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16/11/2022

Nouveaux-Délits « revue de poésie vive » # 73 - Octobre 2022 par Didier Trumeau

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Commencer un Nouveaux-Délits est toujours un plaisir immense. Nulle exception, et la surprise vient simplement de la forme car le fond je le sais sera de haute volée. Voyez l’édito de Cathy qui propose un aperçu réaliste de la situation actuelle même pas agressif avec les hurluberélu-e-s qui mériteraient pourtant une sévère remontrance eut égard à leur inaction irresponsable, du moins à leurs actions totalement responsables… Mais aussi montre le chemin que tout le monde connait, et qu’il tient à chacun d’emprunter, pour que le monde permette la vie à tous, durablement… Les mots n’y suffiront pas et pourtant les dire, les écrire, les répéter, les réécrire, finiront bien par trouver l’oeil clairvoyant et l’oreille attentive. Le papier est toujours plus cher, et cela correspond bien à l’idée que je me fais du papier, papier cadeau pour recevoir et envelopper les mots, pour recevoir et développer toutes les histoires du monde, celles passées, d’aujourd’hui et à venir, pour recevoir le savoir et permettre au plus grand nombre d’y avoir accès… Le papier une matière exceptionnelle - je n’aime pas le mot noble - et sans doute plus pérenne que le média numérique… Un Nouveaux-Délits se présente toujours sous son écrin vieux rose suranné et précieux. Cela peut sembler fade et au contraire il y a dans cet aspect d’un autre temps une sensation de douceur, de paix et d’hospitalité, une invitation à ouvrir l’ouvrage, et d’être à la maison. Pour ce numéro, c’est Corinne Pluchart qui illustre de ses traits, ciselure et collages, les pages en papier recyclé comme la couverture. C’est à la fois énigmatique et végétal. Pour une fois Nouveaux-Délits ne se contente pas - et ne se contente jamais !!! - de nous offrir de la pure poésie avec ses Yvan Robberechts, Kiko Christian Moroy, Alain Guillaume, Isabelle Garreau, mais avec Thierry Desbonnets nous propose - en plus de deux poèmes, des réflexions profondes dont la portée humaniste doit sembler une lapalissade aux bienpensants, font mieux que moraliser, et rappelle précisément et simplement l’idéal soignant, l’idéal humaniste. Georges Cathalo avec ses uppercuts y va aussi de sa vision de notre monde désincarné, et la puissance de la conscience devrait (ré)conforter ceux qui doutent et désespèrent. Et ses poèmes dédiés sont à la hauteur de l’ensemble de Nouveaux-Délits. Petite auto-promo - qui le ferait sinon ? - pour parler du dernier recueil de Cathy Garcia Canalès « Calepins Voyageurs » qui nous parle de son parcours dans le milieu du spectacle de rue, et c’est bien entendu essentiel pour ceux qui ne se contentent pas de rêver mais en plus concrétisent. Et toujours ces extraits pointus, et ces citations magnifiques pour compléter, Nouveaux-Délits. Voilà !!! 

 

Le 14-11-2022

Didier Trumeau

 

 

 

07/11/2022

Soliflore 123 - Pierre Théobald

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auteur inconnu

 

 


ÉLEVAGE SAUVAGE

Mâles castrés, oreilles coupées :
Mise en préparation !
Queues tranchées, becs meulés :
À vif, ces amputations !
L’animal est maintenant prêt :
Apte à la production !
Ces centimes font rendement :
Voilà la croissance !
Performer pour l’amortissement :
Objectif finance !
L’animal, déjà mis en aliment :
Performance !

 

 

 

05/11/2022

Soliflore 122 - Dorothée Coll

 

Le cuir.jpg

illustration originale de Philippe Chevillard

 

 

Le cuir

Le cuir de nos amours
exhibe ses entailles
Je passe la main sur les blessures, les cicatrices
imprime sur ma peau la dentelle des bords 
Empreinte des remords

On s’étripe, on s’éviscère
nos lignes de conduite s’écrivent à cœur ouvert
Transparence des ruisseaux de sang
qui zigzaguent entre les rochers

Les patrons de nos deux corps mal ajustés
attendent qu’un couturier fantasque
les drape d’un tissu moiré
et les faufile de blanc
que les coutures apparentes
guident les petits poucets
que nous étions, souviens-toi, avant de nous égarer

 

 

 

04/11/2022

Soliflore 121 - Sacha Zamka

 

Nuée - Photo de l'auteur - 2022.png

Nuée - photo de l'auteur - 2022

 

 

arbres

une seule injustice et c’est celle de naître
les siècles sont figés les heures sont inertes

arbres nous revenons à ceux de la genèse
que sommes-nous ? un corps que la souffrance innerve
l’aube n’est rien de plus que de l’imaginaire
nous dormons regard givre et nous rêvons yeux neige

dérivons-nous sur une ou bien plusieurs planètes ?