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CE QU'ILS EN DISENT

  • J'irai Cracher Sur Vos Ondes - Émission du mercredi 31 mai 2023

     
    Où il est question entre autre de la REVUE Nouveaux Délits et avec une très belle lecture d'un ensemble de Danielle Quérol publié dans le dernier numéro, par Rafaëlle Gandini Miletto, elle-même publiée dans le n°74, c'est beau ces résonances !!
     
    à écouter ici :
     
  • Nouveaux-Délits « revue de poésie vive » # 73 - Octobre 2022 par Didier Trumeau

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    Commencer un Nouveaux-Délits est toujours un plaisir immense. Nulle exception, et la surprise vient simplement de la forme car le fond je le sais sera de haute volée. Voyez l’édito de Cathy qui propose un aperçu réaliste de la situation actuelle même pas agressif avec les hurluberélu-e-s qui mériteraient pourtant une sévère remontrance eut égard à leur inaction irresponsable, du moins à leurs actions totalement responsables… Mais aussi montre le chemin que tout le monde connait, et qu’il tient à chacun d’emprunter, pour que le monde permette la vie à tous, durablement… Les mots n’y suffiront pas et pourtant les dire, les écrire, les répéter, les réécrire, finiront bien par trouver l’oeil clairvoyant et l’oreille attentive. Le papier est toujours plus cher, et cela correspond bien à l’idée que je me fais du papier, papier cadeau pour recevoir et envelopper les mots, pour recevoir et développer toutes les histoires du monde, celles passées, d’aujourd’hui et à venir, pour recevoir le savoir et permettre au plus grand nombre d’y avoir accès… Le papier une matière exceptionnelle - je n’aime pas le mot noble - et sans doute plus pérenne que le média numérique… Un Nouveaux-Délits se présente toujours sous son écrin vieux rose suranné et précieux. Cela peut sembler fade et au contraire il y a dans cet aspect d’un autre temps une sensation de douceur, de paix et d’hospitalité, une invitation à ouvrir l’ouvrage, et d’être à la maison. Pour ce numéro, c’est Corinne Pluchart qui illustre de ses traits, ciselure et collages, les pages en papier recyclé comme la couverture. C’est à la fois énigmatique et végétal. Pour une fois Nouveaux-Délits ne se contente pas - et ne se contente jamais !!! - de nous offrir de la pure poésie avec ses Yvan Robberechts, Kiko Christian Moroy, Alain Guillaume, Isabelle Garreau, mais avec Thierry Desbonnets nous propose - en plus de deux poèmes, des réflexions profondes dont la portée humaniste doit sembler une lapalissade aux bienpensants, font mieux que moraliser, et rappelle précisément et simplement l’idéal soignant, l’idéal humaniste. Georges Cathalo avec ses uppercuts y va aussi de sa vision de notre monde désincarné, et la puissance de la conscience devrait (ré)conforter ceux qui doutent et désespèrent. Et ses poèmes dédiés sont à la hauteur de l’ensemble de Nouveaux-Délits. Petite auto-promo - qui le ferait sinon ? - pour parler du dernier recueil de Cathy Garcia Canalès « Calepins Voyageurs » qui nous parle de son parcours dans le milieu du spectacle de rue, et c’est bien entendu essentiel pour ceux qui ne se contentent pas de rêver mais en plus concrétisent. Et toujours ces extraits pointus, et ces citations magnifiques pour compléter, Nouveaux-Délits. Voilà !!! 

     

    Le 14-11-2022

    Didier Trumeau

     

     

     

  • FRANCOPOLIS a lu le n°71

    Revue Nouveaux délits, n° 71, janvier 2022

    Cette revue artisanale, conçue, confectionnée à la main, et éditée par Cathy Garcia Canalès, sous les auspices de l’association éponyme, est une pépite : en peu de pages des textes poétiques de grande qualité – ici, Jean-Charles Paillet, Stéphan Riegel, Martin Zeugma, Stéphane Amiot, Bernard Pikeroen, Clo Hamein, Cartographie Mzssyl. Note de lecture de l’éditrice au recueil Feu de Perrine Le Querrec.

    http://www.francopolis.net/annonces_2022.html

     

     

  • Georges Cathalo a lu le n°70

    et en parle dans un bref panorama de 18 revues sur le site de Terre à ciel :

    "Pour chaque nouvelle livraison, Cathy Garcia parvient à trouver le courage de poursuivre sa route solitaire sans aide d’aucune sorte. Chapeau l’artiste-factotum, avec ici des écrits d’auteurs et d’autrices peu lus tels que Liliane Birsinger, Chiara Pastorini, Julien Englebert, Christine Bouchut ou Gorguine Valougeorgis."

    Voir ici : https://www.terreaciel.net/Bref-panorama-de-18-revues-de-poesie-par-Georges-Cathalo

     

     

  • Florent Toniello à propos de la revue et de son dernier numéro

    Florent Toniello sur le site poétique "D'ailleurs" a publié une superbe note concernant la revue Nouveaux Délits et son dernier numéro, un grand merci à lui !
     

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    "19 mai 2020 - Florent Toniello ​nous gâte. 

    ​Aujourd'hui, c'est un billet qu'il nous offre sur la revue Nouveaux Délits. Il y fait mention de "promesse de mouvement, de découverte, de bougeotte même".  Cela vous dit quelque chose ? Moi, oui ! 
    Voyageons poétiquement et découvrons (si ce n'est pas déjà fait) la revue Nouveaux Délits.
    Merci Florent.

    Nouveaux Délits no 66
     
    La poésie vit de mots, mais aussi de rencontres. Qu’elles soient réelles ou virtuelles, celles-ci permettent de choisir sa famille – voire ses familles –, cultiver son jardin de lectures ou faire le plein d’inspiration pour écrire, si l’on s’y adonne. Pour ma part, impossible de nier l’importance de certaines rencontres virtuelles, tant le milieu littéraire (et poétique encore plus) dans mon petit grand-duché est étroit ; la communauté D’ailleurs, créée autour de ce site et de son animatrice, n’en est pas la moindre, mais il y en a d’autres, évidemment, qui élargissent les horizons. Celle avec la revue Nouveaux Délits est de celles-là, et il était temps d’en faire mention ici.
     
    Pourquoi celle-ci est-elle à mon avis importante dans la pléthore de revues poétiques francophones ? Attardons-nous d’abord au sous-titre : « Revue de poésie vive ». Il y a là une promesse de mouvement, de découverte, de bougeotte même. À l’opposé du style reconnaissable et immuable de certaines autres revues. Oui, on peut aimer la poésie patrimoniale, mais les strophes qui se trémoussent et qui ne se ressemblent pas, les poètes qui ne se lorgnent pas dessus pour savoir comment obtenir le prix Mallarmé ou Apollinaire en faisant plaisir aux jurys, ça en jette. Et c’est exactement ce que publie Cathy Garcia dans Nouveaux Délits (elle n’est pas la seule, évidemment, mais nous y reviendrons sûrement). Sans préjugés, elle laisse l’éclectisme dominer sa programmation, sans toutefois oublier de semer des fils conducteurs dans les numéros individuels.
     
    Fils conducteurs aussi, ces courtes citations d’auteurs ou d’autrices de poèmes, romans ou essais que la revuiste propose en bas de page pour faire écho aux textes publiés. Regardons-y de plus près, en prenant un exemple dans ce numéro 66, que nous parcourrons ensuite. « Les invisibles », de Nicolas Kurtovich, est une longue ode de voyage aux États-Unis (« au bord de l’étang table avec joueurs de cartes / d’étranges larmes trouvent un surprenant chemin jusqu’à mes yeux / dans Central Park bouquets sauvages de fleurs jaunes et mauves réunies »), entre San Francisco et New York, en passant par Chicago. Cathy Garcia lui adjoint une citation de Luther Standing Bear, du peuple oglala lakota : « Il n’y avait que pour l’homme blanc que la nature était sauvage. » On touche là à deux caractéristiques de ces citations, qui font la particularité et l’intérêt de Nouveaux Délits : d’abord, une érudition (mot un peu prétentieux que Cathy probablement réfuterait, mais c’est mon billet !) qui permet de faire écho avec des textes classiques, modernes ou résolument contemporains à tout texte publié ; ensuite, et ce n’est pas pour me déplaire, une conscience écologique très poussée.
     
    Dans ce numéro, les poèmes de Christophe Salus le confirment : « Je vois la brousse qui régresse ! / Moins de ronce, sous le piquant ! / Quelle victoire ! On pense, quand / Y poussait tout l’horrible agreste ! » La citation sous ce poème ? « Cette planète craquelée, où l’on met dans des coffres les tournesols du Rêve », tirée d’un poème de Michèle Caussat. Philippe Labaune, lui, présente des extraits de ses séries « Drones » et « Panoptikon ». Une langue fébrile qui s’affranchit des conventions pour décrire un monde qu’on imagine dystopique, mais pas sans espoir : « non à la torpeur et à la mort oui à la couleur ». Complètent ce panorama deux textes de Jean-Louis Millet et des aphorismes de Mix ô ma prose, sans oublier quelques notes critiques de la revuiste, qui aura aussi au début proposé un éditorial et donné la parole à une médecin généraliste en quatrième de couverture, dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
     
    On aura sûrement remarqué que tous les auteurs de ce numéro sont… des auteurs, justement. C’est que le précédent n’avait publié que des autrices. Un choix. Et voilà, c’est ce qu’il y a de bien avec Nouveaux Délits : les choix sont intelligents, surprenants, agaçants, justes, tendres, etc. Ce qui compte, c’est qu’ils bousculent les a priori poétiques, qu’ils poussent à la découverte, qu’ils battent en brèche le syndrome de la cabane dans le domaine littéraire. Exactement ce qu’on est en droit d’attendre d’une revue de « poésie vive ». Pour s’abonner, à un prix modique, c’est par là : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com."
     
  • Georges Cathalo à propos du numéro 66

    Georges Cathalo parle du n°66 sur le site de la revue Décharge, merci à lui !

     

    "À lire chaque nouvelle livraison de Nouveaux Délits, on se demande toujours comment Cathy Garcia s’y prend pour trouver des auteurs originaux et peu lus qui changent du ronron de bien des revues. Fidèle au découpage habituel de sa publication, elle fait se succéder des univers poétiques très différents au fil d’une dizaine de pages afin que le lecteur se fasse une idée précise de chaque auteur. Placé sous un édito de choc intitulé « Le miroir du virus », ces pages d’une brûlante actualité se gravent dans la mémoire. Sinon, que des découvertes, à commencer par Christophe Salus, poète autodidacte marginal dont le parcours rappelle fortement celui du sublime Thierry Metz. On rencontre ensuite Philippe Labaune avec de longs poèmes élégiaques. Les proses poétiques de Jean-Louis Millet permettent de belles rencontres comme celles de Nicolas Kutovitch dans une déambulation édifiante. L’invitation à cette entreprise de décontamination mentale se place sous le sceau de l’humour puisque le bulletin d’abonnement en fin d’ouvrage se livre « masqué et ganté comme il se doit »…"

     

    https://www.dechargelarevue.com/No6-Reves-cairns-et-noirs-delits.html

     

     

     

     

     

     

  • Christian Saint-Paul parle de la revue Nouveaux Délits

     

     

     

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    Le poète Christian Saint-Paul a, comme il le fait fidèlement depuis longtemps, encore parlé du dernier numéro de la revue dans son émission "Les poètes" du 17 octobre dernier sur Radio Occitania et il a choisi deux poèmes de Cathy Jurado, une lecture de cœur et de tripes avant tout, à écouter ici : https://lespoetes.site/emmission/emmission.html

     

    Merci à lui !

     

     

     

  • Christian Saint-Paul à propos du n°62

     
    Reçue hier, cette lettre d'infos de Christian Saint-Paul pour parler de son émission de janvier sur Radio Occitania où il avait accueilli Marc Tison pour parler de son dernier livre, Des nuits au mixer et où il est question également du numéro 62 de la revue, merci à tous les deux pour vos mots qui m'ont fait très chaud au cœur, on peut écouter l'émission ici :

     "Aider à trouver le chemin

    Heureux d’avoir, dans le sommaire de l’émission du jeudi 24 janvier 2019, deux artistes : Cathy Garcia Canalès et Marc Tison, qui œuvrent avec la même passion, dans la générosité, pas celle qui fait le spectacle, celle, nous dit Cathy, qui vient de ce « virus de sagesse que rien ne peut arrêter afin que le principe d’équité devienne partout et en tout, une évidence » et elle cite ces vers d’un poème de Louis Calaferte : « ... Le monde est en nous tous, ou rien. [ ...] Si l’autre n’existe pas, vous n’existez pas non plus ».

    « Nouveaux Délits » revue de poésie vive qu’anime Cathy Garcia Canalès, avec son n° 62 paru en janvier 2019, nous offre encore une fois, un bel objet (mise en page, illustrations), des auteurs à découvrir qui se révèlent d’un grand intérêt ; je n’ai pas résisté à lire à l’antenne le poème de Guillaume Simon « Lisbonne », cette ville qui, peut-être, résistera au gigantisme des tours vaniteuses et demeurera une ville à hauteur d’homme.

    (…)

    Cette préoccupation authentique de l’autre, cette curiosité bienveillante sur son prochain ou son lointain, Marc TISON l’a, chevillée au corps.
    A l’antenne, il dit sa complicité et son admiration pour sa sœur d’armes en poésie, Cathy, lui qui a fait partie des sommaires de « Nouveaux Délits ».


    Marc Tison, après « Des abribus pour l’exode » (éd.Le Citron Gare, 10 €) revient à Radio Occitania présenter son nouveau livre « des nuits au mixer » (La Chienne Edith éd. collection Nonosse, 112 pages, 10 €).

    La poésie de Marc Tison est une poésie de combat.

    L’ennemi est l’ennemi de classe. Une poésie à la critique sociale sous-jacente. Le paradoxe de notre époque si pourvue en médias, s’insurge ce poète né dans le Nord de la France, entre les terrils et les usines, est que le dialogue a disparu. Or, la poésie est un objet de discussion humaine.

    Celui qui a assisté aux ravages de la désindustrialisation sauvage - 10 000 emplois disparus en 4 ans dans sa région natale - a vu ses amis, ses voisins, ses semblables, « perdre leur dignité », car « quand une usine disparaît, on laisse les gens sans rien. En réalité, on les assassine en même temps », assène Marc Tison.

    Une prise de conscience qui n’en finit pas de nourrir ses poèmes.

    Marc Tison s’est installé en Occitanie, dans le Tarn. Auparavant, il a fait l’expérience de la vie, explorant bien des domaines - chanteur dans des groupes mais aussi chauffeur poids lourd - pour être toujours « engagé dans le monde car il y a une résistance à la misanthropie ».

    Il faut l’écouter dire, parfois hurler, ses poèmes en prise directe avec une représentation du monde qui est celle d’un poète. Cette contemplation du monde ne peut être passive chez cet artiste, elle suscite une émotion, prélude à une révolte qui s’accomplit dans la langue avec les mots familiers, parfois triviaux.

    Les idées reçues.
    Ça laisse d’horribles hématomes
    Autour des yeux
    Les côtes
    Le bas ventre


    Sur la population des oiseaux
    La pureté de l’air que l’on respire
    Sur les migrations forcées des gens en peine
    Sur le partage des richesses


    Et la fraternité populaire




    Ça floute l’idée que l’on a de soi
    Ça réduit le monde à sa défaite

    Et l’espoir qui devient des colères

    Pour la rupture gordienne
    Molotov garde la symbolique intacte


    C’est ainsi qu’il donne corps et consistance à son état de malaise, confusément ressenti à leur manière, par ses contemporains, qui peuvent alors mettre des mots sur leur mal être, mais aussi entrevoir une possible échappée.


    Peu avant son suicide, Paul Celan avait reçu une lettre d’Ilana Shmueli qui lui disait :  « Accepte l’idée qu’il existe un chemin et accepte si possible aussi que je t’aide un peu à le trouver. »



    C’est également cela, la vocation du poète : aider à trouver le chemin."


     
    Vous pouvez écouter cette émission diffusée pour la première fois le 19 janvier 2019 en cliquant sur : 
    https://lespoetes.site/son/2019/2019-01-24%20marc%20tison.wma

     

     

     

  • Le numéro 60 lu par Marilyne Bertoncini pour la revue Recours au poème

    Les Revues “pauvres” (1) : “Nouveaux Délits” et “Comme en poésie”

    Par | 4 septembre 2018|Catégories : Comme en poésieNouveaux DélitsRevue des revues

    Ce n’est certainement pas à l’excellent qualité des contenus et des projets  que renvoie le terme « pauvre » – mais comme pour ce qu’on nomme « l’art pauvre », je voudrais par ce titre souligner l’inventivité, les maigres ressources (les abonnements et l’investissement bénévole des revuistes), et ce génie de l’utilisation des bouts de ficelle qui permet de concocter des revues ne le cédant en rien aux plus connues, mais qui vivent à la marge, en raison de la confidentialité de leur diffusion.

     

    « Nouveaux Délits, revue de poésie vive » en est un excellent exemple : de petit format (une feuille A4 pliée en 2), agrafée sous une couverture rousse, il offre 54 pages d’excellente poésie accompagnée d’illustrations en n&b – un illustrateur différent invité pour chaque numéro – imprimée sur papier recyclé : « Du fait maison avec les moyens et la technicienne du bord, pour le plaisir et le partage. » ainsi que le déclare la maîtresse d’œuvre, la poète Cathy Garcia, qui mène contre vents et marées cette entreprise depuis 15 ans, et à laquelle je cède la parole en recopiant l’édito du numéro 60, dans lequel on lit l’enthousiasme et les difficultés de l’entreprise. (...) 

     

     

     

    "Ce n’est pas quelque chose sur quoi j’aime m’étaler mais il faut savoir peut-être que si cette revue existe, c’est par une sorte de passion entêtée de ma part, car elle est réalisée (volontairement) sans subvention et bénévolement, dans un contexte de précarité permanente, qui a d’ailleurs tendance à s’accroître d’année en année et ce numéro 60 a eu un accouchement particulièrement difficile. Cependant, je crois bien qu’au final, c’est un beau bébé ! Un peu étrange, douloureux même, mais riche de toute sa complexité humaine et de cette énergie qui passe dans les mots, qui les traverse et parfois nous transperce, cet appel d’air, ce désir indéfinissable de saisir, en nous et hors de nous par les filets de la parole, ce qui le plus souvent demeure insaisissable.”

     

    Feuilletons ensemble ce numéro fatidique : après l’édito que nous venons de citer in extenso, le sommaire : 7 poètes pour cette livraison, dans une partie intitulée « Délit de poésie » puis deux livres présentés dans la rubrique « Résonance ». Suit la mention intriguante « Délits d’’in)citations percent la brume des coins de page » : en effet, la revue est ponctuée de citations plus ou moins longues, dans l’angle des pages non numérotées : on trouve dans ce numéro un proverbe russe, Victor Hugo, Daniel Biga, un haïku de Sôseki… ou encore – en écho au poème de Valère Kaletka, « Le lieu », cette phrase de l’humoriste Pierre Doris : « C’est très beau un arbre qui pousse dans un cimetière. On dirait un cercueil qui pousse ». Car l’entreprise de Cathy Garcia, on le comprend vite, n’est pas dépourvue de cette distance souriante, qui lui a fait choisir le titre provocant de cette publication, liée à l’association et aux éditions Nouveaux délits, à Saint Cirq-Lapopie – rien de moins : revue pauvre, peut-être, mais au moins sous le regard tutélaire d’André Breton, qui y a séjourné après y avoir acheté une maison en 1950. D’ailleurs, si elle invite le lecteur à s’abonner, elle le fait en dernière page avec un « bulletin de complicité » qui vous propose de « blanchir (votre) argent en envoyant (votre) chèque à l’association – et comment résister à cet appel à soutien, lorsqu'on a pu constater la variété des textes publiés ? Dans cette livraison, outre Valère Kaletka, Pierre Rosin, dont on suit le parcours de peintre-poète dans Recours au Poème également, et dont je relève le post-scriptum à l’un de ses textes : « PS : nous pourrons garder les poètes et les peintres à condition qu’ils sachent jardiner ». Puis Daniel Birnbaum, Joseph Pommier, Florent Chamard, dont on peut écouter deux textes lus par Cathy Garcia sur la chaîne youtube « donner de la voix » 

    Puis Vincent Duhamel avec quelques proses poétiques, et Antonella Eye Porcelluzzi, dont la biographie succinte nous amène sur google à regarder les films ou écouter à travers la voix de Cathy sur la chaîne associée à la revue

    Vous ne connaissez pas la plupart de ces noms ? C’est qu’ils ont surtout publié en revue, et que les éditeurs ne les ont pas encore rencontrés, mais parcourez donc, sur le site, la liste des poètes publiés par la courageuse revue Nouveaux Délits – et : bonnes découvertes !

     

    Pour lire l'intégralité de l'article : https://www.recoursaupoeme.fr/les-revues-pauvres-1-nouveaux-delits-et-comme-en-poesie/

     

     

     

     

  • Petite histoire essentielle de la futilité de Bruno Toméra - Lu par Patrice Maltaverne

     


    Publié par Cathy Garcia, en tant que supplément de la revue Nouveaux Délits (même si ce texte s'achète indépendamment de la revue), "Petite histoire essentielle de la futilité", de Bruno Toméra est son troisième supplément (collection des délits buissonniers).
     
    Cela fait plusieurs années que j'espérais relire des poèmes de Bruno Toméra, que j'ai publié à plusieurs reprises dans les premiers numéros de "Traction-brabant".
     
    Heureux, donc, de retrouver cette poésie inchangée., qui suit, au plus près, des vies d'infortunes, faites de petits boulots mal payés, de misères de la rue, de ces réalités impossibles à cacher, à moins d'être de mauvaise foi.
     
    Si la poésie de l'auteur sort souvent cabossée de ces malheurs ordinaires, ne croyez pas pour autant qu'elle s'y enfonce. Une lueur d'espoir traverse tous ces poèmes, qui est celle d'une fraternité humaine non feinte, et non basée sur l'intérêt. Quelque chose de franc, de direct, de solide, qui s'affirme contre vents et marées. 
     
    Rien de malsain dans ces textes, juste une soif de révolte renouvelée, qui s'exprime avec le sourire, qualité rare qui fait que le style des poèmes, chaleureux dans ses images comme dans ses mains tendues, est reconnaissable et rare entre tous.
     
    Extrait de "Petite histoire essentielle de la futilité", de Bruno Toméra :

    "Le nouveau testament personnel et subjectif"

    En m'invitant dans la fiesta de la vie,

    l'univers a égaré le carton d'invitation
    et me voilà loufiat (comme des milliards d'autres)
    à chercher une planque pas trop inconfortable,
    un peu d'amour et de calme
    mais c'est sans compter
    sur la panne d'électricité au seuil du Grand Soir
    sur la dernière chanson déprimée du rebelle Renaud
    sur dieu et sa bande d'abrutis sanguinaires
    sur les grossistes des boutiques multinationales
    sur le salon de la motoculture et du tripatouillage animal
    sur la délocalisation des entreprises de confettis
    sur la peine-à-jouir de l'égocentrique poésie
    sur le one man show de la spectaculaire connerie
    et son public connaisseur et ravi.
    Sur un tas de fatras que nous enjambons chaque jour,
    pauvres cloches.
    Quand la mort m’enlacera sur un slow éculé
    avec ses clins d’œil d'allumeuse pubère
    ou sur un dico débridé avec des petits cris jouissifs de travelo
    sortir de la fête à son bras sera le point final
    de foutus SOS éparpillés en pointillés
    avec la satisfaction de celui qui s'est exténué
    à rafistoler la ligne de flottaison du radeau jusqu'au bout
    et hypocrite jure que c'était bien mais que toute
    bonne a une fin... Enfin."

    Les illustrations de la couverture et des pages intérieures sont de Jean-Louis Millet.

    http://poesiechroniquetamalle.blogspot.com/2018/07/petite-histoire-essentielle-de-la.html

     

     

     

     

     

  • Revue Nouveaux délits n°60 lu par Patrice Maltaverne

     
     
     

     

    Le numéro 60 de la revue "Nouveaux délits" (14,7 cms X 20,4 cms), animée par Cathy Garcia (et auteur de l'édito et de la 4e de couverture, une belle réflexion à partir de la macro en photo), comprend des textes poétiques de Valère Kaletka, Pierre Rosin, Daniel Birnbaum, Jospeh Pommier, Florent Chamard, Vincent Duhamel, Antonella Eye Porcelluzzi.
     
    Les livres chroniqués par Cathy Garcia sont "Double fond" d'Elsa Orroyo, et "Des abribus pour l'exode", de Marc Tison (ce dernier recueil de poèmes publié par les éditions du Citron Gare).
     
    Avec également les citations de bas de pages empruntées à d'autres livres, caractéristiques de la revue "Nouveaux délits", comme, par exemple, "La terre seule me rassure, quelle que soit la part de boue qu'elle contient" (de Françoise Sagan).
     
    Les illustrations de ce numéro 60 sont de Jean-Louis Millet.
     
    Extrait de ce numéro 60, "Pluion", de Valère Kaletka :
     
    "Cet homme me parle en langage ourlé
    Génuflexions Rodomontades
    Et - j'en suis sûr
    Violences contenues
    Il parle pour vendre
    J'écoute pour acheter
    Ou est-ce l'inverse
    (tiens, dehors, une averse)
    Je suis un miroir qui ne s'aime pas
    (antithétique ?)
    Qu'est-ce que je fous là ?
    (tiens, dedans, une aversion)"
     
     
     
  • Le numéro 60 lu par Florent Toniello

     

    Revue de revue : Nouveaux Délits

    Je l’avoue : déjà abonné à pas mal de revues et avec un budget poésie pas illimité — en tout cas pas aussi vaste que mon goût éclectique, parfois trop, je sais, pour le genre —, j’ai tendance à me reposer sur le grand nombre de revues que je reçois, sans trop regarder les autres maintenant. Eh oui, la poésie est aussi la vie, et il y en a une en dehors de la poésie. Je sais, je radote… Mais le sous-titre « revue de poésie vive » et un appel à soutien de Cathy Garcia, la taulière, qui a vu son vieil ordinateur cesser ses services aux vers et aux strophes inopinément, m’ont convaincu de tenter l’aventure. Peut-être aussi le fait qu’un numéro précédent a été consacré à la remuante poésie guatémaltèque traduite par Laurent Bouisset, allez savoir. Enfin bon : grand bien m’en a pris.

    Le numéro 60 de Nouveaux Délits rassemble des textes de sept poètes, agrémentés par Cathy Garcia d’un court édito relatant la genèse (pas simple) de cet opus et d’une quatrième de couverture en forme d’extrait d’un essai sur la simplicité joyeuse et volontaire. Quand le politique s’en mêle, et bien tourné en plus... S’y ajoutent deux « résonances », notes de lecture aussi bien que jeux de miroir à l’écriture ciselée sur deux livres récents, également par la maîtresse des lieux, décidément productive et tellement amoureuse de la poésie que cet enthousiasme est particulièrement contagieux. Ah oui : de petites notes de bas de page, extraits de poèmes ou de romans, font aussi écho, comme des résonances, aux textes originaux publiés ; ces « délits d’(in)citation » confirment, s’il fallait encore la démontrer, la haute connaissance littéraire de Cathy Garcia, qui peaufine une revue franchement réussie tant sur la forme que sur le fond.

    Car sur le fond, la cohérence de l’ensemble des sept poètes choisis est admirable, et l’exigence dans l’écriture est un dénominateur commun. Connu des amateurs de revues, Valère Kaletka ouvre le bal avec des textes à la nostalgie qui tourne à l’étrange et au fantastique parfois, avec des titres énigmatiques et décalés : « Ahan / Fils de Crâo / Sur la route du Run / Poumons-de-feu / Ahan / Guerre au gramme intégral / À l’anévrisme hautain en rupture / De son ban », peut-on lire dans « Ahan », savant détournement d’un personnage bien connu en « poésie de Cro-Magnon » (là, c’est moi qui invente, ce n’est pas une citation), pourrait-on dire. Pierre Rosin, lui, ose la poésie de science-fiction (on en publie trop peu, je trouve), même si ce n’est qu’un poème parmi les autres où peut-être sonne comme dénominateur commun « le malheur d’être un homme et de n’être rien » : « construisons un vaisseau / une flottille / une arche / semons les germes d’une nouvelle espérance ». Espérance que versifie Daniel Birnbaum, dans une série narrative qui décrit un voyage à Madagascar ; Daniel, comme souvent, y montre une empathie (« elle a les pieds infectés / suintants / sanguinolents / il faudrait les mettre à l’abri de la poussière / de la boue des ordures des mouches ») qui rend ses vers simples immédiatement assimilables sans cheminement intellectuel tarabiscoté : une poésie qui va droit au cœur. Joseph Pommier, lui, ne parle pas d’autre chose que d’espérance non plus quand, après avoir décrit en vers plus longs et plus fourmillants de cassures de rythme une vie au travail marquée par la servitude volontaire, il glisse qu’« Au prix d’un sommeil lourd on s’arrache / À ces pensées rageuses qui stationneront dans l’oubli ». Florent Chamard flirte (un peu, par rapport à ses prédécesseurs plus narratifs et moins métaphoriques) avec le surréalisme pour « réapprendre le silence des horizons sans but » et retrouver « la tentation du sel et des vagues » ; dans sa présentation, il avoue qu’il aime haïr… tout un programme ! Poésie rock’n’roll pour Vincent Duhamel, mon chouchou de ce numéro, avec un poème magistral et habité intitulé « La boîte » : « J’aurais voulu mourir à neuf ans lors d’un mercredi pluvieux ennuagé de flocons et de victoires avec sur le bord des lèvres l’amour d’une pêche ensoleillée de la veille et, dans le cœur, un oisillon s’étouffant d’un requiem enchanté. » Puis vient une étrange boîte offerte par la mystérieuse Matriochka, concentré de peurs et de fantasmes ; un texte puissant sur les attirances de l’enfance, qu’elle soit enchantée ou brisée. Enfin, dernière autrice et seule femme, Antonella Eye Porcelluzzi conclut par une poésie plus déstructurée où le langage se fait plutôt phonèmes que longs vers. C’est un de ses poèmes, court alors qu’elle peut aussi nous embarquer dans de longues variations hypnotiques sur un sujet donné, qui sera reproduit complet ci-dessous.

    En un mot comme en cent : Nouveaux Délits, c’est une belle revue, bien conçue, bien réalisée, et ce numéro 60 en est la preuve.

    Pour en savoir plus et surtout ! vous abonner, visitez le site internet de la revue Nouveaux Délits.


    Love deux song n. 25 (Antonella Eye Porcelluzzi)

    Pour ceux qui conduisent deux avions
    qui dirigent deux industries
    qui chevauchent deux chevaux
    et tirent avec deux arcs
    pour ne pas se retrouver avec
    deux anus à soigner
    en cas d’hémorroïdes.
    je suis un monstre qui a tout osé

     

    Source :

    http://accrocstich.es/post/2018/04/10/Revue-de-revue-%3A-Nouveaux-D%C3%A9lits

     

     

  • Numéro 59, revue du mois pour Décharge

     

    Février, c’est

    Nouveaux Délits n° 59

    publié le 31 janvier 2018 , par Jacmo dans Accueil> Revue du mois

     
     

    Cathy Garcia la « coupable responsable » de la revue poursuit son chemin de livraisons expédiées sans anicroche. Elle conclut pour l’année nouvelle son édito ainsi : ….que la paix ferme le bec des imbéciles qui ne laissent pas passer la lumière.
    Cinq auteurs sont conviés dans ce numéro à qui sont attribuées entre 7 et 12 pages, ce qui constitue un bel aperçu pour chacun.

    Illustrateur du numéro : Arnaud Martin.

    Pénélope Corps. Les gens naissent avec des trous dans le ventre… Un langage oralisé qui ne s’embarrasse des conventions ni des conformités ordinaires. S’il y a figures de style, ce n’est pas par jeu mais par nécessité, entre anaphores et répétitions. D’une façon générale, les poètes choisis ici par Cathy Garcia ne sont pas économes de mots et usent de vers proches de la phrase et de strophes voisines de la période. Les titres des textes résumeraient à eux seuls l’angle assez brut de sa poésie : L’humanité est un trou, Super 8, J’écris pas, On n’est pas meilleurs, Dimanche en décembre.

    Le passé de Benoit Arcadias, ancien interné des hôpitaux, résonne dans ses textes. Lesquels racontent chaque fois des rencontres dans le métro ou le train. Des choses qui lui sont arrivées, mettant en scène au final hostilité ou déception.
    Jean-Louis Millet propose 7 fragments d’un « psychorama holographique ». Il s’agit de listes assez longues de ce qu’on pourrait appeler des données à la fois abstraites et précises. Exemples pris presque au hasard : La valise éventrée des restes du quotidien d’une vie ou La croûte d’une banquise dans la fermentation d’un rêve ou encore, avec, pour le coup, une image L’ombre d’un pommier vivante au moindre souffle d’air Cette accumulation de traits, ayant pour point commun l’article défini, tend à rendre réel un univers hétéroclite et poétique. Ajoutons que ces listes sont seulement interrompues parfois par un Question/ réponse ou la réponse vient avant la question. Réponse : dans l’ombre de la lumière / Question : Où est la seule réalité ?

    Marc Guimo est l’auteur du tout récent Polder (Co-collection Décharge/Gros textes) : Un début de réalité. Il donne ici des extraits d’un ensemble dans la prolongation intitulé : « Réalité dispersée ». On reste dans la même logique. Le problème du mur, c’est qu’il ne croit pas naturellement à la fenêtre. On est toujours à la limité de l’absurde et du fantastique. On est allé trop loin / En ne bougeant pas L’auteur n’est pas fixé sur la forme, passant facilement de l’aphorisme au long poème, avec ce vers final : Voulez-vous qu’on rajoute une musique d’ascenseur qui descend ?
    Enfin Pablo Gelgon qui, en tant que charpentier, sait parler des « Mains qui voyagent » : Elles n’en finissent plus de saigner sur le beau bardage d’épicéa / On voudrait bien avoir des mains comme un pied de biche et soulever / Agripper sans avoir peur de rien suinter / On voudrait bien l’oublier l’écorchure / La bonne vieille croûtasse / La main finit par ajuster la manière…
    Deux résonances critiques à propos de recueils de Walter Rhuhlmann et Murièle Modély et le tour est joué.

    Illustrations d’Arnaud Martin : sensible à l’expressionnisme et au romantisme sombre du XIX° siècle et à la mélancolie sous toutes ses formes…

     

    Rappel  : On se procure le polder de Marc Guimo : Un début de réalité contre 6 €, à nos éditions (4 rue de la Boucherie - 89240 - Egleny). Paypal possible : ici.

     

    MERCI à Jacques Morin !

    Lien : http://www.dechargelarevue.com/Nouveaux-Delits-no-59.html

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n°59 lu par Patrice Maltaverne

    article en ligne sur son blog : http://cestvousparcequecestbien.blogspot.fr/

     

     


    Le numéro 59 de la revue Nouveaux Délits (14,5 cms X 20,5 cms), animée par Cathy Garcia, comprend des poèmes de Pénélope Corps, Benoit Arcadias, Jean-Louis Millet, Marc Guimo et Pablo Gelgon.

    L'édito et les chroniques (des livres de Walter Ruhlmann et Murièle Modely) sont de Cathy Garcia.

    Les illustrations (dont celle de couverture) sont d'Arnaud Martin.

    Extrait de ce n°59 de "Nouveaux Délits", un poème emblématique (au-delà de la revue même, je trouve), de Pénélope Corps :

    "quand on en aura marre
    de suivre le sens de la file
    et de procéder comme indiqué sur les panneaux prévus à cet effet
    quand on vomira la ville les murs les agents de sécurité
    quand on aura pigé la dictature des images
    les petits parasites vicieux
    sous la peau dans la bouche et dans les trous
    les salles de cinéma bondées
    le besoin de se remplir les orifices pour avoir l'impression d'exister
    quand de la pluie nous brûlera le visage
    et que le vin n'aura plus d'effet
    quand des bébés naîtront avec les bronches atrophiées
    et qu'on sera devenu des animaux malades
    quand les déflagrations nous amèneront au fond des forêts
    nous et nos morceaux de corps
    peut-être qu'on fermera nos gueules enfin
    qu'on finira par entendre quelque chose
    peut-être qu'on reviendra aux arbres
    et qu'on arrêtera de faire semblant de savoir
    à propos de rien
    du silence et de l'eau
    peut-être qu'on improvisera
    quelque chose avec les pierres
    avec les pieds
    et la constance des oiseaux
    et puis
    un jour ils viendront tout raser
    tout dévaster
    tout détruire
    fleurs sauvages ombres cailloux poumons
    par transgression
    par jeu
    par nécessité
    avec des pierres
    avec les pieds
    alors restera deux ou trois photos floues
    sûrement mal cadrées
    ce genre de photos qui fout un peu les boules
    tu sais ?"
     
     
     
  • Le numéro 58 lu par Murièle Murielle Compère-Demarcy

    Merci pour la qualité de ces nouveaux Nouveaux Délits de poésie guatémaltèque en version bilingue-n°58

    sans artifice, brut, sans décorum

     

    où le coeur flambe

    écoule ses charrois de sperme de sang de menstrues

    battant, brûlant

    cognant vivant

    sur

    "quatre mondes denses où se tord l'âme et la peau enfle" (Laurent Bouisset)

     

    accroché à nos foyers en quête toujours

    de péninsule "héliotropique"

     

    pour que tourne

    les sols tectoniques

    du seul vrai réel à gueuler

    pour ses mots dire

    ses leurres-baudruches crever

    sa lave telurrrrique

    cracher

     

     

    Merci.

     

    Murielle

    MCDem.

     

     

  • Le numéro 58 lu attentivement par Frédéric Perrot

    Il faut regarder la bête en face (sur Nouveaux Délits, numéro 58, spécial Guatemala)

      

    Le numéro 58 de la revue de Cathy Garcia, Nouveaux Délits, ouvre ses pages à quatre poètes du Guatemala, présentés et traduits par Laurent Bouisset. Quatre poètes : deux femmes, deux hommes. Belle parité ! Il semble également que l’on puisse parler d’une même génération, les quatre poètes étant sensiblement du même âge.

    Dans son édito, Laurent Bouisset nous précise que le Guatemala a le triste privilège d’être l’un des pays les plus dangereux du monde. Il sera donc beaucoup question de « l’humain face au pire » et d’une poésie exempte de cette « manie formaliste et hermétique de jouer sur la langue en permanence, en oubliant que la langue, c’est la vie ». Pour les avoir lus dans Realpoetik ou ailleurs, on connaît les arguments de Laurent Bouisset contre la poésie qui s’écrit ici, en France, dans cette noble patrie littéraire prétendue, qui a charitablement « réhabilité » son plus grand poète, un certain Charles Baudelaire, un siècle après l’avoir condamné dans une cour d’assises. À en croire Laurent Bouisset, les quatre poètes présentés dans ces pages ne sont pas spécialement menacés par les récompenses ou le prix Nobel ; idée amusante, si l’on songe que les deux derniers prix Nobel français (Le Clézio, Modiano) sont des écrivains surfaits, embarrassants et à plus d’un titre provinciaux ; les vivats cocardiers que l’on a entendus en ces occasions ne se justifiant pas du tout…

    Ce que je veux dire par ce détour un peu long, c’est que la carte du monde poétique n’a sans doute guère à voir avec les cartes de la géographie officielle et l’importance supposée des nations. Laurent Bouisset en est convaincu. Partons donc en sa compagnie à la rencontre du Guatemala !

     

    Je crois que parmi les quatre poètes présentés, la première, Regina José Galindo, est celle qui retiendra le plus immédiatement l’attention. Sa poésie est rageuse, violente, convulsive. C’est une poésie de refus (« Je me refuse à penser/que c’est un pays pour les hommes »), marquée par la guerre et portée par un féminisme frémissant. Face à la violence de ce qu’un sociologue nommait « la domination masculine », il s’agit pour Regina José Galindo de se réaffirmer en femme « toute puissante » et de n’être pas une « femme soumise/encore moins au foyer » ; ce goût de la liberté, ayant ses risques, acceptés : « Je ne sortirai pas dans la rue vêtue en homme pour éviter le danger /et je n’arrêterai pas de sortir ». Ou plus terriblement : «  Je ne me priverai pas d’alcool dans les fêtes pour ne pas mériter mon viol/et je n’arrêterai pas de boire ».

    Ces lignes m’ont fait songer à ce que pouvait écrire il y a quelques années Virginie Despentes dans son essai King Kong Théorie, où des idées semblables, scandaleuses peut-être pour des esprits plus prudents, se trouvaient exprimées. En résumé : pourquoi les femmes devraient-elles rester chez elles, ne pas sortir, ne pas marcher dans les rues, ne pas porter des jupes courtes si elles en ont envie, ne pas boire, fumer, danser, flirter, et cela sous prétexte que les prédateurs rôdent et que le risque est trop grand ?

    Il me semble ces deux auteurs nous disent chacune à leur manière cette vérité importante : la liberté des femmes fait toujours peur.

    J’aurais quelques réserves personnelles sur la poésie de Régina José Galindo, qui par moments me semble un peu trop forcenée et d’une outrance problématique ; mais la critique « dialectique » si je puis dire – thèse, antithèse, synthèse – n’est pas mon propos ! Passons à la suite.

    On retrouve chez le second poète, Luis Carlos Pineda, une même qualité de refus et l’ombre portée d’une guerre, d’un « génocide » qui a ensanglanté le Guatemala dans les années quatre-vingt du siècle précédent ; cela en particulier dans le beau poème consacré à la « nostalgie » et ce qu’elle peut avoir de dangereux et de mortifère ; quand elle est par exemple celle de « la légalité sinistre » ou celle « des dictateurs ». L’ironie probable des deux derniers vers (« Dis-moi quelle est ta nostalgie/Et je te dirai qui tu es ») ne doit pas nous tromper ; toutes les nostalgies ne se valent pas et la nostalgie peut être une prison : « Ils veulent nous enfermer dans la nostalgie/Pour continuer à profiter de l’ignorance »

    Un autre point commun entre ces deux premiers auteurs me semble être une certaine crudité dans l’évocation du sexe ou plus précisément de l’érotisme pour Luis Carlos Pineda : « La jeune femme se caresse/avec les draps sales ». Cela n’est pas forcément le plus neuf, car on connaît également de ce côté-ci de l’Atlantique quelques poètes et poétesses dont les œuvres complètes se réduisent « à l’enregistrement de leurs orgasmes effectifs ou inventés », pour reprendre une expression de cet aimable sceptique qu’est Cioran. Il me semble qu’un peu plus de légèreté, d’humour, de distance s’imposeraient dans ces domaines. Cela n’est qu’un goût personnel et n’enlève rien à la beauté de ce « corps inconscient » qui « bouge/d’une manière quasi imperceptible » et dont « la cadence désigne » au poète « un cours/humide, tiède et anxieux ».

    Mais laissons Madame rêver et passons à la suite ! Car le plus important à mon sens est encore à venir.

     

    Quelques-uns des plus beaux textes de ce numéro 58 sont en effet selon moi à porter au crédit du troisième auteur, Julio Serrano Echeverria.

    Le premier que je prendrai la liberté de nommer « Il faut regarder la bête en face », puisqu’il n’a pas de titre, m’apparaît comme un utile rappel à la lucidité. Les poètes, dont on fait un peu naïvement tant de cas, comme s’ils étaient une sorte d’humanité à part – certains en sont même convaincus ! – ne sont que des êtres parmi d’autres êtres et souvent ne valent pas mieux qu’eux : « il n’y a pas de mérite/à se regarder dans un miroir/et découvrir qu’on est une bête ». Ou plus justement encore : « il faut regarder la bête en face/il faut l’appeler par son nom/ce qui vient de se dérouler d’abject ici/tu aurais très bien pu y prendre part/ pas forcément du côté de la victime ». Donc, même si cela est déplaisant, « il faut se regarder soi-même en face », car chacun a « ce potentiel » en soi, d’appuyer sur « la gâchette » ou « l’accélérateur », de laisser d’un mot libre cours à « la bête ». Le plus étrange dans ce texte à la fois beau et terrible reste cette paradoxale demande de « pardon », qui tend à rendre le poème vertigineux : « il faut regarder la bête en face/et lui dire ton nom/la reconnaître/la regarder fièrement et lui demander pardon », « pour la simple raison que le pardon/est une des manières qu’a l’obscurité/de prendre forme humaine sous un arbre/où se faufilent les rayons du soleil levant ».

    Sentiment de vertige, que confirment et approfondissent les toutes dernières lignes, dont je ne dirais rien, pour passer plus brièvement au second poème, que je nommerai « C’est un lieu commun ». D’apparence moins complexe, il est simplement superbe dans son évocation de ceux dont tout l’effort consiste à survivre jour après jour, qui voient « en rêve des chaussures neuves/des chaussettes propres/pour des pieds qui ne saignent plus » et s’accrochent tant bien que mal car « c’est un lieu commun de mourir tous/les jours ».

    J’ai parlé des deux poèmes qui m’ont le plus touché, mais les trois derniers poèmes de Julio Serrano Echeverria – « La leçon », « L’ocote », « Nous comprenons grâce aux cartes de géographie »–, où se mêlent l’autobiographique et le politique, sont également remarquables.

    Reste Vania Vargas, celle que je préfère, pour le ton qui est le sien… Car les convulsions poétiques, les cris ou « les ovaires » qui volent en éclats, peuvent lasser à la longue !

    Par goût, dans la chanson, j’ai toujours préféré ceux qui murmurent à votre oreille, ne songent pas à vous agresser et sont donc d’agréables « compagnons de solitude ». C’est je crois ce genre de complicité qu’établit Vania Vargas avec chacun de ses lecteurs. Qu’elle parle de sa « grand-mère » ou de sa « peur » – pour une raison évoquée au début, la peur et la proximité de la mort, une mort toujours violente, sont un motif récurrent dans tout le numéro –, elle le fait sur le ton juste. Le poème sur la photographie de la grand-mère entre d’autres mains pourrait être atroce, larmoyant, pathétique ; il est étrangement léger, presque volatil : « Elle est sortie/elle a dansé », « Elle s’est rappelé sans tristesse sa jeunesse perdue », « Elle n’en a fait qu’à sa tête/elle les a amusés ». Et l’on a bien l’impression de voir même fugitivement « la gamine qu’elle avait été ».

    Il y a ainsi des épiphanies, de fragiles miracles en poésie, qui sont rares ; car trop souvent les poètes eux-mêmes ne voient que des mots, non les êtres et les choses qui leur préexistent. Ils vous parlent de leurs « images » ; mais vous ne voyez rien, que des acrobaties verbales… Je vois cette « femme » qui « achète des fleurs en rentrant chez elle » et qui plus tard n’est plus qu’un fantôme, une « silhouette tremblante » que « projette contre le mur » « le reflet bleu intermittent de la télé ». Je vois cette autre qui « a 31 ans » « et plusieurs vies en moins », sur qui « la fatigue pèse » et qui « voit la solitude fermer des portes/effacer des visages ».

    La poésie de Vania Vargas est concrète – en ce sens qu’elle est à la recherche du détail touchant – humaine et mélancolique ; et s’il y est essentiellement question de solitude, s’y devinent aussi un désir, un rêve d’amour : « Et comme si cette femme devinait mes pensées/elle éteint la télé/elle s’enferme dans sa chambre avec une nouvelle histoire/et elle sourit/comme si cette nuit quelqu’un était sur le point d’arriver ». Cela se passe au Guatemala et partout ailleurs…    

     

    Nouveaux Délits, numéro 58

    Illustrations Anabel Serna Montoya

     

    par Frédéric Perrot

     

     

     

     

     

     

  • Christian Saint-Paul parle du n°56

    Dans son émission "les poètes.fr" du 19 janvier 2017, sur Radio Occitania http://les-poetes.fr, Christian Saint-Paul, merci à lui, a mis un coup de projecteur sur le numéro 56 : " Enfin l’émission se termine sur l’évocation de l’inlassable travail des revuistes en faveur de la poésie, avec la parution du n° 56 de Nouveaux Délits Revue de poésie vive. Cathy Garcia poursuit avec le même succès éditorial son beau labeur de passeuse de poésie. Un numéro soigné, avec ce souci de ne nuire en rien (papier recyclé, pas de fioritures) et un sommaire toujours de découvertes heureuses. Les illustrations sont de Patrick le Divenah, un Breton refondu à Paris, collagiste dessinateur" -

     

     

     

     

  • Petit clin d'oeil de JJ Dorio à Nouveaux Délits

     

     

    JE ME SOUVIENS DE L’AVENIR

    Je me souviens de l’Avenir couché sur papier kraft

    Je me souviens du Lot gagné à Saint-Cirq Lapopie

    Je me souviens du Bas Breton et de la sandale grecque

    Je me souviens du fil rouge que nous tisserons toute une nuit de mai à l’hôtel André Latin

     

    Je me souviens du Quai Voltaire qui prit son envol 13 ans après la mort d’Arouet

    Je me souviens de ma disparition qui n’aura pas lieu d’être

    Je me souviens de notre vie commune sous les pavés de notre amoureuse plage

    Je me souviens de l’Avenir

     

    http://dorio.blog.lemonde.fr/2016/07/22/je-me-souviens-de-lavenir/

     

     

     

     

     

     

     

  • Christian Saint-Paul parle du n°54 sur Radio Occitania

     

    Cathy Garcia poursuit inexorablement son sacerdoce de revuiste et fait paraître le n° 54 de « Nouveaux Délits » revue vive de poésie et dérivés avec le même succès : illustrations remarquables, qui font un peu de la revue un petit livre d’artiste pour les bourses modestes, sommaire toujours original, en phase avec le monde.

     

    Cathy Garcia, poète, revuiste, photographe, blogueuse, plasticienne s’exprime par tous ses arts et demande à être écoutée et entendue au sens plein du terme.

     

     
    "Nouveaux Délits""Diérèse"Jacques Canut et l'invité Jean-Michel TARTAYRE qui venait de faire paraître chez N&B :
     "Vers l'été , suivi de Fractions de jour".
     
     
    Ecrire c'est éprouver et c'est changer, assure Adonis. Il dit aussi : "l'Occident ne cherche plus la culture, la lumière, l'avenir, le progrès. Il cherche l'argent."
    Va-t-il changer ?"
     
     
    Vous pouvez écouter l'émission en cliquant sur : http://les-poetes.fr/son/2016/160421.wma
     
     
     
     
  • Georges Cathalo à propos du n°53 sur le site de Texture

    Nouveaux délits N° 53

    Oui : ce numéro ne contient « que des plats de résistance » comme il est annoncé au menu de la page 2 pour présenter un sommaire original, « le tout relevé d’un goûteux mélange de Délits d’incitations  ». La revue s’ouvre sur une suite de poèmes que Lou Raoul a extrait d’un ensemble inédit consacré à l’oiseau pour aller vers « des fenêtres ouvertes sur des friches personnelles ». Suivent six poèmes de Mokhtar El Amraoui, poète tunisien d’expression française. Cathy Garcia a toujours l’art raffiné de la revuiste avisée capable de mener sa barque seule en assumant ses choix. Elle se tourne souvent vers les laissés-pour-compte, les délaissés, les oubliés. Ainsi l’illustratrice Ana Minski pour qui « l’errance est son dada » et qui a « découvert la bohème par la littérature » ou le jeune Julien Boutreux qui commence à se faire un nom à travers de nombreuses revues avec des écrits à fleur de peau. On croise encore Jean-Claude Goiri et ses consistants Copeaux contre la barbarie ou les fortes suites poétiques de Denis Wetterwald. La revue s’achève avec les textes chocs de Sammy Sapin et de Tom Buron, jeunes poètes très engagés. Quant à la maîtresse des lieux, elle émaille chacune de ses livraisons de fortes citations en fond de page en concluant par une Résonance où elle fait découvrir des ouvrages originaux comme ici « Les maîtres du printemps » d’Isabelle Stibbe.

    à lire sur  http://revue-texture.fr/lecture-flash-2016.html#lucarnes

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     
     
  • Christian Saint-Paul revient sur le n° 52 dans l'émission Les poètes sur Radio Occitania

    Un excellent numéro illustré avec force par Jacques Cauda cité dans une précédente émission, avec ces notes de lecture indispensables à la diffusion des ouvrages, un sommaire toujours riche, le tout sous le ton de la fraternité tendre et militante de Cathy Garcia. Ce sont des poèmes de Marie-Françoise Ghesquier qui sont lus à l’antenne. Cette hispanisante vit près de Chalon-sur-Saône et publie ses poèmes dans les revues Décharge, Comme en Poésie et Traction Brabant.  Elle publie son premier recueil chez Michel Cosem à Encres Vives, puis chez Bruno Msika aux éditions Cardère avec « A hauteur d’ombre », recueil illustré de photos en duo avec Cathy Garcia. Elle dit aimer les esprits frondeurs.

     

    Lecture d’extraits de « De tout bois si ».

     

     

    On tourne en rond

    dans notre bocal de ronces

    Se dessèchent noires pointées

    en sons filés assourdis

    contre les fonds d’herbes

    Les notes du chaos mineur s’égrènent

    en idiomes grumeleux

    ponctués noirs le long des failles

    Faillite du moi

    avec mots cadenassés

    dans l’intervalle

    Parole craquelée à la note forcée

    Tant d’effort pour vivre

    au travers des sons disjoints

    Je renonce note à note       M’

    évapore parmi ronces et fuite d’ailes

    au-delà des buissons démesurés

    ***

    Toute  cette grenaille crible

    au plus fort du silence

    Le sang s’étoile

    aux charnières livides

    des galaxies de paille

    Je décimé par tant d’illusions

    où je m’achève en éclosions

    mortes rouges

    Pétales glosés

    clous ou glaives

    dans la chair des chaumes

    La langue s’insère

    dans les versions

    primitives     glose entre les lignes

    Parole close à l’instant

    sur les lèves

    mangées de coquelicots

    Comment voulez-vous

    que toute notion d’incarnat ?

    Le poème en petite mitraille rouge

    où coupée court

    la phrase

     

    à écouter (émission du 7 janvier :

    http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

     

     

     

  • Christian Saint-Paul dans son émission, revient sur le numéro 52

    Christian Saint-Paul revient sur le n° 52 de « Nouveaux Délits, revue de poésie vive ».

    C"ette semaine ce sont les textes de Corinne Pluchart qui sont lus à l’antenne. Elle vit en Bretagne. Marche. Chemine. Souvent face à la mer. Et jamais sans poésie. Vous pouvez visiter son blog : http://corinne.pluchart.over-blog.com

    (...)

    Ce n° de Nouveaux Délits, au sommaire bien choisi comme toujours, offre aussi l’avantage de comporter deux notes de lecture de Cathy Garcia qui excelle dans ce genre ce qui est l’apanage des artistes complets -ce qu’elle est authentiquement- qui sont les mieux autorisés à écrire sur la poésie.

    Lecture de la note sur « Cigogne » (nouvelles) de Jean-Luc A. d’Asciano, Serge Safran éditeur, 184 pages, 16,90 €. C’est le premier livre de fiction de ce docteur en littérature et psychanalyste qui a fondé les éditions de l’Œil où il a publié « Petite mystique de Jean Genet »."

     

    Pour écouter l'intégralité de l'émission du jeudi 26 novembre 2015, cliquez sur :  http://les-poetes.fr/son/son%20emision/2015/151126....

     

    On peut y entendre aussi des poèmes de Khalid El Morabethi, un jeune poète marocain

    (...)

    "Il m’a semblé que Khalid El MORABETHI était un homme qui régnait sur soi-même, nous dit Christian Saint-Paul. Ce que j’ai lu de lui, je crois pour la première fois précisément dans la revue Nouveaux Délits*, m’a tout de suite interpellé. Le regard qu’il lançait sur le monde était celui de l’intime qui restitue, par ce qu’il y a de plus personnel, la nature universelle de l’homme. Par la peinture de son entourage familier, Khalid El Morabethi nous fait pénétrer dans le plus secret microcosme de la société dans laquelle il évolue. Et ce faisant, il nous livre l’ensemble de la société marocaine et accède par la justesse de cette représentation, à l’universel.

    *voir : http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive... 

     

    On y entendra aussi des poème d'Eugène Savitzkaya qui "fait paraître aux Editions de Minuit « A la cyprine, poèmes » ( 100 pages, 11,50 €) ; des textes sensuels à l’érotisme subtil. Une langue revigorée par un regard débarrassé de tout préjugé qui a fait le constat que « sans la cyprine, point de bonheur en ce monde, ni d’appétit »."

    ainsi que d'Homero ARIDJIS, "né à Contepec, dans l’Etat de Michoacán au Mexique, en 1940, d’un père grec et d’une mère mexicaine, Homero Aridjis commence à écrire à l’âge de onze ans et obtient son premier prix treize années plus tard. Il a suivi des études de journalisme avant d’enseigner dans plusieurs universités en tant que professeur invité. Il est très impliqué dans la défense de la nature : il lutte activement contre la disparition des forêts et la préservation des animaux et a participé à la création du “groupe des cent”, groupe d’intellectuels partageant son avis. Il a publié plus de nombreux ouvrages de poésie et de prose traduits dans une douzaine de langues, dont La zone du silence, roman paru au Mercure de France en 2005. Durant six ans il a été président de l’International PEN, l’association mondiale des écrivains. Depuis avril 2007, il est ambassadeur du Mexique à l’Unesco.

    De lui, Yves Bonnefoy, dans sa préface à « Les poèmes solaires » (éd. Mercure de France,185 pages, 17,50 €) dit : « Homero est assurément très de son pays, qui est à la fois de langue indienne et espagnole. Il l’est comme Octavio Paz. Il l’est par un apport essentiel à cette conscience de soi dont il faut préserver la salutaire inquiétude »."

    Christian Saint-Paul  http://les-poetes.fr

     

  • Numéro 52, lu par Clauve Vercey pour l'I.D. n°594 de la revue Décharge

    I.D n° 594 : Cathy G. et le délit d’initié

    publié le 27 octobre 2015 , par Claude Vercey


    Ces Nouveaux délits, je les avais découverts à l’occasion de leur 33ème livraison, et dénoncé leurs forfaits dans l’I.D n° 222. En novembre 2014, ils étaient désignés comme Revue du mois par Jacmo. Ont depuis continué à se commettre, une rôdeuse en robe kraft, jusqu’à ce récent numéro 52, auquel je m’attache aujourd’hui.

    Délits ? Quels délits ? Je retiendrai entre autres à l’encontre de cette revue, et de Cathy Garcia, la cheffe de bande, le délit d’initié, qui est peut-être une des meilleures définitions possible de l’activité de revuiste. Nouveaux délits se caractérise en effet par son travail de découverte et de repérage, non au bénéfice d’un seul ou de quelques coquins, selon la pratique boursière du dit délit, mais au profit du plus grand nombre, - démarche assez semblable somme toute à celle de Traction-Brabant, pareillement hospitalière aux voix encore vertes ( et tant pis pour les goujats). A la différence que Traction-Brabant offre rarement plus d’une page au poète, et l’on retrouve peu ou prou à chaque livraison les mêmes noms : l’intérêt est de suivre au fil du temps les possibles évolutions de chacun, ou les changements d’intérêt. Tandis que Nouveaux délits présente chaque trimestre des sommaires différents, un petit nombre d’auteurs ( 6 à 8), à qui sont accordées 6 à 12 pages, en une première épreuve de vérité pour poète méconnu ou en devenir.

    Et comme Cathy Garcia fait montre de clairvoyance et d’une curiosité aiguë, les découvertes y sont fréquentes, mais aussi, égoïste petit bonheur, il nous plaît d’y trouver confirmation de nos propres intuitions : dans ce n° 52, où on y croise ainsi Jacques Cauda, le poème en petite mitraille rouge de Marie-Françoise Ghesquier qui fit ses premiers pas dans Décharge sous le nom de Di Fraja, Laurent Bouisset, dans un texte ici plutôt anecdotique, mais dont on ne tardera pas à prendre toute la mesure alors que s’annoncent conjointement un ensemble de poèmes, à paraître dans le prochain Décharge, et un recueil aux éditions du Citron Gare.

    Et maintenant /n’écrire/ que ce qui/ concerne/ la vie/ et ce qui vient/ parfois / se cogner/ tout contre /puisque vivre / alors c’est/ quand / ça cogne. Louable résolution de la part de Benoit Jantet, l’une des voix les plus attachantes qui s’expriment ici, aux côtés de celles de Corinne Pluchart, Gabriel Henry, Claire Lajus :

    Silencieux ici et là
    des hommes sur des bancs
    avec ou sans tabac
    Seuls
    Sur leur visage leur dos
    une grimace une misère
    au bord de l’insouciance des flâneurs

    Sans doute, Eté n’est pas vacances pour tous, selon le titre du poème. De Claire Lajus, nous aurons à reparler : traductrice de la poésie contemporaine turque et animatrice de la revue en ligne Ayna, elle nous apportera ses compétences pour des dossiers à venir sur cette poésie mal connue.

    Reste que la figure centrale du numéro est Jacques Cauda : peintre, il s’est vu confier les illustrations ; poète, douze pages lui sont attribuées, qui lui permettent de présenter une palette de ses écritures, d’un Carnaval haut en couleur, à ce poème d’une gravité et d’une sobriété inhabituelles, L’Hôpital :

    J’éprouve une certaine volupté
    A n’écrire que des faits
    « secs et crus » pour reprendre
    L’expression de Saint-Simon
    Volupté à se laisser aller
    A l’exactitude
    Parfois frappée
    Au coin de cette partialité
    Qui m’est précieuse

     

     

    Source : http://www.dechargelarevue.com/I-D-no-594-Cathy-G-et-le-delit-d.html

     

     

     

  • "Les poètes" de Christian Saint Paul sur Radio occitanie, invité : Marc Tison

    Un poète à découvrir, vraiment ! Marc Tison, publié dans le numéro 50, parle aussi avec Christian Saint-Paul de Nouveaux Délits et du travail poétique et militant de Cathy Garcia, MERCI à eux (et aussi du recueil Rester debout sur le trottoir de Murièle Modély !) :


    http://les-poetes.fr/son/son%20emision/2015/marc%20tison.wma

     

     

    Marc Tison qui organise aussi :

     

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    27 et 28 juin. Gratuit / Dans le village
    Samedi 27 à partir 19h : apéro textes / Red Bind http://www.kedzior-friedman.org/ / Courts métrages / Charles Pennequin http://www.charles-pennequin.com/
    Repas et buvettes sur place
    Dimanche 28 de 9h30 / 18h : Petite randonnée contée http://www.chergui.org/wp/
    Fanfare les belles gambettes http://www.pistilcircus.com/orchestres/fanfare-des-belles-gambettes /
    Lectures et rencontres d'auteurs : Pierre Domenges http://pierredomenges.com/
    Gilles Bouly
    http://www.expolibre.com/serigrap/bouly/bouly-p.htm
    Cathy Garcia http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/
    Francis Delabre /
    Yanis Youloutas http://youlountas.net/
    Concert Strange Enquête http://www.strang...eenquete.fr/
    Installations plastiques / animations sur la place du village.
    Invités (stands librairies / animation slam Babel Tchap...)
    Buvette et restaurations.

     

     

    La lettre de Christian Saint-Paul :

    Le cardinal Saliège disait en mars 1944 qu'il fallait "travailler comme si tout dépendait de nous, et il poursuivait : De quoi sera fait demain ? De nos actes". Plus tard, en décembre 1945 , il aura cette phrase : "Prudence, que de lâchetés on commet en ton nom !"

    La poésie est un art de faire, la poésie est acte. A lire les poètes cités dans l'émission du jeudi 21 mai consacrée en majeure partie à Marc TISON, il apparaît à l'évidence que tous, dans leurs actes, s'éloignent de la lâcheté par prudence. Pourtant notre époque, s'accorde à la crainte de notre courageux cardinal qui s'interrogeait déjà en octobre 1944 :" Ôte-toi de là que je m'y mette. Est-ce que la haine ne serait que la forme, le jaillissement des appétits ?"

    Vous pouvez écouter l'émission Marc TISON en cliquant sur :

     http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html

    Le compte(rendu de l'émission :

    ***

    Cathy GARCIA poursuit don beau chemin et a fait paraître les n° 50 et 51 de sa revue "Nouveaux Délits  Revue de poésie vive". (Le n° 6 €, abonnement 28 €, chèque à adresser à Association Nouveaux Délits, Létou, 46330 Saint Cirq-Lapopie.)

     Des textes toujours intelligibles, ce qui ne nuit en rien à leur qualité, une relation éditoriale sympathique comme le confirme l'invité de la semaine Marc TISON. Une militante culturelle qui ne ménage pas son dynamisme militant, avec une générosité qui signe sa personnalité. A titre personnel cette artiste revuiste publie aux éditions Gros Textes : "TRANS(e)FUSEES  / 80 essais de décollage du réel 1993 - 2013"

    "Il y avait au fond de ma valise, un vieux brouillon, une veste d'homme, une bouteille, quelques fantômes et leurs bleus désirs de méharées. C'est de bon cœur que je m'apprêtais à les suivre, hélas, monsieur, en guise de départ, j'entendis pleurer les bombes et je vis l'automne passer sous les rails. Oui Monsieur ! J'ai donc ôté mes souliers et j'ai même ôté mes pieds avant de me glisser , sans rien de plus à dire, sous cet atôme de soupir où vous m'avez trouvée."

    Commande Gros Textes, Fontfourane, 05380  Châteauroux-les-Alpes (chéques à l'ordre de Gros Textes, 9 € + 2 € de port).

    *

    Denis HEUDRE vient de publier :

    Bleu naufrage  / Elégies de Lampedusa

    éditions La Sirène étoilée

    48 pages 12€

    à commander à :

    lasirene.etoilee@orange.fr

    Lecture d'extrait.

     

    Jeudi 3 octobre 2013

    -un fait divers

    -pour à jamais verser du noir

    -dans mon bleu

    --l’île des lapins

    -pays de vaste lumière

    -des hommes ont choisi le paradis

    -pour enfer

    --un bateau de 20 mètres

    -pour 500 migrants

    --l’horizon effondré

    -la mort y a jeté son suaire de sel

    --je ne sais rien de toi

    -je ne sais pas si tu es un garçon

    -je ne sais pas si tu es une fille

    -encore moins ton nom

    --à ton cercueil blanc

    -je te sais enfant

    --je sais que ta couleur noire

    -assombrit nos âmes de nantis

    -je t’appellerai Quinze

    -c’est peut-être ton âge

    -c’est le numéro sur ton cercueil

    --les hommes avec toi

    -voyaient les femmes d’ici

    -avec des baisers de coquelicot

    --s'ils pensaient réussir à apprivoiser

    -le cristal et l’acier de notre histoire

    -ils ont cru aux mensonges des miroitements

    -et au bleu de ce qu’on raconte

    --la mer d’ici n’a que faire de toi déjà oublié

    -moi je t’ai donné un nom

    -et jamais il ne tournera le dos à ma mémoire

    --il nous faudra toujours penser

    -à effacer méticuleusement les frontières

    *

    Murièle MODELY déjà citée dans des émissions précédentes est à lire; avant qu'une émission particulière lui soit consacrée, lecture d'extraits de "Rester debout au milieu du trottoir" Contre Ciel éditeur 12 €.

    Extraits d'un recueil précédent : "Je te vois" éditions du Cygne, 13 € :

     

    mordre

    le vide  mordre

    laisser tous

    les indispensables

    biens de consommation

    finir

    dans la gorge

    dans le creux du pantalon

    vomir pour se remplir encore

    *

    Christian Saint-Paul accueille son invité : Marc TISON.

    Il se présente aux auditeurs :

    1956 : Né entre les usines et les terrils, dans le nord de la France. Fondamental. A la lisière poreuse de la Belgique. Conscience politique et d’effacement des frontières.

    1969 : Lit un premier poème de Ginsberg. Electrisé à l’écoute de John Coltrane et des Stooges.

    1971 : Performe des textes de Jacques Prévert sur les scènes de collège. Premiers écrits.

    1977 : L’engagement esthétique est politique. Punk et free. Déclare, avec d’autres, la fin du punk en 1978. Premières publications dans des revues. 

    1977 – 1992 Il écrira et chantera plus d’une centaine de chansons dans plusieurs groupes.

    1980 : Décide de ne plus envoyer de textes aux revues, le temps d’écrire et d’écrire des cahiers de phrases sans fin. Cela jusque 1998 où Il jette tout et s’interroge sur un effondrement du « moi ». Part alors à l’aventure analytique.

    2000 : Déménage dans le sud ouest. Rend sa poésie de nouveau publique.

    Engagé tôt dans le monde du travail. A pratiqué multiples jobs : chauffeur poids-lourd, concepteur- rédacteur publicitaire, directeur d’équipement culturel…. Il s’est spécialisé dans la gestion de projet de l’univers des musiques d’aujourd’hui. A élargi depuis son champ d’action à la gestion et l’accompagnement de projets culturels et d’artistes.

    Programme aussi des évènements liés à l’oralité, la poésie dite, et la « poésie action ». 

    Ses publications :

    1977 - 1980 : Publié dans plusieurs revues (dont « Poètes de la lutte et du quotidien »)

    2000- 2015 : Publié dans diverses revues (« traction Brabant, Verso, Nouveaux délits, Diérèse,…).

    2008 : Recueil collectif « Numéro 8 », éditions « Carambolage ».

    2010 : Recueil « Manutentions d’humanités », éditions « Arcane 17 ».

    2012 : Recueil « Topologie d’une diaclase », éditions « Contre poésie ».

    Texte « Désindustrialisation », éditions « Contre poésie ».

    2014 : Recueil « L’équilibre est précaire », éditions « Contre poésie ».

              Trois affiches poèmes, éditions « Contre poésie ».

    2014 : Publications de quinze textes dans le livre d’artiste « Regards » du photographe Francis Martinal.

    2015 : Recueil « Les paradoxes du lampadaire + à NY ». édition « contre poésie »

    Depuis 2011 : Performances / installations d’action poésie (solo ou duo avec Eric Cartier).

    ***

    L'entretien entre Saint-Paul et Marc TISON est entrecoupé de lecture de textes par l'auteur.

    "L’amour, ça ne s’écrit pas / ça s’invente dans les nerfs", clame Marc Tison qui enrage dans l’observation du monde : ‘L’humiliation c’est tellement indolore / à regarder. » Il reste la colère qui « allume de petits phares épandus, mais « pourtant le ciel en feux ça ne suffit / plus. » La poésie de Tison est une poésie de dénonciation. Pour se révolter, donc agir, il faut d’abord affirmer son refus du monde tel qu’il est. C’est le rôle de la poésie que de changer le regard des contemporains sur le monde. Le poète accomplit le dessein de « L’homme révolté » de Camus :" Apparemment négative, puisqu'elle ne crée rien, la révolte est profondément positive, car elle révèle ce qui, en l’homme, est toujours à défendre. » « Il y a tant de révolutions / à faire » écrit Marc Tison dans « l’équilibre est précaire. » La première est celle de la langue. Même s’il utilise le mode de l’harangue, le langage n’est jamais un langage habitué. Les mots sont lavés de leur gangue de routine. Ils voyagent et sont comme les villes que le poète traverse pour en saisir l’éphémère quintessence. Milan, Barcelone, New York, Ostende, Hambourg, etc... la même mésaventure humaine.  Et l’univers invite à vivre « notre liberté inaliénable ».

     

    Textes de Marc TISON :

     

    J'engage aujourd’hui 06

    janvier 2009 celui qui m'a

    volé mes disques le 03

    décembre 1975 à me les

    ramener au plus vite ou en

    faire bon usage surtout le

    vinyle pressage 1957 du

    « Mulligan meets Monk »

    acheté chez un soldeur en

    Angleterre en 1974 l’année

    de mes 18 ans, disque dont

    le poids de matière comme

    l’épaisseur de la pochette

    cartonnée à la photo en noir

    et blanc si heureuse

    ajoutaient à la volupté de

    l’écoute de sa texture

    sonore

    *

    Extraits de "Les paradoxes du lampadaire  suivi de A NY :

     

    A NY j’ai entendu un quatuor d’afro-américains septuagénaires chanter à capella du Doo wop dans un wagon de métro le dimanche matin sur la ligne reliant Harlem

    Ils avaient des baskets neuves et deux des casquettes à longue visière

    Un avait un chapeau à bords ronds

    Et j’ai vu tous les passagers du wagon laisser des billets de 1, 5, ou même 10 dollars dans la petite boite en fer peinte maladroitement en rose et tendue par le plus costaud qui chantait la voix basse.

     

     

    A NY j’ai croisé des gens pauvres, beaucoup de gens pauvres.

    A NY j’ai aperçu des gens riches, beaucoup à « upper east side » .

    *

    A NY à l’aube laiteuse nous cherchions les enfants somptueux des Fleshtones 

                    Nous en avions perdu la trace dans nos pas insouciants lors de battues sonores et vaniteuses.

     

    Et puis dans ce qui n’est pas encore le matin

    A NY j’ai pris

    des taxis qui roulaient sur deux rails oranges

    la nuit bleue isotrope des lumières des yeux qui te regardent si loin d’où tu es

    un trait scintillant jusqu’à l’émoi sonore dans la gorge dans la poitrine qui résonne du mot évadé « monamour ».

     

    A NY j’ai vu un après midi ensoleillé une junky en trithérapie promener son chien et ramasser ses crottes avec un sac plastique fait pour ça

    Elle n’a pas vingt cinq ans.

            *A NY j’ai vu de mes yeux vu, le ciel si loin  - il s’habille des façades - se rapprocher auprès des  foules au fond noir des avenues transversales, jonchées des éclats trompeurs de rêves, poussières d’enseignes publicitaires

          Clinquantes et insomniaques.

     

    A NY j’ai vu des bibelots désuets

    surpris des siècles loin de moi

    à l’étal d’une brocante dans un entrepôt gris

    les vitrages sécurit des vasistas percés de trous

    impacts de balles comme des coups de pioches.

     

    Confusion harmonieuse des esthétiques mémorielles, revint en transparence la vitrine de ce magasin de montres soviétiques à Kotor, et les reflets de la poussière dans le maigre souffle de soleil

    Evaporation des pastels et les vendeurs qui souriaient.

    *

    Extrait de  "Manutentions d'humanités "

    Pierres

    Pierres qui calent mesures d'usines imbriquent des briques de terre de pierres pierres rouges les murs des maisons ouvrières des ouvriers effacés dans le canton de Denain désintégrés statistique sociale troisième page des misères du journal rouge maisons barricades planches aux fenêtres et les murs désertés rouges de pierres s'effritent sans fin recyclées et d'autres écrasées sans fin tapis des sols d'autoroutes sacrifices des os d'anciens locataires sidérurgistes au RMI offerts à la condition de poussières

    *

    Extraits de "L'équilibre est précaire" :

     

    Suivras tu dans la jungle ses pensées sombres sans fin. Croiras tu voir de l’or dans ses regards perdus.

         Rentreras tu dans le                   corps que tes bras enserrent.  Et la joie et la peine pagailles d’émois qui apeurent.

     

    Le chant frotté des    mains poignant des chairs, bat l’arythmie haletante des souffles. Moiteurs de suées aux ventres mélangées, et la bite dans le con défiant la mort de baisers.

         Il y a tant de révolutions        à faire.

    Tu seras le désir cette sorte de peine. 

    *

    Un inédit pour l'émission "les poètes" :

    Mostar : arrivée comme un road-movie

    40° à l’ombre et le ciel bleu

    cache les traces de l’enfer

     

    Pelure sèche c’est la terre

     

    Là autour d’un pont

    les prêches et les sermons

    des pervers religieux ont nourris les canons

    Ce jour de soleil

    Les imams et curetons

    Ferment enfin leurs gueules

    Paraît il qu’ils n’ont toujours pas honte

     

    Là au bas d’un pont

    Ce jour de soleil

    Un Dj hiphop mixe sur une plage de poussière

    des jeunes femmes en bikini ondulent

    quand des ados fins plongent en frimant

    La rivière redevenue bleue

     

    Combien d’assassinats snipers fallait il

    Retransmis en direct sur les télés du monde

    Un jeu de gloriole

    Les morts comme figurants

    On filme le poing haineux brandi en vociférant

    Le racisme nationaliste fait people

     

    Et dire qu’on promet des unes spectaculaires sur son retour

     

    Alors Mostar : 40° à l’ombre et le ciel bleu

    Y revenir

    Dans le miroir du présent

    Plus jamais ça

    Plus jamais ça

    Ad lib..

    *

    Marc TISON une voix témoin de son temps, totalement confondue et en mouvement avec l'art d'aujourd'hui, qu'il est bon de connaître et d' accompagner dans notre énigmatique époque.

     

     Amitiés à ceux qui se reconnaîtront,

    fraternité à tous,

    Christian Saint-Paul  

    http://les-poetes.fr

     

     

  • Nouveaux délits n°51 lu par Patrice Maltaverne

     

     

    Le numéro 51 (14,3 cms X 20,7 cms) de la revue "Nouveaux délits", animée par Cathy Garcia vient de sortir.
     
    Avec des textes de d'Enrico Bertoncini, de Nicole Barromé, de Jean-Louis Llorca, d'Annabelle Verhaeghe, de Sadoum Nakib, Louise Sullivan, de Jean-Baptiste Pédini, de Jean Gédéon, de Michel Host, deux chroniques de Cathy Garcia sur des recueils de Jean-Louis Rambour et de Perrine Le Querrec.
     
    Les illustrations de ce numéro sont de Corinne Pluchart.
     
    Pour vous mettre l'eau à la bouche (enfin, je veux dire... une fois qu'elle est ajoutée au Pastis du numéro 51), voici un extrait du texte "Epingler des papillons", de Louise Sullivan : "Il est des endroits somptueux en dehors de la terre que vous ne pouvez pas connaître. Des endroits où le ciel vaporeux, parsemé de nuages gonflés de sanglots, ne fait qu'un avec le sol lévitant de sable rose..."