Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • NUMÉRO 52

     Oct. Nov. Décembre 2015

    52 couvsmall.jpg

     

    En panne d’édito… Oui comme une fatigue de la tête, un encombrement de décombres, l’impression de ramer depuis des siècles dans une épaisse mélasse, où d’innombrables serpents passent leur temps à se mordre la queue. La sensation d’être toujours en retard, ou trop en avance, allez savoir, mais en décalage permanent ça oui. C’est peut-être ça « être poète », mais à vrai dire « être » suffirait, car les étiquettes collent mal ou collent trop, et elles ne servent à vrai dire qu’à rassurer le contenu du bocal qui nous sert d’identité. Époque de transition on appelle ça, je crois bien, mais toutes les époques ne sont-elles pas « de transition » ? Celle-ci est de grande confusion en tout cas. L’hyper-information, l’hyper-informatisation, la mondialisation de tout et n’importe quoi mais certainement pas de l’essentiel, les grands élans de solidarité commandités, la propagande qui ne dit plus son nom, on en vient à se méfier de ses propres pensées. En fait, non je n’ai plus rien à dire, je persiste à faire certaines choses, mais je n’ai plus envie d’en parler, j’ai le tournis là. C’est l’appel de la forêt, de la grotte, du silence…. La fatigue c’est aussi peut-être le début d’une forme de lâcher-prise, trop longtemps que j’obéis à la pression, à tenter d’être………….quelque chose, et en vérité sur l’échelle sociale, je suis tout en bas, écrasée sous le premier barreau, dans cette mélasse où j’ai depuis longtemps perdu mes rames, avec ces innombrables serpents qui se mordent la queue. Mais, j’ai encore ce qu’il faut pour faire une revue de poésie qui s’appelle Nouveaux Délits, c’est un clin d’œil auquel je tiens. Alors, merci à toutes celles et tous ceux qui font que ce clin d’œil ne meurt pas et merci à moi-même de m’accorder la liberté d’être en panne d’édito.

    CG

     

     

    Apprends à te respecter beaucoup plus devant

    ta propre conscience que devant autrui.

    Démocrite

     

     

    fuite d'ailes -poème 2.JPG

    AU SOMMAIRE

     

    Délit de poésie : Corinne Pluchart, Benoit Jantet, Jacques Cauda, Marie-Françoise Ghesquier, Gabriel Henry, Claire Lajus

     

    Délit d’oxygène : Nous sommes libres, Approche poétique d'un concert du duo Akosh S. et Sylvain Darrifourcq par Laurent Bouisset

     

    Résonance : Indalo de Christian Saint-Paul – Encres Vives n°441, avril 2015 et Cigogne (nouvelles) de Jean-Luc A. d’Asciano, Serge Safran éditeur – mars 2015

     

    Délits d’(in)citations virevoltent toujours au coin des pages.  Vous trouverez le bulletin de complicité au fond en sortant, toujours aussi sympathique, comme une idée de cadeau à faire ou à se faire. 

     

     

     

    illustrtion Cauda.jpg

     

    Illustrateur : Jacques Cauda

     

     

     

    J'ai tendu mon âme comme un câble au-dessus de l'abîme

    et jonglant avec les mots, je m'y suis balancé.

    Vladimir Maïakovski

     

     

    texte 6.JPG

     

    Il n’y a rien de plus effrayant que l’ignorance à l’œuvre.

     Goethe

     

     

     

     

     

     

  • La moelle

     

     

    corps sur la table -poème 3.jpg

    (c) Jacques Cauda

     

     

    GEORGE
     Nous grattons tous des étiquettes, ma petite fille… Et quand on a gratté la peau, quand on a percé le cuir, toute la graisse, fouillé à travers les muscles et farfouillé à travers les organes (à NICK)… quand ils existent encore… (à HONEY) et quand on arrive enfin jusqu’à l’os… vous savez ce qu’on fait ?

    HONEY (très intéressée)
     Non.

    GEORGE
     Quand on arrive à l’os, il y a encore tout un travail à faire. (Il pointe un doigt, un léger temps, sadique.) Hé !... c’est qu’à l’intérieur de l’os il y a quelque chose qui s’appelle… la moelle… et c’est la moelle qui est bonne, délicieuse ! ... C’est ça qu’il faut extraire.

     

     


    Edward Albee
    in Qui a peur de Virginia Woolf ? (1962)

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore n°34 - Didier Du Blé

     

     

    Laisse-moi le printemps fleurir 
    Comme une tiédeur sur la plage 
    Sûrement et principalement nu  
    Avec fragilité les fleurs dans la lumière   

    Alors les bourgeons craquent 
    Dans l’affleurement de l’espace  
    Floraisons dans le jardin qui renaît
    Immense tendresse pour le regard   

    Je vois alors l’étrange vie qui anime  
    Des flashs back oubliés en son théâtre   
    Réveiller des couleurs, des sons et des mots   
    Instants intenses à la périphérie du cœur

     

    www.didierdublé.fr