NUMERO 8
Novembre 2004
Mois du cri sans thème… ou la transe en mutation
Je ne sais pas vous mais en ce qui me concerne, ce mois de novembre, je l’ai toujours trouvé délicieusement atroce… Un bon mois pour mourir… à soi-même !
Voici donc venu le moment de s’enfouir au plus profond du gros tas de nos illusions en voie de décomposition et de réfléchir… peut-être ou même pas, juste accepter…
Le temps, l’usure, la perte…
Rassembler notre énergie pour se rendre à la métamorphose…
Tirer partir des longs jours d’hiver pour peu à peu devenir terreau, humus riche, fertile…
Je ne sais pas vous mais en ce qui me concerne, ce mois de novembre, je l’ai toujours trouvé délicieusement atroce… Un bon mois pour mourir… à soi-même !
Voici donc venu le moment de s’enfouir au plus profond du gros tas de nos illusions en voie de décomposition et de réfléchir… peut-être ou même pas, juste accepter…
Le temps, l’usure, la perte…
Rassembler notre énergie pour se rendre à la métamorphose…
Tirer partir des longs jours d’hiver pour peu à peu devenir terreau, humus riche, fertile…
Humus « terre », qui a donné homo, hominis, l’ homme mais aussi humilis « qui reste à terre », « qui ne s’élève pas »… L’homme humble par essence.
D’humilité au Xe siècle a découlé le verbe humilier au XIIe.
Au XIIe siècle, on parle de l’humanité, deux siècles plus tard, d’inhumanité.
Au XVIIIe, on parle d’humanisme, au XXe de déshumanisation …
Et aujourd’hui ?
L’histoire des mots raconte celle des hommes.
D’humilité au Xe siècle a découlé le verbe humilier au XIIe.
Au XIIe siècle, on parle de l’humanité, deux siècles plus tard, d’inhumanité.
Au XVIIIe, on parle d’humanisme, au XXe de déshumanisation …
Et aujourd’hui ?
L’histoire des mots raconte celle des hommes.
Novembre, neuvième mois de l’ancienne année romaine, neuf, nouveau… Mourir un peu donc pour renaître renouvelé.
Ainsi, je vous souhaite la meilleure des putréfactions, suivie d’une excellente transmutation et rendez-vous en janvier, le mois de Janus, le dieu des portes et des passages, à deux visages…
CG
Tant que tu ne sais pas mourir et renaître,
tu n’es qu’un passant affligé
sur la terre obscure.
Goethe
tu n’es qu’un passant affligé
sur la terre obscure.
Goethe
AU SOMMAIRE
Dans ce numéro, un spécial hommage à la poétesse belge Kathleen Van Melle avec des poèmes tirés D’un flot d’étoiles troublée
Suivi d’un Délit d’étoiles également : Patrick Devaux (Belgique), des extraits d’Un prénom de rencontre.
Délit de poésie : Bruno Toméra, Stéphane Méliade, Macodou Ndiaye.
Délits grinçants : Emmanuelle Urien, avis de passage converti en grammes d’un serpent rêveur…
Délit sur calepins : Cathy Garcia, nouvel extrait des extraordinaires et passionnantes aventures d’un journal vautré dans un autobus…
Et toujours Délit d’(in)citations pour titiller les neurones et le bulletin de complicité (pensez à offrir un abonnement à Nouveaux Délits à vos ami(e)s, parents, amant(e)s, voisin(e)s, patron(e)s, ennemi(e)s juré(e)s, percepteurs et trices, chats, chiens, poissons rouges… comme cadeau de Noël !!! )
Dans le monde, les poètes, les prophètes et les révolutionnaires introduisent le scandale. Ils apparaissent au moment où le scandale est nécessaire, où les hommes
sentant se fermer sur eux et s’ossifier rapidement la carapace des civilisations,
des manières de vie et de penser, se poussent à l’ouverture qui demeure encore,
afin de respirer, et si possible de tendre les bras au dehors dans un appel au secours.
Qu’une bouée passe à portée de leurs mains, ils la saisissent et s’y suspendent,
jusqu’à faire tomber le sauveteur parmi eux.
Maurice Nadeau
in Sade ou l’insurrection permanente
sentant se fermer sur eux et s’ossifier rapidement la carapace des civilisations,
des manières de vie et de penser, se poussent à l’ouverture qui demeure encore,
afin de respirer, et si possible de tendre les bras au dehors dans un appel au secours.
Qu’une bouée passe à portée de leurs mains, ils la saisissent et s’y suspendent,
jusqu’à faire tomber le sauveteur parmi eux.
Maurice Nadeau
in Sade ou l’insurrection permanente