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Soliflore 99 - Adeline Raquin

 

Adossée à la nuit Adeline Raquin ok.JPG

©Adeline Raquin

 

Adossée à la nuit

 

Dans la bolge du souvenir,

cris d'airain qui te hèlent,

cris d'hommes aux yeux fins,

poumons forts et cris d'acier.

 

Dans la bolge du souvenir,

 

claquent les rires qui rident la surface des flaques d'échos enlacés.

 

Au fond de la caverne aux parois brunes,

le bois imputrescible se met à flotter,

 

témoin noir, témoin plein, témoin sage des temps passés.

 

Mais regarde,

regarde le jour qui résonne des nids étales des alouettes.

 

 

À plat, face au ciel brûlant, l'oiseau, bec ouvert, fait bruire les herbes sèches.

Mais regarde, le mulot qui ventre à terre défend son être, qui ventre à terre remue la terre, la fait tourbillonner en poussière sous la charge du vent.

 

C'est là,

face au vide,

les yeux piqués dans le ciel qu'il faut se tenir.

C'est là,

 

le dos encore engourdi par l'haleine fraîche des morts, le corps ouvert à l'air sifflant,

que dans la fixité du ciel, la lumière viendra déposer son lit de cendres irradier ta pénombre, jusqu'à t'en rendre les yeux blancs.

 

 

 

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