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Soliflore 61 - Charles Orlac

 

 

 

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Cézanne - La montagne Sainte-Victoire

 

 

 À celle qui

 Verse l’eau fertile sur les sables de la nuit

Qui barre la route aux vaines encyclopédies

 

 À celle des

 Restanques lézardées sous l’effort de mémoire

Celles des

 Villages perchés jeunes filles ou grand-mères loquaces

Leurs collines en marche vers des golfes rutilants

 

 À celle des

 Oiseaux prénommés de couleurs

Des ravines calcinées et leur bouche plus grave

Celle des

Portraits d’anonymes sous la plume désennuyée

Quand la pensée en panne se cherche un vocabulaire

Celle qui

Souligne les crêtes arpégées d’une glorieuse brume

 

 À celle des

Parapluies emmurés qui désamorce les malheurs

Qui rapatrie dans leur brousse

Les taxis aux cœurs embouteillés

Celle qui

Rive les ciels nocturnes de réverbères-pleines lunes

Pour tous les mécréants qui craignent

Un jour de les voir s’écraser

 

 À celle des

Abris-bus aux sans-abris parasités de matins clairs

Parasités du luxe de l’espoir

 À celle qui

Revêt le vent de pardons jaunissants

Quand sous la porte il glisse paupières mi-closes

Celle qui

Garde-barrière se soulève

Quand passent les soleils couchants

 

  À celle des

 Volontés puissantes, des barrages défiant les montagnes

Celle des

Garrigues hiérarchisant les parfums les heures

Celle des

Après-midi incendiés de crépitements d’insectes

 

 À celle qui

Écosse les jours et les délie de leur fil spatiotemporel

Celle des

Balustrades-belvédères où s’arrête la parole

Où le regard vient à nouveau tout unifier tout simplifier

Pour mieux partager l’éternité ainsi retrouvée

 

 À celle qui

 Coule l’horloge de cire dans nos cerveaux flottants

 

extrait de Vie d'origami et autres pliages (Édilivre)

 

https://www.facebook.com/CharlesOrlac/

 

 

 

 

 

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