Soliflore 49 - Gabriel Zimmermann
tableau de Théodore Géricault
HARAS
Les chevaux avaient profil de serpe
Dans le halo hérissé de l’hiver
Et l’agonie devenait familière
Pour les lads qui avaient balayé la neige.
C’était le froid de février, quand la sève endormie
Mène au plus près du repos d’ossuaire.
Glaciale et silencieuse,
L’écurie. Quelquefois, des sabots qui claquent,
Morne signal de la vie enfermée ;
Un début de hennissement qui cesse
Comme un envol se brise. Et le vent ? Pas même à s’engouffrer.
On entend mâcher. Dans les boxes,
Le jour n’a qu’un sursaut face à la nuit
Et pendant que l’air gifle et gerce les hommes,
Ils ont, dans leur cloison en bois, le regard immense
Et effaré des mourants.
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