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LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS - Page 19

  • les fleurs de Nina

    Cathy Garcia, poète, femme extraordinaire de vrai,
    qui se démène seule, à bout portant, à mains tendues, à publier
    la Revue
    Nouveaux Délits. Elle est française, ressemble à Janis Joplin me dit Pascal
    Perrot. Elle a du chien, du cran. C'est une femme de la race des battantes.

     

    Nina Louve

     

    Cathy Garcia

     

    Femme tenant seule à bout de doigts

     

    à coup de voeux

     

    la REVUE NOUVEAUX DÉLITS

     

    Cathy Garcia, femme ne pliant jamais l'échine, ne passant pas son chemin sans ouvrir l'oeil, femme courage, belle bête humaine.

     

    Nina Louve

    http://louvainlaneuve.blogspot.com/

  • Correctif du numéro 24

    Suite au délit de vol de textes (il en fallait bien un dans la revue) de Djamel Mazouz, il me faut rectifier le n°24 ainsi :
     
     
    AU SOMMAIRE
    ***
    « Djamel Mazouz » en flagrant délit de plagiat…  l’auteur de deux des quatre textes publiés dans ce numéro est donc en réalité Nicolas Franck. Ne connaissant pas l’auteur des deux autres poèmes, Immigré, mon frère et Une gare la nuit, je les supprime de la présente ré-impression et je les remplace par Lettre ouverte à mon plagiaire de Nicolas Franck…

     
     
    Nicolas Franck
     
    Lettre ouverte à mon plagiaire
    Monsieur Djamel Mazouz,

    On vient de m’apprendre que vous appréciez énormément mes textes.  Passé le premier moment de surprise, je me suis senti envahi par une grande satisfaction. Et votre choix de vous en servir me touche beaucoup. Et j’irai jusqu’à dire que vous avez bon goût. J’espère qu’ils vous apporteront la gloire et la reconnaissance que je ne cherche pas.
    Nous sommes tous un peu plagiaires, nous écrivons à partir d’affinités. Rares sont ceux qui inventent une langue.
    A travers vous je participe à des concours, je suis fêté, apprécié. C’est un peu un échange de lumière, je vous donne la mienne, vous me donnez la votre. Pour être plus précis, vous volez la mienne, et ne me donnez rien en retour. C’est injuste. Mais vous me direz que la vie est une longue injustice, et que c’es, ce qui la rend vivable.
    J’en profite pour vous dire de faire attention, mon écriture est certes merveilleuse, mais je suis affublé d’une affreuse et déplorable dyslexie, et malgré les correcteurs d’orthographe, il reste de nombreuses coquilles dans mes textes, pensez à les relire, et à corriger ces fautes qui gâchent le plaisir du lecteur exigeant, ce qui pourrait venir ternir notre célébrité commune. Vous pourriez ainsi ajouter une sorte de perfection à notre œuvre collective.
    Au-delà de ça, vous me faites toucher du doigt quelque chose qui m’avait échappé. Avec la généralisation des blogs, l’écriture appartient de moins en moins à son auteur. N’en déplaise aux ego des auteurs, les textes sont voués à n’appartenir à personne, hormis au lecteur, l’espace d’un instant. Et la réussite d’un texte, sera sa lente métamorphose, lorsqu’il passera de main en main, d’œil en œil. Je ne suis pas capable de dire si cela est un mieux, mais c’est inéluctable. La rançon du progrès en quelque sorte.
    Il y a quand même un truc qu’il faut que je vous dise, écrire pour moi est acte nécessaire et douloureux, les textes que vous prenez ne sont que le reste de cette nécessité et de cette douleur. Le reste. L’écume. Ils sont issus d’une intimité au travail. En les prenant ainsi, sans crier gare, vous me laissez porter seul cette douleur. C’est un peu comme si vous me la renvoyez dans la figure. Mais ce sont sans doute des considérations dont vous n’avez que faire.
    Ce n’est pas la première fois que m’arrive ce genre d’aventure. La première fois j’ai ressenti e cela comme une infraction. Et la personne qui avait pris et dénaturé mon texte, m’en a profondément voulu de lui avoir fait remarquer ma désapprobation. La deuxième fois était plus innocente, et puis la chapardeuse avait de si belles fesses que je me suis senti flatté et honoré par son emprunt, comme quoi il suffit de peu. La troisième, c’est vous Monsieur Djamel Mazouz. Je commence à être rôdé. Mais je doute que vos fesses me fassent de l’effet. C’est dommage, j’en conviens. Pourquoi voler ce qui est offert ?
    Pour être plus sérieux, si vous me lisez, vous devez savoir ce que je pense de l’écriture, vous devez savoir que c’est l’acte le plus vain qu’il soit, et parce qu’il est vain, il en devient grand, merveilleux. Ce qui est important dans l’écriture, c’est d’abord user sa vie dans un acte inutile, presque puéril, et c’est être à l’endroit du frottement de cette vie et de la mort qui s’approche.
    Je vais vous dire un secret. Un texte ne vaut rien en lui-même, il ne tient que par des fils invisibles qui le relient. Je suis passé voir « vos productions ». Toutes ne sont pas de moi. Et vous voyez, il n’y avait pas ces fils invisibles qui relient les textes entre eux. C’est comme s’ils avaient perdu leur sang. De la viande blanche. Et j’en fus triste.
    Alors Monsieur Djamel… au point ou nous en sommes je crois qu’on peut se tutoyer. Djamel, tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas te mettre au travail. Tu va arrêter de pomper tout ce que tu trouves. Tu es quelqu’un de sensible, comme tu le dis, alors tu vas prendre ton stylo et t’asseoir. Et ne plus bouger. Et mettre ce que tu as à mettre sur le papier. Qu’importe si c’est beau ou pas, qu’importe si tes mots ne trouvent pas grâce à tes yeux. Sache que c’est un bon signe, l’insatisfaction. Tu peux t’appuyer sur elle. Elle guidera tes pas. Il est temps que tu existes par toi-même, tu te le dois à toi. Si tu veux je serais ton premier lecteur, et je t’aiderai autant que je le pourrais. Fais-toi confiance, consens à ton imperfection. Ose être ce que tu dois être. Même si c’est douloureux, surtout si c’est douloureux. N’attend rien des autres. Donne-toi à tes mots, à leurs couleurs, à leurs musiques. Respire avec ta bouche, avec ton air à toi. Soit le vivant de ta vie. On n’écrit pas pour le plaisir d’être lu. On écrit, parce qu’on mourrait à petit feu si on ne le faisait pas. Accepte de ressusciter. Donne une chance à ta vie. Que t’apportent tes mots volés ? Rien, hormis une tristesse supplémentaire. Tu vaux mieux que cela, j’en suis sûr. Ecris. Et si ça te fait mal, c’est que tu es sur la bonne voie. Ecris sur tout, sur rien. Le rien est un bon exercice. Ecrire lorsqu’on est déserté de tout. Ecrire c’est se dénuder, c’est s’appauvrir, ce n’est pas dépouiller l’autre.
    Ecrire c’est avaler des silences et les transformer en chants.
    Car dans l’écriture tu seras seul. Certains soir tu en pleureras, même. Mais tu verras, les mots, tes mots arriverons à éclairer l’ombre que tu mâches sans relâche.
    Ecris dans ta pauvreté, tu ne sais pas encore qu’elle richesse elle peut contenir.
    L’écriture et l’amour c’est la même chose. Tu vois un peu à coté de quoi tu passes ?
    Donne, offre, arrache toi, ne t’occupe pas de la brillance du résultat, pourvu que chaque mot ai traversé ton corps de part en part. Pourvu qu’après l’écriture tu sois hagard et pantelant.
    Tu devras rester de longues heures à méditer, en face du vide de la page, ne compte pas sur les muses, ne compte que sur toi. C’est lorsque l’inspiration t’échappe que l’écriture est la plus belle, c’est quand elle se refuse, que l’œuvre se bâtit. Il faut alors aller la prendre dans tes propres chairs. Et si tu doute, c’est que tu es en progrès. Chaque jour oblige-toi. Taille dans tes faiblesses, dans ta lâcheté. Confronte-toi.
    Et surtout consens. Le consentement, est ce mouvement de l’âme qui nous fait sortir de nous-mêmes. Tu apprendras que tes pays intérieurs sont hors de toi. Tu verras, qu’à ta table d’écriture, tu feras le plus mystérieux des voyages. Assis, à ta table d’écriture tu visiteras les constellations les plus éloignées, les abîmes les plus profonds, les sommets les plus hauts.
    Et surtout ne cherche pas la gloire, ni la reconnaissance. Applique-toi à contenir ton ego. Oublie-le si tu peux. Le poète reconnu est un poète perdu.
    Préfère l’ombre et les angles, les seuls endroits où le soleil est regardable.
    Voilà, Djamel ce que je peux te dire. Je pourrais, bien sûr développer à l’infini, mais l’essentiel est là. Mets-toi au travail. Ecris depuis ta solitude et ton ennui, invente des pays et des saisons. Prends ta charrue et avance. Creuse. Tire sur le soc de la langue, retourne les sillons des mots, arrache tes buissons, tes racines coupées, enlève les pierres qui te font trébucher. Trouve le sens de ta parole. Fait pénétrer ta voix dans le souffle épuisé de ta parole. Parle, fais-toi surprendre par le son de ta propre voix. Même si c’est un cri. Surtout si c’est un cri. Une amie te dirait : soit fragile, jamais faible. Tremble, mais ne recule pas.
    Voilà Djamel, il faut maintenant que tu entres dans la poésie comme on s’engage sur un chemin. C’est le crépuscule, on ne sait pas où ce chemin mène. On sent en soi comme un effondrement. Alors on sait que l’heure est venue de se mettre en route.
    Alors, bonne route Djamel.
    Franck NICOLAS.

     
    Un goût de violon....
    J’ai comme un goût de violon dans la bouche.
    L’entendez-vous ?
    Il vient de si loin,
    Il s’est épuisé à traverser les temps, les orages,
    les absences, les déraisons, les abandons,
    Il s’est épuisé à traverser les cassures, les brisures,
    les déserts, les solitudes, les abattements,
    Il s’épuise encore à traverser les exaltations,
    les passions, les espoirs.
    Il a tout traversé, et il surnage, et il survit, et il s’essouffle.
    L’entendez-vous sous les cendres ?
    L’entendez-vous sous les feuilles qui tombent des arbres
    dans les aurores automnales ?
    L’entendez-vous
    sous les mots qui s’échappent encore de moi ?
    Dites-moi que vous l’entendez, ce violon.
    Dites-le-moi, je vous en prie…
    Je ne suis pas une âme calleuse qui cherche l’absolution
    au fond des abbayes.
    Je suis une âme perdue qui hante et erre, la nuit
    sous la lune opalescente
    Et qui pleure, mais pas encore assez sans doute
    Et qui prie, mais pas encore assez je crois…
    Je ne suis qu’une âme torturée et vacillante
    Dans la tremblance des soirs sans nom
    ***
    ***
    Note de l’éditrice : Les deux poèmes présentés sont donc des extraits de textes de Franck Nicolas,  parus dans la première édition de ce numéro sous le nom du plagiaire Djamel Mazouz, avec deux autres textes dont j’ignore encore les véritables auteurs
    ***
    *** 
    Il est des jours
     
    Il est des jours
    Où on laisse la lampe éteinte,
    On écrit avec une encre d’ardoise
    Sur une page de nuit et
    Les mots craquent comme des cailloux.
    Il est des jours
    Où l’on trébuche sur un souvenir
    Et voilà qu’on dévale les couleurs de l’arc-en-ciel
    Pour aller s’affaler dans le noir
    Tête la première,
    Un noir solide et anguleux.
    On a beau brûler
    Des fagots de secondes
    Pour y voir plus clair
    On se blesse quand même sur des tessons de ciel
    ***
    ***
    ***
    Nicolas Franck nfranck@aol.com « J’ai 51 ans. Jeune j’étais déjà vieux, ce qui me console c’est vieux je serais encore jeune. En fait je ne suis d’aucun âge, d’aucun lieu. Anguleux à l’extérieur, rond à l’intérieur, je suis né à Limoges. Déjà un lieu d’exil. Dans mes origines, je préfère les Creusoises. Je ne me souviens pas de mon enfance. Quelque déménagement et du gris tout autour. Il n’y a pas de pire cadeau que l’on puisse faire à un enfant que d’en faire un fils unique. Donc une enfance d’ennui, de solitude, tellement grise cette enfance que ma mémoire n’en a rien retenue…. L’écriture a pour moi, un rapport avec la voix et le souffle, c’est aussi une activité physique. Ecrire demande d’abord de mobiliser son corps, ses muscles. Après le souffle et la voix, c’est le rythme. J’écris toujours à partir d’une sorte de ligne musicale qui me viendrait de l’intérieur. C’est cette ligne qui me guide. Et l’autre chose importante, c’est le rythme, le mouvement. C’est toujours le même. La mer, le mouvement des vagues, des marées. C’est l’os, le squelette de mon écriture. C’est ce mouvement que je cherche, c’est souvent lui qui me trouve. Mais avant tout il faut faire l’expérience du silence. Se taire longtemps, pour signifier si peu. La parole doit révéler, et pour cela elle doit être incarnée, dans le sens premier du terme, c'est-à-dire liée à la carne. La parole est le lieu d’échange, comme le poumon est le lieu d’échange des gaz. Il se passe, à l’endroit de la parole, une chimie, une alchimie, une métamorphose. Ce que l’on donne à la voix, nous est rendu en lumière. Ecrire me permet une approche lente, patiente du monde où je tente de nommer la chose. Je n’ai aucune aisance, aucune facilité. J’écris lentement, mot après mot, relisant sans cesse pour appeler le mot suivant, la couleur suivant, la vague suivante, et de vague en vague monter cette marée épuisante… et jusqu’à la prochaine. J’ai souvent l’impression d’être à contre pieds, à contre temps, à contre emploi, jamais au bon endroit, jamais dans la bonne tonalité. Alors j’avance d’un pas solitaire, en laissant traîner mon bras contre le mur rugueux de la langue pour récupérer quelques minuscules gouttes de sang dans lesquels je trempe mon stylo. » Son blog :  http://franckreveur.canalblog.com Que veut-il oublier ? « En fait pas grand chose. Je dirai même que je ne veux rien oublier. Ecrire est aussi un travail de la mémoire. C'est remonter le fil des jours, comme le saumon remonte la rivière. Retrouver la mémoire. Retrouver ce que l'on a oublié. Je ne me souviens pas de mon enfance, ou si peu.... Quand je regarde des photos anciennes, je me demande où est passé ce sourire de gamin. Qu'est-ce qui c'est effondré, quelque part dans ma mémoire. Non, je veux me souvenir. Le moindre geste, le moindre matin, le moindre soleil, la moindre caresse. On passe sa vie à oublier, ainsi marche la mémoire. Un reste d'oubli. »

  • Djamel Mazouz, le coucou

    Flagrant délit de plagiat pour Djamel Mazouz, publié dans le dernier numéro de la revue. Je viens effectivement de découvrir, ayant été prévenue par d'autres sources, que ce Djamel a plagié au moins deux auteurs et publie leur textes sous son nom sur de nombreux sites du web ainsi que dans des revues. Je me dois donc de rétablir la vérité, du moins celle que je sais, ainsi en cherchant sur le net j'ai découvert que les textes "Un goût de violon" et "Il est des jours" sont des extraits de textes de Franck Nicolas http://franckreveur.canalblog.com/ 

    Il reste deux textes dans la revue Immigré, mon frère et Une gare la nuit... dont je ne connais pas encore le ou les véritables auteurs. On trouve des textes sur pas mal de sites et en revue sous le nom de Djamel Mazouz... Celui-ci mis devant les faits, accuse d'autres personnes, continue à mentir, à brouiller les pistes aussi je rectifie le numéro 24 et on n'en parle plus !

     

     

     

  • Numéro 24 - Juillet 2007

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    La poésie est vivante !
    Rouge comme le sang qui pulse au plus profond des forêts de l’âme.

    Noire comme une terre féconde, une pépite d’ombre.
    Rouge, noire, la poésie est libre, liber-terre.
    La poésie est libératrice, elle fait sauter verrous, bâillons, cloisons, entraves.
    La poésie prend la couleur du temps pour en faire un chant multicolore, multiple et multipliable à l’infini des nuances.
    La poésie vous enlace et vous relie.
    La poésie est vivante, son courant abreuve les soifs essentielles, sa caresse réveille l’être qui sommeille dans le zombie.
    La poésie est vivante et sa morsure enivrante.
    Sa chair douce, chaude est le pain du rêve.
    La poésie est fragile mais le moindre de ses fragments capte et renvoie la lumière.
    La poésie est une eau qui s’insinue dans les fissures, dans la plus petite de vos failles, une eau ardente qui dissout masques et mensonges.
    La poésie est vivante et balaie d’un seul revers slogans, calculs, statistiques.
    La poésie est immense, monstrueuse, incroyable, incommensurablement puissante. Elle vous arrache les tripes, vous broie et vous régénère.
    La poésie, vous n’imaginez même pas !
    Elle est en marche, la poésie est vivante ! 
    C.G.
     
     
     
    qui est vivant ? qui est mort ?
    les fantômes dansent pour la dernière fois, je les regarde
    de ma salle d'attente futuriste
    et je me souvient d'une phrase de MR COCTEAU
    les poètes se souviennent de l'avenir
    Sébastian D., 2005!

     
     
     
    AU SOMMAIRE
     
    "Djamel Mazouz" le coucou en flagrant délit de vol…  l’auteur de deux des quatre textes publiés dans ce numéro est donc en réalité Nicolas Franck. Ne connaissant pas l’auteur des deux autres poèmes, Immigré, mon frère et Une gare la nuit, je les supprime de la présente ré-impression et je les remplace par Lettre ouverte à mon plagiaire de Nicolas Franck…

    Délit de poésie :
     

    Θ Tristan Cabral (Hérault), d’un recueil à paraître : Les Morts m’ont tout appris, NRF 2007.
     
    Θ Christian Saint-Paul (Hte-Garonne), de L’enrôleuse - Encres Vives n° 335
     
    Θ André Chenet (Alpes Maritimes), d’un recueil à paraître : Les replis de l’écrit.
     
    Θ Sénamé Koffi Agbodjinou (Paris), du recueil inédit Marée noire… suivi de Afin que nul ne meure.
     
     
    Délit mobile : Cathy Garcia (Lot), de Bangkok à Varsovie, un nouvel extrait des Calepins voyageurs – Journal intime en tournée 1997-2002.
     
     
    Le tout agrémenté d’un Délit d’(in)citations en pluie pour baigner vos neurones. Bulletin de complicité toujours en fin de numéro, libre de droits.
    Attention l’adresse postale a changé.

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    Joaquim Hock joaquimhock@brutele.be

    Grand Illustrateur Attitré 
    http://homeusers.brutele.be/joaquimhock

     

     
    A la richesse appartient la graisse
    à oindre les testicules

    Proverbe Toucouleur, Sénégal
  • L'enfant nu, d'Esméralda Romanez

    L'ENFANT NU
     

    Au terrain vague des Tsiganes
    Où papillonne l'enfant nu,
    Aux marches froides des ghettos,
    Aux usines où l'on enchaîne
    Hommes et femmes pour la soupe,
    Aux fonds des prisons politiques,
    A la caserne " troisième âge "
    Où l'on exile le vieillard,
    A la réserve des indiens
    Crevant au cœur d'un peuple " neuf "
    Indifférents " civilisés ",
    Aux trottoirs noirs des rues des ports,
    Aux piloris nauséabonds
    Où pourrissent des innocents,
    A la braderie de l'amour,
    Aux cris des chambres de torture,
    Aux vieux bordels de Thaïlande
    Où se consument des enfances,
    A la merde des bouges noirs,
    A la longue désespérance
    De la putain de quatorze ans,
    Il me faudrait gueuler l'espoir... !
    Dans le bleu tendre du matin,
    Au terrain vague des Tsiganes
    Où papillonne l'enfant nu,
    J'entends un orchestre d'oiseaux
    ... Ecoute ami, entends la vie,
    Elle serait belle...
    Respecte là !
     
    Esméralda Romanez
     
     
    « Fille de déporté, je ne peux oublier le regard que mon père posait sur l'humanité.
    Il n'était jamais réellement revenu de là-bas. Il a connu les camps Français puis la déportation vers Dachau, Matahausen, Ebensee, Chelmno. Trop de Tsiganes (750.000) ne sont jamais revenus des camps de la mort pour permettre à notre gouvernement de ne pas reconnaître son implication directe dans l'internement  et la déportation de milliers de Tsiganes
    »

     
    Esméralda Romanez,  46 ans de voyage à l'ancienne (verdine, cheval) avec ses parents et grands-parents puis seule avec ses enfants alors que ses frères et sœurs ont tous choisi les attelages modernes. Caractère bien trempé. Avec ses fils aînés, elle brave les foudres familiales pour apprendre à lire et à écrire. Elle passe un diplôme d'état d'infirmière et pratique son métier en intérim puisque sa vie c'est le voyage.  En 1990, une sclérose en plaque l'oblige à se sédentariser. Elle choisit le petit village des Saintes Maries De la Mer dans les bouches du Rhône. Hélas - ce village n'a de "gipsyland"que sa renommée mondiale. Elle tient bon cinq ans puis choisit de s'établir: SAMUDARIPEN qui veut dire en langue Romani "Génocide Rom", l'autre est un coup de cœur : Le club des Poètes Arlésiens. Son site : http://gensduvoyage.oldiblog.com/


     
    « Il n'y a pas de sous race... Personne ne choisit sa naissance mais nous avons le devoir de ne pas vivre à genoux.... »
     
     
     
     
     
     
     
  • NUMERO 23 - Mai 2007

    En mai chacun vote ce qui lui plaît…
    En mai, la moitié de la France s’est une fois de plus fait embobiner. Faudra pas venir pleurer ensuite. J’avais décidé d’attendre le second tour de manège pour écrire cet édito alors voilà, je suis consternée mais pas étonnée.
    Peuple qui bêle nourri de propagande télévisée, de bouffe industrielle, de gadgets et de rêves pré-digérés. Peuple vieillissant dans la peur de l’Autre, peuple qui veut dévorer en toute tranquillité des acquis empruntés aux générations à venir, peuple drogué aux antidépresseurs, aux pilules à dormir, pilules à bander, pilules à vivre. Peuple crédule et imbécile, toujours avide de croire au père noël, au gentil père fouettard, dont la France a besoin, car le peuple ne mûrit pas à l’ombre des panneaux publicitaires.
    Le peuple veut avaler des couleuvres toujours plus et encore pourvu que l’arôme leur soit doux au palais. Peuple molletonné dans ses angoisses sans jamais en comprendre les racines. Peuple qui n’a jamais su tirer des leçons de son Histoire et qui préfère ne pas voir certains détails plus que gênants dans le parcours d’un homme sous prétexte qu’il a dit qu’il avait changé. Puisqu’il vous le dit ! 
    Alors nous n’avons plus qu’à attendre maintenant la suite du spectacle…
    Du travail et des jeux pour le peuple ! Il ne manquera pas d’individus génétiquement qualifiés pour nourrir les fauves et la vindicte populaire dans l’arène minable de ce pays.
    Nous n’avons plus qu’à attendre que le petit Nicolas sorte le plein emploi de sa mallette de technocrate. en le tenant fermement par les oreilles pendant que nous chanterons avec son copain Lagardère, l’hymne pour la paix  de Mireille Matthieu. C’est vrai qu’on sent bien là l’espoir, le renouveau et une seconde jeunesse pour notre beau pays grisonnant.
    Quant aux jeunes, les autres, qu’ils se dépêchent de prouver leur mérite et leur capacité à obéir, sous peine d’être génétiquement considérés comme inutiles et nuisibles !
    Vive la République, vive la France !

    CG


    Aux hommes et aux peuples, il suffit de faire avaler des couleuvres pour qu'ils chient des vipères.
    Raoul Vaneigem
    in Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante
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    AU SOMMAIRE


    Délit de poésie : AbdelMadjid Kaouah (Hte Garonne) et Serge Bouzouki (Lot).

    Délit inédit de Michel Host (Paris) qui nous offre à goûter un hiver absolu cuvée 72 et quelques nouvelles-express d’un recueil à venir.

    Délit d’auto-édition : Cathy Garcia (Lot) présente Les années chiennes, série auto-digestion, un recueil tout frais de vieux poèmes (1989-1997).

    Délit étrange de méduses, de Mexique et de ronces par Philippe Pilato (Alpes Maritimes).

    Délit à vif : Fonctions vitales de Anne Jullien (Finistère) plus quelques fragments de chair.
     
    …Et encore dans ce numéro un délit d’(in)citations à croquer et le Bulletin de complicité à semer à la volée, partout même sous les lits…



    Joaquim Hock
    Grand Illustrateur Attitré 
    http://homeusers.brutele.be/joaquimhock

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     Un état totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude.
    Aldous Huxley


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    La revue Nouveaux Délits reste ouverte de pages et d’esprit
    et ne s’expatriera pas, mais envisage de se proclamer
    république poétique autonome.



    contact : revuenouveauxdelits chez orange point fr

     
  • MANIFESTE "INSURRECTION POÉTIQUE !"


    Dire que la poésie demeure une onde de choc, capable de secouer ce siècle désossé, dont les miracles mous ne créent que lassitude.

    Entre les poètes académiques et la "poète academy", ne pas choisir : résister ! Prouver qu'il est d'autres voies que la "poésie éprouvette" pour laborantins du mot. Que la poésie constitue notre dernier espace de liberté, de rêve, de réflexion, où palpite encore le cœur de la nécessaire utopie … et sur lequel nul n'ait songé à installer un parcmètre !

    Qu'elle est ce flux d'adrénaline qui nous rend démesurément vivants. Qu'elle soit dure ou douce, sucrée ou épicée, elle est à mille lieues de la fade tisane comme du migraineux pensum.

    Clamée, scandée, incarnée, elle est la plus sûre arme contre la médiocrité.

     
    Oser la subjectivité. Toute poésie ne se vaut pas. Certaines sentent même le faisandé ! Refuser de toutes ses forces les présentations-naphtaline, le culte du "tout se vaut" et les disséqueurs de la rime. La poésie se ressent, se respire. Elle ne s'analyse pas, pas plus que la musique.

    Ceux qui la disent invendable sont souvent ceux-là même qui se complaisent dans un élitisme nombriliste et poussiéreux.

    Rompre le cercle et rentrer dans l'arène, faire entendre des voix vivantes et vibrantes à ceux et celles qui disent ne pas aimer les poètes d'aujourd'hui sans pouvoir en citer un seul, parce que personne n'a su les leur faire connaître et aimer.

     
    Investir les médias, ne reculer devant aucun support pour promouvoir une poésie libre, généreuse, populaire, exigeante ET jouissive. Griots ludiques qui propagent leurs rages et leurs émerveillements et proposent des voyages d'où l'on revient changés;

     

    "Insurrection poétique !" est en marche … Rien ne pourra l'arrêter !

     

     

    Pascal Perrot
     
     
     
     
  • NUMERO 22

    Mars 2007

    NUMERO 22


    Edito planning
    Ce mois de mars 2007 marque une première dans l’existence de la revue qui aura 4 ans cette année, comme ma fille. En effet Nouveaux délits est l’invitée des associations Thot’M pour un Café littéraire, le 16 mars à Tarbes et Zygo, dans le cadre du Festival de Poésie Partagée, du 24 au 28 à la Ciotat. La voilà donc qui pointe son nez hors les murs, pour s’aventurer dans le monde e-x-t-é-r-i-e-u-r.
    Venez nous rencontrer si vous passez par là. Sait-on jamais !
    Je remercie de tout cœur ces deux associations d’oser présenter cette toute petite revue qui de plus, n’a pas vocation de plaire, mais plutôt de titiller, bousculer le sommeil ambiant, y compris celui des poètes… qui de marchés en salons, en oublient parfois de sentir les remous qui s’emparent de la poésie.
    Poésie comme parole qui témoigne. Poésie qui dégouline sur les murs, une éponge trop pleine entre deux poings trop serrés. Poésie qui se fait son, souffle, cri.
    Je remercie aussi tous ceux et celles, auteurs, illustrateurs, abonnés, lecteurs, échangeurs, tous ceux et celles qui curieux de la vie, de l’Autre, ont apporté leur étincelle à cette revue-miroir à multiples reflets. Sans vous, rien ne serait.
    Et j’espère continuer longtemps encore à partager, échanger, diffuser des nouveaux délits.
    Il n’y a pas plus subjectif qu’une revue menée par une seule personne mais c’est ce qui lui donne sans doute sa particularité. Tous les auteurs publiés ont pour premier point commun de m’avoir troublée, titillée, bousculée d’une façon ou d’une autre.
    Et parce qu’il faut beaucoup de particularités pour faire un monde fertile, j’encourage vivement chacune et chacun à profiter du printemps pour se lancer dans le semis de revues et la diffusion sporadique de la parole-témoin par tous les moyens possibles.
    C.G.



    Parole de pierre
    Parole d’épine
    Parole de fleuve
    Parole de lion
    Frappe-moi ça tam-tam
    Jean-Marie Adiaffi
    in D’éclairs et de foudres

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    AU SOMMAIRE


    Délit sauvage : Nina Louve  (Québec), en liberté.

    Délit du Fou : quelques songeries inédites de Werner Lambersy (Paris).

    Mes complices du Délit de poésie : Frédéric Ganga (Var) et Diane Meunier (Dordogne).

    Délit en boiteLes petits pois rouges de Patrick Evrard (Lot), extraits de poésie en conserve .

    Et toujours le Délit d’(in)citations pour ceux qui n’aiment pas lire et le Bulletin de complicité dont la diffusion sporadique est fortement autorisée.


    Joaquim Hock joaquimhock@brutele.be
    Grand Illustrateur Attitré de Nouveaux Délits
    http://homeusers.brutele.be/joaquimhock


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    Mais qu'est-ce qu'un révolté, Monsieur ?
    Quand un homme est broyé et qu'il se tait,
    c'est un individu normal.
    S'il proteste et réclame son droit,
    c'est un révolutionnaire !
    René Char
    in Le soleil des eaux



    Nouveaux Délits est ouverte à tous les courants d’air, d’idées, envies, propositions. 
    Pour l’instant… alors profitez-en. Le prochain numéro sera peut-être interdit !

     

     

     

  • Appel à soutien des clowns sans frontières


    «Les yeux ébahis d’une gamine de Gaza, l’éclat de rire d’une grand mère de Sarajevo, les cris de joie des enfants de Kaboul, c’est un peu de goût de vivre retrouvé, la dignité rendue.»
    (P.A Grenier, écrivain)

    Partout dans le monde, Clowns sans frontières organise des spectacles et des ateliers pour les populations victimes de la guerre et de la misère.

    Depuis 13 ans, l’association a offert plus de 1 000 spectacles pour 300 000 enfants et a mis en place des projets de long terme (initiation artistique auprès d’enfants ou d’éducateurs, travail avec des artistes locaux...).

    Aujourd'hui, l’équilibre financier de l’association est menacé.
    Pour continuer d’agir, nous avons besoin de votre soutien.

    Votre soutien est indispensable pour pérenniser 7 projets en 2007 pour plus de
    30 000 enfants : en République Démocratique du Congo, en Moldavie, en Afghanistan, en Uruguay, en Birmanie, au Bangladesh et au Soudan.



    NOUS COMPTONS SUR VOUS, MAINTENANT.




    Pour offrir votre soutien

    Clowns sans frontières - 70 bis rue de Romainville, 75019 PARIS
    Tel 01 42 01 14 14
    Email : clowns@wanadoo.fr
    Site : www.clowns-sans-frontieres-france.org

     

     

     

  • Numéro 21

    divisez en dansant le claquement des fouets (Paul Eluard)

     
    Dans un numéro de janvier, il est de mise de présenter ses vœux, les meilleurs de préférence.
    Je vous souhaite donc à toutes et à tous une merveilleuse année 2007 pleine de jours et de nuits.
    Une année 2007 remplie de petits matins volés et de joyeuses heures apéritives, une année gorgée de sourires, de chaudes poignées de mains, de baisers, de câlins.
    Une année 2007 pleine de regards aimant, de mains tendues, de mains levées aussi…
    Pour dire stop ! Suffit la logique marchande qui voudrait nous séduire pour toujours mieux nous réduire. Je sais je me répète, mais si c’était si évident que ça…
    Une année 2007 où les nantis remettent en circulation toute l’énergie qu’ils ont amassée, pour que les caillots bancaires cessent de faire crever bien plus d’un tiers du monde.
    Une année 2007 où les fachos fondent au soleil comme neige sale, où les manipulateurs en tout genre ne trouvent plus aucun pantin au bout de leurs ficelles.
    Une année 2007 où le mot justice signifie justice pour tous.
    Y’a du boulot ! Chaque nouvelle année qui passe nous met face à des choix essentiels. Chacun d’entre nous, individu unique, est en devoir et en droit d’assumer son originalité propre, d’en tirer le meilleur et de l’apporter au monde comme une richesse ajoutée à d’autres innombrables richesses, absolument non quantifiables, non industrialisables, non marchandisables.
    Oh oui, je pourrais vous souhaiter tant et tant de choses, mais à vrai dire tout ça est pur égoïsme, car en réalité tout ce que je vous souhaite, c’est pour moi que je le souhaite.
    Pour moi et mon enfant, et les enfants de mon enfant, et les enfant des enfants de nos enfants…
    CG
     
     
     

    L'abondance ne peut durer que si des groupes toujours plus larges sont appelés à la partager,
    car c'est seulement alors que le mouvement peut se poursuivre sans se muer en son opposé.
    Hexagramme Fong
    in Yi-king, Le Livre des Transformations
     
     
     ***
     
     
    AU SOMMAIRE
     
     
    Mes complices du Délit de poésie :

    Pierre Colin (Hte Pyrénées), Trouble en moyenne parole ;
    Daniel Leduc (Val d’Oise), Quelques traces dans le vent ;
    Jacques Zabor (Paris), un extrait de Clap de fin plus La canopée
    Christian Erwin Andersen (Belgique), des extraits de Bris de verre, nouveau recueil à paraître
     
    Délit alimentaire à la sauce Marlène Tissot (Drôme)

    Illustratrice Invitée :
    Corinne Pluchart (Seine et Marne)
    corinne.pluchart@free.fr

     
     
     
     
    - Je vous apporte mes vœux.
    - Merci. Je tâcherai d'en faire quelque chose.
    Jules Renard

    in Journal (28 janvier 1901)
     
     

     
  • Utopies de Eduardo Galeano

    UTOPIES

    (extrait)

     

    Nous allons porter les yeux au-delà de l’infamie, pour deviner un autre monde possible.

     

    Un autre monde où :

     

    * dans les rues, les automobiles seront écrasées par les chiens ;

     

    * les gens ne seront pas conduits par l’automobile, ni programmés par l’ordinateur, ni achetés par le supermarché, ni regardés par la télé ;

     

    * on introduira dans le code pénal le délit de stupidité, que commettent ceux qui vivent pour posséder ou pour gagner, au lieu de vivre tout simplement pour vivre, comme un oiseau chante sans savoir qu’il chante et comme un enfant joue sans savoir qu’il joue ;

     

    * on n’emprisonnera plus les jeunes qui refusent de faire leur service militaire, mais ceux qui veulent le faire ;

     

    * les économistes n’appelleront plus niveau de vie le niveau de consommation, et n’appelleront plus qualité de vie la quantité de choses ;

     

    * les politiciens ne croiront pas que les pauvres sont enchantés de se nourrir de promesses ;

     

    * la solennité cessera de croire qu’elle est une vertu, et personne ne prendra au sérieux l’individu incapable de rire de lui-même ;

     

    * la mort et l’argent perdront leurs pouvoirs magiques, et le décès ou la fortune ne feront pas d’une canaille un homme vertueux ;

     

    * le monde ne sera plus en guerre contre les pauvres, mais contre la pauvreté, et l’industrie de l’armement n’aura plus d’autre solution que de se déclarer en faillite ;

     

    * la nourriture ne sera pas une marchandise, ni la communication un commerce, parce que la nourriture et la communication sont des droits humains ;

     

    * nul ne mourra de faim, car nul ne mourra d’indigestion ;

     

    * les enfants de la rue ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’ordure, car il n’y aura pas d’enfants de la rue ;

     

    * les enfants riches ne seront plus traités comme s’ils étaient de l’argent, car il n’y aura pas d’enfants riches ;

     

    * l’éducation ne sera pas le privilège de ceux qui peuvent la payer ;

     

    * la police ne sera pas la malédiction de ceux qui ne peuvent l’acheter ;

     

    * la justice et la liberté, sœurs siamoises condamnées à vivre séparées, seront à nouveau réunies, épaule contre épaule ;

     

    * une femme noire sera présidente du Brésil et une autre femme, noire, présidente des Etats-Unis ; une Indienne gouvernera le Guatemala et une autre le Pérou ;

     

    * en Argentine, les folles de la place de Mai – las locas de la plaza de Mayo – seront un exemple de santé mentale, car elles refusèrent d’oublier à l’époque de l’amnésie obligatoire ;

     

    * les déserts du monde et les déserts de l’âme seront reboisés ;

     

    * les désespérés seront espérés et les égarés seront retrouvés, car ce sont eux qui se désespérèrent à force d’espérer et qui s’égarèrent à force de chercher ;

     

    * nous serons les compatriotes et les contemporains de tous ceux qui voudront la justice et qui voudront la beauté, quels que soient l’endroit où ils seront nés et l’époque où ils auront vécu, sans accorder aucune importance aux frontières de la géographie ou du temps ;

     

     * la perfection restera l’ennuyeux privilège des dieux, mais, dans ce monde fou et foutu, chaque nuit sera vécue comme si elle était la dernière et chaque jour comme s’il était le premier.

     

    Eduardo Galeano in Sens dessus dessous, Ed. Homnisphère

     

     

     

  • Une très mauvaise idée de cadeau pour noël

    medium_crane_panneau_danger_clin_d_oeil.gifATTENTION ATTENTION ATTENTION ATTENTION


    Braves et moins braves citoyens...

    Surtout n'ayez pas la mauvaise idée d'offrir à vos amis, familles et familiers, un abonnement à une petite revue fabriquée à la maison par une bonne à rien de poète rmiste sur du papier pernicieusement recyclé comme Nouveaux Délits, pas même à votre pire ennemi !

    N'ouvrez pas le bulletin de complicité ci-joint, supprimez-le tant qu'il est encore temps.

    Ne cherchez pas à en savoir plus en allant sur http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

    Ne vous demandez pas QUI est responsable http://delitdepoesie.hautetfort.com/

    Ne soyez pas inconscient, n'allez pas défier ces bons conseils sous prétexte qu'on ne va pas vous dicter ce que vous avez à faire ! Réfléchissez ! Ne lisez pas ce message.

    Vous avez lu ?

    Alors nous ne pouvons malheureusement plus rien pour vous. Nous ne pouvons vous empêcher d'ouvrir (pur réflexe pavlovien) le bulletin de complicité, en vous demandant qui est votre pire ennemi afin - c'est abominable - de l'abonner...


    ceci est un Communiqué du Comité de Surveillance des Nouveaux Délits

    medium_noel_pere_noel_twinckle.gif



    ceci est une bouteille de (succédané de boisson ultra-libérale à bulles brunes) "la cuvée de noël"

  • Le Merle

    Je suis un abonné et j'ai une question :


    « Pour ceux qui ne souhaitent pas s'exprimer, ou qui pensent quitter le groupe, n'oubliez pas, le Comité du Bureau de Libre Dissuasion a toutes vos adresses. »


    Cathy, signifie-t-il que vous viendrez à Vancouver et me rechercherez ? Si oui, alors j'ai arrêté ! Si c'est le prix que je dois payer pour vous rencontrer en personne, je l'accepte avec la joie ! Venez et le jeu avec moi dans la neige canadienne !

    Bonsoir,

    Jay Black, A.K.A. Le Merle

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  • Mima

    abonnés

    publiés
    je ne vous 
    connais pas
    espérant vous
    découvrir
    famille?
    Cathy
    un simple regard
    un mouvement
    du coeur vers
    tes écrits
    tes élans  
    tes révoltes
    m'a suffi
    pour me retrouver 
    abonnée
    à ta revue  
    par quelle sortilège 
    m'as tu ainsi ensorcelée?
    potion magique?
    Non toi
    audace 
    vérité
    tendresse 
    franc parler
    juste distance
    tutoiement
    projets insensés
    passion contagieuse
    ambition démesurée:
                           construire des ponts
                           faire vibrer les couleurs
                           danser les mots
                           chanter le monde
    avec pas un sou
    pas de barrières
    juste l'infini du ciel
    Merci
                       Mima

  • J'ai honte de Serge Grah


    J’AI HONTE

    J’ai trouvé le mot
    Oui honte est le mot
    Honte occupe ma bouche
    mon âme
    mon cœur
    mon souffle
    J’ai honte, honte et honte
    De cette bêtise érigée au rang d’esprit éclairé
    Ces crues de poubelles mortelles déversées dans notre vie
    Cette pollution que l’on respire aujourd’hui le mieux
    Oui, chacun a son lot de bêtise
    Au voisin bedonnant qui vous la passe
    La contagion du temps
    Quelle honte !
    Oui j’ai terriblement honte
    De ces politiciens du ventre qui marchent sur le peuple
    Ces hommes qui n’ont appris à caresser que par strangulation
    Ces intellectuels qui ne voient que pour leur chapelle
    J’ai honte de la brise fétide de leur haleine irrespirable
    J’ai honte de cette société si vile
    Cette Côte d’Ivoire qu’on ridiculise à tout vent
    Et qu’on déchiquette avec délectation
    Ce beau pays qui se décompose
    Ce pays dont on pille l’avenir
    Mon Dieu ! Où allons-nous avec ces bêtises ?
    Oui j’ai honte, honte et honte
    De cette guerre qui perdure dans la bêtise
    Ces combattants qu’on traîne sans âme
    Ce chantage-désordre international éhonté
    J’ai honte de ces morts sans nom qu’on brandit tel un trophée
    Ces morts sans nombre qui hantent nos nuits
    De ce sang qui partout coule
    Sur l’injustice des morts à venger dans le sang
    J’ai honte de cet océan d’infinies misères
    J’ai honte et le dégoût me prend à la gorge
    J’ai honte de ce temps de trahisons
    temps de mensonges
    temps de lâchetés
    temps de haines
    temps d’injustices
    temps dégénéré
    qui dégénère la vie jusque dans ses racines
    Oui j’ai honte de cette lutte imbécile contre les meilleurs
    Ah ! Quelle souffrance est donc la mienne !
    Comment réprimer cette honte qui me meurtrit ?
    Le peuple n’a plus pour pitance que souffrance et douleur
    Dans le silence effrayant du matin endeuillé
    Mais ce silence se taira-t-il toujours
    Quand frappe bruyamment la mort ?
    J’ai honte de moi-même
    Oui, j’ai honte
    honte de tout
    Et Dieu m’est témoin

    J’ai Honte



    Serge Grah, Côte d’Ivoire
    serge_grah(chez)yahoo.fr

     

     

  • NUMERO 20

    Novembre 2006
     
     
    L’édito n’est pas une réponse.
    Juste une question :
    comment sortir de l’impasse autrement que broyés menus en petites barquettes ?
    Nous les sinistrés du sens, téléphones portables dotés de roues parfois motrices, un caddie à la place du ventre et des doigts extra-plats à débit différé.
    Nous, la chair à statistiques,  fournisseurs crétinisés d’audimat, ressources humanoïdes à profils bas pour des profits toujours plus gros, travailleurs qui ne savent plus pourquoi, chômeurs qui savent…
    L’édito n’est pas une réponse.
    Juste une question :
    accepterons-nous enfin cette aide humanitaire que nous offre depuis des siècles quelques peuples pas encore tout à fait disparus ?
    Peuples gardiens de savoirs immémoriaux  grâce auxquels nous pourrions peut-être sauver ce qu’il reste de nous-mêmes. La petite part encore humaine.
     
     

    Les jours sont nombreux
    mais ils sont contrariés par un seul.
    Proverbe vakaranga, Zimbabwe
    medium_scorpion.jpg

     
    AU SOMMAIRE
     
    Mes complices du Délit de poésie : Philémon Le Guyader (sur la route) avec des fragments de Novembre à Prague et Cafés de la pleine lune, Roland Nadaus (Yvelines), Jay Black (Canada) et Serge Grah (Côte d’Ivoire) en quatrième de couverture.
     
    Délit de vanité : Ludovic Kaspar (Yvelines) sous toutes ses dé-coutures
     
    Vous pouvez encore abuser sans modération du Délit d’(in)citations et du Bulletin de complicité, les effets secondaires n’en seront toujours que meilleurs,  vous aimez les girafes ?
     
    medium_girafe_1.jpg

    Joaquim Hock
    joaquimhock@brutele.be

    Grand Illustrateur Attitré de Nouveaux Délits
     
     
     
    medium_girafe_terre.jpg
     
    La forme la plus élevée de la vie animale est la girafe.
    Jean-Charles
    in paroles d'élèves La Foire aux cancres
     
     
     
     

    Nouveaux Délits est encore ouvert à tous courants d’air, d’idées, envies, propositions.  Jusqu’aux prochaines présidentielles… alors profitez-en.
     
     
     

  • QUE PASA ?

    la revue ne dort pas, d'ailleurs moi non plus, vu l'heure... et le n°20 sortira en même temps que les chrysanthèmes ! Préparez-vos mouchoirs ! L'abonnement a augmenté hélas. La faute à qui ?

  • LA REVUE, ILS EN PARLENT

  • 121 AUTEURS !

    A ce jour 121 auteurs ont été publiés dans Nouveaux Délits, voir la liste en bas à gauche. Neuf d'entre eux n'ont pas (encore) de lien.

    Il s'agit de : 

    Gérard Lacoste : glac31 (chez) aol.com

     

    Patrick Evrard, également illustrateur dépanneur du n°15 : zcaussmo (chez) yahoo.fr

    Claude Favre

    Nicolas Gille : nicolas_tabuteau (chez) hotmail.fr

     

    Yolande Soren

    Hélène Louvrier, Québec

    Rafif Sabbah, Liban :  farir21(chez) hotmail.com

     

     

    Alice Blazutti

     

     

    Bernard Olivier, illustrateur aussi puisque deux de ses tableaux figurent dans le numéro 3

     

     

    Et puis pour n'oublier personne, il y a Michèle Martinelli, illustratrice des n°0, 1 et 3 et qui n'a pas de lien non plus.

  • Une fleur sous la pluie de Mohamed Ksibet à Joumana Haddad

    Une fleur sous la pluie
    à Joumana Haddad*
     
    Par le temps du printemps
    Je voulais te dire
    Comme Akhmanova
    Toi et moi
    Deux montagnes qui jamais
    Ne se rencontrent
    Et entre elles un pont si long
    Un pont de mots et de poèmes jamais trahis
    Mais voici qu’il pleut
    Et voici
    Qu’ « il pleut sans cesse sur Beyrouth »
    Mais c’est une pluie à Prévert
    Pluie de haine
    De gravas et de fer
     
    Que vois-tu sur la rade
    Mon amie ?
    Combien de fillettes vois-tu dans cette nuit sombre
    Pleurant les conneries des hommes
    Et voici qu’il pleut mais
    C’est une pluie à Dylan
    Pluie drue, sombre
    Et de cendre
    Pluie qui dresse
    La mort de ces nuits d’été
    Qu’entends-tu
    Mon amie ?
    Entends-tu ces cris
    Des oiseaux qu’on blesse ?
    Entends-tu ce bruit
    De l’herbe étouffée ?
    Oui mon amie
    Dit aux enfants sur la rade
    De crier leur colère
    De crier
    De crier …
    Tisse leur une voile
    Pour que ce  navire inconnu
    Avance dans les eaux
    Pourpres de la mer
    Pour que la mémoire des hommes
    Se réveille
    Avant que ces pluies
    Ne deviennent
    Celles d’Ibuse
     
     
    Mohamed Ksibet
    mgus2000@yahoo.fr
    Brest, 31 Juillet 2006
     
    *poète libanaise qui a préféré rester sous le bombardement israélien sur Beyrouth au lieu de partir dans le premier navire mis a sa disposition.
     
     
     
     

     

  • "Sur le collier de ton chien..." de Pierre Deprosges

    Sur le collier du chien que tu laisses au mois d’août
    Sur la vulgarité de tes concours de pets
    Sur l’étendard nazi et sur le drapeau rouge
    Sur la rosette au coin du vieillard officiel
    Sur les blousons kaki, sur les képis dorés
    Sur le cul blanc des féministes
    Sur le mandrin des misogynes
    Sur le béret obtus des chauvins aveuglés
    Sur la croix des cathos, le croâ des athées
    Sur tous les bulletins et sur toutes les urnes
    Où les crétins votants vont se faire entuber
    Sur l’espoir en la gauche
    Sur la gourmette en or de mon coiffeur de droite
    Sur la couenne des connes aplaties sur les plages
    Sur l’asphalte encombré de cercueils à roulettes
    Sur les flancs blanc d’acier des bombes à neutron
    Que tu t’offres à prix d’or sur tes impôts forcés
    Sur la sébile humiliante et dérisoire
    Qu’il faut tendre pourtant à tous les carrefours
    Pour aider à freiner l’ardeur des métastases
    Sur le mur de la honte et sur les barbelés
    Sur les fronts dégarnis des commémorateurs
    Pleurant au cimetière qu’ils ont eux-même empli
    Sur le petit écran qui bave encore plus blanc
    Sur l’encéphalogramme éternellement plat
    Des Musclés, des Miss France et des publicitaires
    Sur l’étendard vainqueur de la médiocrité
    Qui flotte sur les ondes hélas abandonnées
    Aux moins méritants des handicapés mentaux
    Sur la Bible et sur Mein Kampf
    Sur le Coran frénétique
    Sur le missel des marxistes
    Sur les choux-fleurs en trop balancés aux ordures
    Quand les enfants d’Afrique écartelés de faim
    Savent que tu t’empiffres à mourir éclaté
    Sur le nuage
    Sur la lune
    Sur le soleil atomique
    Sur le cahier d’écolier de mes enfants irradiés
    J’écris ton nom
    HOMME

    Pierre Desproges
    in Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis

     

     

     

     

  • Les Shipibos-Conibos et l'association SHANE

     

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    En langue Shipibo, shane désigne un oiseau dont le chant est si mélodieux et distinct de tout autre que la légende prétend que tous les autres oiseaux se taisent pour l'écouter.

    A pour objectif de permettre aux populations des communautés indiennes shipibo-conibo de l'Ucayali en Amazonie péruvienne de préserver et valoriser leur patrimoine culturel et spirituel qui fait partie des trésors de l'humanité, d'accéder à une vie matérielle décente et de se maintenir et se développer sur leurs lieux d'existence. Les savoirs ancestraux du peuple Shipibo nous offrent une mine de connaissances originales, acquises au cours des siècles de leur expérience humaine, dans de nombreux domaines. L’identité culturelle de ce peuple est appelée à disparaître car elle est de tradition orale, non écrite d’où l’urgence d’une sauvegarde. C’est toute l’âme d’un peuple qui transparaît à travers ses modes d’expression artistique. Cette richesse de l’humain nous concerne tous et mérite d’être gardée vivante.

     

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    .

    Réalisations depuis 2003 :
    · Expéditions dans les communautés indiennes shipibo de l'Ucayali en 2003 et 2004 pour le collectage des chants traditionnels
    · Expositions de photos et d'artisanat
    · Réalisation du site de l'association
    · Animations scolaires à l'école de Villedoux (17) dans le cadre des échanges culturels avec l'école de la forêt de Shambo Porvenir
    · Réalisation de deux documentaires vidéo (disponibles sur DVD) sur l'art et la culture des shipibos : "A l'écoute du peuple Shipibo" - "Ucayali, entre terre et eau… le chant"
    · Vidéo conférences
    · Parrainages, bourses d'études
    · Octrois de micro-crédits à quinze familles

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    Projets :
    · Recueil de chants traditionnels shipibo (pour les écoles de la forêt)
    · Réalisation d'un livre d'art avec photos et textes incluant un CD-Rom
    · Réalisation d'un film de docu-fiction sur un mythe shipibo
    · Aide à la scolarisation d'orphelins, matériel scolaire (récupération ou financement sur place )
    · Octroi de bourses d'études universitaires
    · Aide à la mise en place d'infrastructures dans certaines communautés : puits, postes de santé fixes ou mobiles, postes de radiophonie.
    · Envoi de formateurs (santé, agriculture, maintenance)
    · Création d’un laboratoire shipibo pour le conditionnement des plantes médicinales d’Amazonie pour la phytothérapie, les huiles essentielles… (matériel + formation du personnel)

     

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    Arnulfo Arevalo

     

    Pour se procurer les DVD "A l'écoute du peuple Shipibo" et "Ucayali, entre terre et eau… le chant" et soutenir l’asso :

    Association Shane
    12 rue Etienne Cabet
    17000 La Rochelle
    http://www.ethno-botanic.com/Association-Shane/Association-Shane/

    mail: pierre.urban@tiscali.fr Tél.0546 440 895

     

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  • Baisse du chômage, hantise de la Bourse ?

    1er mai, fête du chagrin…

    Baisse du chômage, hantise de la Bourse ?

    « Nous vivons au sein d'un leurre magistral, d'un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer. Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue (ou prétend se jouer) n'ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme. L'imposture générale continue d'imposer les systèmes d'une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions. L'extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l'Histoire, l'ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l'économie et détient le pouvoir.
    [...] De l'exploitation à l'exclusion, de l'exclusion à l'élimination... ? »

    « On ne sait s'il est risible ou bien sinistre, lors d'une perpétuelle, indéracinable et croissante pénurie d'emplois, d'imposer à chacun des chômeurs décomptés par millions – et ce, chaque jour ouvrable de chaque semaine, chaque mois, chaque année – la recherche " effective et permanente " de ce travail qu'il n'y a pas. »

    « La pente suivie est bien celle-là, néanmoins. Une quantité majeure d'êtres humains n'est déjà plus nécessaire au petit nombre qui, façonnant l'économie, détient le pouvoir. Des êtres humains en foules se retrouvent ainsi, selon les logiques régnantes, sans raison raisonnable de vivre en ce monde où pourtant ils sont advenus à la vie. »

    « Un détail presque anecdotique. Alors que tous les politiciens s'égosillent à nous confier leur ardeur à lutter contre le chômage, l'annonce d'une baisse de celui-ci aux Etats-Unis a fait s'effondrer, très récemment, les cours de la Bourse dans le monde entier. On pouvait lire dans Le Monde du 12 mars 1996 : " Le vendredi 8 mars laissera sur les marchés financiers la trace d'une journée noire. La publication des chiffres excellents, mais inattendus sur l'Emploi aux Etats-Unis a été reçue comme une douche froide [...] A Wall Street, l'indice Dow Jones, qui avait battu encore un record mardi, a terminé sur une dégringolade de plus de 3% ; il s'agit de la plus forte baisse en pourcentage depuis le 15 novembre 1991. Les places européennes ont aussi lourdement chuté... Les places financières semblent particulièrement vulnérables à toutes mauvaises nouvelles... »

    « Autre détail : les mêmes cours montaient en flèche, il y a quelques années, à l'annonce d'un licenciement monstre par Xerox de dizaines de milliers de travailleurs. »

    « Cette baisse de la Bourse dictée par celle du chômage a-t-elle frappé l'opinion ? On ne l'a guère soulignée. [...] N'y avait-il pas là quelque signe, quelque indice ? Eh bien non ! Il n'a pas semblé. Même si la contradiction était radicale avec les lyrismes du discours général, avec les sempiternelles déclarations des politiques, celles aussi des chefs d'entreprise. Même si c'était un aveu des puissances financières reconnaissant là leurs intérêts véritables . »

    « Voici donc l'économie privée lâchée comme jamais en toute liberté – cette liberté qu'elle a tant revendiquée et qui se traduit en déréglementations légalisées, en anarchie officielle. Liberté assortie de tous les droits, de toutes les permissivités. Débridée, elle sature de ses logiques une civilisation qui s'achève et dont elle active le naufrage. »

    « Reste au grand nombre un dernier rôle à remplir, éminent : celui de consommateurs. Il convient à chacun : n'arrive-t-il pas, même aux plus défavorisés de manger, par exemple, des nouilles aux noms célèbres, plus honorés que leurs propres noms ? Des nouilles cotées en Bourse ? [...] Consommer, notre dernier recours. Notre dernière utilité. »

    Extraits de L'horreur économique de Viviane Forrester paru chez Fayard en 1996…


     

     

     

     

  • ASSOCIATION BANCS PUBLICS


    « L’uniformité n’est pas l’unité. Seuls peuvent s’unir ceux qui ne se ressemblent pas »
    Rabindranath Tagore, poète indien


    Non, les sans-abri ne viennent pas d’une autre planète !

    Et c’est bien pour cela que nous avons eu envie, il y a presque 5 ans maintenant, de partager avec eux des moments de complicité en leur facilitant l’accès à la culture qui, à nos yeux, est un magnifique outil pour se réapproprier une place dans la société. Bien sûr, certains en ont oublié l’accès mais ils ne demandent bien souvent qu’à réapprendre.

    Partis d’une bibliothèque de rue, nous avons développé une activité d’accompagnement des sans-abri. Nous les accueillons le samedi après-midi pour partager un moment de vie autour d’une animation, qui peut être la découverte d’un pays, d’un jeu autour de l’écriture ou de la lecture, de la musique ou de la cuisine. Nous échangeons des idées, nous jouons et nous rions ensemble ! Comme cela nous fait du bien à tous de rire !

    Ceux qui ne viennent pas au centre d’hébergement ne sont pas oubliés pour autant ! Nous passons les voir, régulièrement. Et puis, pour d’autres, c’est une rencontre un jour de la semaine, de préférence, toujours le même et à une certaine heure. Nous tissons du lien.

    Et pour que ce lien se resserre chaque jour davantage, nous effectuons des opérations de sensibilisation auprès des jeunes dans les établissements scolaires et avons lancé le projet « De l’un à l’autre – Changer de regard », projet placé sous le signe d'une fraternité renouvelée entre citoyens insérés et personnes exclues. Nous ne prétendons pas changer la société mais permettre à ceux qui ont la chance d’y être insérés et à ceux qui en sont exclus, de se rencontrer. Accompagner une personne sans abri dans ses démarches, dans ses projets, s’investir davantage auprès d’elle, tisser des liens dans le respect absolu de son indépendance et dans la mesure des possibilités de chacun, voilà les objectifs de cette nouvelle démarche des Bancs Publics.

    De bavardages légers en confidences consenties, l’objectif serait d’aider la personne à reconstituer doucement son identité, de l’amener lentement à croire qu’un lendemain différent de la veille est possible et d’améliorer son quotidien.


    Vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre site www.lesbancspublics.fr, à nous écrire au 28 rue Nungesser et Coli, 75016 Paris ou info@lesbancspublics.fr ou à nous téléphoner : 06 61 37 92 52

     

     

     

  • NUMERO 19

    Septembre 2006
     
    La lumière décline, l’énergie entame son lent retour vers les racines
    Et je songe aux miennes qui sont européennes, Espagne, Angleterre, catholiques, protestantes. Mes racines… Des conquistadors, des envahisseurs, des colons, des esclavagistes, des exploiteurs, des pilleurs, des violeurs, des assassins…
    Mes racines sont gorgées de sang avec lequel s’est bâti un empire.
    Des fleuves de sang versé qui ont infiltré mes cellules, et je suis née comme ça, hantée par les cris, les pleurs, la rage et le désespoir de tous ces peuples, hommes, femmes et enfants humiliés, décimés, réduits à néant. Je porte ce poids, ce sang lourd d’injustices non réparées et je tente d’y puiser un peu de cette dignité dont nous avons perdu le souvenir.
    Mes racines sont gorgées de sang avec lequel s’est bâti un empire pour néo-humains sous plastique, élevés en batteries sophistiquées et non dénuées de confort, il faut le dire.
    Je ne porte pas de culpabilité. Je ne veux pas payer pour des crimes que je n’ai pas commis de mes mains, mais j’aurais terriblement honte si je cautionnais par mon silence et mon indifférence ce qui perpétue ces horreurs encore et encore, quels que soient les noms sous lesquels on les dissimule.
    Mes racines sont gorgées de sang avec lequel s’est bâti un empire.
    Un empire arrogant, plein de mépris, imbu de son pouvoir temporel, si illusoire en vérité face à l’immensité de notre ignorance. Un empire menteur, cupide, violent, barbare, sans respect, sans aucune grandeur.
    Mais cela avait été dit, ce sang reviendrait hanter l’esprit des enfants, petits-enfants, petits-petits-enfants des assassins et aujourd’hui la tribu des opprimés ne cesse de croître mais l’énergie humaine n’a pas dit son dernier mot.
    Une énergie spirituelle, une poésie dont le savoir s’est perdu dans les ténèbres de l’Histoire.
    Son souffle baigne nos cellules en permanence. Cette énergie comme une vague vient régulièrement se briser sur les récifs mais ne meurt jamais… La roue tourne, soyez attentifs.
    CG
     
     
    Indifférence aux masses de vivants sacrifiés ; quelques minutes d'émotion, toutefois, lorsque la télévision diffuse deux ou trois images de ces dérélictions, de ces tortures, et que nous nous grisons discrètement de nos indignations magnanimes, de la générosité de nos émotions, de nos serrements de cœur sous-tendus par la satisfaction, plus discrète encore, de n'être que des spectateurs – mais dominants.
    Viviane Forrester
    in L'horreur économique
     
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    AU SOMMAIRE
     

    Mes complices du Délit de poésie : Pascal Perrot (Paris), Denis Heudré (Ille et Vilaine), Alexandre L. Amprimoz (Canada),  Farid Chettouh (Algérie), plus invité spécial, Mohamed  Ksibet (Syrie), en quatrième de couverture.
    Délit piquant : un concentré des Pensées d’un ortieculteur et du Lexique d’anthropoclastie de Éric Dejaeger (Belgique).
    Délit d’immersion : des extraits de Trente oiseaux face au soleil (voyages) de Gilles Lanneau (Cantal).
     
    Vous pouvez abuser sans modération du Délit d’(in)citations et du Bulletin de complicité, les effets secondaires n’en seront que meilleurs.
     
    et le retour de
    Joaquim Hock
     
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    joaquimhock@brutele.be
    Grand Illustrateur Attitré de Nouveaux Délits
     
     
    Autrefois, le chemineau faisait horreur ;
    le saltimbanque était méprisé :
    Les sédentaires se jugeaient supérieurs aux errants.
    Aujourd'hui, l'homme immobile regarde l'homme bolide écraser sa volaille
    et disparaître dans une poussière de gloire.

    François Mauriac
    in La Province, 1964
     
     
     

  • NUMERO 18

    Juillet 2006
     
     
    De licence à licencieux, d’abandon à délinquance…
    Le mot licence  vient du latin, licere, licetus, signifiant « être permis » mais aussi « être mis aux enchères, être évalué à »… Il serait sans doute très intéressant de connaître le rapport entre  licencia « permission » et licitatio « enchère »…
    Au XIIe s., le mot loisir, qui vient aussi du latin licere, est un verbe qui signifie « être permis ».
    Société des loisirs, société du tout permis ?
    Au XIIe s., licence est un mot savant, qui signifie « liberté », au XVème, il devient « liberté excessive » et un siècle plus tard, apparaît licencieux, dérivé de licentiosus, « déréglé ». En même temps, la licence devient un titre universitaire, licentia docendi, un permis d’enseigner. Et puis arrive la licence fiscale au XIXème, avec les bienfaits de la révolution industrielle et des colonies… Pour l’argent, avec l’argent, tout est permis. Sans aucun doute.
    Et les licenciements alors ? Des permis aussi ? Mais permis de quoi et permis pour qui ? 
    Quel rapport entre un licencié économique et un licencié en économie ?
    Lequel des deux est licetus, « mis aux enchères » ?
    Saviez-vous que délinquant a la même origine que relique, avec cette racine indo-européenne, leik, « laisser » ? En grec, leipen d’où ekleipen, « laisser en dehors, abandonner » et en latin, linquere, lictus, d’où delinquere, « faire défaut » et puis surtout « faillir, être en faute ».
    Son participe présent delinquens, a donné délinquant au XVIe s.
    La délinquance, elle, est née au XXème, mais est-il besoin d’étymologuer pour comprendre que l’exclusion mène à la délinquance ?
    Le licencieux ne serait-il pas un excès, un dérèglement de la liberté de quelques-uns au dépend de tous les autres ?… Lorsque liberté et responsabilité ne marchent plus de pair ?
    Imaginons que nous donnions à une poignée de très jeunes enfants la liberté de faire constamment tout ce qu’ils veulent. Imaginons que ces enfants là soient des chefs, d’entreprise, de banque, de partis, d’Etat… L’élite. Des enfants gâtés de trois ans, surdoués peut-être, nés du « bon » côté, c’est certain, et auxquels n’a été fixée aucune limite.
    Et puis imaginons, la multitude d’enfants laissés en dehors, abandonnés… qui ne vivent que de limites, sur la limite fixée par la conduite irresponsable de la dite élite…
    Et moi je vous demande, où sont passés les Anciens dans nos sociétés infantiles ?
    C.G.
     
     
    La moitié des brésiliens ne dorment pas parce qu’ils ont faim.
    L’autre moitié ne dort pas non plus, parce qu’elle a peur de ceux qui ont faim

    Jose de Castro
     
     
     
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    AU SOMMAIRE
     

    Mes complices du Délit de poésie : Claudia Ainchil (Argentine), Eric Gilberh (Paris), Nicolas Gille (Yvelines)
    Délit cash : quelques Versets de chair et Papiers de fortune avec une comptine en prime de Anne Archet (Québec)
    Délit de sang : La fête et La brebis galeuse de Rubén García García (Mexique)
    Délit froid dans le dos : Aire de repos et Des inconnus de Daniel Teulade (Lot)
     

    Illustratrice invitée :
    Anaïs Aillet (Lot)
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    Le jour de mon arrivée à Potosi, sur le toit bolivien,
    je me doutais un peu que ce lieu dissimulait une pauvreté humiliante. Ce fut toutefois au sortir de la mine que je sus
    que l’endroit était le véritable nombril de la misère humaine.
    J’étais arrivé en simple voyageur. Ce que j’y ai vu suffirait à faire
    de tout être normal un révolutionnaire.
    Paul Ohl

    in Soleil noir

     
     
     

  • NUMERO 17

     
    Mai 2006
     
     
    ®évolution des mœurs…
    Le silence est d’or dit-on et le mois de mai ne serait-il pas polisson ?
    Il m’arrive de penser que rien n’est plus subversif que le printemps, quand la nature entière ne pense plus qu’à une seule et même chose… Et tous les maîtres du monde auront beau faire, podran cortar todas las flores pero… no detendran la primavera.
    Certes il s’agit avant tout de la perpétuation des espèces, mais pas seulement…
    Il s’agit aussi de la beauté. La Beauté du vivant. Des couleurs, des courbes, des jeux d’ombre et de lumière, du mouvement.  La danse.
    La danse a toujours eu affaire avec le sexe et c’est pourquoi il est bon de danser pour apprécier l’amour dans son expression la plus printanière.
    Le mois de mai ravive les sens, et « plus on fait l’amour plus on a envie de faire la révolution, plus on fait la révolution, plus on a envie de faire l’amour »… C’est du moins ce qui se disait en 68 mais les soixante-huitards après avoir bien rigolé… bref passons ! 
    Se réapproprier nos corps, nos sexes me semble aujourd’hui plus que nécessaire pour se réapproprier de même notre savoir-penser, notre libre-imaginaire.
    Intégrismes, extrémismes, prêcheurs et moralistes de tous bords nous parasitent le mental et la chair. Puritains et pornographes ont la même volonté de manipulation, de contrôle, de profit.  Alors mesdames, messieurs, osez donc votre propre plaisir !
    Le vôtre et pas celui des voisins ! Ce plaisir unique qui vous appartient et qui n’est ni bien, ni mal, seulement une expression vitale, belle et éclatante parce que libre et sincère.
    Faites-vous du bien, et vous en donnerez aux autres. Respectez vos propres rituels, acceptez vos différences, et vous saurez respecter  les autres, accepter jusqu’à la nécessaire étrangeté de leurs exutoires. Et je pense surtout à nous les femmes, car il serait sans doute temps d’aller puiser à la source, la source vive qui est en nous.
    Temps d’aller enfin courir avec les loups mes sœurs…
    C.G.
     
     

    Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
    Où vous voulez ? - Pas toujours, mais qu'importe ?
    - Il importe si bien, que de tous vos repas
    Je ne veux en aucune sorte,
    Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
    Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encore.

    Jean de La Fontaine
    in Le Loup et le Chien
     
     
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    AU SOMMAIRE
     
    Délit de poésie : Tamara-Amaranta (Paris), Glenn W. Cooper (Australie), Christian Erwin Andersen (Belgique) et Frédéric Pouchol (Paris).
    Délit roulant : qu’est ce qui divague de la Sicile à la Côte Vermeille, en passant par la Pologne ? Les Calepins Voyageurs de Cathy Garcia (Lot).
    Délit del mudo :  contes et silence de Máximo Ramón Chaparro Scetti (Argentine).
    Délit d’(in)citations pour les uns, bulletin de complicité pour tous.
     
    Illustrateur invité :
    Serge Dubois (Lorient)
    s.oazar@wanadoo.fr
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    Si vous voulez cacher quelque chose aux peuples, inculquez-leur une façon de penser qui soit la plus éloignée possible de ce qui se passe vraiment afin que, si la vérité est révélée au grand jour, elle paraisse bien trop ridicule et fantastique pour que la majorité l'accepte. Et en effet, si vous faites suffisamment bien votre travail, les gens vont tourner la vérité en dérision, dire que c'est de la folie, et ridiculiser quiconque essayera de la promouvoir.
    David Icke


     
     

  • NUMERO 16

    Mars 2006

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    Mars attaque !
    Et les oiseaux tombent du ciel, les innocents tombent des nues, les soldats tombent pour rien, il y a des gens qui tombent à pique, d’autres sur le carreau, la pluie ne tombe plus, bref, boum ! tout tombe plutôt mal.
    Faut-il pour autant baisser les bras, les yeux, le rideau, la tête ?
    Au bout de l’extrême pessimisme, est une plage. Une plage tranquille, une plage musicale.
    Une plage blanche et qui doit le rester. Non-espace. Non-penser. Non-faire.
    La vie libérée de l’espoir.
    C’est beau l’espoir mais c’est aussi un diktat qui nous condamne à l’attente de ce qui n’est pas encore et qui pourrait bien ne jamais être.
    L’espoir est une épine qui empêche de jouir de la rose présente.
    Quand il n’y a plus rien à espérer, alors oui c’est tout ou rien !
    L’étincelle de génie ou la balle dans la tête… L’étincelle de l’instant, le génie de la miette.
    Tout sommet couve son gouffre mais au bout de l’extrême pessimisme on peut entendre soudain le bruit de la forêt qui pousse plus que celui de l’arbre qui tombe. On peut entendre la musique de nos respirations, le cœur et le sang qui battent et les bruissements de nos rêves couvrent la cacophonie des bombardements médiatico-publicitaires. Nous immunisent contre l’overdose de sons, d’images, d’évènements factices… Cette nausée de la connerie quand elle est servie continuellement et à toutes les sauces.
    On peut en rire, en pleurer ou on peut chercher mieux. Trouver le génie de la miette.
    Même et surtout au bout de l’extrême pessimisme.

    CG





    Pour édifier un nouveau monde
    Tous les désespoirs sont permis

    Daniel Maximin
    In L’invention des désirades




    AU SOMMAIRE


    Délit de poésie : Jean-Michel Platier (Paris), Paull Viktor (Angleterre), Serge Dubois (Morbihan), Duane Niatum (État-Unis)

    Délit sur le causse : un nouvel extrait de jardin du causse de Cathy Garcia (Lot)

    Délit farouche : Du plomb dans l’aile, Les deniers de Judas et Poivre et sel de Jean-Marc la
    Frenière (Québec)

    Le délit d’(in)citations ne sert pas qu’à boucher les trous.

    Le culletin de bomplicité non plus.


    Illustrateur invité de ce numéro:
    Serge Dubois (oui, le même que le poète)
    s.oazar@wanadoo.fr

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    Une seule misère suffit
    à condamner une société.
    Il suffit qu'un seul homme soit tenu
    ou sciemment laissé dans la misère
    pour que le pacte civique
    tout entier soit nul.
    Aussi longtemps qu'il y a un homme dehors,
    la porte qui lui est fermée au nez
    ferme une cité d'injustice et de haine.
    Charles Péguy
    (1873-1914)