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Une fleur sous la pluie de Mohamed Ksibet à Joumana Haddad

Une fleur sous la pluie
à Joumana Haddad*
 
Par le temps du printemps
Je voulais te dire
Comme Akhmanova
Toi et moi
Deux montagnes qui jamais
Ne se rencontrent
Et entre elles un pont si long
Un pont de mots et de poèmes jamais trahis
Mais voici qu’il pleut
Et voici
Qu’ « il pleut sans cesse sur Beyrouth »
Mais c’est une pluie à Prévert
Pluie de haine
De gravas et de fer
 
Que vois-tu sur la rade
Mon amie ?
Combien de fillettes vois-tu dans cette nuit sombre
Pleurant les conneries des hommes
Et voici qu’il pleut mais
C’est une pluie à Dylan
Pluie drue, sombre
Et de cendre
Pluie qui dresse
La mort de ces nuits d’été
Qu’entends-tu
Mon amie ?
Entends-tu ces cris
Des oiseaux qu’on blesse ?
Entends-tu ce bruit
De l’herbe étouffée ?
Oui mon amie
Dit aux enfants sur la rade
De crier leur colère
De crier
De crier …
Tisse leur une voile
Pour que ce  navire inconnu
Avance dans les eaux
Pourpres de la mer
Pour que la mémoire des hommes
Se réveille
Avant que ces pluies
Ne deviennent
Celles d’Ibuse
 
 
Mohamed Ksibet
mgus2000@yahoo.fr
Brest, 31 Juillet 2006
 
*poète libanaise qui a préféré rester sous le bombardement israélien sur Beyrouth au lieu de partir dans le premier navire mis a sa disposition.
 
 
 
 

 

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