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  • Vient de paraître : Penser maillée de Murièle MODELY

    aux Editions du Cygne

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    ISBN : 978-2-84924-263-6

     

    13 x 20 cm

     

    88 pages

     

    12,00 €


    Dans le foisonnement ou le manque, dans la mémoire qui file, dans l'île qui se dérobe, la langue explore, fouaille, cherche l'identité métissée…
    Comment remplir les blancs, combler le noir ?

    Tu t'épelles comme la première lettre
    Tu bazardes en morceaux ton corps par la fenêtre
    Tu recrées l'alphabet sur l'arête du ciel
    […]
    Voilà mis
    Bout à bout
    Des pores, des pigments
    Voilà dans le karaï
    Tes épices fragments


    Comment penser le mot, mailler le mot, tous les mots...

     

    Murièle MODÉLY est née à Saint-Denis, île de la Réunion. Installée à Toulouse depuis une vingtaine d'années, elle écrit depuis toujours, essentiellement de la poésie. Elle présente un penchant fort pour les regards de côté, elle cherche encore et toujours la mer, elle guette sous la lettre le noir / le blanc... Elle a participé par ailleurs à des revues poétiques ou sites : Nouveaux Délits, Microbe, Traction Brabant, L'Autobus, FPDV, etc.

     

    Des extraits de Penser maillée ont été publiés dans le numéro 40. Si vous les avez appréciés alors n'hésitez pas à vous procurer ce livre.

     

    http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-penser-m...

     

  • RÉSONANCES 41

     

    Incendies_fichefilm_imagesfilm.jpg1 film : Incendies, écrit et réalisé par le québécois Denis Villeneuve d’après la pièce de Wajdi Mouawad, a reçu au total 11 récompenses, et elles sont plus que méritées. J’ai rarement vu un film aussi riche et aussi réussi à tout point de vue. Le scénario est en or, les images sont magnifiques, l’intrigue astucieusement composée d’allers-retours entre présent et passé, est captivante et le fond est d’une extrême intelligence et sensibilité. C’est le portrait d’une femme, Nawal, magistralement interprétée par Lubna Azabal, le portrait d’une mère, au passé mystérieux qui sera dévoilé après sa mort. Bouleversant, déchirant même, le film est aussi beau que dur. Ce que les jumeaux Jeanne et Simon Narwan vont devoir découvrir, selon les dernières volontés de leur mère - ou plutôt les derniers caprices, leur semble t-il, d’une femme trop distante - pour être autorisés à graver une épitaphe sur la tombe de cette dernière, les renverra dans un passé qu’ils n’auraient jamais pu soupçonner, en plein cœur de la tragique histoire du Liban. Le nombre de thèmes abordés, chacun avec justesse, dans ce film est tout simplement époustouflant. C’est le genre de film qui ne s’oublie pas.

     

    http://www.incendies-lefilm.com/#/bandeannonce

     

     

     9782913465091-0.jpg1 livre : Barrio Flores, Philippe Claudel, avec des photographies de Jean-Michel Marchetti, la Dragonne, 2000. Barrio Flores est comme l'indique son sous-titre, une "petite chronique des oubliés". Le Barrio Flores, à la Havane, est un de ces innombrables quartiers pauvres d’Amérique latine ou d’ailleurs et ce livre évoque tous les oubliés qui y vivent, y survivent. " j'avais dévalé la nuit. Le jour me prenait dans les parfums de fritures. Des ivrognes à l'angle d'un immeuble éboulé s'accrochaient à leur aube de tromperies et d'alcool de canne." Un gamin comme il en existe tant, enfant des rues, d'autant plus vivants qu'ils côtoient la mort au quotidien, nous y promène comme une "petite musique", "Je marchais sur des trottoirs blancs comme des fesses d'agneaux", une comptine entêtante. J'ai été séduite, envoûtée par le chant des mots, la beauté de ce texte qui rend hommage aux exclus "dans le matin du quartier de tôles et de carton, dans le matin hésitant des chiens maigres et des loups de fortune". Un hommage à ceux dont l'existence n'est parfois qu'une brève étincelle "le battement de son cœur, si rapide, qui se précipitaient de vivre en quelques mois une vie entière". Un texte poétique, vibrant et juste, qui résonne encore longtemps après lecture. " Elle a lampé à la bouteille un oubli aux couleurs de lune morte." Philippe Claudel est né en 1962. Écrivain et scénariste, il a publié une quinzaine de livres. On lui doit notamment «Les âmes grises» (éd. Stock), roman couronné en 2003 par le Prix Renaudot.

     

     

     

     

    9782226075338.jpg1 roman : Terre somnambule de Mia Couto (Terra Sonâmbula, 1993), Éd. Albin Michel, 1994, traduit du portugais (Mozambique) par Maryvonne Lapouge-Pettorelli. Il est d'abord déroutant ce premier roman de Mia Couto, deux histoires y avancent en filigrane. Un aller-retour incessant dans le temps, deux protagonistes, le vieil homme et l'enfant, réfugiés dans un car-brousse incendié au-milieu des morts. Un no man's land sinistre cerné de violence, où passé et présent, réel et rêvé, s'entremêlent constamment et la lecture des cahiers trouvés là, dans lesquels aussi se mélangent l'histoire et le mythe, le vécu et l’imaginé... Il n'est pas forcément nécessaire de connaître l'histoire du Mozambique, même si cela aiderait à la compréhension du fond de ce roman, par contre il est nécessaire de lire avec les tripes, plus qu'avec sa tête, de lire avec cet organe indéfinissable qui se met à vibrer dès qu'on le confronte à la dimension poétique. L'écriture de ce roman est belle, étrange et fascinante, et c'est bien de poésie qu'il s'agit ici. Une poésie qui puise dans l'imaginaire africain autant qu'à la beauté de la langue. Ici donc, c’est celle de l'ancien colon, le Portugais, qui est mêlée au dialecte local, pour créer de nouvelles images, riches et surprenantes, ce qui donne un style très particulier qui rappelle certains romans latino-américains. Une poésie où se diluent dans une sorte de fièvre, de lent cauchemar, le tragique des destins, la barbarie des guerres civiles et les paysages qui en sont le décor. L'absurde de la violence, l'abysse des souffrances, là où l'homme se confond avec l'animal, n'en sont que plus palpables. Etrange et magnifique roman, dont on ne sait pas exactement comment on y est entré, ni quand on en est sorti.

     

    0e5a2d31d602455c042bc07a7d7b7b7f87cf93d5.jpg1 groupe : Yat-Kha, groupe de rock tuva (Russie), formé en 1991.Le groupe tire son nom d'un instrument typique mongol qui ressemble à la lyre. Actuellement composé d’Albert Kuvezin (chanteur et guitariste), Jenya Tkatchov (percussions) et Scipio (bassiste). Albert Kuvezin maîtrise à la perfection le khöömei. Le khöömei est basé sur ce qu'on appelle le "bourdon", un son fondamental sur lequel les harmoniques, jusqu'à plus de 40, viennent former une mélodie grâce à un ingénieux placement de la langue ou des lèvres. Les chanteurs qui utilisent cette méthode peuvent produire deux voix différentes, voire trois. Le khöömei est inscrit depuis 2009 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO pour la Chine et depuis 2010 pour la Mongolie. Les compositions de Yat-Kha s'appuient sur la musique chamanique sibérienne en rajoutant des instruments électriques et ses sons rock. La voix du chanteur extrêmement grave lui a valu des comparaisons avec Tom Waits, mais la dimension chamanique apporte quelque chose de nettement original et de très envoûtant. Discographie : 1991: Kahnparty. 1995: Yenisei Punk. 1999: Dalai Beldiri. 2000: Aldyn Dashka. 2001: Bootleg. 2003: tuva.rock. 2005: Re-covers. 2005: Bootleg 2005. 2010: Poets and Lighthouses.  

     

    http://www.yat-kha.ru/en/

     

     

     

  • NUMÉRO 41

     

    Photo  TERRE 766.jpg

    Janv. fév. mars




    2012,  la fin ?

    Loin de moi l’idée de détourner le calendrier maya, aztèque ou martien à des fins du monde, mais je dois dire que la fin, je l’espère oui, et de tout cœur. La fin de la bêtise crasse, de la violence, la fin du pillage généralisé, la fin de la corruption, la fin du mépris, la fin du cynisme, la fin de l’injustice, la fin de la faim ! La fin, oui, d’un monde régulé par l’avidité, l’arrogance et l’ignorance, la peur et l’agression…

    La liste interminable des maux, on la connait n’est-ce pas ? Mais le remède ? 2012, année médecine ? 2012, année de beauté et de bonté ? Beauté comme l’entendent les Navajos : hozho. Un mot qui signifie à la fois beauté et santé. Et non pas au zoo, j’entends déjà les petits malins… Hozho qui signifie surtout un état, un état de beauté et de bien-être. La beauté, une façon d’être, de se conduire pour que règne l’harmonie. Voilà ce que nous devons retrouver, pratiquer, enseigner et nous détourner de tout ce qui est contraire à cet état. Si j’ai un vœu à formuler donc pour cette fin de monde, c’est celui ci :

     

    Que je sois hozho, que vous soyez hozho.

    Que le monde soit hozho !

     

    CG

     

     

    dans la beauté je marche

    avec la beauté devant moi je marche

    avec la beauté derrière moi je marche

    avec la beauté au-dessous de moi je marche

    avec la beauté au-dessus de moi je marche

    accompli dans la beauté

    accompli dans la beauté

    accompli dans la beauté

     

    Chant navajo de la Nuit des Chants


    Photo  TERRE 044.jpg


     

    AU SOMMAIRE

     

    Délit nucléaire : Après Fukushima, haïkus du Cercle Seegan, présenté par Seegan Mabesoone (Japon)

     

    Délit de poésie :

     

    Alain Gourhant, extraits de Poésie du désastre et de la guérison

     

    Basile Rouchin, neuf poèmes

     

    Timotéo Sergoï (Belgique), extraits du Diagonaute amouraché

     

    Résonances : 1 film, 1 livre, 1 roman, 1 groupe de musique


    Bulletin de complicité à la sortie.

     

    Illustratrice : Karolinda

     

    Copie (2) de petits dessins berlin 005.jpg

    karolinda@orange.fr

    Son site : http://karolinda.pagesperso-orange.fr/

     

    « "Peinture tendance art singulier, expression libre, allergique aux définitions qui sclérosent, très sociable ou alors plutôt solitaire, ça oscille ! Profil modifiable selon les saisons... Ici ce sont de petits dessins réalisés à Berlin lors d'un séjour d'une semaine en 2010 ; un passage dans la ville pour faire mes adieux à un amour déjà perdu deux ans auparavant mais qui nécessitait une dernière visite. Dans ma chambre, j'ai pris mes feutres et craies grasses me reliant ainsi à mon être profond, la présence de cet homme devenait fantomatique et je pus ainsi traverser cette période houleuse sans réelle difficulté. Je rencontrais Berlin et son atmosphère si spéciale tout en me réfugiant autant que je le pouvais dans mon espace intime, là ou émerge  un autre monde. Quoique sensible à l’environnement, l'autre monde prend le dessus et alimente mes créations, que ce soit la sculpture, le dessin ou la peinture. Confiée aux mains de l’invisible, l'acte souterrain  s'éprend de mes mains et je me creuse pour en suivre les méandres. »



    Copie (2) de petits dessins berlin 026.jpg



     

    Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers. Qui démêlera cet embrouillement ?
    Blaise Pascal

    in Pensées

     

     

  • Anthologie de la poésie algérienne

     

    Quand la nuit se brise

     

    Anthologie de poésie algérienne


    Par Abdelmadjid Kaouah, Collectif

     

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    Tantôt ténue, délicate, à l’image des tapisseries traditionnelles, tantôt vociférante et éclatée, tel un oued en crue, la poésie algérienne a accompagné les douleurs et annoncé les orages historiques. Cette anthologie de poètes contemporains veut faire entendre les cris engagés des poètes de la résistance comme ceux de leurs héritiers qui ont fait de la langue française, ce tribut de guerre, l'outil d'un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.

      

    Parution aux Ed. Points autour du 23 février 2012