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POÉSIE VIVE - Page 5

  • "Mon sublime ordinaire" à Théminettes

                                            

    Les textes de Fanny Sheper ont été publiés pour la première fois dans le numéro 44 (janvier 2013) de la revue Nouveaux Délits et par la suite un spectacle est né de la rencontre de la poète et une danseuse.

    Aussi j'ai le grand plaisir de me joindre à La compagnie Ligne Mouvante pour vous inviter à découvrir son spectacle "Mon sublime ordinaire" le samedi 14 mars à 19h dans la salle de spectacle de Théminettes (Les Bourg, 46120 Théminettes).

    Réservation : lignemouvante@gmail.com

     

     

    Interview par Jean-Pierre Riu à écouter sur Antenne d'Oc - Figeac : http://www.antenne-d-oc.fr/article.php?id=129

     

     

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    "Mon sublime ordinaire" est une création pluridisciplinaire mêlant danse et poésie, dans une mise en scène théâtrale originale où la poésie du mouvement s'entremêle au rythme des mots. Ce spectacle donne ainsi reliefs et saveurs aux émotions de deux personnages ordinaires...et sublimes à la fois.
     
     
     Nous vous invitons à découvrir la compagnie via son site:
           www.lignemouvante.wordpress.com.
     
     
     
  • Festival de Lectures et Poésie à Maurs (15)

     

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    Cathy Garcia a le plaisir d'y faire l'auteur

    avec bouquins et d'y exposer des gribouglyphes... 

    mais aussi la revue et les publications de Nouveaux Délits.

    Rendez-vous samedi après-midi au salon ?

     

     

    Renseignements :
    Les Encantades, Pradeyrols, 15600 Boisset
    Contacts : 06 79 61 65 06 (Luc Guérant)
    06 29 91 50 57/ 04 71 45 10 75 (Arnaud Péan)
    encantades@free.fr

     

     

  • L’Anthologie de la Poésie mauricienne contemporaine d’expression française

     

    vient de paraître aux éditions Acoria

     

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    Textes réunis par Yusuf Kadel
    Préface Eileen Lohka
    Introduction Robert Furlong

    Existe-t-il, comme pour la mesure du progrès humain, des paramètres, des indices permettant de mesurer le développement poétique ? Probablement pas, car la poésie transcende le temps et un poème d’il y a mille ans peut paraître plus contemporain qu’un poème tout juste accouché… L’outil pouvant faciliter à la fois une vision panoramique, voire une lecture diagonale d’échantillons d’une production littéraire tant romanesque que poétique reste l’anthologie. Même si celle-ci n’est jamais totalement exempte de directivité, l’anthologie reste un acte littéraire fondateur en soi, car, à travers elle, un auteur ou un collectif d’auteurs considère que telle ou telle somme de production littéraire est représentative d’un génie particulier et/ou reflète une maturité littéraire suffisante… En quelque sorte, elle est une vitrine rassemblant de façon quasi muséale ce qui mérite d’être pérennisé en bloc et qu’il convient de considérer comme emblématique.

     

    Y figurent donc avec bien d 'autres à découvrir, trois auteurs publiés dans la revue Nouveaux Délits : Yusuf Kadel, Alex Jacquin-Ng et Umar Timol.

     

    Pour commander : http://www.acoria.site-fr.fr/produit/210040/

     

     

     

  • A l'ami Pierre Colin, belle route vers Avalon...

     

     

    Voyage, vers telle ou telle éternité.
     
      
    Perçant et expugeant l’alphabet de la fièvre, craquements, mandibules,

     

    Ordre et désordre du chant d’amour,

    Goutte à goutte que plume,

    Perle à perle que dieux.

     

    (…)

     

    brûle, ondule, l’œil pullule !

    l’à l’endroit, là l’envers, tout est rues d’univers.

    Garde l’or. Garde l’œil.

    Ce qui vient entre nous sur terre.

    Xam ! Xam ! C’est un rêve surnuméraire.

    Il fait lèvre. Il fait froid. Sur ta peau d’hortensia.

    Dans la rue du vagin, chevelure et brûlure.

    O mon corps, loup de joie.

    Fais-moi signe dans l’ici-bas.

     

    (…)

     

    Nous savons témoigner des mots lovés dans

    les terriers de chair. Mots désastres du corps perdu.

    Mots qui n’ont plus leur place dans la bouche…

     

    Nous sommes des brûleurs d’eau froide.

    L’aube est sans laisse, et le cœur est immense.

    L’âge du monde est notre voie.

     

    (…)

     

    Le cœur descend de tout, échassiers des chimères.

     

    (…)

     

    Les mots sont l’océan de nos barques de pierre.

    Nous avons mis des siècles à dépouiller la nuit de nos chimères.

     

    Car nous avons gagné le droit du large, chacun

    Dans son manteau d’écailles et d’horizons.

    Chacun dans le gisant des mots, l’étoile au sec.

     

    La nuit dort sur le flanc, vieux chien de nos poitrines.

     

    (…)

     

    Nos mains s’agitent, cages intimes, où sont les anges fous, nos sibylles vaincues. Voyage dans la blancheur du corps, voix délicieuses, premières perce-neiges au-delà du pubis. Premières étoiles sur la peau. Les sexes fusent. Fatigues des maquis de bouches, des jardins sous l’aisselle. Fatigue des parfums en déroute. La perle du matin sur son dernier rivage.

     

    (…)

     

    Autant de hanches, autant de gorges sur l’horizon. Autant de tailles cernées par l’océan, l’ambre et la pulpe des mots. La mer s’est retirée, découvrant l’étendue de la nuque, les halos de l’échine, la lune attardée des yeux dans les saules. Ce quelque chose qui fait de nous des puits, des corps tourbillonaires dans le chaos des rêves. Ecrire c’était hier, renaître c’était demain. L’océan quelquefois se noie ans nos suaires.

     

    (…)

     

    Les passereaux emportent les destins, frères aux jabots de feu, fées aux longs yeux d’amantes, pluies sacrées. L’étreinte à l’âge des clavicordes.

     

    Chants de nos cygnes intimes, trouvés morts dans l’aurore, quand le ciel lentement se défait de ses linges de femmes sur le seuil.
     
      
      Ce goût de vieux futur dans la bouche indécise.

     

    (…)

     

    Nous cherchons Aphrodite, elle est dans nos poussières. Sa taille et son nombril, les sources de sa nuque. Le matin n’a plus d’âge, l’oiseau quitte nos laines. Notre étoffe de chair se froisse sur la berge.

     

    Nous traquons l’éphémère, le ventre du ciel pur. L’oubli ne nous sied plus. Un jour, nous renaîtrons de ses restes barbares. Rien ne sera trop pur, trop loin, trop improbable.
     
      
      Ce que nous avons fait, nous savons le défaire.



    (…)

     

    Ecrire est un pays qui n’a plus d’horizon.
     
      
       
     
    (…)

     

    Tout l’eau n’est que ruine et caresse. Il faut faire allégeance à ces femmes de source et d’estuaire. Il faut plonger en soi dans les vagues et la fièvre des poissons vainqueurs.

     

    Tout cela, tu le sais, mais tu nages en eau blême, frère du chêne et du houx. Quand tu es arrivé n’aies pas peur, le rivage est une frontière de soi à soi, laissé dans l’or et l’éblouissement du corps.

     

    Après l’amour, nous parlerons. Après l’amour obscur.

     

    (…)

     

    Tout revient pour germer. Tout revient pour gémir.

     

    Le corps enchevêtré du monde est sur nos pas, brûlant ses hanches, mendiant sa nuque, tirant les oripeaux du sexe sur la route. Etreinte aux ailes de grand froid.

     

    Peut-être saurons-nous un jour qui est l’âme du bleu ? Des mots, des rêves, d’autres mots, d’autres rêves, des écorces, des branches, l’en marche du désir, l’en marche de la pluie, les horizons errants sur chaque lèvre…

     

    Tout l’impensé du monde est sur nos traces.
     
      
     
       
    (…)

     

    Le grain des rêves est humide. Sable et rêve génèrent la même eau, la même femme à la voix de ténèbres. Il faut sans fin lever sa peau entre les sables de la nuit, effacer cette trace de ciel dans nos poitrines.

     

    (…)

     

    Dans la cour, les guerriers mangent la chair des tours. Buvez, mangez. Anne est nue dans sa tour.

     

    Anne au genou fier, aux chevilles légères. Anne du vent. Mais de la nuit, que savons-nous, bergère des ifs blancs ?



    (…)

     

    La nuit entre par tous les mots. Car la nuit trompe ses vieux amants.

     

    (…)

     

    S.o.s. à la mer. S.o.s. à la pluie. Au suaire du vent qui nous colle à la peau.

     

    Nous savons tous que les mots sont fossiles.

    Ecailles d’un autre âge.

     

    Il ne reste presque plus rien des rêves. Seulement l’inachèvement des tempêtes, le bleu déchu du ciel dans nos vertèbres.

     

    Chaque jour le judas du temps montrant ses traces.
     
      
     
      (…)

     

    Depuis toujours, je polis l’airain noir de ton corps

    De tous mes mots, je pèse sur le fléau des villes

    Tout ce qu’on peut tirer d’un arbre au crépuscule

     

     

    Pierre Colin, extraits de Je ne suis jamais sorti de Babylone

     

     

    * * * * *

     

     

    Pierre s'en est allé, emportant avec lui sa fougue, ses élans  et sa passion de l'Autre qui, j'en suis certaine, sauront éclairer sa route. Sa présence et ses mots demeurent, à jamais gravés dans le cœur de ses proches et amie(e)s et tous celles et ceux qui ont et auront la joie de lire sa poésie puissante comme le granit de cette Bretagne qu'il aimait tant et lumineuse comme l'écume à la crête des vagues. Les hommes vont, les paroles restent et à travers elles, le poète nous convie au banquet d'une immortelle liberté.

     

     

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    Librairie des Beaux Jours, Tarbes, Avril 2012

     

     

     

     

    Et un grand et du fond du cœur MERCI !! Pierre Colin et sa compagne Maïté font partie de ceux qui n'ont jamais cessé de soutenir et encourager mon travail autant poétique qu'artistique et qui ont généreusement invitée la revue et moi-même à plusieurs reprises dans le cadre des cafés littéraires de leur association Thot'M. Ce sont des choses qui comptent et ne s'oublient pas. 

     

    Cathy Garcia, 6 mai 2014

     

     

     

  • Vient de paraître : Buk you ! Un hommage à Bukowski chez Gros Textes

     

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    par Hervé Merlot

     

     

    avec Hélène Dassavray (France) – Éric Dejaeger (Belgique) – Henry Denander (Suède) – Cathy Garcia (France) – Frédérick Houdaer (France) – Gerald Locklin (USA) – Patrice Maltaverne (France) – Adrian Manning (Royaume Uni) – Renaud Marhic (France) – Hervé Merlot (France) – Owen Roberts (Canada) – Thierry Roquet (France) – Ross Runfola (USA) – Marlène Tissot (France).
    Poème-préface inédit de Dan Fante.


    Traduction des six auteurs anglo-saxons : Éric Dejaeger.

     

    Quatorze auteurs, dont pas mal que j'ai eu le plaisir de publier dans Nouveaux Délits, fans de Bukowski proposent des textes en hommage au grand Hank, non pas « à la manière de » mais plutôt « dans la mouvance de ».

     

    Gros Textes (2013)
    160 pages
    14 € (12 € pièce à partir de deux exemplaires)
    ISBN : 978-35082-233-4
    L’avis de parution est ici
    Le blog de l’éditeur

     

     

     

     

     

     

  • Mon ombre épaisse et lente de Juliette Schweisguth

    J'apprends indirectement à l'instant via un mail de Thierry Cazals que Juliette Schweisguth, dite "Clochelune", n'est plus.

    C'est arrivé en fait en juillet et je ne l'ai pas su, je connaissais peu Juliette mais j'avais eu de bons échanges avec elle via Francoplois et je l'avais publiée dans le numéro 15 (Les moments de Liette).

    Ce mois de juillet 2011 a vu partir deux de mes amie(s) poètes, Ben Kabahn et Yann Orveillon, et voilà donc que Jullette, la toute jeune Juliette, à peine un an de plus que Beb, s'est envolée aussi.

    Belles pensées d'amour pour elle et toutes celles et ceux qui nous précèdent dans ce voyage, un voyage qui, j'en suis certaine, continue !

    J'en profite donc pour passer le message de Thierry Cazals :

    "le vœu de Juliette Schweisguth,
    dite "Clochelune"
    (1973-2011)
    de voir ses haïkus publiés
    est enfin exaucé !

    MON OMBRE EPAISSE ET LENTE
    paraîtra le 3 mai 2012
    (jour-anniversaire de Juliette)
    aux éditions Pippa.

    Merci de diffuser au maximum
    le bon de souscription
    ci-joint autour de vous !

    Je suis heureux que la poésie de Juliette puisse enfin fleurir
    aux yeux du plus grand nombre…

    De tout cœur
    Thierry Cazals"

    Bon de souscription : bon_souscription_Juliette[1].pdf

  • Vient de paraître : Le diagonaute amouraché de Timotéo Sergoï

    Vous en avez aimé les extraits dans le dernier numéro de la revue ? Le NOUVEAU recueil de textes de Timotéo Sergoï est sorti aux éditions Fram, à Liège.

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    Il s'agit d'une correspondance imaginaire entre une certaine Rose Vinaigre et un incertain Monsieur Confetti. On y parle d'amour et de voyage, de guerre, d'enfance et de poésie, en une verve souriante et désespérée. Quoi de mieux que de sourire devant les blessures ?

     

    Rose, je mourrai de guerre  (Le savais-tu ? Le savais-tu ?)

     

    Et je mourrai idiot, ignorant tout de l’art de tuer.

     

    Un char me passera sur le corps et ca fera un grand

     

    « SCRNOPRTUSNILZTSCHAK »

     

    (Quatre syllabes qui n’existent pas en français)

     

     

     

    Rose, je mourrai de vent (Le savais-tu ? Le savais-tu ?)

     

    Et je mourrai idiot, ignorant tout de l’art de t’aimer.

     

    Un cerf-volant m’emmènera, puis je pourrai tomber

     

    Et ca fera un grand  « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAKRNAK »

     

    (Deux syllabes qui n’existent en aucune langue)

     

     

     

    Rose, ô Rose, je mourrai de silence (Le savais-tu ? Le savais-tu dans ta science?)

     

    Et je mourrai idiot, ignorant tout de l’art de décéder.

     

    Seul au milieu de l’Antarctique, gelé, cassé, brisé, ça fera un grand   " ________________________________________"

     

    De ces mots qui n’existent qu’en la langue des Augustes.

     

     

    11 € + 2€ port

    Pour commander envoyer un mail à :

    stephane@cheminsdeterre.be

     

  • Vient de paraître : Penser maillée de Murièle MODELY

    aux Editions du Cygne

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    ISBN : 978-2-84924-263-6

     

    13 x 20 cm

     

    88 pages

     

    12,00 €


    Dans le foisonnement ou le manque, dans la mémoire qui file, dans l'île qui se dérobe, la langue explore, fouaille, cherche l'identité métissée…
    Comment remplir les blancs, combler le noir ?

    Tu t'épelles comme la première lettre
    Tu bazardes en morceaux ton corps par la fenêtre
    Tu recrées l'alphabet sur l'arête du ciel
    […]
    Voilà mis
    Bout à bout
    Des pores, des pigments
    Voilà dans le karaï
    Tes épices fragments


    Comment penser le mot, mailler le mot, tous les mots...

     

    Murièle MODÉLY est née à Saint-Denis, île de la Réunion. Installée à Toulouse depuis une vingtaine d'années, elle écrit depuis toujours, essentiellement de la poésie. Elle présente un penchant fort pour les regards de côté, elle cherche encore et toujours la mer, elle guette sous la lettre le noir / le blanc... Elle a participé par ailleurs à des revues poétiques ou sites : Nouveaux Délits, Microbe, Traction Brabant, L'Autobus, FPDV, etc.

     

    Des extraits de Penser maillée ont été publiés dans le numéro 40. Si vous les avez appréciés alors n'hésitez pas à vous procurer ce livre.

     

    http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-penser-m...

     

  • Les vœux des poètes : Ernest Pépin

     

    Je viens de décréter une Bonne Année

     

    J’arrive au bout de l’année avec toi

    Nous l’avions commencée ensemble

    Au bout d’une autre année

    Cela fait si longtemps que ça dure

    Que mes vœux s’emmêlent

    Perdent la mémoire

    Ou bien ils se répètent comme le monde se répète

    J’aimerais voir un éboueur heureux

    Un malade guérir

    Un passant qui danse

    Une femme qui m’attend au coin de la rue

    J’aimerais voir un monde qui sauve la vie

    L’espoir qui fabrique une étoile

    Mais ce serait trop demander

    Le monde est trop le monde

    Une bulle de bonheur l’épuise

    Il s’enivre comme il peut

    Moi

    Je n’aime pas voir un amour qui se ride

    Un squelette d’enfant

    Je n’aime pas voir

    Disparaître un animal

    Un drapeau qui fait le beau

    Je suis un homme simple d’esprit

    J’aime la paix du monde

    Le bonheur du monde

    Le respect du monde

    Le bleu du monde

    Je crois que les morts rêvent en plein jour

    Je crois aux mots qui m’allument

    Je crois que les feuilles font l’amour

    Que les ombres ont leur vie

    Et puis je crois aux noces du monde

    L’année ne doit pas avoir honte de nous

    Ni la vie

    Ni l’étoile qui nous attend

    Ni l’enfant dans le ventre du temps

    Mais j’ai déjà dit ça

    Peut-être devrais-je me taire

    Attendre patiemment que mon rêve passe

    Et chuchoter pour le fou qui est mon frère

    Je viens de décréter une

    BONNE ET HEUREUSE ANNEE !

     

    Ernest Pépin

    Faugas/Lamentin

    Le 26 décembre 11

  • Le Grand Borborichon et autres coquecigrues - Joaquim Hock

    Après avoir publié il y a un an et demi son premier roman intitulé L'INTRUS, Joaquim Hock remet le couvert avec un recueil de 26 contes fantastiques illustrés par ses soins.

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    Extrait: « La course d’escargots venait de commencer. Celle-ci allait durer au moins cinq jours et autant de nuits. Les pauvres bêtes devaient parcourir une bonne demi-verste sur un chemin périlleux semé d’embûches telles que troncs d’arbres, gravillons et autres machins pointus. Chacun des escargots était entraîné et surveillé par son propriétaire qui se chargeait de l’encourager et de verser de temps en temps quelques gouttes d’eau sur sa trajectoire en cas de sécheresse trop importante. Toute autre aide comme des coups d’index sur la coquille ou le souffle étaient en revanche rigoureusement interdite par les règlements et sévèrement punie de disqualification par les arbitres. »

    Disponible aux éditions Durand-Peyroles, http://www.editions-dp.com/
    en librairie et sur tous les sites qui vendent des livres en ligne.

    http://www.amazon.fr/Grand-Borborichon-autres-coquecigrues/dp/2915723680/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1323162219&sr=1-1


    ___________________________________

    Ses blogs:  http://joaquimhock.blogspot.com
                      http://intruslelivre.blogspot.com

    Son roman "l'INTRUS - fragments du récit d'une humiliation en milieu domestique"  est bien sûr aussi  toujours disponible.

  • "En écho à ton édito" - Patrick Joquel

    Suite pour une tristesse

     

    Il y a la tristesse

    Avec son vieux silence

    Autour du cou

    Avec sa pesanteur sur les épaules

     

    Tout ce qui nous détache

    Et nous laisse à flotter

     

    Vidé

     

    Le bleu a beau flamber

    De tous ses étourneaux

    On ne suit plus leur vol

     

    Tout est à réapprendre

    Jusqu’au léger sourire

     

    Il y a la tristesse

    Et ce n’est pas facile

     

     

    on se retourne

     

    tant de temps déjà

     

    On se connaît si peu

     

    On est si rare

     

    On se protège aussi

     

    De quoi

    De qui

    Pour aller où

    ?

     

     

    on se cogne au monde

    on s’égratigne

    on est percé de toutes parts

    on n’est plus étanche

    on fuit

     

    on résiste

    on s’obstine à façonner

     

    on ne sait ni comment ni pourquoi

    on tient

     

     

    On est là

    Rivé à son établi

    Jour après jour

    A chercher

    Quoi

    ?

    Qu’importe au fond

    Ce qu’on trouve

    On en est le premier étonné

     

     

    on s’étonne

    oui

    comme un coquelicot

     

     

     

     

    bruits de la nuit

    chiens lointains

    crapauds fragiles

    étrange hulotte

    moteurs automobiles

     

    cette odeur d’éternité

    qu’on voudrait tant ne jamais quitter

     

    doux mensonge

    hier était différent

    demain sera autre

    et nul ne sait ce soir

    lequel demain à l’appel

    répondra

    absent

     

     

     

    on est à nouveau là

    en équilibre instable

    entre un désir de sauter dans le vide

    et l’autre

    celui de rester les pieds sur terre et le nez en l’air

     

    on résiste au premier

    on s’accroche au second

     

     

    malgré ces regards écaillés par le martèlement des images

    malgré le silence étouffé par la rumeur des radios

    malgré le sordide et l’indifférence

    malgré le confort

    malgré la tentation de somnolence

    je m’applique à ne rien oublier du vent dans mes cheveux d’enfant

    je cherche à écrire aussi léger qu’un nuage

     

     

    On est tellement seul face à son passé que lorsqu’il revient certains soirs frapper à la mémoire

    on tremble

    et même

    on pleure à bas bruit

     

    On voudrait alors lancer autour de soi des milliers de bulles de savon

    Ou bien

    Sous le bleu

    tout un banc d’étourneaux

    noir olive

     

    On regarde ainsi au travers de leur transparence un paysage habituel

    On le croit immuable si bien installé dans le chant des saisons

    A peine si on se voit vieillir

     

    On se croit si bien installé dans son corps

    Bien sûr il n’est plus tout en course haletante

    ni tout en souplesse

    et pourtant

    si proches

    elles demeurent

    cette enfance et cette adolescence

     

    Familiers fantômes

     

    On s’inscrit dans le présent de ce monde

    A peine le voit-on tourner

    Le temps écrit son histoire en ce corps

    autant que dans la mémoire

    ou le paysage

     

    au printemps

    comme on voudrait croire

    à la légèreté des fruitiers

    à leur si blanche espérance

    à leurs promesses

     

    comme on voudrait

    oui c’est ça

    fleurir

    et secouer la mort

     

     

    On est à peine

    à peine un peu moins gratuit

    dans la vibration

    et beaucoup plus fragile

     

    devant tant d’indifférence au devenir de nos quelques kilos de chair

    d’insouciance autour de l’activité de nos neurones

    comment ne pas crier

    même en silence

    même en papier miroir

     

     

    Peu importe le nombre de soleils couchants perdus

    quand un seul poème les tient tous

    en quelques vers

     

     

     

     

     



    Patrick Joquel
    www.patrick-joquel.com


  • Pour répondre à la question de Fabrice Marzuolo

     

    Réponse publiée dans L’Autobus n°4

    http://autobus.centerblog.net/48-numero-4

     

    L'univers poétique actuel, pour moi ça ne veut rien dire ou alors faut parler de multivers. Il y a donc toutes sortes de choses dans les multivers poétiques actuels, multitude de courants, de réseaux, de pelotes emmêlés, d'auteurs divers et variés, variables aussi, de styles et d'anti- styles qui font styles etc.


    En tant que revuiste autant qu'en tant qu'auteur, je garde un œil distancié sur les bousculades, les polémiques, les défenseurs de la vraie poésie, les défenseurs de la poésie pour tout le monde, les défenseurs de la non-poésie, les censeurs et les sangsues, les poètes rebelles et ceux qui ont la part belle, les poètes maudits et ceux qui maudissent, les poètes d'hier et d'aujourd'hui, les poètes et les pouets.


    La poésie c'est tout ça et rien de tout ça. Haaaaaaaaaaaaaaaa, la poésie !


    En tant qu'auteur, la poésie, je n'en "fais" pas, elle est là, elle était là avant moi, elle y sera après, je ne pense pas qu'elle soit l'apanage des poètes, les poètes à la limite sont des révélateurs de la poésie qui elle-même est révélatrice de quelque chose que faute de mieux on appelle poésie. La poésie c'est un mot. En tant que mot, elle rejoint le dictionnaire. J'ai déjà dit que les poètes sont des bergers, les mots toutes sortes de bestiaux, qu'on regroupe, qu'on aligne pour en tirer sens, et parfois on les tisse pour en tirer de la magie, qui est au-delà du sens. La poésie a quelque chose à voir avec la beauté, mais pas pour tout le monde, donc je pense qu'il n'y a pas de règle à imposer sinon à soi-même si on en a envie ou besoin de règle. Chacun s'exprime comme il le souhaite, et pour moi finalement l'important dans la poésie, c'est le lecteur. En tant que lectrice, j'aime, je n'aime pas, ça me parle, ça ne me parle pas, ça m'exalte, ça me laisse froide, quels que soient le style, l'école, le genre, le sujet, et donc ainsi se font les rencontres, entre un auteur qui écrit et un(e) lectrice/lecteur qui aime... Alors la poésie elle est peut être là, dans cet entre-deux, dans l'espace de la rencontre. Le reste... n'est que... ce qu'on voudra.


    En tant que revuiste, je peux dire qu'il m'arrive d'avoir la nausée de la poésie, sous toutes ses formes, comme un pâtissier peut-être ou un chocolatier qui ne supporterait plus le sucré... donc là je fais des pauses. Je vous avouerais cependant que je suis extrêmement difficile en poésie, et que je ne m'enthousiasme pas si souvent que ça, et je peux avouer aussi qu'il y a de la poésie que j'aime, parce qu'en fait ce n'en est pas... ce sont des histoires, des récits, des instantanés de vie, et seuls les poètes peuvent peut-être arriver à y voir de la poésie. D'où le fait que beaucoup de lectrices-lecteurs de poésie sont des poètes.

     

     

    Cathy Garcia, 2011