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Soliflore n°17 : Fanny Sheper

Le vent des seuls

 

J’ai marché dans les blés des petits matins

J’ai marché dans des nuits de goudron bleu

En espérant le trouver assis là, sur un banc près d’un saule

Ou marchant tranquille dans une rue de sable

On se serait de suite reconnu

 

Mais sur le seuil de ma maison

Je ne vois que le vent

Que le vent des seuls qui me suit

 

J’ai cherché partout

 Trainé sous les boules à facettes

Avec mes colliers de plumes

Et mes boucles brillantes

J’ai mis du rouge à lèvre exprès

Et j’ai même dansé

 

Mais sur le seuil de ma maison

Je ne vois que le vent

Que le vent des seuls qui me suit

 

J’ai erré un peu désaffectée

Sur les trottoirs des rencontres

Je me suis tortillée et j’ai souri bêtement

J’ai fait comme tout le monde

J’ai pris l’air bête

Je pris l’air qu’on a quand on n’ose pas

 

Mais sur le seuil de ma maison

Je ne vois que le vent

Le vent des seuls qui me suit

 

J’ai soulevé des charognes éteintes

J’ai  côtoyé les vermines grouillantes

Je l’ai cherché partout

Dans les jardins silencieux, dans les rue folles

et les plages oubliées

Jusqu’au fond de chacun de tous les verres que j’ai bu, je l’ai cherché

Une fois, j’ai même bien cru l’avoir trouvé

 

Mais sur le seuil de ma maison

Je ne vois que le vent

Que le vent des seuls qui me suit

 

J’ai pourtant bien rêvé d’un matin

Où  je n’aurais pas eu besoin de rêver

Pour le voir séjourner à coté

Un matin où il aurait été assis là,  près d’un saule sur un banc

Ou dans un café au soleil avec son air tranquille

On se serait de suite reconnu

 

Mais sur le seuil de ma maison

Je ne vois que le vent

 Le vent des seuls qui me suit

 

 

Commentaires

  • Merci cathy !

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