Nouveaux-Délits « revue de poésie vive » # 73 - Octobre 2022 par Didier Trumeau
Commencer un Nouveaux-Délits est toujours un plaisir immense. Nulle exception, et la surprise vient simplement de la forme car le fond je le sais sera de haute volée. Voyez l’édito de Cathy qui propose un aperçu réaliste de la situation actuelle même pas agressif avec les hurluberélu-e-s qui mériteraient pourtant une sévère remontrance eut égard à leur inaction irresponsable, du moins à leurs actions totalement responsables… Mais aussi montre le chemin que tout le monde connait, et qu’il tient à chacun d’emprunter, pour que le monde permette la vie à tous, durablement… Les mots n’y suffiront pas et pourtant les dire, les écrire, les répéter, les réécrire, finiront bien par trouver l’oeil clairvoyant et l’oreille attentive. Le papier est toujours plus cher, et cela correspond bien à l’idée que je me fais du papier, papier cadeau pour recevoir et envelopper les mots, pour recevoir et développer toutes les histoires du monde, celles passées, d’aujourd’hui et à venir, pour recevoir le savoir et permettre au plus grand nombre d’y avoir accès… Le papier une matière exceptionnelle - je n’aime pas le mot noble - et sans doute plus pérenne que le média numérique… Un Nouveaux-Délits se présente toujours sous son écrin vieux rose suranné et précieux. Cela peut sembler fade et au contraire il y a dans cet aspect d’un autre temps une sensation de douceur, de paix et d’hospitalité, une invitation à ouvrir l’ouvrage, et d’être à la maison. Pour ce numéro, c’est Corinne Pluchart qui illustre de ses traits, ciselure et collages, les pages en papier recyclé comme la couverture. C’est à la fois énigmatique et végétal. Pour une fois Nouveaux-Délits ne se contente pas - et ne se contente jamais !!! - de nous offrir de la pure poésie avec ses Yvan Robberechts, Kiko Christian Moroy, Alain Guillaume, Isabelle Garreau, mais avec Thierry Desbonnets nous propose - en plus de deux poèmes, des réflexions profondes dont la portée humaniste doit sembler une lapalissade aux bienpensants, font mieux que moraliser, et rappelle précisément et simplement l’idéal soignant, l’idéal humaniste. Georges Cathalo avec ses uppercuts y va aussi de sa vision de notre monde désincarné, et la puissance de la conscience devrait (ré)conforter ceux qui doutent et désespèrent. Et ses poèmes dédiés sont à la hauteur de l’ensemble de Nouveaux-Délits. Petite auto-promo - qui le ferait sinon ? - pour parler du dernier recueil de Cathy Garcia Canalès « Calepins Voyageurs » qui nous parle de son parcours dans le milieu du spectacle de rue, et c’est bien entendu essentiel pour ceux qui ne se contentent pas de rêver mais en plus concrétisent. Et toujours ces extraits pointus, et ces citations magnifiques pour compléter, Nouveaux-Délits. Voilà !!!
Le 14-11-2022
Didier Trumeau