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  • Soliflore 132 - Éric Aubel

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    Cessez – je ne vous entends plus
    vos mots n’atteignent plus mes oreilles
    cessez – je ne vous vois plus
    vos images ne brûlent plus mes yeux

    Sur les grèves du jour le chant du merle
    fait l’inventaire de ce qui déjà n’est plus

    Cessez – que le vent emporte votre vide
    l’homme qui vous parle est d’un autre pays
    l’impure a coulé dans ses veines
    il se soigne au silence de l’exil

    Jusque sous mes fenêtres à mes pieds
    un ressac dépose le monde perdu

    Cessez – il n’est plus temps de vos jérémiades
    plus temps de vos courtisanes courbettes
    le monstre au dos rond que vous entretenez
    nous cherche des poux sur la tête jusqu’au sang

    J’aménage une maison sur l’écume de l’aube
    et à l’éveil de ma peau le monde de demain

    Cessez – je n’ai plus d’oreille pour vous
    bien trop souvent mes yeux m’ont menti
    à tâtons pas à pas par les sens j’éprouve
    et des êtres et des choses la vulnérabilité

    Le futur est le temps de tous les rendez-vous
    alors cessez je vous y attendrai au tournant