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LA REVUE NOUVEAUX DÉLITS - Page 17

  • Vient de paraître : Penser maillée de Murièle MODELY

    aux Editions du Cygne

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    ISBN : 978-2-84924-263-6

     

    13 x 20 cm

     

    88 pages

     

    12,00 €


    Dans le foisonnement ou le manque, dans la mémoire qui file, dans l'île qui se dérobe, la langue explore, fouaille, cherche l'identité métissée…
    Comment remplir les blancs, combler le noir ?

    Tu t'épelles comme la première lettre
    Tu bazardes en morceaux ton corps par la fenêtre
    Tu recrées l'alphabet sur l'arête du ciel
    […]
    Voilà mis
    Bout à bout
    Des pores, des pigments
    Voilà dans le karaï
    Tes épices fragments


    Comment penser le mot, mailler le mot, tous les mots...

     

    Murièle MODÉLY est née à Saint-Denis, île de la Réunion. Installée à Toulouse depuis une vingtaine d'années, elle écrit depuis toujours, essentiellement de la poésie. Elle présente un penchant fort pour les regards de côté, elle cherche encore et toujours la mer, elle guette sous la lettre le noir / le blanc... Elle a participé par ailleurs à des revues poétiques ou sites : Nouveaux Délits, Microbe, Traction Brabant, L'Autobus, FPDV, etc.

     

    Des extraits de Penser maillée ont été publiés dans le numéro 40. Si vous les avez appréciés alors n'hésitez pas à vous procurer ce livre.

     

    http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-penser-m...

     

  • RÉSONANCES 41

     

    Incendies_fichefilm_imagesfilm.jpg1 film : Incendies, écrit et réalisé par le québécois Denis Villeneuve d’après la pièce de Wajdi Mouawad, a reçu au total 11 récompenses, et elles sont plus que méritées. J’ai rarement vu un film aussi riche et aussi réussi à tout point de vue. Le scénario est en or, les images sont magnifiques, l’intrigue astucieusement composée d’allers-retours entre présent et passé, est captivante et le fond est d’une extrême intelligence et sensibilité. C’est le portrait d’une femme, Nawal, magistralement interprétée par Lubna Azabal, le portrait d’une mère, au passé mystérieux qui sera dévoilé après sa mort. Bouleversant, déchirant même, le film est aussi beau que dur. Ce que les jumeaux Jeanne et Simon Narwan vont devoir découvrir, selon les dernières volontés de leur mère - ou plutôt les derniers caprices, leur semble t-il, d’une femme trop distante - pour être autorisés à graver une épitaphe sur la tombe de cette dernière, les renverra dans un passé qu’ils n’auraient jamais pu soupçonner, en plein cœur de la tragique histoire du Liban. Le nombre de thèmes abordés, chacun avec justesse, dans ce film est tout simplement époustouflant. C’est le genre de film qui ne s’oublie pas.

     

    http://www.incendies-lefilm.com/#/bandeannonce

     

     

     9782913465091-0.jpg1 livre : Barrio Flores, Philippe Claudel, avec des photographies de Jean-Michel Marchetti, la Dragonne, 2000. Barrio Flores est comme l'indique son sous-titre, une "petite chronique des oubliés". Le Barrio Flores, à la Havane, est un de ces innombrables quartiers pauvres d’Amérique latine ou d’ailleurs et ce livre évoque tous les oubliés qui y vivent, y survivent. " j'avais dévalé la nuit. Le jour me prenait dans les parfums de fritures. Des ivrognes à l'angle d'un immeuble éboulé s'accrochaient à leur aube de tromperies et d'alcool de canne." Un gamin comme il en existe tant, enfant des rues, d'autant plus vivants qu'ils côtoient la mort au quotidien, nous y promène comme une "petite musique", "Je marchais sur des trottoirs blancs comme des fesses d'agneaux", une comptine entêtante. J'ai été séduite, envoûtée par le chant des mots, la beauté de ce texte qui rend hommage aux exclus "dans le matin du quartier de tôles et de carton, dans le matin hésitant des chiens maigres et des loups de fortune". Un hommage à ceux dont l'existence n'est parfois qu'une brève étincelle "le battement de son cœur, si rapide, qui se précipitaient de vivre en quelques mois une vie entière". Un texte poétique, vibrant et juste, qui résonne encore longtemps après lecture. " Elle a lampé à la bouteille un oubli aux couleurs de lune morte." Philippe Claudel est né en 1962. Écrivain et scénariste, il a publié une quinzaine de livres. On lui doit notamment «Les âmes grises» (éd. Stock), roman couronné en 2003 par le Prix Renaudot.

     

     

     

     

    9782226075338.jpg1 roman : Terre somnambule de Mia Couto (Terra Sonâmbula, 1993), Éd. Albin Michel, 1994, traduit du portugais (Mozambique) par Maryvonne Lapouge-Pettorelli. Il est d'abord déroutant ce premier roman de Mia Couto, deux histoires y avancent en filigrane. Un aller-retour incessant dans le temps, deux protagonistes, le vieil homme et l'enfant, réfugiés dans un car-brousse incendié au-milieu des morts. Un no man's land sinistre cerné de violence, où passé et présent, réel et rêvé, s'entremêlent constamment et la lecture des cahiers trouvés là, dans lesquels aussi se mélangent l'histoire et le mythe, le vécu et l’imaginé... Il n'est pas forcément nécessaire de connaître l'histoire du Mozambique, même si cela aiderait à la compréhension du fond de ce roman, par contre il est nécessaire de lire avec les tripes, plus qu'avec sa tête, de lire avec cet organe indéfinissable qui se met à vibrer dès qu'on le confronte à la dimension poétique. L'écriture de ce roman est belle, étrange et fascinante, et c'est bien de poésie qu'il s'agit ici. Une poésie qui puise dans l'imaginaire africain autant qu'à la beauté de la langue. Ici donc, c’est celle de l'ancien colon, le Portugais, qui est mêlée au dialecte local, pour créer de nouvelles images, riches et surprenantes, ce qui donne un style très particulier qui rappelle certains romans latino-américains. Une poésie où se diluent dans une sorte de fièvre, de lent cauchemar, le tragique des destins, la barbarie des guerres civiles et les paysages qui en sont le décor. L'absurde de la violence, l'abysse des souffrances, là où l'homme se confond avec l'animal, n'en sont que plus palpables. Etrange et magnifique roman, dont on ne sait pas exactement comment on y est entré, ni quand on en est sorti.

     

    0e5a2d31d602455c042bc07a7d7b7b7f87cf93d5.jpg1 groupe : Yat-Kha, groupe de rock tuva (Russie), formé en 1991.Le groupe tire son nom d'un instrument typique mongol qui ressemble à la lyre. Actuellement composé d’Albert Kuvezin (chanteur et guitariste), Jenya Tkatchov (percussions) et Scipio (bassiste). Albert Kuvezin maîtrise à la perfection le khöömei. Le khöömei est basé sur ce qu'on appelle le "bourdon", un son fondamental sur lequel les harmoniques, jusqu'à plus de 40, viennent former une mélodie grâce à un ingénieux placement de la langue ou des lèvres. Les chanteurs qui utilisent cette méthode peuvent produire deux voix différentes, voire trois. Le khöömei est inscrit depuis 2009 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO pour la Chine et depuis 2010 pour la Mongolie. Les compositions de Yat-Kha s'appuient sur la musique chamanique sibérienne en rajoutant des instruments électriques et ses sons rock. La voix du chanteur extrêmement grave lui a valu des comparaisons avec Tom Waits, mais la dimension chamanique apporte quelque chose de nettement original et de très envoûtant. Discographie : 1991: Kahnparty. 1995: Yenisei Punk. 1999: Dalai Beldiri. 2000: Aldyn Dashka. 2001: Bootleg. 2003: tuva.rock. 2005: Re-covers. 2005: Bootleg 2005. 2010: Poets and Lighthouses.  

     

    http://www.yat-kha.ru/en/

     

     

     

  • NUMÉRO 41

     

    Photo  TERRE 766.jpg

    Janv. fév. mars




    2012,  la fin ?

    Loin de moi l’idée de détourner le calendrier maya, aztèque ou martien à des fins du monde, mais je dois dire que la fin, je l’espère oui, et de tout cœur. La fin de la bêtise crasse, de la violence, la fin du pillage généralisé, la fin de la corruption, la fin du mépris, la fin du cynisme, la fin de l’injustice, la fin de la faim ! La fin, oui, d’un monde régulé par l’avidité, l’arrogance et l’ignorance, la peur et l’agression…

    La liste interminable des maux, on la connait n’est-ce pas ? Mais le remède ? 2012, année médecine ? 2012, année de beauté et de bonté ? Beauté comme l’entendent les Navajos : hozho. Un mot qui signifie à la fois beauté et santé. Et non pas au zoo, j’entends déjà les petits malins… Hozho qui signifie surtout un état, un état de beauté et de bien-être. La beauté, une façon d’être, de se conduire pour que règne l’harmonie. Voilà ce que nous devons retrouver, pratiquer, enseigner et nous détourner de tout ce qui est contraire à cet état. Si j’ai un vœu à formuler donc pour cette fin de monde, c’est celui ci :

     

    Que je sois hozho, que vous soyez hozho.

    Que le monde soit hozho !

     

    CG

     

     

    dans la beauté je marche

    avec la beauté devant moi je marche

    avec la beauté derrière moi je marche

    avec la beauté au-dessous de moi je marche

    avec la beauté au-dessus de moi je marche

    accompli dans la beauté

    accompli dans la beauté

    accompli dans la beauté

     

    Chant navajo de la Nuit des Chants


    Photo  TERRE 044.jpg


     

    AU SOMMAIRE

     

    Délit nucléaire : Après Fukushima, haïkus du Cercle Seegan, présenté par Seegan Mabesoone (Japon)

     

    Délit de poésie :

     

    Alain Gourhant, extraits de Poésie du désastre et de la guérison

     

    Basile Rouchin, neuf poèmes

     

    Timotéo Sergoï (Belgique), extraits du Diagonaute amouraché

     

    Résonances : 1 film, 1 livre, 1 roman, 1 groupe de musique


    Bulletin de complicité à la sortie.

     

    Illustratrice : Karolinda

     

    Copie (2) de petits dessins berlin 005.jpg

    karolinda@orange.fr

    Son site : http://karolinda.pagesperso-orange.fr/

     

    « "Peinture tendance art singulier, expression libre, allergique aux définitions qui sclérosent, très sociable ou alors plutôt solitaire, ça oscille ! Profil modifiable selon les saisons... Ici ce sont de petits dessins réalisés à Berlin lors d'un séjour d'une semaine en 2010 ; un passage dans la ville pour faire mes adieux à un amour déjà perdu deux ans auparavant mais qui nécessitait une dernière visite. Dans ma chambre, j'ai pris mes feutres et craies grasses me reliant ainsi à mon être profond, la présence de cet homme devenait fantomatique et je pus ainsi traverser cette période houleuse sans réelle difficulté. Je rencontrais Berlin et son atmosphère si spéciale tout en me réfugiant autant que je le pouvais dans mon espace intime, là ou émerge  un autre monde. Quoique sensible à l’environnement, l'autre monde prend le dessus et alimente mes créations, que ce soit la sculpture, le dessin ou la peinture. Confiée aux mains de l’invisible, l'acte souterrain  s'éprend de mes mains et je me creuse pour en suivre les méandres. »



    Copie (2) de petits dessins berlin 026.jpg



     

    Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradictions, quel prodige ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers. Qui démêlera cet embrouillement ?
    Blaise Pascal

    in Pensées

     

     

  • Anthologie de la poésie algérienne

     

    Quand la nuit se brise

     

    Anthologie de poésie algérienne


    Par Abdelmadjid Kaouah, Collectif

     

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    Tantôt ténue, délicate, à l’image des tapisseries traditionnelles, tantôt vociférante et éclatée, tel un oued en crue, la poésie algérienne a accompagné les douleurs et annoncé les orages historiques. Cette anthologie de poètes contemporains veut faire entendre les cris engagés des poètes de la résistance comme ceux de leurs héritiers qui ont fait de la langue française, ce tribut de guerre, l'outil d'un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.

      

    Parution aux Ed. Points autour du 23 février 2012

     

     

     

     

     

  • Les vœux des poètes : Ernest Pépin

     

    Je viens de décréter une Bonne Année

     

    J’arrive au bout de l’année avec toi

    Nous l’avions commencée ensemble

    Au bout d’une autre année

    Cela fait si longtemps que ça dure

    Que mes vœux s’emmêlent

    Perdent la mémoire

    Ou bien ils se répètent comme le monde se répète

    J’aimerais voir un éboueur heureux

    Un malade guérir

    Un passant qui danse

    Une femme qui m’attend au coin de la rue

    J’aimerais voir un monde qui sauve la vie

    L’espoir qui fabrique une étoile

    Mais ce serait trop demander

    Le monde est trop le monde

    Une bulle de bonheur l’épuise

    Il s’enivre comme il peut

    Moi

    Je n’aime pas voir un amour qui se ride

    Un squelette d’enfant

    Je n’aime pas voir

    Disparaître un animal

    Un drapeau qui fait le beau

    Je suis un homme simple d’esprit

    J’aime la paix du monde

    Le bonheur du monde

    Le respect du monde

    Le bleu du monde

    Je crois que les morts rêvent en plein jour

    Je crois aux mots qui m’allument

    Je crois que les feuilles font l’amour

    Que les ombres ont leur vie

    Et puis je crois aux noces du monde

    L’année ne doit pas avoir honte de nous

    Ni la vie

    Ni l’étoile qui nous attend

    Ni l’enfant dans le ventre du temps

    Mais j’ai déjà dit ça

    Peut-être devrais-je me taire

    Attendre patiemment que mon rêve passe

    Et chuchoter pour le fou qui est mon frère

    Je viens de décréter une

    BONNE ET HEUREUSE ANNEE !

     

    Ernest Pépin

    Faugas/Lamentin

    Le 26 décembre 11

  • Rappel : un cadeau (trrrrrrrrrrrrrès) original pour les fêtes

    Tiré à Part

     


     NOUVEAUX DELITS

    et les 40 éditos



     

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    2003-2011

     

     

     

     ******************************************************************************************************

     Textes :

     

    Cathy Garcia

     

     

    et un clin d'oeil à tous les illustrateurs

    ayant participé à la revue :

     

    Michelle Martinelli  

    Üzeyir Lokman Çayci

    Blandine Jullien  

    Joaquim Hock

    Jacques Rouby

    Ferran Casals  Torra

    Patrick Evrard

    Cathy Garcia 

    Serge Dubois

    Anaïs Aillet

    Corinne Pluchart

    Jean-Louis Millet

    Valéry Jamin

    Jean-Marc Couvé

     

     

     

     

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    Tirage à cent exemplaires

    entièrement numéroté

    et signé par l’auteur

     

    http://cathygarcia.hautetfort.com/

     

        Imprimé sur papier recyclé



     

    10

    port offert

     

    Pour commander :

    nouveauxdelits@orange.fr

     

  • Le Grand Borborichon et autres coquecigrues - Joaquim Hock

    Après avoir publié il y a un an et demi son premier roman intitulé L'INTRUS, Joaquim Hock remet le couvert avec un recueil de 26 contes fantastiques illustrés par ses soins.

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    Extrait: « La course d’escargots venait de commencer. Celle-ci allait durer au moins cinq jours et autant de nuits. Les pauvres bêtes devaient parcourir une bonne demi-verste sur un chemin périlleux semé d’embûches telles que troncs d’arbres, gravillons et autres machins pointus. Chacun des escargots était entraîné et surveillé par son propriétaire qui se chargeait de l’encourager et de verser de temps en temps quelques gouttes d’eau sur sa trajectoire en cas de sécheresse trop importante. Toute autre aide comme des coups d’index sur la coquille ou le souffle étaient en revanche rigoureusement interdite par les règlements et sévèrement punie de disqualification par les arbitres. »

    Disponible aux éditions Durand-Peyroles, http://www.editions-dp.com/
    en librairie et sur tous les sites qui vendent des livres en ligne.

    http://www.amazon.fr/Grand-Borborichon-autres-coquecigrues/dp/2915723680/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1323162219&sr=1-1


    ___________________________________

    Ses blogs:  http://joaquimhock.blogspot.com
                      http://intruslelivre.blogspot.com

    Son roman "l'INTRUS - fragments du récit d'une humiliation en milieu domestique"  est bien sûr aussi  toujours disponible.

  • Merci à Christian Saint-Paul

    Dans sa nouvelle émission Les poètes sur Radio Occitania Christian Saint-Paul invite à lire le n° 40 de la revue de poésie vive NOUVEAUX DELITS   6 € abonnement 25 € chèque à adresser à Association Nouveaux Délits  Létou -  46330 St CIRQ-LAPOPIE http://larevuenouveauxdelits.hautefort.com . Ce numéro soigné comme toujours rend hommage : à Beb KABAHN (1974-2011) graphicultrice de stigmates, « écrivière en poésie et tellement plus encore » (selon l’expression affectueuse de Cathy Garcia) et à Yann ORVEILLON (1941-2011) poète et voleur de feu, au cœur océan. Les illustrations sont de Corinne Pluchard  http://corinne.pluchart.over-blog.com . Lecture de la fin de l’éditorial de Cathy GARCIA.

    Puis toujours de Cathy GARCIA lecture d’extraits de son recueil « le poulpe et la pulpe » avec des dessins de Jean-Louis MILLET paru aux éditions cardère 56 p 10 € commande possible sur : www.cardere.fr 

    Dernier poème du recueil :

    Me couper rituellement la langue pour ne plus qu’elle fourche.

    Semer des graines de sourire à chaud dans le fumier de mon cœur.

    Me laver des scories qui cherchent encore reconnaissance.

    Être creuse afin d’être usée et renouvelée sans fin.

                Comme une veine.

    Les éditions Cocagne 30 rue de la Banque 82000 Montauban www.cocagne-editions.org  ont entrepris de publier l’œuvre de Félix-Marcel CASTAN ; le dernier volume Occitanisme pédagogique 150 p (très beau livre) 30 € rassemble des textes de ce penseur hors norme sur l’humanisme qui découle de la posture culturelle comme un mode de vie à suivre ; et cela pour toutes les cultures, la culture occitane qui est celle de l’auteur comprise. De très belles pages qui font parfois référence à des évènements datés (les années du festival de Montauban par exemple) mais écrits avec une précision pédagogique qui les rendent intemporelles. Pour CASTAN « la littérature occitane peut tout dire au nom de tous, à la fois ceux qui sont de son pays et ceux qui n’en sont pas, au nom de toutes les provinces d’une nation qui veut ressusciter à la vie culturelle, au nom même des hommes qui partout cherchent les moyens les meilleurs d’habiter leur planète. »

    Puis le cap de l’émission est mis sur le Portugal, le sud précisément, l’Algarve bien connu de Saint-Paul qui y séjourna quelques étés chez son ami l’éditeur Carapato à Faro. Audition d’un morceau de MADREDEUS pour s’imprégner des accents de cette terre avant de poursuivre sur l’œuvre de Fernando CABRITA dont les éditions L’Harmattan dans leur collection « Poètes des cinq continents » ont fait paraître en édition bilingue portugais-français « Douze poèmes de Saudade » traduit et préfacé par François-Luis Blanc  65 p 10,50 €  http://www.librairieharmattan.com 

    Né à Olhao prés de Faro en 1954, Fernando CABRITA a collaboré à divers journaux et revues, au Portugal, en Suisse et au Mozambique, à travers des articles, des dessins, des photos et des textes. Il a publié à ce jour une vingtaine d’ouvrages, essentiellement de poésie et fût lauréat de nombreux prix.

    CABRITA dont c’est le premier recueil traduit en français, suscite l’émotion avec des mots simples, soulevant des ondes de plaisir chez l’auditeur. Lecture de larges extraits avec une pause pour écouter une saudade d’Amalia RODRIGUEZ.

    Un poète à découvrir !

     

    à écouter sur

    http://lespoetes.fr/emmission/emmission.html

     

     

     

  • RÉSONANCES 40

    41X1YNQ4VXL.jpg1 livre : La Poésie de l’extase et le pouvoir chamanique du langage (Ed. Maisonneuve et Larose 1997) de Stéphane Labat. Un pavé de 450 pages qui s’avère, malgré quelques longueurs et des affirmations qui n’engagent que l’auteur, très intéressant, voire passionnant, pour tous ceux qui s’interrogent, ou plutôt qui sont interrogés, par ce lien entre poésie et quête initiatique, visions, métamorphose et dépassement de l’être, traversée des miroirs, rencontre avec le Double, sexe, magie, transe, enfermement et libération L’auteur compare et juxtapose, innombrables citations à l’appui, œuvre et vie d’écrivains, poètes, artistes comme Artaud, Hesse, Nietzche, Gibran, Novalis, Lautréamont, Van Gogh, Nerval, Rûmi, Rimbaud, Baudelaire, Lovecraft, Poe et bien d‘autres, y compris Morrison et même Hendrix - chacun ayant eu affaire d’une façon ou d’une autre aux excès tragiques de l’existence - avec les thèmes que l’on retrouve dans le parcours des chamanes des cultures chamaniques traditionnelles. Point commun entre ces chamans traditionnels et ces poètes chamans d’Occident : le fait d’utiliser l’extase (l’acte de sortir de soi-même) comme instrument de perception et de se faire « techniciens de la Source ». Les thèmes abordés couvrent un vaste territoire mais les femmes sont absentes de ce livre. C’est un choix de l’auteur, avec qui j’aimerais avoir une bonne discussion à ce propos, mais cela reste un ouvrage riche, approfondi, qui me parle au-delà de ce que je pourrais vous en dire, et une chose est claire, comme l’écrit l’auteur : « qui refuse la souffrance et la lucidité dans sa vie refuse également la volupté et la connaissance ».Stéphane Labat,docteur en littérature comparée à la Sorbonne, a publié 10 ans après, Escort girl et autres poèmes (Publibook).

     

    1194364182.JPG1 recueil : Ces missiles d’allégresse d’Anna Jouy (Ed. de l’Atlantique 2011) Et la femme fut… Et la femme fuit, de toute part, comme une passoire, et s’enfuit en flaques, comme un étang pris entre deux écluses/comme une flaque, en rivières, batik de soupirs teinture de lapements assurant les rivières/incrusté du venin d’ecchymoses, aspire tantôt au puits, je cherche le noir profond des cuves le noir du puits et le blanc de la mémoire tantôt à l’océan, Tête basse collée contre mon souffle j’ouvre les passages secrets pour que l’ailleurs m’inonde. Ses mots radeaux ses bouées légères. J’y bois j’y pense : l’océan l’océan… Et la femme fut… Funambule, elle marche sur le fil de la lame, inspirée, emportée dans son propre vertige, ciel et chute, elle enfle, elle gémit, elle crisse, elle grince. Plutôt que d’évoquer l’écriture d’Anna Jouy, il faudrait parler de sa langue. Cette langue amoureuse qui chante, envoûtante, qui claque, qui appelle, cherche la peau, cherche à toucher, cherche la langue de l’Autre, je te bois te suce papille contre papille ma langue dans ton vin, l’Autre, le mâle et sa male mort, pour enrober de salive et dissoudre ce bonbon amer, la lancinante solitude. Je te bois solitaire muette les yeux cousus d’épigramme. La solitude comme un jardin de couvent, de fleurs et d’épines. Dans le déambulatoire je passe je passe à l’endroit à l envers/Toutes laines à la lune. Et la femme fume, comme l’eau jetée sur le feu… Vapeur, désir. Infusion de sueurs sur les toiles du lit/Toujours ce fleuve qui embrasse sa source (…) Et la femme toute entière dans son désir de fusion, fustige la mort qui emporte le vif amant. Qu’est-il arrivé au feu pour qu’il brûle ta peau et te foute en jachères de vivre (…) Je t’ai perdu comme une trace dans une eau de fortune/Perdu comme un doigt dessinant l’océan/Et le noir qui se noie sans cesse dans le noir Et la douceur tangue avec la douleur, et la langue se tord, en chant de souffrance appelant la sentence : Je veux entortiller ma langue la nouer d’épicentre la tirer au fusil comme un oiseau nié de migration. Et la femme fut… Futile, elle aimerait, mais la nacre des ongles Je les aiguise lames d’émeri contre corne de poudre pour l’affûtage du futile. /De quoi est-ce que je pitonne mon parcours de vie ? Ongleries et nacres et l’ombre de la dentelle, ne peuvent taire le trou, le manque, et la terre devient baume. Terre. Je m’allonge me glisse au sol et tente des épousailles d’herbe. (…) Mise à terre qui me rend si aérienne et qui arrose mon ventre d’un azur chaud déleste mes membres de leurs comités d’entreprise subtilise mes « marche ou crève ». La terre accueille et l’eau coule, en bain, cette tiédeur d’huiles et des transparences de moire, en larmes, la journée tient sur le crin d’un archet. Et je bascule entre joue et salières… En rivière, entre baies et comètes, l’obscur des rivières coule entre les seins, la soif dégouline entre mes seins la gorge rigole. Une rivière sue. Se fait feu entre les cuisses, l’intérieur de moi immense large comme ces bras ouverts profond comme l’antre d’un volcan empli de ces sueurs de ces odeurs magiciennes et l’eau et la terre, forment la boue de la langue pour lancer ces missiles d’allégresse, ce cri engouffré, noyé de silence. L’eau…  Elle finira bien par m’ensabler quelque part sur une anse de bras. Dans ce recueil intense, se concentre toute la splendeur d’une femme débordante de suc, qui marche vers son zénith. J’ai l’espace d’aimer comme un arbre en hiver. Ma peau devient si douce qu’elle ouvre tous les sens. (…) Je vais vers l’âge à tâtons de bonheur. On pourrait même m’en aimer. Le blog d’Anna Jouy : http://annajouy.over-blog.fr/

     

    images.jpg1 groupe de musique : Wovenhand, originaire de Denver dans le Colorado, fondé par le talentueux et mélancolique chanteur-compositeur des 16 Horsepower, David Eugene Edwards à la fin 2000 (d’abord sous le nom de Woven Hand). Comparées à celles des 16 Horsepower (dont le bassiste est le français Pascal Humbert qu’on retrouvera sur les deux derniers albums de Wovenhand), les compos de Wovenhand sont plus sombres, plus intériorisées, moins country/folk et plus marquées par les percussions jouées par Ordy Garrison et les expériences d'Edwards avec divers instruments (guitares acoustique et électrique, banjos...). Depuis la dissolution de 16 Horsepower en 2005, David Eugene Edwards s'est consacré essentiellement à Wovenhand. Le groupe collabore activement avec Ultima Vez, la compagnie de danse contemporaine de Wim Vandekeybus. Wovenhand est l'auteur des musiques de plusieurs spectacles de la compagnie (Blush en 2002, Sonic Boom en 2003, Puur en 2005, Spiegel en 2006) et apparaît également dans le film Blush de Vandekeybus. La voix de David Eugene Edwards a quelque chose de réellement envoûtant,  à la limite de l’incantatoire, au service de textes dont les thèmes de prédilection sont effectivement souvent en relation avec la foi, la rédemption, le mysticisme et la religion chrétienne, une sorte de country gothique. David Eugene Edwards, petit-fils d'un pasteur nazaréen qui l'emmenait avec lui sur les routes du Colorado dès son plus jeune âge, est très croyant, cependant son mysticisme reste cantonné à son art et à sa vie personnelle, il ne pratique pas de prosélytisme sur scène, mais c’est probablement cette vie intérieure très forte qui donne autant de densité à ses compositions. Wovenhand fait partie du mouvement rock appelé le Denver Sound. Quelle que soient les croyances et le background de ce chanteur, je ne me lasse pas en tout cas d’écouter Wovenhand (comme j’ai apprécié aussi mais dans une moindre mesure 16 Horsepower), car c'est comme une redécouverte à chaque fois, avec une préférence pour les albums de 2004 et 2006. Discographie :

     

     

    album-woven-hand.jpg2002 : Woven Hand

    2003 : Blush Music et Blush Music (original score)

     

     

     

     

     

     

     

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    2004 : Consider the Birds

    2005 : Puur  

     

     

     

     

     

     

     

     

    album-mosaic.jpg2006 : Mosaic

    2008 : Ten Stones

    2010 : The Threshingfloor.

    Le site du groupe : http://www.wovenhand.com/

     

     

    1 couple de photographes : découvert cette année au hasard du net, ce fut le coup de cœur immédiat ! Robert & Shana ParkeHarrison, nés respectivement en 1968 et 1964, après une collaboration de plusieurs années, ont commencé à présenter  leur travail en co-création en 2001. Leur curriculum est éloquent, mais leur travail mérite sans aucun doute cette notoriété. Onirisme, surréalisme, torsion de l’imaginaire, le temps comme arrêté, fragilité, cauchemars et nostalgie d’une humanité perdue, on pense à Prévert, mais les créations de ce couple de plasticiens photographes restent absolument originales et immensément poétiques, tout en distillant un message à fortes résonances écologiques. Pour chacune de leurs œuvres,  ils créent décors et accessoires, photographient puis collent, peignent et photographient encore jusqu’à ce que l’image soit celle qu’ils ont voulu donner à voir. L’ambiance qui s’en dégage est parfois très sombre, pessimiste, mais jamais directement violente. Certaines photos peuvent rappeler le travail du hollandais Teun Hocks. Leur livre, The Architect’s Brother a été nommé comme un des dix meilleurs livres de photographies de l’an 2000 par le New-York Times. Voici le nom de quelques photos de deux séries différentes, qui me parlent tout particulièrement et que vous pourrez retrouver sur le net :

     

    The Guardian

     

     

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    Tethered Sky

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    Flying Lesson

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    Earth Coat

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    Mending the Earth 

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    CloudCatcher

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    Garden of Selves

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    The Clearing ; The wound ; Gray Dawn ; The Scribe et bien d ‘autres encore dont je n’ai hélas pas les noms.

     

     

     

    Leur site : http://www.parkeharrison.com/

     

  • RÉSONANCES 39

     

    Memoires d'un rat - Belfond.jpg1 roman Mémoires d’un rat d’Andrzej Zaniewski (Belfond 1994). Intitulé Szczur (Rat) en polonais, il a été écrit à Varsovie en septembre-novembre 1979 et refusé par tous les éditeurs. Jugé « pessimiste, outrancier, amoral et pornographique », le roman fut finalement traduit en tchèque et édité pour la première fois en 1990. Sa publication en allemand lui a donné ses lettres de noblesse, traduit ensuite en seize langues, il devient un best-seller. Mémoires d’un rat est un roman aussi passionnant que brutal. Il se dévore. Un livre où nous devenons rat, et traversons à ras de terre l’Histoire des hommes, rat de terre et de mer aussi, car le rat poussé par la faim est un voyageur. La vie d’un rat de sa naissance à sa mort, racontée par lui-même. Un rat qui pour contrer les peurs et la fragilité de sa prime jeunesse devient peu à peu un monstre, un rat dominant. Et peu à peu se fait jour cette troublante ressemblance entre lui et nous, nous et lui. Nous humains, lui rat, nous rats humains. Le rat est une créature intelligente, opportuniste, qui vit en clans familiaux, sans pitié pour tous ceux qui ne sont pas de la famille. Ce qui n’empêche pas le rat de manger un jour sa mère ou ses enfants. Ce livre, par ailleurs très documenté, nous parle de notre propre répugnante condition quand nous nous laissons aller à nos instincts les plus primaires. "Tu comprendras tout ce qui t'unis à cet animal apparemment si éloigné de toi". Seulement voilà, un rat est un rat, nous, nous n’avons pas cette excuse… Andrzej Zaniewski est né en 1940. Sa mère, épouse d’un homme issu d'une bonne famille bourgeoise, devra cacher pendant des années son identité à moitié juive, mais aussi son métier de danseuse. Son père, membre de l'armée clandestine, trahi par ses compagnons, sera interné et fusillé à Auschwitz. D’août 1944 jusqu’à la fin de l'insurrection, en octobre, Andrzej Zaniewski enfant et sa mère se cachent dans les caves à Varsovie. C'est là qu’il entend, pour la première fois de sa vie, des rats derrière le mur. Il vivra toutes les horreurs de cette période, sera témoin d’exécutions. Les habitants des caves survivent grâce à une chèvre, cachée avec eux, qui, à la grande stupeur de l’enfant, sera tuée lorsque devenue trop faible pour donner du lait. Tuée et mangée. Après la guerre, sa mère et lui s'installent à Gdansk dans le quartier du nouveau port, peuplé de trafiquants, de prostituées et de rats. Pour André, l'horreur continue, il voit des pères abuser de leurs propres filles. Il grandit dans un monde brutal et sordide. Sa mère tombe malade, la schizophrénie. Pour fuir tout ça, il étudie l'histoire de l'art et s’adonne à la poésie, mais sans succès, puis fait une tentative de suicide suite à un chagrin d’amour. Andrzej Zaniewski entrera au parti communiste, et sera membre de l'association des écrivains polonais, contrôlée par le parti. Il n’a jamais été apprécié en Pologne.

     

     

    Sainkho_Lugano.jpg1 chanteuse Je ne me souviens plus où et quand j’ai entendu Sainkho Namtchylak la première fois, mais je sais que ce fut une révélation instantanée : voilà MA chanteuse préférée. Artiste hors norme, intégrale, véritablement habitée par l’’esprit du chant, puisant aux techniques ancestrales des nomades d’Asie centrale et dans une recherche contemporaine des plus originales. Sa voix voyage dans les tessitures les plus diverses, du chant cristallin au cri animal, de l’ultra aigu à l’ultra grave. Écouter Sainkho, c’est faire ce voyage dans l’autre monde, là où le vent des steppes se conjugue au souffle des esprits. Sainkho Namtchylak est née de parents instituteurs et grands-parents nomades dans un petit village de la République de Tuva, au sud de la Sibérie, à la frontière de la Mongolie. Les Tuvas sont célèbres pour leur chant diphonique, le « khöömei », appelé aussi chant de gorge. Elle étudie le chant au collège et s’intéresse particulièrement aux chants chamaniques réservés aux hommes. Non reconnue par les instances locales, c’est à Moscou qu’elle finit ses études et découvre l’improvisation. Parallèlement, elle s’initie aux différentes techniques vocales lamaïstes et chamaniques sibériennes. Elle commence sa carrière avec un ensemble folk de l’Etat de Tuva et part en tournée sur d’autres continents. En 1988, elle rejoint l’ensemble jazz Tri-O et se fait remarquer par les médias occidentaux. Elle enchaîne alors les expériences artistiques, les tournées, s’installe en Europe et participe à des créations chorégraphiques, théâtrales et cinématographiques. Sa discographie compte une bonne vingtaine d’album mais en plus de Out of Tuva, enregistré entre 1989 et 1993 à Kyzyl, Moscou, Paris et Bruxelles, sorti en 1993, images.jpgje citerai tout particulièrement Naked Spirit, 1998, images.jpgqui porte bien son nom,

     

     

     

     

     

     

    sainkho_stepmothercity.jpgpuis plus électro, mélange de sons expérimentaux, de frénésies vocales et mélodies planantes, "Stepmother city", 2001

     

     

     

     

     et l’album Who stole the sky, 2003,

     

     

    B0001M0KWK.01._SCLZZZZZZZ.jpgchanté en trois langues, le russe, l’anglais et la langue de Tuva, enregistré en Italie avec la participation de nombreux musiciens italiens et internationaux. Et toujours ce savant et surprenant métissage du traditionnel et de l’avant-garde.

     

     

     

     

     

     

     

     arton633-997f0.jpg1 recueil : le mien ! Celle qui Manque, paru en janvier chez Asphodèle, dans cette collection Minuscule qui m’avait tant plue en y lisant mes prédécesseurs et je suis donc vraiment ravie d’en être. Celle qui manque n’est pas racontable : « Si j’écris donc, je vais mot dire. Cris, clameurs, siècles, foules et le chuchotis d’une fleur./C’est vrai, un rouge-gorge peut m’arracher des larmes. Une mésange au soleil. Du pain trempé, une flaque d’eau. Douce lumière du présent parfait. Le sourire intérieur s’épanche aux lèvres./Partager ? Alors j’écris, je te parle, du fleuve, du cœur. Je te parle du labyrinthe et je crois savoir que tu m’attends là. Au centre, au cœur de la cible. » Et pour accompagner le texte, quelques-uns de mes gribouglyphes qu’on peut voir aussi parmi d’autres bizarteries ici :

    http://ledecompresseuratelierpictopoetiquedecathygarcia.hautetfort.com/

     

     

     

  • RÉSONANCES 38

     

    microbe_163.jpg1 REVUE Plutôt que prendre des antidépresseurs pourquoi ne pas s’abonner à la revue Microbe ? Petite mais costaude, cette excellente revue est fabriquée d’une main (l’autre c’est pour tenir la bière) par deux complices qui tour à tour se refilent la bestiole, j’ai nommé Eric Dejaeger (déjà connu de nos services) et Paul Guiot. Microbe a contaminé bon nombre d’auteurs qui ont tous en commun un solide sens de la dérision et je cite « concision sans concession, intellisibilité (mais pas trop), humour… et plus si affinités. » et en plus Microbe se mouche de belles illustrations en nb. En abonnement simple mais aussi abonnement +++, avec 5 mi(ni)crobes, chacun imprégné d’un auteur choisi parmi les microbiens comme il faut. Microbe est donc « La revue qui refuse de jouer dans la cour des grands ! » et c’est tant mieux, car c’est comme ça qu’elle fait du bien par où elle passe, une dose de simplicité salutaire et un décapant très efficace contre la morosité ambiante. Oui, il m’arrive d’en être (de Microbe pas de la morosité !) et j’en suis pas peu fière.

    Adresse du laboratoire : Launoy 4 B-6230 Pont-à-Celles – Belgique/ Contact : ericdejaeger@yahoo.fr.

     

     

    9782918329091.jpg1 RECUEIL Tout frais et tout bon, Nos parcelles de terrain très très vague de Marlène Tissot (Ed. Asphodèle - Coll. minuscule). Marlène que vous avez pu lire à plusieurs reprises dans cette revue et qui est une de ses plus anciennes complices. J’adore les textes de Marlène, à la fois doux et percutants et qui tapent au cœur de la cible, c'est-à-dire ton cœur à toi, lectrice-lecteur. À lire et à offrir. Dans la même collection, il y a aussi l’excellent Little man de Thomas Vinau. Voir : http://asphodele-edition.pagesperso-orange.fr/

     

     

     

     

    maulin.jpg1 ROMAN Je suis tombée par hasard à la bibliothèque sur Les évangiles du lac d’Olivier Maulin (L'Esprit des Péninsules, 2008), la photo en couverture et la présentation en quatrième l’ont mis rapidement dans ma poche et puis naturellement j’ai commencé à le grignoter… Et alors là, totale jubilation ! Jamais, je crois, je n’ai autant ri en lisant un livre, rire partagé, car ce livre il faut le lire à haute voix à quelqu’un que vous aimez bien, voire beaucoup. J’ai adoré ce roman merveilleux et déjanté, il est absolument génial ! Et pas que drôle, noir aussi, car il enchante pour mieux parler du désenchantement et le final vous met une grosse claque, parce que ce qui peut faire pleurer de rire est forcément tragique aussi. Irrévérencieux, intelligent, décapant, exaltant, jouissif… Bref, un livre à lire au coin du feu en organisant une veillée de lecture avec de bon(ne)s ami(e)s et plusieurs bouteilles de schnaps – vous comprendrez pourquoi en le lisant. Olivier Maulin est un auteur qui réveille, bien ancré dans l’aujourd’hui que certains n’ont pas encore vu venir…  Du même auteur : Dernier combat, (Rencontres, 2001) ; Isabelle, (00h00, 2002) ; En attendant le roi du monde, (L’Esprit des Péninsules, 2006), réédité dans la coll. Pocket (2008) et que je vais lire très prochainement ; Derrière l'horizon et enfin Petit monarque et catacombes, (L'Esprit des Péninsules, 2009). Né en Alsace en 1969, Olivier Maulin vit et travaille à Paris. Après avoir étudié l’histoire du Brésil à la Sorbonne et avoir exercé divers métiers – employé de banque, barman, conférencier, vendeur de sapins de noël ou facteur -, il écrit aujourd’hui pour la presse notamment sur l’écologie.

     

     

     

     

    600full-ki--duk-kim.jpg1 RÉALISATEUR, Kim Ki-Duk est un de mes réalisateurs fétiches. Réalisateur autodidacte, atypique, ses films sont tous sauf attendus et manichéens, ses personnages sont complexes comme la nature humaine et on ne sait jamais où cet enfant terrible du cinéma sud-coréen va nous emmener. Alliant un sens profond de l’esthétique, l’attrait de la marge et une audace certaine, Kim-Ki Duk est un réalisateur dérangeant et extrêmement créatif. Printemps, été, automne, hiver et… printemps (2003) est à mon goût un véritable chef d’œuvre, mais L’Arc (2004) est tout aussi splendide. Ensuite, je citerai L’île, son premier succès (2000), Bad guy (2001), Samaria (Ours d’Argent du meilleur réalisateur en 2004). Il y a aussi Adresse unknown (2001), Locataires (2004) et Time (2006) . Il n’y a que Coast Guard (2002) que j’ai moins apprécié. Il est impossible malheureusement de trouver en DVD ses trois premiers films, ni pour l’instant les derniers : Souffle (2007) et Dream (2010). Kim Ki-Duk compte parmi les réalisateurs les plus marquants de la nouvelle mouvance du cinéma coréen, cinéma que j’ADORE et considère comme l’un des plus inventifs et des plus intéressants de notre époque, mais Kim Ki-Duk demeure véritablement à part. Né à Bonghwa, dans le nord de la province Kyungsang, il grandit dans un village de montagne. À neuf ans, il déménage avec ses parents à Séoul, puis doit quitter le lycée après que son frère ait été renvoyé de l'école. Son avenir semble alors tracé : école d'agriculture puis travail à l'usine dès 17 ans mais trois ans plus tard, il s'engage dans les Marines, puis pense à devenir prêtre les deux années suivantes. Ce qui est constant chez lui, ce sont ses aspirations artistiques, notamment une passion pour la peinture qui le pousse, en 1990, à quitter son pays pour venir étudier le dessin et la peinture à Paris. C’est là qu’en vendant ses peintures pour survivre, il découvre le cinéma. De retour en Corée, il y écrit son premier scénario en 1994, Painter and prisoner, grâce auquel il se voit décerner le Prix de la Création par l'Association des Scénaristes. L'année suivante, il remporte le Grand Prix du Scénario, délivré par la Commission du Film Coréen, pour Illegal crossing. En 1996, il met en scène The Crocodile, un premier film poétique et violent, confus mais sans doute déjà prometteur, suivi de Wild animals. Les deux films sortent dans un anonymat quasi total. Puis il parvient tant bien que mal à monter Birdcage Inn, qu’on dit plus doux et nostalgique, et ensuite vient donc L’Île et le début d’un succès grandissant, et à mon avis donc, amplement mérité.

     

    Autres films sud-coréens que je vous conseille (liste non exhaustive) :

     

    De Park Chan-wook, Old boy old_boy_poster.jpget Thirst index.jpg(il y a aussi Je suis un cyborg mais que je n’ai pas – encore - vu).

     

     

     

     

     

     

     

    De Bong Joon-ho, les excellents Memories of murder et Mother (il a fait aussi The Host qui n’est pas mal du tout). index.jpg


     

     

     

     

     

     

     

     

    De Lee Chang-dong, l’excellent Oasis 51NJPWADVVL._SL500_AA240_.jpget Secret Sunshine (et Poetry qui vient de sortir et que j’ai hâte de voir, par contre son Perpermint Candy, pas aimé du tout).

     

     

     

     127790-b-secret-sunshine.jpg

     

     

    208_44683.jpgDe Lee Jung-hyang, Jiburo, à voir en famille, sur le choc des générations, un magnifique et très émouvant hommage aux grand-mères.

     

     

     

     

     

      index.jpgDe Yim Phil-Sung, le glacial et très prenant Antarctic Journal

     et   Hansel et Gretel, index.jpgun faux film d’horreur mais un vrai conte noir.

    De Kim Hyeong-Jun, images.jpg No Mercy

     

     

    windstruck.jpgDe Kwak Jae-young, Windstruck, drôle et touchant

    et de Jang Sun-woo, le sulfureux Fantasmes.  38695.jpg


     

     

    Et puis pour les enfants,

    516WK7QK4VL._SL500_AA300_.jpgMari Iyagi de Lee Sung-gang, absolument superbe et très poétique et

    18385954.jpg-r_160_214-b_1_CFD7E1-f_jpg-q_x-20040723_121140.jpgOseam de Seong Baek-yeop, un conte de fée moderne inspirée d’une ancienne légende coréenne.

  • RÉSONANCES 37

     

    Nouvelles rubrique dans la revue initiée avec le numéro 37 voici, les résonances.

     

    Quelques échos  de ce qui est entré en résonance avec ma propre vibration et sans aucune logique chronologique. Il ne s’agit pas forcément de parler de « nouveautés ». CG

     

    1 REVUE : Pages Insulaires n°13 – Juin 2010 

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    Un très passionnant numéro tout autour de Maurice Couquiaud, et la transdisciplinarité, et pour en savoir plus à ce sujet, un site : http://basarab.nicolescu.perso.sfr.fr/ciret/index.htm

     

    1 FILM : Les  Tortues volent aussi de Bahman Ghobadi - Irak/Iran, 2003

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    Premier film irakien tourné après la chute de Saddam, un film fort qui vous prend aux tripes. Sans détour, gênant sans doute pour certains, mais nimbé aussi d’une vraie douceur comme un voile à peine posé sur l’extrême cruauté et le non sens de toute guerre, et que le moindre souffle pourrait à nouveau emporter. Plutôt qu’en parler, je préfère me rapporter à ces vers d’un poème de Wislawa Szymborska, La fin et le Commencement :

     

    Après chaque guerre
    quelqu'un doit faire le ménage.
    L’ordre quel qu'il soit
    ne se fera pas tout seul.

     

    Et là-bas comme ailleurs ce sont souvent les enfants qui font le ménage et se ramassent les pots cassés…

     

    1 LIVRE : Les deux fins d’Orimita Karabegović de Janine Matillon (M. Nadeau 1996)

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    Alors qu’on a exhumé, quinze ans après, des corps de musulmans bosniaques d’un charnier près de Srebrenica, et que plus de 700 victimes identifiées provenant d’une centaine de fosses communes ont été enterrées le 11 juillet au centre mémorial de Potocari, à l'occasion du quinzième « anniversaire » du massacre de Srebrenica, j’avais déjà depuis quelques jours entamé ce livre, sachant que ce n’est pas exactement ce qu’on appelle dans le monde à la mode, un roman d’été… Troublante coïncidence en tout cas, car je ne m’attendais pas à ce qu’on reparle tout à coup dans les médias de ces atroces massacres si vite oubliés, sans parler de la lamentable passivité pour ne pas dire complicité, des autres pays d’Europe, entre autre. Dans ce livre, paru à peine un an après la fin de cette guerre, Janine Matillon nous plonge directement dans le ventre de la bête. Son héroïne, Orimita, est une jeune étudiante bosniaque et musulmane, qui parle plusieurs langues et qui prépare à l’université de Zagreb une thèse sur Mallarmé et la logique négative, espérant devenir professeur de littérature française. Le premier jour où la guerre frappe, elle assiste à un mariage à Vukovar, et le plafond de la salle s’écroule sur la table de noces et sur les convives. Pendant quelques mois, elle reste avec les survivants dans une cave avant de se retrouver emportée dans les flots de réfugiés. Elle finit par être arrêtée et brutalement embarquée avec beaucoup d’autres femmes, dont certaines meurent en route, vers d’immenses poulaillers transformés en camp.

     

    Là, Orimita et onze autres jeunes femmes de sa condition, sont très vite choisies pour subir un sort privilégié. Mises à part dans un autre bâtiment, une ancienne école, elles sont nourries et bien traitées, sous l’égide d’un professeur attentionné, qui leur administre journellement des cours, c'est-à-dire un lavage de cerveau idéologique.

    Ces douze jeunes femmes apprennent très vite qu’elles sont destinées à être purifiées, non pas par la déportation et la mort, mais par l’ensemencement quotidien de valeureuse et orthodoxe sève serbe, jusqu’à ce qu’elles en portent le fruit, ce qui leur offrira l’incroyable chance d’être accueillies au sein du seul et grand peuple légitime, le peuple astral des Balkans et d’être lavées à jamais de leurs souillures d’origine. Ce roman nous embarque donc dans le pire, avec pourtant une force poétique incroyable. C’est un roman viscéral, l’héroïne toujours au bord de basculer dans la folie, certaines de ses compagnes y sombreront totalement, et disparaitront de nuit, le fameux camion de minuit, et seront remplacées par d’autres comme si de rien n’était, car l’horreur est là, d’autant plus atroce qu’elle est pour un temps étouffée, déguisée, camouflée. Orimita, hantée par Mallarmé y puise sa force, se protège par des couches de glace, de neige, combat le feu des obus, des massacres, de la violence et du sang, par le froid intense, la nudité des paysages à jamais glacés, tout son être se congèle de l'intérieur. La poésie la sauve pour un temps mais la rage monte, insidieusement, la rage envers les épurateurs mais aussi, et peut-être encore plus fortement, pour le pays tant aimé, le pays de littérature, la France, dont elle ne peut croire la trahison, l’abandon, la langue de bois des technocrates « laissons le temps au temps » dit le président de France, pendant que le temps avance à coup d’obus, de chars et de tanks, dans ses grosses bottes de crapules saoules, et les têtes tombent sur les omoplates, et les membres se mélangent, détachés de leurs corps, et massacres, viols, pillages, incendies, se succèdent à la barbe de l’ONU et toute l’inexprimable horreur de cette démence qu’on appelle la guerre, et « il faut laisser le temps au temps », pendant que tous les ministres, présidents, diplomates, militaires de France, d’’Europe et d’ailleurs ont « le sentiment d’avoir établi une bonne base pour la solution négociée », et d’ailleurs vient le temps où les réfugiés peuvent rentrer chez eux, chez eux c'est-à-dire chez les conquérants, qui les renvoient sur des terrains truffés de mines, mais si les réfugiés rentrent chez eux, directive de l’Europe, il n’y a plus de réfugiés, effacés les réfugiés, disparus et enterrés les massacrés, les membres, les têtes, les corps, oubliés les massacres… Et chez Orimita, la rage monte insidieusement, une rage folle et froide, et quand elle se retrouve avec un groupe armé bosniaque, les siens donc, c’est un autre Islam qui monte, le sang appelle le sang, et un Moudjahidine lui impose un foulard sur la tête sous peine de l'égorger, et même ceux qui se sentaient plutôt athées voient monter en eux la colère d’être considérés autres, différents, et donc la rage de l’être jusqu’au bout, intégralement, la haine appelle la haine et tout vole en éclat…Et chacun voit sa vision de plus en plus obstruée, étroite, l’autre est l’ennemi, l’autre est le tueur et doit être tué, "la Croatie aux Croates" lui lanceront les nouveaux occupants de son appartement, et il devient impossible de retourner à la normalité, impossible ne serait-ce que de la supporter, quand on est allé aussi loin en enfer, même la littérature et la poésie n’y survivent pas. Deux fins seulement sont possible pour Orimita Karabegović, mourir ou tuer.

     

    Janine Matillon, épouse de l’écrivain ex-yougoslave Stanko Lasic, a enseigné et vécu 15 ans à Zagreb, enseigne le croate, le bosniaque et le serbe à l'école des langues orientales à Paris.

     

  • "En écho à ton édito" - Patrick Joquel

    Suite pour une tristesse

     

    Il y a la tristesse

    Avec son vieux silence

    Autour du cou

    Avec sa pesanteur sur les épaules

     

    Tout ce qui nous détache

    Et nous laisse à flotter

     

    Vidé

     

    Le bleu a beau flamber

    De tous ses étourneaux

    On ne suit plus leur vol

     

    Tout est à réapprendre

    Jusqu’au léger sourire

     

    Il y a la tristesse

    Et ce n’est pas facile

     

     

    on se retourne

     

    tant de temps déjà

     

    On se connaît si peu

     

    On est si rare

     

    On se protège aussi

     

    De quoi

    De qui

    Pour aller où

    ?

     

     

    on se cogne au monde

    on s’égratigne

    on est percé de toutes parts

    on n’est plus étanche

    on fuit

     

    on résiste

    on s’obstine à façonner

     

    on ne sait ni comment ni pourquoi

    on tient

     

     

    On est là

    Rivé à son établi

    Jour après jour

    A chercher

    Quoi

    ?

    Qu’importe au fond

    Ce qu’on trouve

    On en est le premier étonné

     

     

    on s’étonne

    oui

    comme un coquelicot

     

     

     

     

    bruits de la nuit

    chiens lointains

    crapauds fragiles

    étrange hulotte

    moteurs automobiles

     

    cette odeur d’éternité

    qu’on voudrait tant ne jamais quitter

     

    doux mensonge

    hier était différent

    demain sera autre

    et nul ne sait ce soir

    lequel demain à l’appel

    répondra

    absent

     

     

     

    on est à nouveau là

    en équilibre instable

    entre un désir de sauter dans le vide

    et l’autre

    celui de rester les pieds sur terre et le nez en l’air

     

    on résiste au premier

    on s’accroche au second

     

     

    malgré ces regards écaillés par le martèlement des images

    malgré le silence étouffé par la rumeur des radios

    malgré le sordide et l’indifférence

    malgré le confort

    malgré la tentation de somnolence

    je m’applique à ne rien oublier du vent dans mes cheveux d’enfant

    je cherche à écrire aussi léger qu’un nuage

     

     

    On est tellement seul face à son passé que lorsqu’il revient certains soirs frapper à la mémoire

    on tremble

    et même

    on pleure à bas bruit

     

    On voudrait alors lancer autour de soi des milliers de bulles de savon

    Ou bien

    Sous le bleu

    tout un banc d’étourneaux

    noir olive

     

    On regarde ainsi au travers de leur transparence un paysage habituel

    On le croit immuable si bien installé dans le chant des saisons

    A peine si on se voit vieillir

     

    On se croit si bien installé dans son corps

    Bien sûr il n’est plus tout en course haletante

    ni tout en souplesse

    et pourtant

    si proches

    elles demeurent

    cette enfance et cette adolescence

     

    Familiers fantômes

     

    On s’inscrit dans le présent de ce monde

    A peine le voit-on tourner

    Le temps écrit son histoire en ce corps

    autant que dans la mémoire

    ou le paysage

     

    au printemps

    comme on voudrait croire

    à la légèreté des fruitiers

    à leur si blanche espérance

    à leurs promesses

     

    comme on voudrait

    oui c’est ça

    fleurir

    et secouer la mort

     

     

    On est à peine

    à peine un peu moins gratuit

    dans la vibration

    et beaucoup plus fragile

     

    devant tant d’indifférence au devenir de nos quelques kilos de chair

    d’insouciance autour de l’activité de nos neurones

    comment ne pas crier

    même en silence

    même en papier miroir

     

     

    Peu importe le nombre de soleils couchants perdus

    quand un seul poème les tient tous

    en quelques vers

     

     

     

     

     



    Patrick Joquel
    www.patrick-joquel.com


  • NUMERO 40

     

    Oct. Nov. Dec. 2011

     

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    Edito, médito.

     

    Une fois de plus, me voilà devant la page blanche de l’édito, ne sachant trop quoi y mettre. L’été est passé, vite mais lourdement chargé et il y a donc celles et ceux qui sont partis pour d’autres voyages. Leur rendre hommage ici est le minimum que je puisse faire. La mort de ceux que l’on aime est toujours une leçon difficile à accepter, et pourtant, qu’en sait-on finalement ? Notre sort à nous, les dits vivants, est-il plus enviable ? Je ne vais pas répondre, ni ici, ni ailleurs, à des questions aussi vastes. A chacun de chercher ses réponses, si toutefois réponses il y a. Alors quoi ? Alors rien. Rien et tout à la fois. Un pas après l’autre, sentir, ressentir et aimer. Aimer au-delà même de nos supposées limites. Aimer, parce que tout est si bref et absolument rien ne peut être monotone. L’ennui est l’illusion de celles et ceux qui pensent avoir tout leur temps. Ils ne se trompent pas tout à fait, ils ont effectivement tout LEUR temps, mais nul ne sait quand il s achève.

     

    Mourir est un processus très instructif. C'est fou ce qu'on apprend.

    Le seul ennui, c'est qu'on n'a guère le temps de mettre

    ses nouvelles connaissances en pratique
    Lawrence Block in Le Diable t'attend

     

    Chaque jour est unique, chaque jour est un commencement, chaque jour est neuf et rien ne nous oblige à répéter les mêmes erreurs que la veille. Nous sommes libres, libres d’être ce que nous souhaitons être. Libres ! Cela ne signifie pas que tout se fera tout seul, bien au contraire, et nous ne serons jamais ni plus ni moins que celle ou celui qui marche sa propre existence. Sentir, aimer, marcher. Respirer, boire, manger. De créature à créateur, juste la lettre E qui change de place. La lettre EUX, les autres, que nous pouvons accueillir, intégrer au lieu de les laisser tout au bout, loin du C comme cœur. Juste une lettre, juste un pas, juste un geste. Pas grand-chose, mais pas rien non plus. Créer c’est exprimer, éliminer une pression, se libérer donc. Pour certains, c’est aussi essentiel que de respirer, ils ne peuvent vivre sans. Peut-être ont-ils plus de pression à l’intérieur que les autres, telles de véritables cocottes-minutes ? Peut-être, peut-être… Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui je n’ai vraiment rien d’intéressant à dire, mais toujours une irrépressible envie de créer. Et la poésie, a-t-elle à voir avec la création ?

     

    Le poète n'est pas le créateur. Il est porteur d'énigmes.

    Michel Camus in Transpoétique

     

     CG

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    AU SOMMAIRE

     

    Délit d’amour :

    Hommage à Beb Kabahn (1974-2011), graphicultrice de stigmates, écrivière en proséïe et tellement plus et encore.

     

    Hommage à Yann Orveillon (1941-2011), poète et voleur de feu, au cœur océan.


    Délit de poésie : Muriel Modély, Patrick Aveline et Guillaume Siaudeau

     

    Résonances : 1 livre, 1 recueil, 1 groupe de musique, 1 couple de photographes.

     

    Délits d’(in)citations s’éparpillent comme toujours à l’automne et vous trouverez le bulletin de complicité, très au fond en sortant, qui adore jouer lui aussi les feuilles au vent...

     

     

    Illustratrice : Corinne Pluchart

    pluchart.corinne@orange.fr

     

    « Je vis près du Mont-Saint-Michel, mon lieu entre tous. J'écris, je marche, je m'arrête, je découvre. La poésie comme racine avec la grève et le vent, le sable et l'eau. Je dessine, je peins. Je regarde le monde et la lumière... souhaitant qu'elle éclaire partout et tous. »


    http://corinne.pluchart.over-blog.com/

     

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    automne profond
    mon voisin
    comment vit-il?

    Saigyo

    in poèmes de ma hutte de montagne

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    Nouveaux Délits fait partie du fond de l’ARPO

    http://www.arpo-poesie.org/

  • Avis de parution : Le Poulpe et la Pulpe de Cathy Garcia

     

     

    AVIS DE PARUTION CHEZ CARDERE EDITEUR

     

    Le poulpe et la pulpe – Cathy Garcia

     

     

     

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    Extrait

    J’ai mordu, bafouillé comme d’autres se lovent et jouissent. J’ai camouflé ma soif dans une cargaison de vertige. Trouvé dans le caniveau, une pépite lustrale.

    Sur les crêtes frontalières, j’ai fait récolte de courbes sereines. Amulettes fertiles. Clarté rayonnante. Trouvé le noyau de la féminité caché dans les arbres.

    Des cavales et des transes, j’ai gardé l’authentique insolence de la pulpe. Ce tremblement des nuques, embuscade hypnotique. Méandre où se coule la joie inconditionnelle.

    Dans ma soif, j’ai la vision d’un oiseau ensorceleur posé sur la branche haute d’un cèdre.

     

     

    « Une poésie grave, précise et drôle à la fois, où je me laisse volontiers embarquer, surprendre souvent, dans un cheminement preste, parfois fébrile ou vertigineux, qui épouse des méandres très féminins d’émotions, de sentiments, de joies et de souffrances. » (Bruno Msika, éditeur)

     

    Poésie. Livre de 60 pages au format 140 x 210 imprimé en noir sur bouffant naturel 80g. Illustré par des dessins de Jean-Louis Millet. Sept. 2011, prix public 10 euros, ISBN 978-2-914053-60-0 Cardère éditeur, Lirac (30) www.cardere.fr

     

     

     

     

     

     

         

  • Pour répondre à la question de Fabrice Marzuolo

     

    Réponse publiée dans L’Autobus n°4

    http://autobus.centerblog.net/48-numero-4

     

    L'univers poétique actuel, pour moi ça ne veut rien dire ou alors faut parler de multivers. Il y a donc toutes sortes de choses dans les multivers poétiques actuels, multitude de courants, de réseaux, de pelotes emmêlés, d'auteurs divers et variés, variables aussi, de styles et d'anti- styles qui font styles etc.


    En tant que revuiste autant qu'en tant qu'auteur, je garde un œil distancié sur les bousculades, les polémiques, les défenseurs de la vraie poésie, les défenseurs de la poésie pour tout le monde, les défenseurs de la non-poésie, les censeurs et les sangsues, les poètes rebelles et ceux qui ont la part belle, les poètes maudits et ceux qui maudissent, les poètes d'hier et d'aujourd'hui, les poètes et les pouets.


    La poésie c'est tout ça et rien de tout ça. Haaaaaaaaaaaaaaaa, la poésie !


    En tant qu'auteur, la poésie, je n'en "fais" pas, elle est là, elle était là avant moi, elle y sera après, je ne pense pas qu'elle soit l'apanage des poètes, les poètes à la limite sont des révélateurs de la poésie qui elle-même est révélatrice de quelque chose que faute de mieux on appelle poésie. La poésie c'est un mot. En tant que mot, elle rejoint le dictionnaire. J'ai déjà dit que les poètes sont des bergers, les mots toutes sortes de bestiaux, qu'on regroupe, qu'on aligne pour en tirer sens, et parfois on les tisse pour en tirer de la magie, qui est au-delà du sens. La poésie a quelque chose à voir avec la beauté, mais pas pour tout le monde, donc je pense qu'il n'y a pas de règle à imposer sinon à soi-même si on en a envie ou besoin de règle. Chacun s'exprime comme il le souhaite, et pour moi finalement l'important dans la poésie, c'est le lecteur. En tant que lectrice, j'aime, je n'aime pas, ça me parle, ça ne me parle pas, ça m'exalte, ça me laisse froide, quels que soient le style, l'école, le genre, le sujet, et donc ainsi se font les rencontres, entre un auteur qui écrit et un(e) lectrice/lecteur qui aime... Alors la poésie elle est peut être là, dans cet entre-deux, dans l'espace de la rencontre. Le reste... n'est que... ce qu'on voudra.


    En tant que revuiste, je peux dire qu'il m'arrive d'avoir la nausée de la poésie, sous toutes ses formes, comme un pâtissier peut-être ou un chocolatier qui ne supporterait plus le sucré... donc là je fais des pauses. Je vous avouerais cependant que je suis extrêmement difficile en poésie, et que je ne m'enthousiasme pas si souvent que ça, et je peux avouer aussi qu'il y a de la poésie que j'aime, parce qu'en fait ce n'en est pas... ce sont des histoires, des récits, des instantanés de vie, et seuls les poètes peuvent peut-être arriver à y voir de la poésie. D'où le fait que beaucoup de lectrices-lecteurs de poésie sont des poètes.

     

     

    Cathy Garcia, 2011

  • Nouveaux Délits fête ses 40 éditos

     

    avec un





    Tiré à Part

     


     NOUVEAUX DELITS

    et les 40 éditos



     

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    2003-2011

     

     

     

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     Textes :

     

    Cathy Garcia

     

     

    et un clin d'oeil à tous les illustrateurs

    ayant participé à la revue :

     

    Michelle Martinelli  

    Üzeyir Lokman Çayci

    Blandine Jullien  

    Joaquim Hock

    Jacques Rouby

    Ferran Casals  Torra

    Patrick Evrard

    Cathy Garcia 

    Serge Dubois

    Anaïs Aillet

    Corinne Pluchart

    Jean-Louis Millet

    Valéry Jamin

    Jean-Marc Couvé

     

     

     

     

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    Tirage à cent exemplaires

    entièrement numéroté

    et signé par l’auteur

     

    http://cathygarcia.hautetfort.com/

     

        Imprimé sur papier recyclé

     

     

     

    10

    (+ 2 pour le port)

     

    Pour commander :

    nouveauxdelits@orange.fr

     

  • Numéro 39

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/

     

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    Avril-Mai-Juin 2011

     

     

     

     

    C’est donc, le 40ème édito (puisque il y a eu le n°0 en juillet 2003) que j’avais déjà écrit l’autre jour… Avant le Japon… Avant ce monstrueux enchaînement de catastrophes qui montre, encore une fois, combien l’irresponsabilité de quelques-uns est payée au prix fort par tant d’autres, qui montre aussi que l’homme aveuglé par le profit en a perdu la mémoire. Quant au nucléaire, tout le monde le sait, sécurité et transparence. Dans l’édito déjà écrit donc, je parlais du Tiré à Part Nouveaux Délits et ses 40 éditos, qui sort en même temps que ce n°39, peut-être parce que moi-même j’ai 40 ans et du coup je me suis intéressée au nombre 40. Il revient souvent dans la Bible comme nombre de la préparation, de l'épreuve ou du châtiment. Symbole de la mort à soi-même et de la renaissance spirituelle, il correspond à la 13ème lettre hébraïque, mem, et à l'arcane 13 du Tarot, la Mort, marquant l'achèvement d'une étape. Ce nombre joue également un rôle tout particulier dans d’autres religions et dans les rites mortuaires de nombreux peuples du monde. J’évoquais aussi la coutume de la quarantaine et puis j’avais écrit pour finir l’édito : « Le monde change vite mais nous ne changeons pas aussi vite, alors que le mot changement est dans toutes les bouches, surtout celles qui prétendent maîtriser quelque chose. Mais qu’est-ce que le changement ? »

     

    Alors faut-il donc que ce soient des catastrophes atroces, des populations toujours et encore sacrifiées, pour que se fassent enfin – peut-être - de véritables prises de conscience ? Le problème du nucléaire, que je considère comme une technologie définitivement folle, c’est surtout d’être utilisé dans un contexte d’irresponsabilité, où seul compte le profit et la rentabilité à court terme. Le futur des enfants sur cette planète, une utopie. La santé publique, elle n’est intéressante que lorsqu’elle rapporte. D’ailleurs, une des premières choses dont on a parlé suite au tsunami, c’est du CAC 40… Si ça ce n’est pas de l’indécence !

     

    Quelques jours avant le tsunami, j’ai rêvé d’immenses vagues boueuses déversant sur une plage des voitures avec des gens dedans, et tout ça en silence et au ralenti, j’étais juste témoin de la scène. Je n’ai pas l’habitude de faire des rêves prophétiques, aussi vous imaginez ma perplexité quelques jours après, mais je ne vous le raconterais pas si juste à l’instant, je ne m’étais demandé quel rapport entre tout ça et le chiffre 40 ? Alors j’ai tapé dans un moteur de recherche « Japon 40 » et à ma très grande stupeur s’est affichée une page entière de titres « Japon : 40 morts dans un séisme majeur au nord-est », « Séisme au Japon : 40 morts et 39 disparus, premier bilan de la... »… 40 signifie aussi innombrables. Je ne sais que dire d’autre, il n'y a rien à dire d'autre. Juste se taire.

    CG

     

    le bruit incessant des vagues
    mon village natal
    si loin

    Shiki

    (1867-1902)

     

     

     

     

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Pris(es) en flagrant Délit de poésie :

     

    Marlène Tissot, Didier Pesnel, Linda Caro et Patrice Maltaverne

     

    Délit d’abandon de chaussure au milieu de la route : Stéphane Beau

     

    Délits d’(in)citations printanières et en Résonances, 1 roman, 1 chanteuse et 1 recueil.

     

    Vous trouverez le bulletin de complicité fidèle à son poste.

     

     

    L’Illustre Illustrateur de retour pour ce numéro :

     

     

     

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    Joaquim Hock !

    joaquimhock@yahoo.fr

     

    Joaquim Hock, est né en 1974 du côté du futur ex-royaume de Belgique. Ses activités ont été depuis cette lointaine époque diverses et variées. Dès l’âge de 10 ans, il a été fortement influencé par l’œuvre d’Alfred Jarry en général, et la science pataphysique en particulier. La pataphysique est la science des solutions imaginaires, et il croit avoir fait en ce domaine quelques petites découvertes. Son goût pour l’incongru se manifeste par un style où il aime mêler le sens et le non-sens. L’insolite est au cœur de ses textes et de ses dessins, mais le bizarre naît toujours du quotidien. Faire accepter comme normales les descriptions et les situations les moins ordinaires est ce qu’il recherche en particulier. Il està la fois dessinateur/illustrateur et romancier. Parmi ses dernières parutions : son premier roman intitulé L’INTRUS – fragments d’une humiliation en milieu domestique, aux éditions Durand-Peyroles 2010 (avec 30 illustrations) dont Nouveaux Délits avait publié en exclusivité quelques extraits. Il s’agit d’un roman mêlant le burlesque et le tragique et qui s’interroge sur la solitude et la lente acceptation de la tyrannie.

     

     

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    La vie est une bougie dans le vent
    Proverbe japonais

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    Je crois qu'il est beaucoup de cabris du verbe parmi nous, d'équilibristes du fil court, d'écarteleurs des logiques morbides, de danseurs des forêts, de nobles ascètes de l'honneur, de vaillants poètes de la jaillance, bref les acrobates se sont retrouvés et entretiennent le feu et les sursauts d'ivresse. Mais ce qui fait défaut, c'est davantage la planification des actes, l'architecture des envolées, la construction de réels dans la durée, le souffle des bâtisseurs d'espace social. Les ménestrels persistent, mais presque plus personne ne sait échafauder des stratégies vitales collectives, architecturer des cathédrales communes, œuvrer la charpente d'un édifice total. Bref, cela bondit divinement, cela jongle, mais cela compose surtout de la musique de chambre, cela ne s'élabore jamais au-delà de quelques pages, minutes, oraisons. Notre lyrisme se porte bien, mais il ne nous portera pas loin sans la patience du maçon organique, du mathématicien de la chair... Et tandis que l'acrobate rue dans les brancards, l'ennemi grandit car il sait s'organiser, construire et suivre des plans. Platon avait-il tout à fait tort de chasser le poète égotiste de la République ? Que nul ne chante trop s'il n'est aussi géomètre... Pour une éthique acrobatique, oui, mais à condition qu'elle sache aussi se faire ordinatrice. Diogène cherchait un homme. Nous cherchons, en Europe, des planificateurs de dimensions multiples. Là est la difficile éthique, ascèse, là est le plus grand défi pour la magie de l'agir.

     

    Luis de Miranda

  • Créalisme !

     

    Je crois qu'il est beaucoup de cabris du verbe parmi nous, d'équilibristes du fil court, d'écarteleurs des logiques morbides, de danseurs des forêts, de nobles ascètes de l'honneur, de vaillants poètes de la jaillance, bref les acrobates se sont retrouvés et entretiennent le feu et les sursauts d'ivresse. Mais ce qui fait défaut, c'est davantage la planification des actes, l'architecture des envolées, la construction de réels dans la durée, le souffle des bâtisseurs d'espace social. Les ménestrels persistent, mais presque plus personne ne sait échafauder des stratégies vitales collectives, architecturer des cathédrales communes, œuvrer la charpente d'un édifice total. Bref, cela bondit divinement, cela jongle, mais cela compose surtout de la musique de chambre, cela ne s'élabore jamais au-delà de quelques pages, minutes, oraisons. Notre lyrisme se porte bien, mais il ne nous portera pas loin sans la patience du maçon organique, du mathématicien de la chair... Et tandis que l'acrobate rue dans les brancards, l'ennemi grandit car il sait s'organiser, construire et suivre des plans. Platon avait-il tout à fait tort de chasser le poète égotiste de la République ? Que nul ne chante trop s'il n'est aussi géomètre... Pour une éthique acrobatique, oui, mais à condition qu'elle sache aussi se faire ordinatrice. Diogène cherchait un homme. Nous cherchons, en Europe, des planificateurs de dimensions multiples. Là est la difficile éthique, ascèse, là est le plus grand défi pour la magie de l'agir.

     

    Luis de Miranda

     

    http://nouvellesdelhumanite.over-blog.com/ext/http://crealisme.hautetfort.com/

     

     

     

     

  • Dans Texture, la revue de Michel Baglin

    http://revue-texture.fr/spip.php?article417

    Passage en revues par Georges Cathalo

    « Nouveaux Délits » : tous horizons

    Nouveaux délits : une revue engagée et enragée au service d’originales écritures poétiques.

    C’est avec courage et obstination que Cathy Garcia poursuit depuis 2003 son aventure de revuiste avec Nouveaux délits, « revue de poésie vive et dérivés ». Fidèle à ses engagements initiaux, elle avance à rebrousse-temps et à l’envers des modes.
    Sous une couverture kraft qui n’est pas sans rappeler celle de Décharge dans sa première phase, elle prend soin d’utiliser le moindre espace pour donner à lire des ensembles cohérents de plusieurs pages, poèmes, proses poétiques, récits, nouvelles,…
    Nouveaux délits tente l’impossible pari d’allier la qualité et la quantité en resserrant en 48 pages le maximum de textes dérangeants ou singuliers. Quelques aérations graphiques (illustrations originales de Joaquim Hock et de Jean-Louis Millet en particulier) et des citations en fond de page permettent au lecteur de souffler un peu.

    Des poètes de tous horizons.

    Cette revue ouvre large ses portes aux poètes de tous horizons : Ferruccio Brugnaro (Italie), Frédéric Ohlen (Nouvelle-Calédonie), Saint-John Kauss (Haïti et U.S.A.), Jean-Marc Lafrenière (Québec) Yusuf Kadel (Ile Maurice), Lina Zeron (Mexique) et tant d’autres encore. Parole est également donnée aux jeunes poètes qui trouvent là un tremplin pour se faire connaître : Marlène Tissot, Nathalie Riera, Beb Kabahn, Thomas Vinau, Fabrice Marzuolo, Frédérique Mirande, … Ces Nouveaux délits en appellent d’autres pour étonner, surprendre et provoquer.

    Georges Cathalo- février 2011

     

  • Nouveaux Délits présentée dans le guide des revues ARLIT.

    oilà ce qu'on peut y lire à propos de la revue et c'est plutôt bien non ?

     

    Nouveaux Délits se voit comme une revue atypique, indépendante, impertinente, entièrement artisanale, imprimée sur papier recyclé ; certains textes sont publiés en langue d’origine avec la traduction en regard avec des illustrations originales de divers artistes français ou étrangers (belges, espagnols). C’est une revue dite "engagée" de poésie vive et "dérivés" (?) qui publie des auteurs connus et inconnus. La revue est entièrement réalisée et orchestrée par la responsable, poète de surcroît qui déclare en outre : "Des auteurs du monde entier, quelques grands noms sans favoritisme. Petite revue de poésie interdisciplinaire, de l’éthique plutôt qu’une étiquette, ne respecte aucune frontière autre que morale. Point commun des auteurs publiés : leur humanité, pas de favoritisme, mais copinage assumé". Le numéro fourni révèle un périodique de type anthologique sans bourrage : ND n’y accueille que quelques poètes de haute volée dans un large éventail de textes.


    Lectorat : poètes et assimilés, amateurs de poésie amoureux des mots et de l’authenticité. Revue moyennement sélective, très ouverte (20 % d’AS, 40 % d’ACQS, 30 % d’AI, 10 % d’AA).
    Affinités avec Traction Brabant, Microbe, La Barbacane, Lieux d’être.


    Avis aux auteurs : Sympathique revue, à la présentation et à la réalisation amateur, Nouveaux Délits est une toute petite revue vivante et accueillante même si le numéro 31 qui nous a été fourni ne nous permet pas d’en dire plus. Il offre tout son espace à l’emblématique poète espagnol antifranquiste Marcos Ana, au poète belge ultra-confirmé Werner Lambersy, à Rémi Froger (auteur P.O.L) et à Cathy Garcia. Ah, j’oubliai : un immense texte de Ludovic Kaspar sur la 4ème de couverture. Tout cela laisserait supposer qu’ND cacherait bien son jeu et que sous une présentation médiocre, elle ne donnerait à lire que des textes de grande qualité. La revuiste préfère recevoir les contributions par
    courriel.

    Edité par L'OIE PLATE - L'Observatoire indépendant de l'édition pour les auteurs très exigeants
    B.P. 17, 94404 VITRY-sur-SEINE Cedex (France). http://www.loieplate.com/catalogue-livres/arlit.php

     

     

  • Nouveaux Délits par Michel Host*

      

     

    Conçue, dirigée, fabriquée par Cathy Garcia, la revue est couverte d’un papier épais et de bon aloi, ses pages sont de papier recyclé, mais d’une vraie qualité et fort lisibles. C’est que Cathy Garcia, poète (poétesse pour ceux qui pensent que les mots ont un sexe) vit en pleine nature, à Saint-Cirq-Lapopie, qu’elle se comporte selon des lois naturelles, défendant autant qu’elle en a le pouvoir les restes de paysages vierges que veulent bien nous laisser les industriels, les automobilistes, les agriculteurs, les supermarchands, les pollueurs de tout acabit ! et cela non seulement près de chez elle, mais partout dans le monde, offrant ses pages aux poètes des Caraïbes, de l’Afrique, des Antilles, de l’Amérique du Nord… C’est sa marque  (sa poésie, j’en parlerai plus loin, sans la démentir, nous porte vers d’autres parages) et elle est présente dans NOUVEAUX DÉLITS, aux côtés du souci constant de défense des opprimés, de révolte contre les injustices, les flagrantes prévarications et corruptions. Un engagement qui, à chaque numéro, met en grand péril son mince budget, voire le met par terre ! Cette volonté, cette marche et cette trajectoire augmentent le poétique, le magnifient, n’en excluent pas d’autres beautés, des fêtes de mots, d’intimes allégresses, les échos des joies et des peines... La poésie, elle, est en soi et par soi illimitée, et cette revue ne l’oublie pas, car ainsi qu’écrit Silvaine Arabo (N°36) :

     

    La magie des mots et des lignes

    Parfois dégrafe

    La douleur unique du soir

    Et sa coupe d’amertume,

    Vers d’autres oiseaux

     

    Dont le nom encore

    Est inconnu.

     

    D’abord, je me souviens de ce N° 31, où figure le poète espagnol Marcos ANA, que j’y ai l’honneur de traduire, un homme que la prison franquiste, entre 1939 et 1961, n’a pu réduire ni au silence, ni à la haine, ni à quelque forme de résignation :

    « Mon péché est terrible ;/  j’ai voulu remplir d’étoiles / le cœur de l’homme. »

    […]

    « Elle n’est pas ronde la terre / c’est une cour carrée / où tournent les hommes / sous un ciel d’étain. »

    […]

    « Dites-moi comment c’est un arbre. / Dites-moi le chant de la rivière / quand elle se couvre d’oiseaux. / (…) Dites-moi comment c’est le baiser / d’une femme. Donnez-moi le nom / de l’amour : je ne m’en souviens pas. »

    […]

    « Si je renais un jour à la vie / ma maison n’aura pas de clefs : / ouverte toujours aux hommes, / au soleil et à l’air. »

    […]

    et de sa « Lettre urgente à la jeunesse du monde » :

     

    « Comme un clocher d’or

    Rêvent vos cœurs.

    La jeunesse est l’heure

    De l’amour, son printemps

    Pourquoi remuerai-je vos branches

    Joyeuses avec ma tristesse ? »

     

    Je me souviens de ce N°33, où parle l’Indienne du Canada, Rita MESTOKOSHO :

    « Je suis la traductrice de la terre / Car les hommes ont oublié les sons de notre mère… »

    […]

    « Je suis née dans la langue innue / Mais la forêt s’éloigne / Elle a peur de l’homme qui tue… »

    […]

    « Mes enfants sont tes propres enfants. Ils sont le sang qui coule dans tes veines. Ils font battre ton cœur. »

     

    Je me souviens de ce N°34, où Ernest Pépin, drôlement, regarde marcher les femmes, concrètes et fragiles, dans la ville caraïbe :

     

    Les femmes multicolores

    Ont arrondi la ville

    Elles vont jeans serrés

    Pantalons moulants

    …………………………………….

    Elles veulent vivre la barbarie des stars

    La mode des riches

    Les idées des magazines

    Les fantasmes des couturiers

    Boire le sang des boutiques

    Je vois sous leur taille basse

    D’impossibles bonheurs

    Le string qui grince et grimace

    Peu leur importe que

    Des femmes meurent d’être femmes…

     

    Je me souviens de ce N° 35 où Jany Pineau en appelle aux mots qu’elle rassemble non sans violence parfois, en dépit de tout et d’elle-même :

     

    Rien, je ne dirai rien.

     

    Je planquerai mes mots dans des mottes de terre pour les rendre aveugles comme des taupes […] Les mots ne m’échapperont pas.

     

    Des mots / Des mots qu’on sonne / « À la page ! / Le sujet est prêt… » // Un silence qui résonne / Une feuille qui blanchit / Sous la main fixe / de l’anorexique

     

    De ce N°35 encore, où Marlène Tissot a « toujours rêvé d’être une hôtesse de l’air », et voudrait « s’aimer malgré les faux plis, dans une vie froissée »… ; où Nathalie Riera dit des secrets pluriels et mêlés, des grâces délicates : « l’effluve des couleurs et cette envie d’écrire / alors ma légèreté pour vous faire jouir  […] voix délivrées de toute éclisse / fais glisser tes longs doigts // sur les lingeries du verbe // déboutonne par devant / depuis le col / la fluidité de la pénombre / mouillée / sur le jersey de laine… »

    Des N° 36 & 37 je n’ai pas à me souvenir, ils sont de l’année : l’un qui voudrait nous faire fréquenter des « poètes ratés » qui ne le sont guère (Fabrice Marzuolo)  - « Brûler, vous dis-je ! / Jusqu’au gris de la cendre / Et qu’une main preste jette / La poussière dans la lumière ! » -. Des ratages de cette sorte, on en redemande !, et qui aussi permet à Silvaine Arabo d’exprimer tout le sel des temps enfuis : « Dites mon sel / Dites / Vous m’avez manqué / Vents et froidure vous avaient desséché… // Chapelet des siècles / Vos cristaux comme des gemmes / Tôt m’auront dépouillée de moi-même / À moi-même importune » ; l’autre, qui offre à votre serviteur l’espace pour ses Onzains dédiés aux femmes rencontrées, à toutes celles, amantes ou non, à qui il peut dire « Je t’ai fol-aimée. Tu fus mon amoureuse. », et donne ses espaces aussi à Frédérique Mirande : « … le vent me porte haute je suis, / je suis poussière, infiniment poussière, ronde et légère, entre ciel et terre… », à Francis Gast, en quête d’ « Un pays de mélodies intarissables / Que les guerriers surgis du fond de la haine / N’ont pas encore profané de leurs cris », à Jean-Marc La Frenière, qui pourrait me… nous… ressembler assez : « Je ne crois pas en Dieu mais je crie vers le ciel ce qui n’a pas de nom. J’apporte le bois sec, le vent des mots, le pain du rêve. », à Jean-Marc Couvé, dont le mémoire est peuplée d’images que d’aucuns connaissent bien : « - Le canard, cou coupé, court toujours dans la cour de récré ensanglantée de ma mémoire, grince Cadet. Maudit Charlot ! Quel besoin ont-ils de tuer tel plumage ou tel plumage, les hommes, pour manger ? »

    Et les Nouveaux Délits N° 38 ne se feront pas attendre longtemps. Si l’on veut ne pas rester figé dans les vents glaciaux des parkings des supermarchés, ne pas s’emberlucoquer de mensonges diplomatiques, se noyer dans Google et sites de rencontre, ne pas manger aux fast food publicitaires, le remède est de lire Nouveaux Délits, et même d’y blanchir quelques euros dans l’abonnement !

     

    (Extrait du bulletin La Mère Michel V - Poiesis-Poésie - Automne-Hiver 2010-2011 qu'on peut lire dans son intégralité sur: http://delitdepoesie.hautetfort.com/archive/2011/01/18/la-mere-michel-a-lu-special-poesie.html

     

     

    *Michel Host outre qu'il a été publié en tant qu'auteur dans la revue, en est également le correcteur bénévole, http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/

     

     

     

  • Numéro 38


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    Janvier-Février-Mars


     


     
    Et cetera desunt.

    Jusqu’à quand nous laisserons-nous imposer nos pensées, nos mouvements, nos goûts, nos façons d’être, d’aimer, de travailler, de vivre, nos rythmes, nos rêves ? Jusqu’à quand accepterons- nous l’inacceptable ? Face au rouleau compresseur, s’agirait-il de savoir si on va courir de plus en plus vite - et tant pis pour ceux qui tombent, ceux innombrables qui sont déjà tombés - ou si nous allons tenter un saut de côté ? Le problème c’est qu’il n’y a pas un seul rouleau compresseur, unilatéral, et peut-être évitable, mais des multitudes de rouleaux compresseurs qui partent dans tous les sens ! Alors ?

    Il ne s’agit plus là de politique mais de prédation. Prédation d’humains envers d’autres humains. Prédation ou plutôt parasitisme. Le prédateur met à mort sa proie pour s’en nourrir et en nourrir sa progéniture, le parasite s’en nourrit, la pompe, la suce, l’épuise, la mort ne vient que plus tard, de façon non directe, et il est souvent difficile de déceler la vraie cause. Les véritables causes de la guerre, de la misère, de la violence, de la malnutrition, des maladies, de la folie, du fanatisme, et de la longue et atroce liste des etc. Et cetera desunt, qui signifie « et les autres choses manquent ». Oui, les autres choses manquent, comme la paix, le respect, la dignité, la clairvoyance, l’échange, le partage – ailleurs que sur ces réseaux dits « sociaux » -, la sororité et la fraternité, l’empathie pour toute forme de vie... Bref, tout ce qui donne SENS à l’existence.

    Alors nous voilà en 2011, à la saison des vœux… Que dire ? Que cette nouvelle année ne soit pas pire encore que celle qui vient de s’achever.

    Santé, liberté, dignité, joie et création pour toutes et tous et purgeons nos têtes et nos cœurs plutôt dix fois qu’une !
     
     CG


     
    Nous lançons contre ceux qui te pillent et t'épuisent
    Contre ceux qui parasitent sur ton grand corps d'humus et de neige
    Les imprécations foudroyantes
    Qui naissent aux gorges des orages.

     
    Gilles Hénault
    in Totems
     
     
     

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    AU SOMMAIRE
     
     
    Délit de résistance : Contes et Récits Rom KALDERACH ou l’avant dernière étape des Tsiganes, de  Georgie Viccini
     
    Délit de poésie : Marie-Florence Ehret, Anna Jouy et Guénane Cade
     
    Délit de fraternité : Qui Vive de Christophe Manon
     
    Délit de souvenance : Il y a des abeilles de Christian Degoutte
     
    Délit d’incitation au jardin : Jardin du causse de Cathy Garcia vient de paraître aux Editions de l’Atlantique
     
    Et 4 R à Résonances : 1 Revue, 1 Recueil, 1 Roman et 1 Réalisateur.
     
    Vous trouverez le bulletin de complicité fidèle à son poste, au fond en sortant.
     
     
    Illustrateur invité :

     

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    Jean-Louis Millet

     
     
     
     
     
    Ce perpétuel dissident, cet être anachronique :
    le poète, a trouvé le moyen de survivre au dodo
    et à la liberté, que l'homme sociable a fini,
    et non sans peine, par exterminer

     
    Robert Edward Hart (1891-1954)
     
     

     

     

  • Le Comité International de Réflexion Tsigane

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    Le Comité International de Réflexion Tsigane, se donne pour mission d’engager une réflexion intellectuel, impartiale, raisonnable, responsable et constructive. Son but vise à redéfinir des valeurs et une identité culturelle applicables à l’édification d’une Unité Tsigane Universelle, reconnues et acceptées par les Nations ou les différents peuples ou populations à travers le monde.
    Le Conseil d'administration du CIRT, comme défini dans les statuts, est exclusivement composé d'intellectuels émanants, ou appartenant à la population Tsigane, Les Grands Sages. (L’appellation Tsigane regroupe, ici, l’ensemble des Gens du voyage, Gitans, Mânouches, Roms, Sinté, Yéniches, et tout autres noms ou dénominations définissants notre population, dans toutes langues, à travers le monde). Néanmoins, le CIRT est ouvert à toutes les intelligences, Tsigane ou non-Tsigane, Les Justes, qui veulent participer à une réflexion générale sur notre population. Pour rejoindre le CIRT, il suffit d'en faire la demande auprès du Conseil d'Administration. Les droits d'inscription sont libres.
     

    Les Grands Sages
    Par respect d'âge.
     
    Yono RICHAR, Gerard GARTNER, Jean SARGUERA, Alexandre BOUGLIONE, Tony GATLIF, Renardo LORIET, Alain DAUMAS, Milo DELAGE, Joseph STIMBACH, Marcel HOGNON, Johnny MICHELET, Marcel VILLE, Pierre MAITRE, Délia BOUGLIONE.
     
    Le Porte Parole du CIRT
    Maître Henry Braun, avocat au Barreau de Paris.
     
    Les Justes
    André DRYANSKY. Maryse GARGAUD. Lisa CROZE. Thierry CHANTEGRET. Jean-Luc BECQUAERT. Denis TOULME. Esmeralda ROMANEZ. Cathy GARCIA. Asso Notre Route - Amaro Drom. Joseph SAADNA - Comité d'animation Place du Puig.
     
     
    L'édification d'une Unité Tsigane ne pourra se faire qu'en harmonie avec les populations qui nous entourent. 
    Ceux ou celles qui voudront nous rejoindre dans notre réflexion, seront les bienvenus.
     
    http://www.blogg.org/blog-89593.html

     
     
     
  • NUMERO 37

     

     

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         Oct. Nov. Déc. 2010  

      

      

      

    Le retour… peut-être pas éternel mais retour quand même.

     

    Après une pause estivale, la première depuis les 7 ans d’existence de la revue, il en fallait vraiment une, voici donc la rentrée avec de légers changements - car il y a un moment où il faut secouer les habitudes sous peine d’encroûtement et de lassitude de part et d’autres, chez vous lectrices-lecteurs et chez moi, femme-orchestre certes, mais certainement pas machine à fabriquer une revue. C’est donc avec un plaisir renouvelé que je vous présente ce numéro trente-sept, qui je l’espère vous titillera les fibres sensibles. C’est le dernier numéro de cette année 2010, nous nous retrouverons donc en janvier, d’ici là bien des feuilles seront tombées, mais sans aucun doute que leur compost sentira bien meilleur que l’odeur actuelle de ce pays.

     

    CG

     

     

    On peut compter le nombre de pommes dans un arbre, mais l'on ne peut jamais compter le nombre d'arbres dans une pomme.

    Proverbe Rom

     

     

     

      

     

    AU SOMMAIRE

     

     

    Délit poétiques et dérivés :

     

    Frédérique Mirande (Pyrénées-Atlantique), poèmes extraits d’Entrée en ma terre

     

    Michel Host (Paris), Qu’êtes-vous, femmes, devenues ? XXIV onzains royaux (version intégrale)

     

    Francis Gast (Strasbourg),  cinq poèmes

     

    Jean-Marc La Frenière (Québec), quatre textes inédits

     

    Xavier Lainé (Alpes de Hte Provence),  Poétique d’évolution « Mettre ensemble les fragments épars d’une pensée puzzle »

     

     

    Délit de mémoire : Jean-Marc Couvé (Seine Maritime), Battu (extraits)

     

    Délit de résonance : une revue, un film, un livre.

     

     

     

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    Illustrateur :

    Jean-Louis Millet

     

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    Nouveaux Délits  - Octobre 2010  -  ISSN : 1761-6530  -  Dépôt légal : à parution  - Auto-impression sur papier recyclé-  Autodiffusion  - femme-orchestre : Cathy Garcia illustrateur : Jean-Louis Millet  correcteur : Michel Host