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  • Correctif du numéro 24

    Suite au délit de vol de textes (il en fallait bien un dans la revue) de Djamel Mazouz, il me faut rectifier le n°24 ainsi :
     
     
    AU SOMMAIRE
    ***
    « Djamel Mazouz » en flagrant délit de plagiat…  l’auteur de deux des quatre textes publiés dans ce numéro est donc en réalité Nicolas Franck. Ne connaissant pas l’auteur des deux autres poèmes, Immigré, mon frère et Une gare la nuit, je les supprime de la présente ré-impression et je les remplace par Lettre ouverte à mon plagiaire de Nicolas Franck…

     
     
    Nicolas Franck
     
    Lettre ouverte à mon plagiaire
    Monsieur Djamel Mazouz,

    On vient de m’apprendre que vous appréciez énormément mes textes.  Passé le premier moment de surprise, je me suis senti envahi par une grande satisfaction. Et votre choix de vous en servir me touche beaucoup. Et j’irai jusqu’à dire que vous avez bon goût. J’espère qu’ils vous apporteront la gloire et la reconnaissance que je ne cherche pas.
    Nous sommes tous un peu plagiaires, nous écrivons à partir d’affinités. Rares sont ceux qui inventent une langue.
    A travers vous je participe à des concours, je suis fêté, apprécié. C’est un peu un échange de lumière, je vous donne la mienne, vous me donnez la votre. Pour être plus précis, vous volez la mienne, et ne me donnez rien en retour. C’est injuste. Mais vous me direz que la vie est une longue injustice, et que c’es, ce qui la rend vivable.
    J’en profite pour vous dire de faire attention, mon écriture est certes merveilleuse, mais je suis affublé d’une affreuse et déplorable dyslexie, et malgré les correcteurs d’orthographe, il reste de nombreuses coquilles dans mes textes, pensez à les relire, et à corriger ces fautes qui gâchent le plaisir du lecteur exigeant, ce qui pourrait venir ternir notre célébrité commune. Vous pourriez ainsi ajouter une sorte de perfection à notre œuvre collective.
    Au-delà de ça, vous me faites toucher du doigt quelque chose qui m’avait échappé. Avec la généralisation des blogs, l’écriture appartient de moins en moins à son auteur. N’en déplaise aux ego des auteurs, les textes sont voués à n’appartenir à personne, hormis au lecteur, l’espace d’un instant. Et la réussite d’un texte, sera sa lente métamorphose, lorsqu’il passera de main en main, d’œil en œil. Je ne suis pas capable de dire si cela est un mieux, mais c’est inéluctable. La rançon du progrès en quelque sorte.
    Il y a quand même un truc qu’il faut que je vous dise, écrire pour moi est acte nécessaire et douloureux, les textes que vous prenez ne sont que le reste de cette nécessité et de cette douleur. Le reste. L’écume. Ils sont issus d’une intimité au travail. En les prenant ainsi, sans crier gare, vous me laissez porter seul cette douleur. C’est un peu comme si vous me la renvoyez dans la figure. Mais ce sont sans doute des considérations dont vous n’avez que faire.
    Ce n’est pas la première fois que m’arrive ce genre d’aventure. La première fois j’ai ressenti e cela comme une infraction. Et la personne qui avait pris et dénaturé mon texte, m’en a profondément voulu de lui avoir fait remarquer ma désapprobation. La deuxième fois était plus innocente, et puis la chapardeuse avait de si belles fesses que je me suis senti flatté et honoré par son emprunt, comme quoi il suffit de peu. La troisième, c’est vous Monsieur Djamel Mazouz. Je commence à être rôdé. Mais je doute que vos fesses me fassent de l’effet. C’est dommage, j’en conviens. Pourquoi voler ce qui est offert ?
    Pour être plus sérieux, si vous me lisez, vous devez savoir ce que je pense de l’écriture, vous devez savoir que c’est l’acte le plus vain qu’il soit, et parce qu’il est vain, il en devient grand, merveilleux. Ce qui est important dans l’écriture, c’est d’abord user sa vie dans un acte inutile, presque puéril, et c’est être à l’endroit du frottement de cette vie et de la mort qui s’approche.
    Je vais vous dire un secret. Un texte ne vaut rien en lui-même, il ne tient que par des fils invisibles qui le relient. Je suis passé voir « vos productions ». Toutes ne sont pas de moi. Et vous voyez, il n’y avait pas ces fils invisibles qui relient les textes entre eux. C’est comme s’ils avaient perdu leur sang. De la viande blanche. Et j’en fus triste.
    Alors Monsieur Djamel… au point ou nous en sommes je crois qu’on peut se tutoyer. Djamel, tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas te mettre au travail. Tu va arrêter de pomper tout ce que tu trouves. Tu es quelqu’un de sensible, comme tu le dis, alors tu vas prendre ton stylo et t’asseoir. Et ne plus bouger. Et mettre ce que tu as à mettre sur le papier. Qu’importe si c’est beau ou pas, qu’importe si tes mots ne trouvent pas grâce à tes yeux. Sache que c’est un bon signe, l’insatisfaction. Tu peux t’appuyer sur elle. Elle guidera tes pas. Il est temps que tu existes par toi-même, tu te le dois à toi. Si tu veux je serais ton premier lecteur, et je t’aiderai autant que je le pourrais. Fais-toi confiance, consens à ton imperfection. Ose être ce que tu dois être. Même si c’est douloureux, surtout si c’est douloureux. N’attend rien des autres. Donne-toi à tes mots, à leurs couleurs, à leurs musiques. Respire avec ta bouche, avec ton air à toi. Soit le vivant de ta vie. On n’écrit pas pour le plaisir d’être lu. On écrit, parce qu’on mourrait à petit feu si on ne le faisait pas. Accepte de ressusciter. Donne une chance à ta vie. Que t’apportent tes mots volés ? Rien, hormis une tristesse supplémentaire. Tu vaux mieux que cela, j’en suis sûr. Ecris. Et si ça te fait mal, c’est que tu es sur la bonne voie. Ecris sur tout, sur rien. Le rien est un bon exercice. Ecrire lorsqu’on est déserté de tout. Ecrire c’est se dénuder, c’est s’appauvrir, ce n’est pas dépouiller l’autre.
    Ecrire c’est avaler des silences et les transformer en chants.
    Car dans l’écriture tu seras seul. Certains soir tu en pleureras, même. Mais tu verras, les mots, tes mots arriverons à éclairer l’ombre que tu mâches sans relâche.
    Ecris dans ta pauvreté, tu ne sais pas encore qu’elle richesse elle peut contenir.
    L’écriture et l’amour c’est la même chose. Tu vois un peu à coté de quoi tu passes ?
    Donne, offre, arrache toi, ne t’occupe pas de la brillance du résultat, pourvu que chaque mot ai traversé ton corps de part en part. Pourvu qu’après l’écriture tu sois hagard et pantelant.
    Tu devras rester de longues heures à méditer, en face du vide de la page, ne compte pas sur les muses, ne compte que sur toi. C’est lorsque l’inspiration t’échappe que l’écriture est la plus belle, c’est quand elle se refuse, que l’œuvre se bâtit. Il faut alors aller la prendre dans tes propres chairs. Et si tu doute, c’est que tu es en progrès. Chaque jour oblige-toi. Taille dans tes faiblesses, dans ta lâcheté. Confronte-toi.
    Et surtout consens. Le consentement, est ce mouvement de l’âme qui nous fait sortir de nous-mêmes. Tu apprendras que tes pays intérieurs sont hors de toi. Tu verras, qu’à ta table d’écriture, tu feras le plus mystérieux des voyages. Assis, à ta table d’écriture tu visiteras les constellations les plus éloignées, les abîmes les plus profonds, les sommets les plus hauts.
    Et surtout ne cherche pas la gloire, ni la reconnaissance. Applique-toi à contenir ton ego. Oublie-le si tu peux. Le poète reconnu est un poète perdu.
    Préfère l’ombre et les angles, les seuls endroits où le soleil est regardable.
    Voilà, Djamel ce que je peux te dire. Je pourrais, bien sûr développer à l’infini, mais l’essentiel est là. Mets-toi au travail. Ecris depuis ta solitude et ton ennui, invente des pays et des saisons. Prends ta charrue et avance. Creuse. Tire sur le soc de la langue, retourne les sillons des mots, arrache tes buissons, tes racines coupées, enlève les pierres qui te font trébucher. Trouve le sens de ta parole. Fait pénétrer ta voix dans le souffle épuisé de ta parole. Parle, fais-toi surprendre par le son de ta propre voix. Même si c’est un cri. Surtout si c’est un cri. Une amie te dirait : soit fragile, jamais faible. Tremble, mais ne recule pas.
    Voilà Djamel, il faut maintenant que tu entres dans la poésie comme on s’engage sur un chemin. C’est le crépuscule, on ne sait pas où ce chemin mène. On sent en soi comme un effondrement. Alors on sait que l’heure est venue de se mettre en route.
    Alors, bonne route Djamel.
    Franck NICOLAS.

     
    Un goût de violon....
    J’ai comme un goût de violon dans la bouche.
    L’entendez-vous ?
    Il vient de si loin,
    Il s’est épuisé à traverser les temps, les orages,
    les absences, les déraisons, les abandons,
    Il s’est épuisé à traverser les cassures, les brisures,
    les déserts, les solitudes, les abattements,
    Il s’épuise encore à traverser les exaltations,
    les passions, les espoirs.
    Il a tout traversé, et il surnage, et il survit, et il s’essouffle.
    L’entendez-vous sous les cendres ?
    L’entendez-vous sous les feuilles qui tombent des arbres
    dans les aurores automnales ?
    L’entendez-vous
    sous les mots qui s’échappent encore de moi ?
    Dites-moi que vous l’entendez, ce violon.
    Dites-le-moi, je vous en prie…
    Je ne suis pas une âme calleuse qui cherche l’absolution
    au fond des abbayes.
    Je suis une âme perdue qui hante et erre, la nuit
    sous la lune opalescente
    Et qui pleure, mais pas encore assez sans doute
    Et qui prie, mais pas encore assez je crois…
    Je ne suis qu’une âme torturée et vacillante
    Dans la tremblance des soirs sans nom
    ***
    ***
    Note de l’éditrice : Les deux poèmes présentés sont donc des extraits de textes de Franck Nicolas,  parus dans la première édition de ce numéro sous le nom du plagiaire Djamel Mazouz, avec deux autres textes dont j’ignore encore les véritables auteurs
    ***
    *** 
    Il est des jours
     
    Il est des jours
    Où on laisse la lampe éteinte,
    On écrit avec une encre d’ardoise
    Sur une page de nuit et
    Les mots craquent comme des cailloux.
    Il est des jours
    Où l’on trébuche sur un souvenir
    Et voilà qu’on dévale les couleurs de l’arc-en-ciel
    Pour aller s’affaler dans le noir
    Tête la première,
    Un noir solide et anguleux.
    On a beau brûler
    Des fagots de secondes
    Pour y voir plus clair
    On se blesse quand même sur des tessons de ciel
    ***
    ***
    ***
    Nicolas Franck nfranck@aol.com « J’ai 51 ans. Jeune j’étais déjà vieux, ce qui me console c’est vieux je serais encore jeune. En fait je ne suis d’aucun âge, d’aucun lieu. Anguleux à l’extérieur, rond à l’intérieur, je suis né à Limoges. Déjà un lieu d’exil. Dans mes origines, je préfère les Creusoises. Je ne me souviens pas de mon enfance. Quelque déménagement et du gris tout autour. Il n’y a pas de pire cadeau que l’on puisse faire à un enfant que d’en faire un fils unique. Donc une enfance d’ennui, de solitude, tellement grise cette enfance que ma mémoire n’en a rien retenue…. L’écriture a pour moi, un rapport avec la voix et le souffle, c’est aussi une activité physique. Ecrire demande d’abord de mobiliser son corps, ses muscles. Après le souffle et la voix, c’est le rythme. J’écris toujours à partir d’une sorte de ligne musicale qui me viendrait de l’intérieur. C’est cette ligne qui me guide. Et l’autre chose importante, c’est le rythme, le mouvement. C’est toujours le même. La mer, le mouvement des vagues, des marées. C’est l’os, le squelette de mon écriture. C’est ce mouvement que je cherche, c’est souvent lui qui me trouve. Mais avant tout il faut faire l’expérience du silence. Se taire longtemps, pour signifier si peu. La parole doit révéler, et pour cela elle doit être incarnée, dans le sens premier du terme, c'est-à-dire liée à la carne. La parole est le lieu d’échange, comme le poumon est le lieu d’échange des gaz. Il se passe, à l’endroit de la parole, une chimie, une alchimie, une métamorphose. Ce que l’on donne à la voix, nous est rendu en lumière. Ecrire me permet une approche lente, patiente du monde où je tente de nommer la chose. Je n’ai aucune aisance, aucune facilité. J’écris lentement, mot après mot, relisant sans cesse pour appeler le mot suivant, la couleur suivant, la vague suivante, et de vague en vague monter cette marée épuisante… et jusqu’à la prochaine. J’ai souvent l’impression d’être à contre pieds, à contre temps, à contre emploi, jamais au bon endroit, jamais dans la bonne tonalité. Alors j’avance d’un pas solitaire, en laissant traîner mon bras contre le mur rugueux de la langue pour récupérer quelques minuscules gouttes de sang dans lesquels je trempe mon stylo. » Son blog :  http://franckreveur.canalblog.com Que veut-il oublier ? « En fait pas grand chose. Je dirai même que je ne veux rien oublier. Ecrire est aussi un travail de la mémoire. C'est remonter le fil des jours, comme le saumon remonte la rivière. Retrouver la mémoire. Retrouver ce que l'on a oublié. Je ne me souviens pas de mon enfance, ou si peu.... Quand je regarde des photos anciennes, je me demande où est passé ce sourire de gamin. Qu'est-ce qui c'est effondré, quelque part dans ma mémoire. Non, je veux me souvenir. Le moindre geste, le moindre matin, le moindre soleil, la moindre caresse. On passe sa vie à oublier, ainsi marche la mémoire. Un reste d'oubli. »

  • Djamel Mazouz, le coucou

    Flagrant délit de plagiat pour Djamel Mazouz, publié dans le dernier numéro de la revue. Je viens effectivement de découvrir, ayant été prévenue par d'autres sources, que ce Djamel a plagié au moins deux auteurs et publie leur textes sous son nom sur de nombreux sites du web ainsi que dans des revues. Je me dois donc de rétablir la vérité, du moins celle que je sais, ainsi en cherchant sur le net j'ai découvert que les textes "Un goût de violon" et "Il est des jours" sont des extraits de textes de Franck Nicolas http://franckreveur.canalblog.com/ 

    Il reste deux textes dans la revue Immigré, mon frère et Une gare la nuit... dont je ne connais pas encore le ou les véritables auteurs. On trouve des textes sur pas mal de sites et en revue sous le nom de Djamel Mazouz... Celui-ci mis devant les faits, accuse d'autres personnes, continue à mentir, à brouiller les pistes aussi je rectifie le numéro 24 et on n'en parle plus !

     

     

     

  • Numéro 24 - Juillet 2007

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    La poésie est vivante !
    Rouge comme le sang qui pulse au plus profond des forêts de l’âme.

    Noire comme une terre féconde, une pépite d’ombre.
    Rouge, noire, la poésie est libre, liber-terre.
    La poésie est libératrice, elle fait sauter verrous, bâillons, cloisons, entraves.
    La poésie prend la couleur du temps pour en faire un chant multicolore, multiple et multipliable à l’infini des nuances.
    La poésie vous enlace et vous relie.
    La poésie est vivante, son courant abreuve les soifs essentielles, sa caresse réveille l’être qui sommeille dans le zombie.
    La poésie est vivante et sa morsure enivrante.
    Sa chair douce, chaude est le pain du rêve.
    La poésie est fragile mais le moindre de ses fragments capte et renvoie la lumière.
    La poésie est une eau qui s’insinue dans les fissures, dans la plus petite de vos failles, une eau ardente qui dissout masques et mensonges.
    La poésie est vivante et balaie d’un seul revers slogans, calculs, statistiques.
    La poésie est immense, monstrueuse, incroyable, incommensurablement puissante. Elle vous arrache les tripes, vous broie et vous régénère.
    La poésie, vous n’imaginez même pas !
    Elle est en marche, la poésie est vivante ! 
    C.G.
     
     
     
    qui est vivant ? qui est mort ?
    les fantômes dansent pour la dernière fois, je les regarde
    de ma salle d'attente futuriste
    et je me souvient d'une phrase de MR COCTEAU
    les poètes se souviennent de l'avenir
    Sébastian D., 2005!

     
     
     
    AU SOMMAIRE
     
    "Djamel Mazouz" le coucou en flagrant délit de vol…  l’auteur de deux des quatre textes publiés dans ce numéro est donc en réalité Nicolas Franck. Ne connaissant pas l’auteur des deux autres poèmes, Immigré, mon frère et Une gare la nuit, je les supprime de la présente ré-impression et je les remplace par Lettre ouverte à mon plagiaire de Nicolas Franck…

    Délit de poésie :
     

    Θ Tristan Cabral (Hérault), d’un recueil à paraître : Les Morts m’ont tout appris, NRF 2007.
     
    Θ Christian Saint-Paul (Hte-Garonne), de L’enrôleuse - Encres Vives n° 335
     
    Θ André Chenet (Alpes Maritimes), d’un recueil à paraître : Les replis de l’écrit.
     
    Θ Sénamé Koffi Agbodjinou (Paris), du recueil inédit Marée noire… suivi de Afin que nul ne meure.
     
     
    Délit mobile : Cathy Garcia (Lot), de Bangkok à Varsovie, un nouvel extrait des Calepins voyageurs – Journal intime en tournée 1997-2002.
     
     
    Le tout agrémenté d’un Délit d’(in)citations en pluie pour baigner vos neurones. Bulletin de complicité toujours en fin de numéro, libre de droits.
    Attention l’adresse postale a changé.

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    Joaquim Hock joaquimhock@brutele.be

    Grand Illustrateur Attitré 
    http://homeusers.brutele.be/joaquimhock

     

     
    A la richesse appartient la graisse
    à oindre les testicules

    Proverbe Toucouleur, Sénégal
  • L'enfant nu, d'Esméralda Romanez

    L'ENFANT NU
     

    Au terrain vague des Tsiganes
    Où papillonne l'enfant nu,
    Aux marches froides des ghettos,
    Aux usines où l'on enchaîne
    Hommes et femmes pour la soupe,
    Aux fonds des prisons politiques,
    A la caserne " troisième âge "
    Où l'on exile le vieillard,
    A la réserve des indiens
    Crevant au cœur d'un peuple " neuf "
    Indifférents " civilisés ",
    Aux trottoirs noirs des rues des ports,
    Aux piloris nauséabonds
    Où pourrissent des innocents,
    A la braderie de l'amour,
    Aux cris des chambres de torture,
    Aux vieux bordels de Thaïlande
    Où se consument des enfances,
    A la merde des bouges noirs,
    A la longue désespérance
    De la putain de quatorze ans,
    Il me faudrait gueuler l'espoir... !
    Dans le bleu tendre du matin,
    Au terrain vague des Tsiganes
    Où papillonne l'enfant nu,
    J'entends un orchestre d'oiseaux
    ... Ecoute ami, entends la vie,
    Elle serait belle...
    Respecte là !
     
    Esméralda Romanez
     
     
    « Fille de déporté, je ne peux oublier le regard que mon père posait sur l'humanité.
    Il n'était jamais réellement revenu de là-bas. Il a connu les camps Français puis la déportation vers Dachau, Matahausen, Ebensee, Chelmno. Trop de Tsiganes (750.000) ne sont jamais revenus des camps de la mort pour permettre à notre gouvernement de ne pas reconnaître son implication directe dans l'internement  et la déportation de milliers de Tsiganes
    »

     
    Esméralda Romanez,  46 ans de voyage à l'ancienne (verdine, cheval) avec ses parents et grands-parents puis seule avec ses enfants alors que ses frères et sœurs ont tous choisi les attelages modernes. Caractère bien trempé. Avec ses fils aînés, elle brave les foudres familiales pour apprendre à lire et à écrire. Elle passe un diplôme d'état d'infirmière et pratique son métier en intérim puisque sa vie c'est le voyage.  En 1990, une sclérose en plaque l'oblige à se sédentariser. Elle choisit le petit village des Saintes Maries De la Mer dans les bouches du Rhône. Hélas - ce village n'a de "gipsyland"que sa renommée mondiale. Elle tient bon cinq ans puis choisit de s'établir: SAMUDARIPEN qui veut dire en langue Romani "Génocide Rom", l'autre est un coup de cœur : Le club des Poètes Arlésiens. Son site : http://gensduvoyage.oldiblog.com/


     
    « Il n'y a pas de sous race... Personne ne choisit sa naissance mais nous avons le devoir de ne pas vivre à genoux.... »