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  • NUMÉRO 55

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     Oct. - Nov. - Décembre 2016

     

    Nous sommes chacun comme un écran tout sauf blanc, sur lequel les autres viennent projeter leurs propres films. Parfois les superpositions s’harmonisent plutôt bien, peuvent être source d’inspiration, de joies, d’illuminations, mais trop souvent, cela ne créé que confusion, malentendus, cacophonie, indigestions. Dans ce cas, il est parfois préférable et même nécessaire de baisser l’écran, éteindre les projecteurs. Se recentrer sur soi, pas de façon obtuse et égoïste, mais pour aller chercher en soi cette source où se dissout toute image préconçue. Tout simplement parce que nous sommes chacun bien plus qu’une somme de projections et que nous ne pouvons servir de support permanent à tous ceux qui ne se connaissent qu’au travers d’écrans interposés et qui peuvent de ce fait vite paniquer, se montrer intolérants, vindicatifs, quand ils ne reconnaissent pas leur propre film, leur propre scénario sur les écrans des autres. Les couleurs, la luminosité, le son, ne leur conviennent pas, ils voudraient pouvoir tout régler, contrôler. Chacun de nous le voudrait.

     

    Après les éblouissements de l’été, l’automne est la saison pour entamer ce lent repli sur soi, pour nettoyer écran et projecteurs, laisser partir ce qui doit partir, laisser sève et énergies redescendre pour mieux se concentrer, se régénérer, puiser à cette source en nous qui n’a rien à voir avec le mental, les désirs, les peurs et les aspirations égotiques. Une source qui, tout comme la poésie en amont du langage, met en résonance l’intérieur et l’extérieur.

     

    Un poème naît du frottement des mots entre eux, le poète peut faire naître l’étincelle qui fera prendre feu au langage tout entier. Éclairer, réchauffer, consumer s’il le faut. Si le sens d’un mot est perverti, la poésie peut le réduire en cendres. Sensations, émotions, sentiments, autant d’argiles à modeler et à cuire. Toutes les formes sont possibles, simplement certaines seront plus solides que d’autres et tiendront plus longtemps, mais tout est voué à se briser et retourner à son état originel. La création est recommencement perpétuel et donc destruction perpétuelle. Le cœur en bat le rythme, la respiration harmonise. Un cycle, un cercle, une spirale.

     

    Cette source en nous qui sait, saura alors nous faire jaillir en de nouveaux printemps, à chaque fois plus riches, plus fertiles d’un humus qui nourrit nos racines. D’innombrables racines entremêlées, enlacées, qui font de chacun de nous un être à la fois unique et profondément relié aux autres.

     CG

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Délit de poésie :

     

    Luminitza C. Tigirlas, faiseuse de vagues

    Lionel Mazari, des extraits de l'impossible séjour

    Stéphane Casenobe

    Sandra Lillo

    Laurent Bouisset

     

    Résonance :

     

    Seul le bleu reste de Samaël Steiner, Citron gare éd. 2016

    Le ciel déposé là, Jean Baptiste Pedini. Éd. L’Arrière-Pays 2016

    Ça va aller, tu vas voir, Christos Ikonòmou, Quidam éd. 2016

     

     

    Délits d’(in)citations épinglés au coin des pages.

    Vous trouverez le bulletin de complicité dont le fantasme le moins secret est de se voir rempli, à la sortie.

     

     

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     Illustratrice : Doina Vieru

    doinadoina2000@yahoo.com

     

    Artiste roumaine-francophone perchée sur une montagne à Quito qui préfère pas/pas/passionnément l’image à la parole et tout cela malgré des crises de bartlebysme. Entre « I would prefer not to », crayons, papiers, pvc ou métal et d’autres instruments pointus, le jeu reste l’éternel préféré. Curriculum vitae sérieux et œuvres sur : www.doinavieru.com

     

     

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    Correcteur de ce numéro : Elisée Bec 

     

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    En évoquant le miel le plus secret de la poésie, nous touchons ici un domaine où il n'y a rien à comprendre rationnellement, mais tout à vivre intuitivement. Le sentiment de l'Absolu ne se définira jamais. Il est vécu ou il n'est pas vécu. Tout rationaliste ne verra là qu'illusion ou absurdité. Il n'est pire sourd, dit-on, que celui qui ne veut pas entendre. Mais la question est plus radicale : N'entend pas celui qui n'a pas le pouvoir d'entendre. Trop d'êtres humains sont hélas des huîtres scellées : jamais la lumière ne pénètre à l'intérieur.

    Michel Camus

    in Transpoétique. La main cachée entre poésie et science

     

     

  • Les délits buissonniers

     sont nés en juillet dernier,

    une collection de tirés à part inaugurée par

     

    Feu de tout bois

     

    de Murièle Modély

     

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    illustrations de Sophie Vissière

     

     

     "ils lancent leurs yeux sur moi

    comme une lame

     

    je sens leur rayon laser

    leur récit fulgurant

    jaillir

     

    sous le derme

     je sens remonter les picotements

    l'emballement lyrique qui peine

     

    à restituer d'un poème le scintillement

    des étoiles du trou noir de leur cornée"

     

     

      52 pages agrafées

    tirage limité et numéroté sur papier recyclé 

     

    10 €

     

    à commander à

    Association Nouveaux Délits

    Létou

    46330 St Cirq-Lapopie 

     

     

     

    Nouveaux Délits - Octobre 2016 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits Coupable responsable : Cathy Garcia Illustratrice : Dona Vieru Correcteur : Élisée Bec