Soliflore 144 - Bruno Jean-François Couturier alias Flenn

Collage numérique de l'auteur
À L’HEURE INIMITABLE
Je suis à l’heure inimitable où rien ne me visite où la nuit obscure m’envahit
J’ai le courage de la terre mais je n’ai plus la substance du ciel
Je cours après les malédictions en un temps infini
Je ne suis pas à l’ordre du silence
Nul ne peut comprendre mes clefs
quand effectivement il s’agit de portes qui n’existent pas
Depuis le commencement du monde
j’ai indubitablement rangé dans mon royaume
tous les accidents de la conscience qui ont mené à la corruption de l’âme
là où rugissent mes lions intérieurs
dans le sang brûlé de mon cœur blanc mon cœur noir
pétrifié dans le carbone du poison de tous les charmes du monde
au prestige de la voracité du désir
Je suis là au septentrion où l’éther de la nuit agonise aux grandes eaux pâles de l'Orient
Aux quatre point cardinaux la face bestiale de l’Occident à la rosace des vents
comme aux tourbillons des tempêtes
Au sud béni se situe la cendre de l’horizon inachevé à la face du taureau
de la rébellion
à face d’aigle qui aurait dû grimper vers le ciel
Au méridien terrestre nous marchons sur les anneaux du serpent-minute
depuis la face du lion
Devant le monde la face de l'homme a toujours la mémoire hantée
d'un vide universel toujours prêt qu’il est à défoncer les portes du temps
le feu aux tempes
Quand la nuit convexe ronge le corps d'azur du ciel les yeux crevés
sous le rire concave d’une Lune rouge la tête à l'envers au marais implacable du sang
nous sommes entre nous et le néant où la frontière est limitée
et nous devrions nous rappeler que le vent de l’esprit ne souffle pas sur les déserts
Nous sommes nés de la chair ardente des étoiles
Il nous faut reconnaitre nos fantômes parmi la substance des rêves
entre les mains écorchées ensanglantées des nébuleuses de la réalité
Moi je reconnais mes démons parmi les hommes
Nous sommes nés de l'autre côté du songe
et la mâchoire de la terre s’est déjà refermée sur nous.
17 octobre 2025
