NUMERO 34
Oct. Nov. décembre 2009
Un automne de plus, un numéro de plus, un édito de plus. Et voilà la panne ! D’inspiration comme on dit, inspirez, expirez, inspirez, expirez… On meurt donc entre chaque inspiration ? Ce n’est pas la petite mort, celle-là est déjà prise, mais alors quel genre de mort ? Peut-être bien celle qui s’annonce en automne, la mort cyclique, celle qui permet la renaissance. Tout est affaire de cycle, et c’est donc à nous de pédaler. Inspirez, expirez, inspirez, expirez. Certes, vous me direz que je n’ai rien à dire et je vous répondrai « et pourquoi pas ? ». Parfois on n’a rien à dire, et c’est là que vient le meilleur, l’inattendu, la phrase clé, l’illumination comme on dit. Et qu’est-ce que l’automne sinon une sorte d’illumination avant l’extinction des feux ? Une dernière danse, et le vin est prêt. Le vin de table et le vin de l’âme. A boire en bonne compagnie ou avec la solitude, quand on a appris à l’aimer. Tout est affaire d’équilibre, le vin, la compagnie, la solitude. Cycle, équilibre et nous voilà au cirque, grand cirque de la vie.
Nous revoilà dans le cercle. Inspirez, expirez, inspirez, expirez, inspirez….
Rompre le cercle comme on rompt le pain, tenter l’apnée, explorer les états intermédiaires, l’intervalle… Tout est possible. La paix, l’os et la cible.
Écrire un édito quand on n’a rien à dire.
CG
Ne me demandez plus mon programme ;
respirer, n'en est-ce pas un ?
Emil Michel Cioran
in Syllogismes de l'amertume
AU SOMMAIRE
Délit de vagabondage : Ernest Pépin (Guadeloupe) nous embarque dans L’Odyssée de la ville
Délit de poésie : Isabelle Grosse (Deux-Sèvres) ; Cathy Garcia (Lot)
Délit nombriliste : Marc Bureau (Tarn) s’interroge sur L’ombilic du lombric
Délit d’(in)citations d’automne, comme feuilles qui volent, fera t-il bon humus ? N’oubliez pas le bulletin de complicité au fond en sortant.
Illustrateur invité :
Jean-Louis Millet (Val de Marne)
« a atterri à Paris, dans le Marais d'avant les bobos, en 1946. Scientifique de formation, curieux compulsif, il enchaîne et tresse ses passions. Très influencé par les pensées orientales, il est récemment entré en peinture et en écriture. Il anime deux sites http://www.zen-evasion.com site personnel et http://www.evazine.com site collectif » L’illustration ci-dessus et celles qui accompagnent les textes d’Ernest Pépin sont de véritables pétroglyphes arawak gravés sur des pierres en Guadeloupe, que Jean-Louis Millet a recopiés lors d’un séjour sur place.
Nous n'avons rien à déclarer sinon la faim
la faim n'a pas de passeport
Nous n'avons rien à déclarer sinon la vie
la vie n'est pas une marchandise
Nous n'avons rien à déclarer sinon l'humanité
L'humanité n'est pas une nationalité
Ernest Pépin
in A tous les reconduits
fait partie du fonds de l’ARPO, à Carmaux (81)
http://www.arpo-poesie.org/
et de la Poéthèque de la Cave Littéraire de Villefontaine (69) http://caveli.free.fr/lacave/scripts/POETHEQ_A_Z.htm.
Deux associations qui travaillent à faire connaître et reconnaître la poésie et qui ont fondé chacune une bibliothèque spécialisée de revues poétiques, présentées également sur leur site internet.
c'est celui qui commence à enlever les petites pierres.
Kong tseu (Confucius)