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* LA REVUE : SES QUATRIÈMES DE COUVERTURE - Page 2

  • Fugitive

     

    Douce musique, si douce, mais la berceuse ricoche, crible le cœur.

     

    La folie est à quelques cellules à peine, trois fois rien.

    Le refuge du placard est vain.

     

    Traquée, détraquée. Ça me hurle.

     

    Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre. En granit fracassé à la mer.

    Tant de pêcheurs encombrent la rive et le soleil veut sa part de crème géologique.

     

    Je glisse, toboggan, vers l’abime entraperçu sous la couture des océans.

     

    (…)

     

    Patience, mon âme. Tu veux fendre muselière, je te parle sagaie, flèche, rasoir.

    Obscure arborescence dissimulée dans le filet.

     

    Je flotte dans le corps, bascule les câbles. Étrange toupie, coque scindée.

     

    Déroulée la houle, découpée la coupe, démolis les mots.

    Nous cumulons les éternités comme un enfant empile ses cubes.

     

    Mais dans le chiffon de l’univers, la mort serait-elle un trou de ver ?

     

     

     

     

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    Fugitive de Cathy Garcia, maintenant disponible chez Cardère éditeur

    Illustrations originales de l’auteur, 64 pages, 12 €

    http://www.cardere.fr

     

     

     

  • À paraître chez Cardère éditeur en mars 2014

     

     

     

    FUGITIVE

     

    de Cathy Garcia

     

     http://www.cardere.fr

     

     

    Fugitive est un ouvrage en vers libres qui nécessite une lecture chronologique. Comme dans les deux premiers recueils de Cathy Garcia que nous avons publiés (Le poulpe et la pulpe en 2011, Les mots allumettes en 2012), on est dans un récit abstrait, avec un axe fort, de l’action, et ici une exhortation quasi externe : je marche, je dois marcher ! En miroir, le lecteur pourrait/devrait entendre : reconstruit ton propre récit, avance ! Ce texte court tire sa force de sa cohérence essentiellement. Le vocabulaire est riche, « brut », plutôt terrestre (pollen, étoiles, silex, transhumances, tourbe, loups, humus, rosée, glaise, vendanges, jachères, sources, rapace, moisson, rocaille, granit…) Les expressions sont souvent violentes, de l’ordre du tragique ou de la tragédie (Les bêtes désarticulées ; Visions éclatées de l’oracle ; Un corps de femme à lapider ; sinistres bouillies de chimères) ; on respire toutefois avec de rares mots tendres (la douce chair des roses ; la nacre d’un ange). On est parfois au bord de la provocation, de l’outrance sulfureuse (La meute aime le rut ; Je suis la sorcière parfumée d’épices. Voyez les déluges rougissant entre mes seins d’ambre ; Allongée. Au bord de la jouissance ; ouvrir mes cuisses libère mes odeurs de femme). On y trouve quelques constructions originales mais parlantes (liturgies volcaniques ; je panthère avec la mort). La situation de fuite, de traque, donne à ce recueil-récit une grande énergie où transpirent la colère, la frustration, la hargne, la révolte, mais aussi la soif de (sur)vie, l’animalité, une sorte d’optimisme quasi atteint. Nous avons avec l’écriture de Cathy Garcia, le côté féminin de celle de Serge Bec, en particulier dans Psaume dans le vent.

     


    illustrations originales de l’auteur
    64 pages, prix public 12 €
    ISBN 978-2-914053-74-7

     

     

     

     

  • Sur le point de paraître aux Ed. Nouveaux Délits

     

     

    POÈMES FOLLETS & CHANSONS FOLLETTES

    POUR GRANDS PETITS & PETITS GRANDS

     

    de Cathy Garcia

     

     

     

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    Illustrations originales en couleur  de 

     Joaquim Hock

    http://joaquimhock.blogspot.com

     

     

     

     

    Un recueil qui s’adresse avant tout aux enfants

     de 9 mois avant la naissance  à 99 ans et demi après

     

     

     

     

    « Dès fois on est content

    Dès fois on ne l’est pas

    Dès fois on est gentil

    Dès fois on ne l’est pas

     

    C’est la vie

    Et c’est comme ça

    C’est comme ça la vie

     

    (…)

    La vie c’est bien

    Et parfois ce n’est pas bien

    Mais c’est toujours beau la vie

    Mais parfois on l’oublie. »

     

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    Tirage sur papier recyclé limité et numéroté  

    56 pages,  15 €

     

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    À commander à l’Association Nouveaux Délits

     

     Létou 46330 St CIRQ-LAPOPIE

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • CHAISE CONTRE BALAI

    LA chaise, sur laquelle se pose et se repose notre partie la plus charnue, LA chaise, une sorte de cul de remplacement en somme. Objet commun d’entre tous, objet d’une telle évidence et qui s’offre si généreusement « Prenez-donc une chaise. ». Quatre pieds bien ancrés, entre terre et ciel, nous offre une position qui n’a pas toujours été la nôtre, et qui d’ailleurs ne l’est toujours pas dans bien des endroits de notre planète. Quatre pieds bien arrimés, qui n’empêchent pas pour autant les enfants de s’en balancer, au risque de valdinguer, chaise et enfant confondus, six pieds en l’air. Serait-ce à dire que les enfants ont moins de respect pour ce si noble objet que nous, adultes, grands et responsables ? Les enfants préfèrent, à l’image de nos ancêtres et de nombreux peuples encore aujourd’hui, s’asseoir par TERRE. La chaise finalement ne serait-elle pas plus convenable que confortable ? Ce n’est pas Pharaon qui me contredirait qui fut sans doute le tout premier à vouloir affirmer sa puissance, en dominant un peuple accroupi aux dépends de son propre confort. En effet, les premiers sièges nous les devons aux Égyptiens, avant la klismos de la Grèce Antique, qui innove avec le siège ergonomique.

     

    À l'origine donc, la chaise était un privilège réservé aux élites. Les gens du peuple, chez nous par exemple, utilisaient le coffre, le banc ou le tabouret. Autant dire que de la chaise au pouvoir, il suffit de prendre place, et le must ce sont les chaises portées par d’autres, la sedia du Pape (habemus !) et autre chaises à porteurs qui sont souvent vite devenus le symbole de l’oppression dans les pays colonisés. Et nous pouvons pousser la réflexion jusqu’à l’inversion du symbole, quand la chaise fait déchoir l’être au plus bas, elle devient alors celle du condamné, la chaise punitive par excellence, la chaise électrique.

     

    Mais revenons à nos chaises à nous, nos chaises toutes simples, si familières dans les foyers même les plus modestes. Si pratiques certes, mais sont-elles vraiment à ce point, indispensables ? Si nous n’avons pas la grosse tête en y posant nos fesses, ne seraient-elles pas pourtant comme un obstacle immiscé entre notre rondeur postérieure et la rondeur de la Terre ? Nos fesses ne se plairaient-elles pas mieux au sol finalement et n’y aurait-t-il pas quelque chose à apprendre à s’asseoir de cette façon ? Quelque chose qui aurait à voir avec un peu d’humilité. Agenouillés, en tailleur, voire en lotus, est-il impensable d’imaginer que cela puisse nous libérer l’esprit ? Nous ramener à une plus juste mesure ? A une gymnastique à la fois morale et physique qui nous serait bénéfique ? Les Asiatiques semblent en savoir plus que nous en ce domaine et pour avoir pratiqué, je pourrais même dire que la posture assise au sol, lotus ou zazen, peut nous être extrêmement bénéfique, de même que tout simplement s’asseoir plus souvent dans l’herbe.

     

    J’écris tout ceci en buvant mon café, assise bien évidemment sur une chaise, une chaise en bois tout ce qu’il y a de plus classique. Alors plutôt que de bavarder plus longtemps, passons à la pratique justement. Me voilà assise sur le ciment de la terrasse. Première observation : il est frais et c’est agréable. Deuxième observation : le sol est sale. J’en arrive donc à cette conclusion, je vous l’accorde un peu hâtive, mais c’est un fait : si nous n’avions pas de chaises, nous passerions plus souvent le balai !

     

     

    Cathy Garcia, juillet 2010

     

     

  • Ailleurs Simple de Cathy Garcia, illustrations de JL Millet

     Vient de paraître aux Éd. Nouveaux Délits

     

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     Poèmes de Cathy Garcia
    Illustrations de Jean-Louis Millet
     

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    ABSENCE
     
    Chemin cagneux
     Soleil de chevrotine
     Vent cailloux
     Poussière
     
    Une maison blanche
    Un chien
    Endormi
     
    Sous le ciel cru
     L'ombre d'un serpent
     L'arbre tordu
     
    Au vent claque
     Une boîte
    Aux lettres
     
    Et sur la table branlante
     De l’unique pièce
     Juste un courrier
     De sable

     

     

     

     


    40 pages

     

        Tirage limité et numéroté

     

    Impression sur papier recyclé

     


      13 €  (+ port)
      

     

    http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

     

     

  • Revue La femme Réelle, sommaire, juillet 2023

    Anticipation, bientôt, dans le saisissement de ce qui est indéniablement là
    ou ce que nous pouvons concevoir, Revue La femme Réelle, sommaire, juillet 2023


    FEMME RÉELLE S'ENGAGE/Des no-child osent s'exprimer ; interviews en toute liberté


    MODE/Cet été on craque pour les iris à rayures appareillés à la box de son headphone


    AMOUR/L'amincissement du vagin ; une opération sans douleur qui fera le plaisir de vos complices


    CULTURE/Le nouveau roman de Miss Lou "l'homme est l'avenir de la femme"


    PRATIQUE/Gérer sa vie virtuelle ; pièges à éviter


    SANTÉ/Le risque-bénéfice des terminaux sous-cutanés; les études récentes sont rassurantes.


    PSYCHOLOGIE/I) Rebondir après une désemployabilité  2) Pourquoi êtes-vous une nomaphobe ?


    ÉCONOMIE/L'eau est précieuse ; de bons éco-placements à réaliser


    HOMMES/Ils préfèrent les femmes jeunes sans ovaires


    PRÉVOYANCE/Pensez à vos proches ; sauvegardez vos données mémorielles


    NEWS/Comment Andela Scruize est devenue une chienne en 2 mois


    DÉSIGN-MINCEUR/1)Faire peau neuve avant la saison sèche avec l'hydro-massage du colon 2) Les vertus de la dialyse


    L'ACTU/L'incroyable poussée d'arbres végétaux dans une région rebelle du globe


    BIEN-ÊTRE/Les 5 clefs pour réussir sa simplification sensorielle


    TÉMOIGNAGE/L'accouchement par les voies naturelles ; des femmes relatent

     
    SEXE/Progrès dans les prothèses ; gardez celui que vous aimez en vous


    ASTUCES/Reprendre le contrôle de sa vie réelle


    ENFANTS/Parlez leurs, il se pourrait qu'ils vous comprennent


    JOB/Lancez-vous dans une activité lucrative ; faites du bien à un autre individu

     

     

    Corinne Le Lepvrier corinne.lelepvrier@orange.fr

     

     

     

     

    http://corinnelelepvrier.hautetfort.com/

     

  • Qué wonderful monde - Délit Vrai n°1

    Nouveaux Délits

     

    présente le n°1 de la collection

     

    « Les Délits Vrais »

     

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     Qué wonderful monde !

     

     

     

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    Textes et illustrations en couleur de Cathy Garcia

     

     

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    Un recueil de 12 pages, format A5

     

    Livré sous enveloppe transparente personnalisée.

     

     8 €

     

     Voir : http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

     

  • Anthologie de la poésie algérienne

     

    Quand la nuit se brise

     

    Anthologie de poésie algérienne


    Par Abdelmadjid Kaouah, Collectif

     

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    Tantôt ténue, délicate, à l’image des tapisseries traditionnelles, tantôt vociférante et éclatée, tel un oued en crue, la poésie algérienne a accompagné les douleurs et annoncé les orages historiques. Cette anthologie de poètes contemporains veut faire entendre les cris engagés des poètes de la résistance comme ceux de leurs héritiers qui ont fait de la langue française, ce tribut de guerre, l'outil d'un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.

      

    Parution aux Ed. Points autour du 23 février 2012

     

     

     

     

     

  • Avis de parution : Le Poulpe et la Pulpe de Cathy Garcia

     

     

    AVIS DE PARUTION CHEZ CARDERE EDITEUR

     

    Le poulpe et la pulpe – Cathy Garcia

     

     

     

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    Extrait

    J’ai mordu, bafouillé comme d’autres se lovent et jouissent. J’ai camouflé ma soif dans une cargaison de vertige. Trouvé dans le caniveau, une pépite lustrale.

    Sur les crêtes frontalières, j’ai fait récolte de courbes sereines. Amulettes fertiles. Clarté rayonnante. Trouvé le noyau de la féminité caché dans les arbres.

    Des cavales et des transes, j’ai gardé l’authentique insolence de la pulpe. Ce tremblement des nuques, embuscade hypnotique. Méandre où se coule la joie inconditionnelle.

    Dans ma soif, j’ai la vision d’un oiseau ensorceleur posé sur la branche haute d’un cèdre.

     

     

    « Une poésie grave, précise et drôle à la fois, où je me laisse volontiers embarquer, surprendre souvent, dans un cheminement preste, parfois fébrile ou vertigineux, qui épouse des méandres très féminins d’émotions, de sentiments, de joies et de souffrances. » (Bruno Msika, éditeur)

     

    Poésie. Livre de 60 pages au format 140 x 210 imprimé en noir sur bouffant naturel 80g. Illustré par des dessins de Jean-Louis Millet. Sept. 2011, prix public 10 euros, ISBN 978-2-914053-60-0 Cardère éditeur, Lirac (30) www.cardere.fr

     

     

     

     

     

     

         

  • Créalisme !

     

    Je crois qu'il est beaucoup de cabris du verbe parmi nous, d'équilibristes du fil court, d'écarteleurs des logiques morbides, de danseurs des forêts, de nobles ascètes de l'honneur, de vaillants poètes de la jaillance, bref les acrobates se sont retrouvés et entretiennent le feu et les sursauts d'ivresse. Mais ce qui fait défaut, c'est davantage la planification des actes, l'architecture des envolées, la construction de réels dans la durée, le souffle des bâtisseurs d'espace social. Les ménestrels persistent, mais presque plus personne ne sait échafauder des stratégies vitales collectives, architecturer des cathédrales communes, œuvrer la charpente d'un édifice total. Bref, cela bondit divinement, cela jongle, mais cela compose surtout de la musique de chambre, cela ne s'élabore jamais au-delà de quelques pages, minutes, oraisons. Notre lyrisme se porte bien, mais il ne nous portera pas loin sans la patience du maçon organique, du mathématicien de la chair... Et tandis que l'acrobate rue dans les brancards, l'ennemi grandit car il sait s'organiser, construire et suivre des plans. Platon avait-il tout à fait tort de chasser le poète égotiste de la République ? Que nul ne chante trop s'il n'est aussi géomètre... Pour une éthique acrobatique, oui, mais à condition qu'elle sache aussi se faire ordinatrice. Diogène cherchait un homme. Nous cherchons, en Europe, des planificateurs de dimensions multiples. Là est la difficile éthique, ascèse, là est le plus grand défi pour la magie de l'agir.

     

    Luis de Miranda

     

    http://nouvellesdelhumanite.over-blog.com/ext/http://crealisme.hautetfort.com/

     

     

     

     

  • Le Comité International de Réflexion Tsigane

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    Le Comité International de Réflexion Tsigane, se donne pour mission d’engager une réflexion intellectuel, impartiale, raisonnable, responsable et constructive. Son but vise à redéfinir des valeurs et une identité culturelle applicables à l’édification d’une Unité Tsigane Universelle, reconnues et acceptées par les Nations ou les différents peuples ou populations à travers le monde.
    Le Conseil d'administration du CIRT, comme défini dans les statuts, est exclusivement composé d'intellectuels émanants, ou appartenant à la population Tsigane, Les Grands Sages. (L’appellation Tsigane regroupe, ici, l’ensemble des Gens du voyage, Gitans, Mânouches, Roms, Sinté, Yéniches, et tout autres noms ou dénominations définissants notre population, dans toutes langues, à travers le monde). Néanmoins, le CIRT est ouvert à toutes les intelligences, Tsigane ou non-Tsigane, Les Justes, qui veulent participer à une réflexion générale sur notre population. Pour rejoindre le CIRT, il suffit d'en faire la demande auprès du Conseil d'Administration. Les droits d'inscription sont libres.
     

    Les Grands Sages
    Par respect d'âge.
     
    Yono RICHAR, Gerard GARTNER, Jean SARGUERA, Alexandre BOUGLIONE, Tony GATLIF, Renardo LORIET, Alain DAUMAS, Milo DELAGE, Joseph STIMBACH, Marcel HOGNON, Johnny MICHELET, Marcel VILLE, Pierre MAITRE, Délia BOUGLIONE.
     
    Le Porte Parole du CIRT
    Maître Henry Braun, avocat au Barreau de Paris.
     
    Les Justes
    André DRYANSKY. Maryse GARGAUD. Lisa CROZE. Thierry CHANTEGRET. Jean-Luc BECQUAERT. Denis TOULME. Esmeralda ROMANEZ. Cathy GARCIA. Asso Notre Route - Amaro Drom. Joseph SAADNA - Comité d'animation Place du Puig.
     
     
    L'édification d'une Unité Tsigane ne pourra se faire qu'en harmonie avec les populations qui nous entourent. 
    Ceux ou celles qui voudront nous rejoindre dans notre réflexion, seront les bienvenus.
     
    http://www.blogg.org/blog-89593.html

     
     
     
  • ÉTATS DU BIG BANG

    Les Éditions Nouveaux Délits présentent
     

     
    ÉTATS DU BIG BANG

     
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    Chimères de Jean-Louis Millet
    Captation de Cathy Garcia
     
     

    « Jaillir, jouir, big bang et le calme après l’extase »
     
     
     
    Sur beau papier recyclé 115 gr et couverture calcaire 250 gr, format 21 x 15, 40 pages,  avec reproduction couleur des encres de JL Millet, texte de Cathy Garcia. 
     
     
     
    Version numérique sur : http://www.evazine.com/livre14/Default.html
     
     
    À commander à : Association Nouveaux Délits Létou 46330 St Cirq-Lapopie
     
    12 € + 1 de port  (Pour les adhérents de l’association : 10 € port compris)
     
     
     
    Adhésion à l'association : 10 € http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/
     
     

     
     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
  • Notre belle langue française : une langue de pute ?


    Un gars : c'est un jeune homme
    Une garce : c'est une pute
    Un courtisan : c'est un proche du roi
    Une courtisane : c'est une pute
    Un masseur : c'est un kiné
    Une masseuse : c'est une pute
    Un coureur : c'est un joggeur
    Une coureuse : c'est une pute
    Un rouleur : c'est un cycliste
    Une roulure : c'est une pute
    Un professionnel : c'est un sportif de haut niveau
    Une professionnelle : c'est une pute
    Un homme sans moralité : c'est un politicien
    Une femme sans moralité : c'est une pute
    Un entraîneur : c'est un homme qui entraîne une équipe sportive
    Une entraîneuse : c'est une pute
    Un gagneur : c’est un battant
    Une gagneuse ; c’est une pute
    Un homme à femmes : c'est un séducteur
    Une femme à hommes : c'est une pute
    Un homme public : c'est un homme connu
    Une femme publique : c'est une pute
    Un homme facile : c'est un homme agréable à vivre
    Une femme facile : c'est une pute
    Un homme qui fait le trottoir : c'est un paveur
    Une femme qui fait le trottoir : c'est une pute
    Un péripatéticien: c'est un élève d'Aristote
    Une péripatéticienne: c'est une pute



     
  • A tous les reconduits (extrait) d'Ernest Pépin

    La misère ne passe pas
          Passager clandestin
          Elle retourne au pays
          Nos sandales ont usé les nuits
          Nos pieds nus ont écorché les dunes
          La rosée pleurait une terre inhumaine
          Et nos mains mendiaient une autre main
          Les drapeaux ont peur de leurs promesses
          Ils se sont enroulés comme des scolopendres
          Notre soif est retournée au feu de notre gorge
          Et la vie nous a tourné son dos
          Tout homme qui s'en va défie l'entour
          Dessouche une nation
          Et lézarde une étoile
          Et dans ses yeux grésillent une autre vie
          Son feuillage est d'outre-mer
          Quand tout au loin luit son désastre
          Il fait troupeau vers les quatre saisons
          Il fait tombeau aux bornages
          O nègres marrons !
          Ce sont forêts de béton et d'arbres chauves
          Souviens-toi de l'enfant mort d'atterrir
          En un seul bloc de froidure
          Dessous le ventre de l'avion
          Souviens-toi de sa mort d'oiseau gelé
          Souviens-toi
          Et toi reconduit
          Éconduit
          Déviré
          Jeté par-dessus bord
          Taureau d'herbe sèche
          Regarde toi passer sur ta terre
          Les yeux baissés
          Et sur la joue le crachat des nations
     
    Ernest Pépin, Lamentin le 29 octobre 2006

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Les charniers de Guillevic

    Passez entre les fleurs et regardez :
    Au bout du pré c’est le charnier.
     
    Pas plus de cent, mais bien en tas,
    Ventre d’insecte un peu géant
    Avec des pieds à travers tout.
     
    Le sexe est dit par les souliers,
    Les regards ont coulé sans doute.
     
    — Eux aussi
    Préféraient des fleurs.


    (…)
               
    On va, autant qu’on peut,
    Les séparer,
     
    Mettre chacun d’eux
    Dans un trou à lui,
     
    Parce qu’ensemble
    Ils font trop de silence contre le bruit.
     
    (…)

    Lequel de nous voudrait
    Se coucher parmi eux
     
    Une heure, une heure ou deux,
    Simplement pour l’hommage.
     
    (…)
               

    Ici
    Ne repose pas,
     
    Ici ou là, jamais
    Ne reposera
     
    Ce qui reste,
    Ce qui restera
    De ces corps-là.
     
     
    Eugène Guillevic
    in Les charniers

     

     

     

     

     

  • SUTURE

    044n&b.jpglunes de cire
    écho des frontières
    tracées au khôl
    nuit émaciée
    aux éclats
    de soufre
     
    la langue des anges
    dérange les nerfs
    prend la douleur
    trois fois nouée
     
    mots souillés
    paupières éparpillées
    aux portes
     
    langues humaines
    langue de la soif
    première
    obstinée
     
    rapprocher les lèvres
    recoudre le mot
    la plaie
    le meurtre
    par un baiser
    ou le silence
     
    Cathy Garcia - 2007

     

     




     
     
     

  • de l'art...

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    ©Cathy Garcia (recyclage de couverture ratée)
     
     
     
     
    Victoire sur la mort, l’œuvre d'art s'identifie à la vie et il n'y a de vie connue qu'individuelle. Singulière. Originale. Solitaire. Entêtée. L’œuvre fait une espèce animale à soi seul, puisque son arbre, phylogénétique, produit des fruits ou des bourgeons individués, livres, musiques, films ou poèmes. Elle vient donc de la disposition unique des neurones et des vaisseaux sanguins. Jamais de la banalité collective. Inverse de la mode, opposée à ce qui se dit, elle résiste par définition aux médias, je veux dire à la moyenne.
    Michel Serres
    in Le Tiers-Instruit

     

     

     

  • Ordre du Mistigri

    RÈGLE DE L’ORDRE DU MISTIGRI
     
    Article 1.  Le chevalier s’engage à secourir tout animal en détresse, et singulièrement les chats, autant qu’il sera en son pouvoir et en toute occasion qui se présentera, sans jamais oublier que l’être humain participe également de la nature animale.
     
    Article 2.  Le chevalier sera adoubé  - il recevra ses armes symboliques (l’Acte) – dès qu’il aura accompli une première action notoire, une prouesse en faveur d’un animal, celle-ci devant être portée à la connaissance du Maître de l’Ordre [1].
     
    Article 3.  Le chevalier aura à honneur d’accomplir autant de prouesses qu’il lui en sera donné occasion. Il agira avec largesse, c’est-à-dire sans mesurer son temps, son énergie et sa fortune. Il fera montre de courtoisie, ne s’attribuant point des prouesses qui seraient d’autrui ou imaginaires, et ne faisant valoir que ce qu’il aura accompli lui-même en faveur des animaux, la confiance étant en la parole de chacun.
     
    *
    *    *
     
    La devise de l’Ordre est :   AD MAJOREM MISTIGRI GLORIAM
     
     
    L’Ordre a été fondé le 22 juin 2000, à la suite du sauvetage d’une petite chatte prisonnière du jardin intérieur de la BN du quai François Mauriac, prouesse mémorable qui vit la victoire des premiers chevaliers sur l’entêtement et le silence administratifs. La chatte, appelée Feather, coule aujourd’hui des jours heureux aux Pays-Bas.
     
    Chaque chevalier est invité à créer sa devise personnelle.
     
     
    Le bulletin ENTRE-CHATS, qui paraît de 3 à 4 fois par an, est envoyé aux chevaliers à leur adresse internet, à charge pour eux de l’imprimer, et de le diffuser éventuellement autour d’eux. Tous les textes, articles, poèmes, récits, contes… des chevaliers ou de leurs proches et amis sont reçus avec plaisir à l’adresse internet ci-dessous, et publiés dans ENTRE-CHATS.
                                                                            Le Maître de l’Ordre : Michel HOST
     
     
    [1] A la rédaction du bulletin ENTRE-CHATS :  michhost@club-internet.fr

     

     

     

     

     

  • L'enfant nu, d'Esméralda Romanez

    L'ENFANT NU
     

    Au terrain vague des Tsiganes
    Où papillonne l'enfant nu,
    Aux marches froides des ghettos,
    Aux usines où l'on enchaîne
    Hommes et femmes pour la soupe,
    Aux fonds des prisons politiques,
    A la caserne " troisième âge "
    Où l'on exile le vieillard,
    A la réserve des indiens
    Crevant au cœur d'un peuple " neuf "
    Indifférents " civilisés ",
    Aux trottoirs noirs des rues des ports,
    Aux piloris nauséabonds
    Où pourrissent des innocents,
    A la braderie de l'amour,
    Aux cris des chambres de torture,
    Aux vieux bordels de Thaïlande
    Où se consument des enfances,
    A la merde des bouges noirs,
    A la longue désespérance
    De la putain de quatorze ans,
    Il me faudrait gueuler l'espoir... !
    Dans le bleu tendre du matin,
    Au terrain vague des Tsiganes
    Où papillonne l'enfant nu,
    J'entends un orchestre d'oiseaux
    ... Ecoute ami, entends la vie,
    Elle serait belle...
    Respecte là !
     
    Esméralda Romanez
     
     
    « Fille de déporté, je ne peux oublier le regard que mon père posait sur l'humanité.
    Il n'était jamais réellement revenu de là-bas. Il a connu les camps Français puis la déportation vers Dachau, Matahausen, Ebensee, Chelmno. Trop de Tsiganes (750.000) ne sont jamais revenus des camps de la mort pour permettre à notre gouvernement de ne pas reconnaître son implication directe dans l'internement  et la déportation de milliers de Tsiganes
    »

     
    Esméralda Romanez,  46 ans de voyage à l'ancienne (verdine, cheval) avec ses parents et grands-parents puis seule avec ses enfants alors que ses frères et sœurs ont tous choisi les attelages modernes. Caractère bien trempé. Avec ses fils aînés, elle brave les foudres familiales pour apprendre à lire et à écrire. Elle passe un diplôme d'état d'infirmière et pratique son métier en intérim puisque sa vie c'est le voyage.  En 1990, une sclérose en plaque l'oblige à se sédentariser. Elle choisit le petit village des Saintes Maries De la Mer dans les bouches du Rhône. Hélas - ce village n'a de "gipsyland"que sa renommée mondiale. Elle tient bon cinq ans puis choisit de s'établir: SAMUDARIPEN qui veut dire en langue Romani "Génocide Rom", l'autre est un coup de cœur : Le club des Poètes Arlésiens. Son site : http://gensduvoyage.oldiblog.com/


     
    « Il n'y a pas de sous race... Personne ne choisit sa naissance mais nous avons le devoir de ne pas vivre à genoux.... »
     
     
     
     
     
     
     
  • MANIFESTE "INSURRECTION POÉTIQUE !"


    Dire que la poésie demeure une onde de choc, capable de secouer ce siècle désossé, dont les miracles mous ne créent que lassitude.

    Entre les poètes académiques et la "poète academy", ne pas choisir : résister ! Prouver qu'il est d'autres voies que la "poésie éprouvette" pour laborantins du mot. Que la poésie constitue notre dernier espace de liberté, de rêve, de réflexion, où palpite encore le cœur de la nécessaire utopie … et sur lequel nul n'ait songé à installer un parcmètre !

    Qu'elle est ce flux d'adrénaline qui nous rend démesurément vivants. Qu'elle soit dure ou douce, sucrée ou épicée, elle est à mille lieues de la fade tisane comme du migraineux pensum.

    Clamée, scandée, incarnée, elle est la plus sûre arme contre la médiocrité.

     
    Oser la subjectivité. Toute poésie ne se vaut pas. Certaines sentent même le faisandé ! Refuser de toutes ses forces les présentations-naphtaline, le culte du "tout se vaut" et les disséqueurs de la rime. La poésie se ressent, se respire. Elle ne s'analyse pas, pas plus que la musique.

    Ceux qui la disent invendable sont souvent ceux-là même qui se complaisent dans un élitisme nombriliste et poussiéreux.

    Rompre le cercle et rentrer dans l'arène, faire entendre des voix vivantes et vibrantes à ceux et celles qui disent ne pas aimer les poètes d'aujourd'hui sans pouvoir en citer un seul, parce que personne n'a su les leur faire connaître et aimer.

     
    Investir les médias, ne reculer devant aucun support pour promouvoir une poésie libre, généreuse, populaire, exigeante ET jouissive. Griots ludiques qui propagent leurs rages et leurs émerveillements et proposent des voyages d'où l'on revient changés;

     

    "Insurrection poétique !" est en marche … Rien ne pourra l'arrêter !

     

     

    Pascal Perrot
     
     
     
     
  • Appel à soutien des clowns sans frontières


    «Les yeux ébahis d’une gamine de Gaza, l’éclat de rire d’une grand mère de Sarajevo, les cris de joie des enfants de Kaboul, c’est un peu de goût de vivre retrouvé, la dignité rendue.»
    (P.A Grenier, écrivain)

    Partout dans le monde, Clowns sans frontières organise des spectacles et des ateliers pour les populations victimes de la guerre et de la misère.

    Depuis 13 ans, l’association a offert plus de 1 000 spectacles pour 300 000 enfants et a mis en place des projets de long terme (initiation artistique auprès d’enfants ou d’éducateurs, travail avec des artistes locaux...).

    Aujourd'hui, l’équilibre financier de l’association est menacé.
    Pour continuer d’agir, nous avons besoin de votre soutien.

    Votre soutien est indispensable pour pérenniser 7 projets en 2007 pour plus de
    30 000 enfants : en République Démocratique du Congo, en Moldavie, en Afghanistan, en Uruguay, en Birmanie, au Bangladesh et au Soudan.



    NOUS COMPTONS SUR VOUS, MAINTENANT.




    Pour offrir votre soutien

    Clowns sans frontières - 70 bis rue de Romainville, 75019 PARIS
    Tel 01 42 01 14 14
    Email : clowns@wanadoo.fr
    Site : www.clowns-sans-frontieres-france.org

     

     

     

  • Utopies de Eduardo Galeano

    UTOPIES

    (extrait)

     

    Nous allons porter les yeux au-delà de l’infamie, pour deviner un autre monde possible.

     

    Un autre monde où :

     

    * dans les rues, les automobiles seront écrasées par les chiens ;

     

    * les gens ne seront pas conduits par l’automobile, ni programmés par l’ordinateur, ni achetés par le supermarché, ni regardés par la télé ;

     

    * on introduira dans le code pénal le délit de stupidité, que commettent ceux qui vivent pour posséder ou pour gagner, au lieu de vivre tout simplement pour vivre, comme un oiseau chante sans savoir qu’il chante et comme un enfant joue sans savoir qu’il joue ;

     

    * on n’emprisonnera plus les jeunes qui refusent de faire leur service militaire, mais ceux qui veulent le faire ;

     

    * les économistes n’appelleront plus niveau de vie le niveau de consommation, et n’appelleront plus qualité de vie la quantité de choses ;

     

    * les politiciens ne croiront pas que les pauvres sont enchantés de se nourrir de promesses ;

     

    * la solennité cessera de croire qu’elle est une vertu, et personne ne prendra au sérieux l’individu incapable de rire de lui-même ;

     

    * la mort et l’argent perdront leurs pouvoirs magiques, et le décès ou la fortune ne feront pas d’une canaille un homme vertueux ;

     

    * le monde ne sera plus en guerre contre les pauvres, mais contre la pauvreté, et l’industrie de l’armement n’aura plus d’autre solution que de se déclarer en faillite ;

     

    * la nourriture ne sera pas une marchandise, ni la communication un commerce, parce que la nourriture et la communication sont des droits humains ;

     

    * nul ne mourra de faim, car nul ne mourra d’indigestion ;

     

    * les enfants de la rue ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’ordure, car il n’y aura pas d’enfants de la rue ;

     

    * les enfants riches ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’argent, car il n’y aura pas d’enfants riches ;

     

    * l’éducation ne sera pas le privilège de ceux qui peuvent la payer ;

     

    * la police ne sera pas la malédiction de ceux qui ne peuvent l’acheter ;

     

    * la justice et la liberté, sœurs siamoises condamnées à vivre séparées, seront à nouveau réunies, épaule contre épaule ;

     

    * une femme noire sera présidente du Brésil et une autre femme, noire, présidente des Etats-Unis ; une Indienne gouvernera le Guatemala et une autre le Pérou ;

     

    * en Argentine, les folles de la place de Mai – las locas de la plaza de Mayo – seront un exemple de santé mentale, car elles refusèrent d’oublier à l’époque de l’amnésie obligatoire ;

     

    * les déserts du monde et les déserts de l’âme seront reboisés ;

     

    * les désespérés seront espérés et les égarés seront retrouvés, car ce sont eux qui se désespérèrent à force d’espérer et qui s’égarèrent à force de chercher ;

     

    * nous serons les compatriotes et les contemporains de tous ceux qui voudront la justice et qui voudront la beauté, quels que soient l’endroit où ils seront nés et l’époque où ils auront vécu, sans accorder aucune importance aux frontières de la géographie ou du temps ;

     

     * la perfection restera l’ennuyeux privilège des dieux, mais, dans ce monde fou et foutu, chaque nuit sera vécue comme si elle était la dernière et chaque jour comme s’il était le premier.

     

    Eduardo Galeano in Sens dessus dessous, Ed. Homnisphère

     

     

     

  • J'ai honte de Serge Grah


    J’AI HONTE

    J’ai trouvé le mot
    Oui honte est le mot
    Honte occupe ma bouche
    mon âme
    mon cœur
    mon souffle
    J’ai honte, honte et honte
    De cette bêtise érigée au rang d’esprit éclairé
    Ces crues de poubelles mortelles déversées dans notre vie
    Cette pollution que l’on respire aujourd’hui le mieux
    Oui, chacun a son lot de bêtise
    Au voisin bedonnant qui vous la passe
    La contagion du temps
    Quelle honte !
    Oui j’ai terriblement honte
    De ces politiciens du ventre qui marchent sur le peuple
    Ces hommes qui n’ont appris à caresser que par strangulation
    Ces intellectuels qui ne voient que pour leur chapelle
    J’ai honte de la brise fétide de leur haleine irrespirable
    J’ai honte de cette société si vile
    Cette Côte d’Ivoire qu’on ridiculise à tout vent
    Et qu’on déchiquette avec délectation
    Ce beau pays qui se décompose
    Ce pays dont on pille l’avenir
    Mon Dieu ! Où allons-nous avec ces bêtises ?
    Oui j’ai honte, honte et honte
    De cette guerre qui perdure dans la bêtise
    Ces combattants qu’on traîne sans âme
    Ce chantage-désordre international éhonté
    J’ai honte de ces morts sans nom qu’on brandit tel un trophée
    Ces morts sans nombre qui hantent nos nuits
    De ce sang qui partout coule
    Sur l’injustice des morts à venger dans le sang
    J’ai honte de cet océan d’infinies misères
    J’ai honte et le dégoût me prend à la gorge
    J’ai honte de ce temps de trahisons
    temps de mensonges
    temps de lâchetés
    temps de haines
    temps d’injustices
    temps dégénéré
    qui dégénère la vie jusque dans ses racines
    Oui j’ai honte de cette lutte imbécile contre les meilleurs
    Ah ! Quelle souffrance est donc la mienne !
    Comment réprimer cette honte qui me meurtrit ?
    Le peuple n’a plus pour pitance que souffrance et douleur
    Dans le silence effrayant du matin endeuillé
    Mais ce silence se taira-t-il toujours
    Quand frappe bruyamment la mort ?
    J’ai honte de moi-même
    Oui, j’ai honte
    honte de tout
    Et Dieu m’est témoin

    J’ai Honte



    Serge Grah, Côte d’Ivoire
    serge_grah(chez)yahoo.fr

     

     

  • Une fleur sous la pluie de Mohamed Ksibet à Joumana Haddad

    Une fleur sous la pluie
    à Joumana Haddad*
     
    Par le temps du printemps
    Je voulais te dire
    Comme Akhmanova
    Toi et moi
    Deux montagnes qui jamais
    Ne se rencontrent
    Et entre elles un pont si long
    Un pont de mots et de poèmes jamais trahis
    Mais voici qu’il pleut
    Et voici
    Qu’ « il pleut sans cesse sur Beyrouth »
    Mais c’est une pluie à Prévert
    Pluie de haine
    De gravas et de fer
     
    Que vois-tu sur la rade
    Mon amie ?
    Combien de fillettes vois-tu dans cette nuit sombre
    Pleurant les conneries des hommes
    Et voici qu’il pleut mais
    C’est une pluie à Dylan
    Pluie drue, sombre
    Et de cendre
    Pluie qui dresse
    La mort de ces nuits d’été
    Qu’entends-tu
    Mon amie ?
    Entends-tu ces cris
    Des oiseaux qu’on blesse ?
    Entends-tu ce bruit
    De l’herbe étouffée ?
    Oui mon amie
    Dit aux enfants sur la rade
    De crier leur colère
    De crier
    De crier …
    Tisse leur une voile
    Pour que ce  navire inconnu
    Avance dans les eaux
    Pourpres de la mer
    Pour que la mémoire des hommes
    Se réveille
    Avant que ces pluies
    Ne deviennent
    Celles d’Ibuse
     
     
    Mohamed Ksibet
    mgus2000@yahoo.fr
    Brest, 31 Juillet 2006
     
    *poète libanaise qui a préféré rester sous le bombardement israélien sur Beyrouth au lieu de partir dans le premier navire mis a sa disposition.
     
     
     
     

     

  • "Sur le collier de ton chien..." de Pierre Deprosges

    Sur le collier du chien que tu laisses au mois d’août
    Sur la vulgarité de tes concours de pets
    Sur l’étendard nazi et sur le drapeau rouge
    Sur la rosette au coin du vieillard officiel
    Sur les blousons kaki, sur les képis dorés
    Sur le cul blanc des féministes
    Sur le mandrin des misogynes
    Sur le béret obtus des chauvins aveuglés
    Sur la croix des cathos, le croâ des athées
    Sur tous les bulletins et sur toutes les urnes
    Où les crétins votants vont se faire entuber
    Sur l’espoir en la gauche
    Sur la gourmette en or de mon coiffeur de droite
    Sur la couenne des connes aplaties sur les plages
    Sur l’asphalte encombré de cercueils à roulettes
    Sur les flancs blanc d’acier des bombes à neutron
    Que tu t’offres à prix d’or sur tes impôts forcés
    Sur la sébile humiliante et dérisoire
    Qu’il faut tendre pourtant à tous les carrefours
    Pour aider à freiner l’ardeur des métastases
    Sur le mur de la honte et sur les barbelés
    Sur les fronts dégarnis des commémorateurs
    Pleurant au cimetière qu’ils ont eux-même empli
    Sur le petit écran qui bave encore plus blanc
    Sur l’encéphalogramme éternellement plat
    Des Musclés, des Miss France et des publicitaires
    Sur l’étendard vainqueur de la médiocrité
    Qui flotte sur les ondes hélas abandonnées
    Aux moins méritants des handicapés mentaux
    Sur la Bible et sur Mein Kampf
    Sur le Coran frénétique
    Sur le missel des marxistes
    Sur les choux-fleurs en trop balancés aux ordures
    Quand les enfants d’Afrique écartelés de faim
    Savent que tu t’empiffres à mourir éclaté
    Sur le nuage
    Sur la lune
    Sur le soleil atomique
    Sur le cahier d’écolier de mes enfants irradiés
    J’écris ton nom
    HOMME

    Pierre Desproges
    in Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis