

    paraît que t'as besoin de sentiments pour niquer

    paraît que t'es qu'un connard mesquin

    paraît que t'as besoin d'être reconnu dans ta vérité

    paraît que chez toi ça sent pas vraiment le poète obscur

    paraît que t'as une voix à vendre de l'huile d'olive

    paraît qu'il faut que tu sois un peu plus humble

    paraît que tu chausses comme Michel Platini

    paraît que t'es l'heureux papa d'une IVG et d'une grossesse extra-utérine

     

     

     

    tirage numéroté, 32 pages agrafées, papier 100 % recyclé

    10 € +2 € de port

    à commander à l’Association Nouveaux Délits

     

     

    Délits buissonniers est une collection de tirés à part de la revue Nouveaux Délits

     http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/delits-buissonniers/

     

    *

     

     

  • Sagesse et révolte, Serge Carfantan – 2007

    « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

     Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.

     Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité, et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie.

     Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des informations et des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.

     On mettra la sexualité au premier plan des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté, de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

     Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

     L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir. »

     

    Sagesse et révolte, Serge Carfantan – 2007

    www.philosophie-spiritualite.com

     

     

     

  • PREUVES INCERTAINES de Jean-Louis Millet, Nouveaux Délits éd., septembre 2020

    En septembre dernier, est sorti un nouveau recueil chez Nouveaux Délits

     

    PREUVES INCERTAINES

    de Jean-Louis Millet

     

    avec 15 illustrations originales de l’auteur

     

     

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     "Titubant dans l'escalier liquide
    des rails luisants du tram T3,
    un bel ivrogne nommé Désir
    voyage aux portes de la nuit.
    Oiseau nocturne à bec de bois
    il brûle de la grande soif amère
    et mord la pluie,
    une pluie lasse de pleuvoir.
    Sa solitude hirsute transpire
    en mille éclats de visages fatigués
    dans le miroir de l’incognito."

     

    Édité et imprimé par l’Association Nouveaux Délits
    sur papier calcaire 100 g, couverture 250 g, 100 % recyclé

    12 € + 2,50 € de port

     à commander à l'Association Nouveaux Délits

    Letou - 46330 St CIRQ-LAPOPIE

     

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  • En juillet est sorti le 4e Délit buissonnier... Printemps captif de Lionel Mazari

     

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    Poèmes de Lionel Mazari

    écrits sous confinement entre le 17 mars et le 19 avril 2020

     

     

    « alors...
    plutôt que d'écouter couiner les ambitieux,
    que la crise épidéconomique,
    — hélas vécue comme une épreuve
    par nous, véritables mortels —
    stimule et extasie,
    j'ai ce jour d'huis préféré
    profiter de l'arrêt cardiaque du monde
    et de la suspension de son souffle,
    pour lire, bercé anesthésié
    par cette nouvelle musique de danse macabre,
    quelques poèmes de Nuno Judice ;
    puis tout en sirotant un citron chaud
    édulcoré au miel de sapin,
    ce jour d'huis préféré,
    tandis que tournoyaient dans le ciel gris doux
    dépourvu d'effets dramatiques
    quelques corbeaux émoustillés,
    voir merles et pies, brindilles au bec,
    préparer leur nid,
    sans se soucier de notre mort,
    parmi des explosions de pâquerettes
    et l'éclosion de trois tulipes. »

     

     

    tirage numéroté, 40 pages agrafées

     papier calcaire 100 g. couverture 250 g. 100 % recyclé

    Illustrations en couverture : Morgane Plumelle

     

    10 € +2 € de port,  à commander à

     l’Association Nouveaux Délits – Letou – 46330 St Cirq-Lapopie

     

     

     

     

  • Merci, docteur !

     

    "Nos soignants, ces Héros ? Je suis un poil agacée d'entendre partout que nous sommes des héros. C'est encore une manière de chercher à l'extérieur de soi une solution, un réconfort. C'est faire porter aux soignants une responsabilité qui n'est pas la leur, c'est donner son pouvoir à quelqu'un au lieu de trouver le sien à l'intérieur. Nous ne sommes pas des sauveurs. Les soignants font leur travail (dans de très mauvaises conditions, je vous l'accorde) et je pense que pas un n'essaie de le fuir mais le fait parce que c'est la place qu'il a choisie, sans se sentir héroïque, mais responsable. Au lieu de chercher des héros à l'extérieur de soi, il est urgent de le retrouver en chacun de nous. Ce qui me semble tout aussi héroïque, c'est de continuer à sourire en faisant ses courses, c'est de maintenir une atmosphère sereine dans nos foyers, c'est de faire confiance, trouver sa place et trouver un sens. Les éboueurs continuent de ramasser nos ordures, les femmes de ménage nettoient nos hôpitaux, les agriculteurs font pousser nos légumes, les parents élèvent leurs enfants, les artistes créent, la liste est longue.... Trouvons chacun notre place, profitons-en pour en changer si celle que nous avons ne fait plus sens. C'est bien de remercier, c'est même salutaire, c'est bien d'être encouragé mais je vous conseille aussi de vous remercier et vous encourager vous-même. Si chacun prend la responsabilité de son bien-être intérieur, si chacun prend soin de soi, cela aidera les soignants et tous ceux qui prennent soin de vous à la place qu'ils occupent. Quand nous applaudissons le soir à nos fenêtres, applaudissons l'entière communauté, applaudissons chacun d'entre nous pour que nous devenions plus responsables, solidaires, aimants. Devenons tous des héros pour nous-mêmes."

     Magali Roussilhe, médecin généraliste

     

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    © Jean-Paul Gavard Perret

     

     

     

     

  • C’est quoi une femme à quarante-huit ans passés ?

    Quarante-huit ans passés, plus envie de faire semblant. C’est quoi une femme à quarante-huit ans passés ? C’est quoi une femme seule à quarante-huit ans passés ? Plus d’un an que je n’ai pas été touchée dedans, pire encore : ça fait longtemps qu’un homme ne m’a pas donné envie d’écrire.

    J’ai eu l’art de m’être laissée mal choisir. On appelle ça des expériences, mais c’est juste parce que j’ai mis trop longtemps à me rencontrer pour de vrai. Est-ce que quarante-huit ans passés, c’est enfin la maturité ?

    C’est un âge où certain-e-s ressentent le besoin de mentir, mentir sur leurs rêves,  mentir sur leur corps, sur les traces que la vie y a laissé, sur la graisse qu’on a tassé pour se protéger, d’autres justement, n’ont plus envie de mentir. Un besoin de vérité, de nudité, de douceur, d’un authentique jus de vie : être aimé vraiment, aimer vraiment. Avec outrance, avec sagesse, avec puissance, avec lenteur, avec autant de subtilité que d’intensité,  avec du rire et de la poésie, avec de l’audace et du tournis, parce qu’Éros versus Thanatos, là ça ne rigole plus.

    C’est un âge où on se dit que si à vingt ans on avait su tout ce qu’on savait maintenant…  Et on préfère ne rien s’en dire.

    C’est un âge où soudain on n’a plus envie d’attendre, plus envie d’être fidèle à son malheur. Un âge de volcan qui n’a pas dit son dernier mot.

     

    Cathy Garcia Canalès, octobre 2018

     

     

     

     

     

  • Cathy Garcia Canalès - Toboggan de velours & Pandémonium II

    Comme une vaillante petite tailleuse de livres, je vous en sors deux d’un coup ! Et c’est dans la posture du grand écart que je fais moi aussi ma rentrée littéraire, avec deux livres aux antipodes l’un de l’autre : un dur et un doux, un noir et un lumineux, un grave et un léger, un engagé enragé et un tout délicieux sans danger pour le lecteur, ce qui n’empêche l’humour dans le premier avec les superbes illustrations originales de Joaquim Hock — l’Illustre Illustrateur Attitré de cette revue que l’on retrouve aussi avec une vive joie dans ce présent numéro — et de la profondeur dans la légèreté du second : toutes ces nuances humaines.

    Donc, en même temps que Pandémonium II  présenté dans ces pages, paraît aussi Toboggan de velours, qui comme son nom l’indique vous invite à vous laisser glisser les yeux bandés. Poèmes d’atmosphère, douceur, magie, mystère et quelques piquants soyeux d’impertinence. D’un format vertical cette fois de 32 pages et accompagné de collages en couleur de l’auteur.

     

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     « Glissade vers la nuit
    ses rivages de velours
    son écrin de pluie
    toute chaude d'amour
    se saisir de la chair
    y sculpter le plaisir
    descendre vers la mer
    abreuver son désir
    et rejoindre l'Éther »




    En savoir + sur ses deux parutions sur :  http://cathygarcia.hautetfort.com/

     

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    Tous mes livres auto-édités sont fabriqués et imprimés par mes soins, exclusivement sur du papier 100% recyclé haut de gamme.

    Tirages entièrement numérotés.

     

     

     

  • Qui a fait le monde ?

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    illustration : Pierre Rosin

     

    Qui a fait le monde ?

    Qui a fait le cygne et l’ours noir ?

    Qui a fait la sauterelle ?

    Je veux dire cette sauterelle-ci — celle qui a bondi hors de l’herbe,

    celle qui mange du sucre au creux de ma main, qui bouge ses mandibules de gauche à droite, plutôt que de haut en bas  —  qui regarde autour d’elle avec ses énormes yeux compliqués.

    La voilà qui lève ses pâles avant-bras et se nettoie soigneusement la tête.

    La voilà qui déploie ses ailes, et s’envole au loin.

    Je ne sais pas exactement ce qu’est une prière.

    Mais je sais comment prêter attention, comment tomber dans l’herbe, comment m’agenouiller dans l’herbe, comment flâner et être comblée, comment errer à travers champs,

    ce que j’ai fait tout au long de la journée.

    Dis-moi, qu’aurais-je dû faire d’autre ?

    Tout ne finit-il pas par mourir, trop rapidement ?

    Dis-moi, qu’entends-tu faire de ton unique, sauvage et précieuse vie ?

     

    Mary Oliver (1935 - 2019)

     in La journée d’été

     

     

     

  • Il devrait y avoir encore une heure avant l’aube

      

    Ce premier livre édité par BUzo, l’association qui porte la Nuit de la Poésie de Crest, est un ouvrage collectif, un livre de solidarité vendu au profit du collectif allexois de solidarité avec les réfugié.e.s.

     

     

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    Parution 8 janvier 2019

    56 pages
    15 € (+ 2,10 de port)

     

    Préface d’Emily Loizeau

     

    Textes de : Cathy Garcia, Grégoire Damon, Colette Daviles-Estinès, Abdellatif Laâbi, Julie Rossello-Rochet, Alissa Thor, Chloé Landriot, David Myriam, Claire Rengade, Marlène Tissot, Stéphanie Quérité, Samuel Gallet, Claire Audhuy, Julio Serrano Echeverría, Rafael Cuevas Molina, Rodrigo Arenas Carter, Alberto Blanco, Laurence Loutre-Barbier, Serge Pey, Snayder Pierre Louis, Baptiste Cogitore, Laura Tirandaz.

     

    Traductions : Laurent Bouisset / Illustrations : Julien Sibert, Simon Fuste et Noémie Ségala / Graphisme : Noémie Ségala / Ouvrage collectif rassemblé par Samaël Steiner

     

    À commander à BUzo  9 rue Gustave André, 26400 CREST

      

    https://www.nuitdelapoesie-crest.fr/edition/

     

     

     

     

  • Le Délit buissonnier n° 3 est sorti en juillet !

     

     

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    Petite histoire essentielle de la futilité
    textes de Bruno Toméra
    illustrations originales de Jean-Louis Millet

     


     « Au retour dans la bagnole, intercalé dans la file des pressurés
    l'humanité klaxonnait, gueulait, les bras au ciel, pressés
    de se jeter corps et âmes dans d'autres emmerdements.
    Le connard de derrière habillé en voiture dernier cri
    gesticulait dans le rétro, le poing brandi.

     Garde toujours le piaf des urgences dans ton cœur
    Garde toujours le piaf des urgences dans ton cœur.
    Que je me suis dit
    . »

     

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    40 pages agrafées
    tirage numéroté sur papier calcaire 100 % recyclé 
      90 g et couverture 250 g

    10 € + 2 € de port
       
     à commander à l'Association Nouveaux délits

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/delits-buissonniers/

     

     

     

     

  • La simplicité joyeuse et volontaire

     

    La simplicité joyeuse et volontaire, comme je la vis et l’ai vécue avant même de l’avoir nommée, c’est de savoir apprécier ce qu’on a, quels que soient nos moyens, et ceci sur tous les plans. Pas dans l’idée d’une discipline qu’on s’impose, d’une vertu à cultiver, non, pas d’efforts qui finiront par nous dégoûter, nous révolter et nous faire retomber plus bas qu’au départ, c’est vraiment autre chose. C’est une sorte d’initiation à l’essence du plaisir. C’est d’abord apprendre à regarder les choses à la loupe et à amplifier nos sensations. Lorsqu’on passe près d’une plante à toutes petites fleurs, souvent elle est tellement insignifiante qu’on ne la remarque pas ou à peine, mais si on prend le temps de se pencher et de la regarder de près, alors se révèlent des trésors de nuances, de finesse, de beauté. C’est pourquoi j’aime faire de la macro en photo. En macro une punaise devient un joyau, mais la macro, c’est aussi une façon de voir que l’on peut appliquer à tous les domaines de notre vie. Pas seulement pour aller remuer ce qui ne va pas, ce qui manque, ce qui fait mal, ça en général on sait tous le faire et il faut parfois le faire, mais il faudrait aussi le faire pour aller arroser les minuscules graines de joie inconditionnelle qui n’attendent que notre attention pour s’épanouir. Alors, ça ne veut pas dire se forcer à être d’un optimiste béat ou se voiler la face, bien au contraire, plus on sait apprécier le minuscule, plus on voit aussi la moindre petite ombre triste de ne pas être prise en compte elle aussi, car la vie est faite d’ombres et de lumière et nous avons à apprendre des deux. Les deux sont nécessaires pour prendre conscience, terme emprunté au latin classique « conscientia », la « connaissance en commun », donc quelque chose qui va au-delà de l’individu, quelque chose que nous partageons et que nous devons chacun alimenter autant que possible, afin que l’humanité dans son ensemble puisse évoluer. Ainsi la simplicité joyeuse et volontaire pourrait s’apparenter à une sorte de travail d’alchimiste : en plongeant dans l’infiniment petit, on dégage les éléments les plus élémentaires du réel et il nous est alors possible de transformer le plomb en or. (…)

    La simplicité ce n'est pas seulement faire des choses mais c'est aussi et surtout ÊTRE. Faire autant que possible des choix qui nous permettent d’être plutôt que de paraître et/ou d'avoir (deux redoutables diktats), donc que ce soit sur le plan pratique et matériel ou moral, toujours se poser la question de l'utilité, du sens de ce qu'on l'on fait, de ce que l'on achète, de ce que l'on possède, de ce que l'on pense, de ce que l'on dit. L'utilité d'une façon très vaste et le sens et l'impact des choix que nous faisons, comment nous utilisons notre temps et quelle place nous laissons dans notre vie pour l'essentiel. Ce qui veut dire déterminer déjà qu'est-ce qui est réellement essentiel pour nous et là nous trouverons ce qui est essentiel communément à la plupart des êtres humains et puis ce qui nous est essentiel à nous tout personnellement et particulièrement, et pour déterminer cela il faut se connaître, au-delà de ce que nous avons appris, au-delà de ce que nous pensons devoir être ou faire, au-delà de ce que nous pensons devoir prouver et au-delà des attentes que nous pensons être les nôtres ou celles des autres qui nous entourent et de la société elle-même.

     

    Cathy Garcia Canalès

     

    Vous pouvez lire l’intégralité du texte ici http://conscienceauquotidienaccompagnementpersonnalisepourconsommeraut.hautetfort.com/

     

     

     

  • Cathy Garcia - Sursis

     

     

    Paru en octobre dernier

     

     

    SURSIS

     

    Treize micro-fictions poétiques, bizarres, décalées, dérangées… Dérangeantes ?

     

     « Je l'observe avec étonnement et soudain, je vois ses lèvres venir s'écraser contre le rempart de verre et son regard virer au gris. Je la vois se retourner sur elle-même, cette crispation soudaine qui ne trompe pas. Je me demande, l’espace d’un instant, si elle pourra obtenir rapidement son sursis, puis je m'éloigne, je voudrais profiter du mien. »

     

     

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    10 € + 1,50 de port

     

    neuf collages originaux (impression nb)

    28 pages agrafées

     

    papier 90 g calcaire,

    couverture 250 g calcaire

    100 % recyclé

    autoédité à tire d’ailes



     

    De cet ouvrage, a été réalisé un tirage de tête (épuisé) limité à 13 exemplaires, numérotés et signés avec illustrations en couleurs. Ces collages de format A4 sont maintenant en vente. Visibles sur http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.hautetfort.com/

     

     

     

    Nouveaux Délits - Janvier 2018 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Illustrateur : Arnaud Martin Correcteur : Élisée Bec          http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com

     

  • Le Délit buissonnier n° 2, est sorti en juillet

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    Instantanés

    de Myriam OH (Ould-Hamouda)

    avec des illustrations de Silvère Oriat

     

    Extrait :

     

    « je me fous du temps qu'il fait
    de ce que raconte la une des journaux
    de ta manie de parler et y perdre celui que tu es
    je me fous de ces combats
    qui te font veiller tard ou bien lever tôt
    le monde appartient à ceux
    qui s'octroient le droit de le quitter un peu
    je me fous de la pluie
    je me fous du beau temps
    de la morale qui frappe à ma porte
    je me fous de tes paupières qui tombent
    je me fous de l'ombre qui les souligne
    pourvu que ton regard brille
    assez pour que je m'y envoie en l'air »

     

     

     

    Des textes qui bousculent, qui réveillent, qui claquent au vent comme le pavillon pirate de la vérité toute crue, une vérité pleine d'amour pourtant, car on ne peut aimer véritablement que ce que l'on accepte pleinement, sans décorum, sans artifice : la vie, les gens, ces autres nous-mêmes, tels qu'ils sont, tels que nous sommes.       CG

     

     

    44 pages agrafées
    tirage limité et numéroté

    sur papier recyclé offset 90 gr - couverture calcaire 250 gr

     

    10 € - port offert

    À commander à l’Association Nouveaux Délits

    Létou 46330 St Cirq-Lapopie

     

     

     

     

     

  • Cathy Garcia publie coup sur coup

     

     

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    poèmes écrits entre 1990 et 2013 illustrations originales (encres) de l'auteur

     

    petites fictions qui parlent de mort,

    drame, tristesse, solitude

     

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    édité, imprimé et agrafé par l’auteur

    Tirage limité et numéroté  

    sur papier 90gr calcaire  couverture 250 gr calcaire  100 % recyclé  

    à commander directement à l‘auteur  10 €  (+ 2 € pour le port)

     

     

    &

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    Bonzaïs hallucinogènes ou nano-histoires sans les nains

    suivi de Conne plainte du poète

    aux éditions Gros Textes

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    Illustrations originales (collages) de l'auteur

     

    affreurismes loufoques et plus si affinités

     

    « LE CŒUR  Il faut le faire battre tant qu’il est chaud »

     

    54 pages au format 15 x 10 cm

    6 € (+ 1 € de port – port compris à partir de l’achat de 2 exemplaires)

     

     

     

     

  • Alexo Xenidis

     

    Temps modernes

    Cette année je ne sortirai pas de sa boîte la petite maison de bois
    Sa mousse ses décors son étoile
    Ma joie d’enfant de la dresser
    Les Rois Mages ont été retenus à la frontière
    Pour trafics divers
    Et renvoyés dans leur pays on ne savait pas trop lesquels
    Alors on a choisi à pile ou face la Syrie ou le Yémen
    L’Âne est parti à l’abattoir pour faire des hamburgers
    Le Bœuf tire des chariots de cuir au Bangladesh
    À Joseph on a dit
    Qu’on n’était plus pour le rapprochement familial
    Et Marie a fait une fausse couche dans la jungle de Calais
    Le Berger s’est pendu à cause de ses dettes c’était
    Un berger grec
    Il restait le Ravi mais il gênait la bonne société
    Il ne gênera plus ils l’ont interné bien attaché
    Il rit maintenant dans du capitonné
    Cette année
    Je ne sortirai pas de sa boîte la crèche
    Je la laisse avec l’illusion du printemps qui renaît
    Avec l’hospitalité avec la tendresse,
    Rangée dans le grenier, pour les dents des rats.

     

     

     

     

     

     

     

  • Les délits buissonniers

     sont nés en juillet dernier,

    une collection de tirés à part inaugurée par

     

    Feu de tout bois

     

    de Murièle Modély

     

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    illustrations de Sophie Vissière

     

     

     "ils lancent leurs yeux sur moi

    comme une lame

     

    je sens leur rayon laser

    leur récit fulgurant

    jaillir

     

    sous le derme

     je sens remonter les picotements

    l'emballement lyrique qui peine

     

    à restituer d'un poème le scintillement

    des étoiles du trou noir de leur cornée"

     

     

      52 pages agrafées

    tirage limité et numéroté sur papier recyclé 

     

    10 €

     

    à commander à

    Association Nouveaux Délits

    Létou

    46330 St Cirq-Lapopie 

     

     

     

    Nouveaux Délits - Octobre 2016 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Illustratrice : Dona Vieru Correcteur : Élisée Bec  

     

     

        

     

     

     

  • SOLDE

     

    pour Aimé Césaire

     

    J’ai l’impression d’être ridicule

    dans leurs souliers

    dans leurs smoking

    dans leur plastron

    dans leur faux-col

    dans leur monocle

    dans leur melon

     

    J’ai l’impression d’être ridicule

    avec mes orteils qui ne sont pas faits

    pour transpirer du matin jusqu’au soir qui déshabille

    avec l’emmaillotage qui m’affaiblit les membres

    et enlève à mon corps sa beauté de cache-sexe

     

    J’ai l’impression d’être ridicule

    avec mon cou en cheminée d’usine

    avec ces maux de tête qui cessent

    chaque fois que je salue quelqu’un

     

    J’ai l’impression d’être ridicule

    dans leurs salons

    dans leurs manières

    dans leurs courbettes

    dans leur multiple besoin de singeries

     

    J’ai l’impression d’être ridicule

    avec tout ce qu’ils racontent

    jusqu’à ce qu’ils vous servent l’après-midi

    un peu d’eau chaude

    et des gâteaux enrhumés

     

    Jai limpression dêtre ridicule

    avec les théories qu’ils assaisonnent

    au goût de leurs besoins

    de leurs passions

    de leurs instincts ouverts la nuit

    en forme de paillasson

     

    J’ai l’impression d’être ridicule

    parmi eux complice

    parmi eux souteneur

    parmi eux égorgeur

    les mains effroyablement rouges

    du sang de leur ci-vi-li-sa-tion

     

    Léon-Gontran Damas, poète guyanais, 1937

     

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    Ce poème est extrait de

     

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  • Le poète est un artiste

    Comme on pourrait dire d’une façon assez réductrice que le sculpteur est l’artiste de la forme, le peintre celui des couleurs, le musicien celui des rythmes, le poète est l’artiste du langage. Mais de même que la couleur n’est pas enfermée dans un tableau, la poésie n’est pas enfermée dans un livre.

    Il y a deux voies dans l’art, deux voies qui peuvent converger et souvent pour le meilleur: une voie artisane, technicienne, qui vise une certaine perfection dans la répétition du geste, une amélioration de la technique et une voie plus intuitive, plus chamanique, quand l’artiste devient une sorte de capteur. Lui-même ne sait pas trop ce qu’il capte, mais il tente de le retranscrire en formes, couleurs, sons ou langage, ou tout à la fois. L’artiste est un médium – un moyen – d’entrer en résonnance avec l’Universel. Tous les peuples, toutes les cultures sont entrées en résonance avec l’Univers à travers leur créativité, bien avant même que n’intervienne le concept d’art ou d’artiste. Tous ont confectionné de leurs mains de beaux et parfois étranges objets, pas pour les exposer mais pour les utiliser. Cette beauté et cette étrangeté, c’est ce qu’on pourrait appeler l’âme des objets. De même, tous les peuples n’ont pas eu de littérature, mais tous ont une poésie, comme l’avait très justement dit Victor Hugo.

    La poésie est un art holistique, elle est toute à la fois musique, peinture, sculpture, son matériau ce sont les mots, dont elle utilise avant tout l’impact vibratoire, le sens en est parfois pulvérisé pour devenir essence. La poésie est vibration et exaltation de tout ce qui ne peut être expliqué par les mots, mais seulement perçu et parfois percé par eux.

     

     cg, 18 août 2015

     

     

  • La moelle

     

     

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    (c) Jacques Cauda

     

     

    GEORGE
     Nous grattons tous des étiquettes, ma petite fille… Et quand on a gratté la peau, quand on a percé le cuir, toute la graisse, fouillé à travers les muscles et farfouillé à travers les organes (à NICK)… quand ils existent encore… (à HONEY) et quand on arrive enfin jusqu’à l’os… vous savez ce qu’on fait ?

    HONEY (très intéressée)
     Non.

    GEORGE
     Quand on arrive à l’os, il y a encore tout un travail à faire. (Il pointe un doigt, un léger temps, sadique.) Hé !... c’est qu’à l’intérieur de l’os il y a quelque chose qui s’appelle… la moelle… et c’est la moelle qui est bonne, délicieuse ! ... C’est ça qu’il faut extraire.

     

     


    Edward Albee
    in Qui a peur de Virginia Woolf ? (1962)

     

     

     

     

     

     

  • Vient de paraître aux Ed. Gros Textes

     

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    30 essais de décollage du réel

    1993-2013

     

    Il y avait au fond de ma valise, un vieux brouillon, une veste d’homme, une bouteille, quelques fantômes et leurs bleus désirs de méharées. C’est de bon cœur que je m’apprêtais à les suivre, hélas, monsieur, en guise de départ, j’entendis pleurer les bombes et je vis l’automne passer sous les rails. Oui Monsieur ! J’ai donc ôté mes souliers et j’ai même ôté mes pieds avant de me glisser, sans rien de plus à dire, sous cet atome de soupir où vous m’avez trouvée.

     

     

      

    40 pages au format 14 x 21

    orné de 12 pleines pages couleur avec des illustrations de l’auteur

    imprimé sur papier bouffant munken 90 g

    ISBN : 978-2-35082-273-0

     

    9 € (+ 2 € de port – port compris à partir de l’achat de 2 exemplaires)

     

    Commande à :

    Gros Textes

    Fontfourane

    05380 Châteauroux-les-Alpes

    (Chèques à l’ordre de Gros Textes)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Je vous salue névrosés !

     

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    Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes

    Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes

    Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance

    Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde

     

    Pour votre peur de l’absurdité de l’existence

    Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux

    Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendantal et votre manque de réalisme au quotidien

    Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier

    Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées

    Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous

    Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous

    Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies

    Soyez salués !



    Kazimierz Dabrowski(1902 - 1980)

    psychologue, psychiatre, physicien, écrivain et  poète polonais

     

     

     

     

     

     


  • Fred Vargas - Nous y voilà, nous y sommes (2007)

    Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes.

    Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance.

    Nous avons chanté, dansé.

    Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusé.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

    Franchement on s’est marré. Franchement on a bien profité.  Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

    Mais nous y sommes. A la Troisième Révolution.  Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie. « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui.

    On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.  C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.  De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

    Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).  Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

    Évidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.

    D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.

    Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, - attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

    S’efforcer. Réfléchir, même.  Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.  Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.  Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.  Pas d’échappatoire, allons-y.

    Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.  Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible.  A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie - une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.  A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.  A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

     

     

     

     

     

     

     

  • Fugitive

     

    Douce musique, si douce, mais la berceuse ricoche, crible le cœur.

     

    La folie est à quelques cellules à peine, trois fois rien.

    Le refuge du placard est vain.

     

    Traquée, détraquée. Ça me hurle.

     

    Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre. En granit fracassé à la mer.

    Tant de pêcheurs encombrent la rive et le soleil veut sa part de crème géologique.

     

    Je glisse, toboggan, vers l’abime entraperçu sous la couture des océans.

     

    (…)

     

    Patience, mon âme. Tu veux fendre muselière, je te parle sagaie, flèche, rasoir.

    Obscure arborescence dissimulée dans le filet.

     

    Je flotte dans le corps, bascule les câbles. Étrange toupie, coque scindée.

     

    Déroulée la houle, découpée la coupe, démolis les mots.

    Nous cumulons les éternités comme un enfant empile ses cubes.

     

    Mais dans le chiffon de l’univers, la mort serait-elle un trou de ver ?

     

     

     

     

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    Fugitive de Cathy Garcia, maintenant disponible chez Cardère éditeur

    Illustrations originales de l’auteur, 64 pages, 12 €

    http://www.cardere.fr

     

     

     

  • À paraître chez Cardère éditeur en mars 2014

     

     

     

    FUGITIVE

     

    de Cathy Garcia

     

     http://www.cardere.fr

     

     

    Fugitive est un ouvrage en vers libres qui nécessite une lecture chronologique. Comme dans les deux premiers recueils de Cathy Garcia que nous avons publiés (Le poulpe et la pulpe en 2011, Les mots allumettes en 2012), on est dans un récit abstrait, avec un axe fort, de l’action, et ici une exhortation quasi externe : je marche, je dois marcher ! En miroir, le lecteur pourrait/devrait entendre : reconstruit ton propre récit, avance ! Ce texte court tire sa force de sa cohérence essentiellement. Le vocabulaire est riche, « brut », plutôt terrestre (pollen, étoiles, silex, transhumances, tourbe, loups, humus, rosée, glaise, vendanges, jachères, sources, rapace, moisson, rocaille, granit…) Les expressions sont souvent violentes, de l’ordre du tragique ou de la tragédie (Les bêtes désarticulées ; Visions éclatées de l’oracle ; Un corps de femme à lapider ; sinistres bouillies de chimères) ; on respire toutefois avec de rares mots tendres (la douce chair des roses ; la nacre d’un ange). On est parfois au bord de la provocation, de l’outrance sulfureuse (La meute aime le rut ; Je suis la sorcière parfumée d’épices. Voyez les déluges rougissant entre mes seins d’ambre ; Allongée. Au bord de la jouissance ; ouvrir mes cuisses libère mes odeurs de femme). On y trouve quelques constructions originales mais parlantes (liturgies volcaniques ; je panthère avec la mort). La situation de fuite, de traque, donne à ce recueil-récit une grande énergie où transpirent la colère, la frustration, la hargne, la révolte, mais aussi la soif de (sur)vie, l’animalité, une sorte d’optimisme quasi atteint. Nous avons avec l’écriture de Cathy Garcia, le côté féminin de celle de Serge Bec, en particulier dans Psaume dans le vent.

     


    illustrations originales de l’auteur
    64 pages, prix public 12 €
    ISBN 978-2-914053-74-7