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  • Soliflore 14 : Bruno Toméra

    Polaroïd de vacances

    le soleil dessine des auréoles
    sur les lunettes couleur de nuit
    la chair brûlée et grasse
    s'expose devant les visages sans yeux
    les clones se mirent dans la même glace.
    La terrasse étale les bruit des couverts
    dans l'avidité des ventres ouverts.
    les couples satisfaits, de leurs doigts poisseux
    décortiquent des carapaces
    sirotent une quelconque vinasse
    qu'ils imaginent nectar.
    Fiers rusés renards
    leur langage en de ternes économies
    se glorifient de plates affaires
    et de rassurantes philosophies
    10 euros de rabais à " pigeon partenaire"
    15 sur une brinquebalante cuisine garantie
    le néant est une somme de petits prix.
    les hommes décousent les jupes de passage
    les femmes s'essoufflent à n'avoir plus d'âge
    les hommes rêvent les femmes de leurs amis
    les femmes se rêvent d'autres nuits.
    Puis ils promènent leur esprit repu
    sur le sable qui les maudit
    une pensée fluette vite interrompue
    leur fait espérer qu'ils ont côtoyés un autre éden.
    Parés pour défiler de l'ennui aux ennuis
    dans une année nouvelle ou blanchissent leurs membres
    accepter l'enfer ne leur est plus une gêne.
    Pendant ce temps l'océan attend septembre
    et pleure des débris.

     

    Bruno Toméra

  • Soliflore n°13 - Gérard Leyzieux

     

    *

     Je te ferai la vie là où la fumée s’envole

    Je te lame de fond futur sur la béance

    Tu le je dans la chute de l’abandon

    Où est le il, en nous des eux

    Je te ferai la vie par-delà les retours,

    y revenir

    Je te flamme encore délivrance de la détente

    Je la vie voirie du solstice moiré

    Au chant d’accords sismiques, la clef du sol

      

    Gérard Leyzieux