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  • NUMÉRO 29

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     Juillet 2008




    Comment ne pas s’essouffler en faisant une revue de poésie ?
     
    Entre les bons sentiments de départ : lire tous les textes, répondre rapidement à toutes et à tous, entretenir de vraies relations avec les auteurs, publiés ou pas, les lecteurs, les abonnés et aussi les autres revues, les innombrables sites de poésie et ce qui est faisable en vérité, il y a ce fossé nommé désillusion ou expérience, selon qu’on l’envisage.
    Il faudrait y passer TOUT son temps. Un temps non salarié, bien entendu, puisque il s’agit de passion et non d’un emploi. 
    Et même en y passant tout son temps, la technologie informatique fait que x auteurs peuvent envoyer x poèmes en même temps, sans compter ceux qui les envoient par courrier. Moi pour suivre, c'est-à-dire lire attentivement et répondre, mais aussi entretenir des relations avec tout le monde, n’étant pas une machine, ça me prend beaucoup plus de temps. Et voilà que x nouveaux auteurs ont envoyé x nouveaux textes et les premiers auteurs m’écrivent pour savoir ce qu’il advient des x textes qu’ils m’ont envoyés il y a x temps. Certains, rares heureusement, s’impatientent un peu trop, en deviennent désagréables, évidemment ce sont eux qui passent à la trappe les premiers.
    Et voilà comment une passion, un plaisir peuvent se transformer en corvée parce qu’ils provoquent de la frustration, la machine n’ayant aucun état d’âme et beaucoup d’auteurs s’imaginant être uniques, ne pensent finalement qu’à eux-mêmes et à leur but : être publiés. Ils oublient trop souvent qu’ils sont un parmi x autres.
    Que certains ne donnent plus de nouvelles une fois qu’ils ont reçu leur exemplaire, que la plupart ne s’abonnent pas à la revue etc.… ça je ne m’en plaindrais pas, après tout personne ne m’oblige à faire une revue. Non, mon problème c’est plutôt de réaliser combien cela devient envahissant, au point que moi qui me voudrais aussi poète, je n’ai plus le temps de m’occuper de mon propre travail d’écriture, sans parler du reste.
    Alors comment faire ? Finalement c’est comme dans la vie, vient un moment où l’on doit faire un tri, et surtout où l’on fait ce qu’on peut et tant pis pour ceux qui ne sont pas contents car après tout personne ne les oblige à contacter une revue.
    Ce qui compte à mes yeux, c’est de ne pas renoncer par épuisement, et j’assume donc d’être injuste par nécessité. Répondre à certains, plus qu’à d’autres, selon des affinités réelles qui se créent, lire certains plus que d’autres, faire passer machin avant bidule, continuer la revue en y passant moins de temps mais toujours avec autant de plaisir, alors pardonnez-moi si je réponds moins souvent ou moins longuement, ou même si je ne réponds pas du tout à vos diverses sollicitations et puis… n’oubliez pas que moi aussi je suis une poète qui voudrait bien être publiée, et si tous les poètes faisaient leur revue, ce ne serait pas si mal, chacun connaitrait les deux côtés du miroir.
    Sur ce, j’espère que vous apprécierez ce numéro. J’y ai mis des amis et des causes qui me sont chères.

    CG

    ps : Nouveaux Délits a 5 ans !
     
     

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    AU SOMMAIRE
     
     
    Délit de cœur à cœur : un extrait de Dialogue au bout des vagues de Gérald Bloncourt (Haïti/Paris)
     
    Délit mapuche : poèmes de Salvador Mariman (Chili/Usa)
     
    Délit d’un voleur de feu : poèmes extraits de L’amour à l’heure bleue suivi de N’invitez pas un poète à vos fêtes de Yann Orveillon (Finistère)
     
    Délit du fond des tripes : un extrait d’A défaut de martyrs, nouveau recueil de Marc Sastre (Hte-Garonne)
     
    Délits d’(in)citations pour ceux qui ne lisent que dans les coins.
    Vous trouverez encore le bulletin de complicité au fond en sortant.
     
     
     
    Illustrateur invité :
    Jean-Louis Millet (Val de Marne)
    jlmillet@free.fr


    «  Né en 1946 à Paris dans le quartier chargé d’histoire populaire de la Bastille où j’ai ensuite vécu 20 ans. Au sortir de la guerre, ce coin alors pauvre de la capitale, au passé révolté, était un melting pot des races, des ethnies et des religions et vivait un peu comme un village rendu cohérent et solidaire par sa précarité même. Là, j’ai été ‘’perfusé’’ à l’humanisme de la tolérance cosmopolite. Ceci était tout à fait en phase avec la pensée camusienne à laquelle je souscrivais : lutter contre toutes les idéologies et les abstractions qui détournent de l'humain. Plus tard, j’ai spiritualisé l’ensemble avec des éléments de la pensée mahayana d’un zen soto  occidentalisé. Autodidacte curieux, j’ai été chimiste puis marketeur et enfin directeur de la communication. Durant ce parcours, je suis allé aux USA, en Israël, au Japon, à Taïwan… Dans les relations sociales, j’ai développé une activité associative multiple en science et en sports. Côté détente, j’enchaîne depuis toujours les bouffées de passion : Préhistoire, Basket (joueur), Folk song (guitariste), Chine, Minéraux et Fossiles (chercheur/collectionneur), Photographie, Protohistoire/ les Celtes, Japon, Bonsaï (collectionneur), Bouddhisme(s), Art asiatique, Religions, Ecriture (nouvelles), Poésie (haïkaï et vers libres), Art contemporain (peinture, sculpture, vidéo), avec au milieu de tout çà, des voyages : Italie, Allemagne, Belgique, Pays Bas, Espagne, UK, Antilles, Thaïlande, Afrique du Sud… et toujours en filigrane, la lecture, toutes les lectures. Tout n’est-il pas dans les livres…Ces passions sont aujourd’hui rassemblées dans un site sur Internet : http://www.zen-evasion.com »

     

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    Nous sommes restés peu nombreux à refuser de croire qu'il faille être fourbe
    pour avoir raison, et cela ne veut pas dire que nous autres soyons les fous,
     même s'il est vrai que nous sommes très seuls.
    Cesare Battisti

     


     

  • SUTURE

    044n&b.jpglunes de cire
    écho des frontières
    tracées au khôl
    nuit émaciée
    aux éclats
    de soufre
     
    la langue des anges
    dérange les nerfs
    prend la douleur
    trois fois nouée
     
    mots souillés
    paupières éparpillées
    aux portes
     
    langues humaines
    langue de la soif
    première
    obstinée
     
    rapprocher les lèvres
    recoudre le mot
    la plaie
    le meurtre
    par un baiser
    ou le silence
     
    Cathy Garcia - 2007