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  • Numéro 61

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    octobre 2018

     

    Quand j’ai commencé la revue, dans les premiers numéros, j’étais systématiquement au sommaire. C’était une façon de faire connaître mon travail en même temps que celui des autres auteurs que j’accueillais. Puis devant leur nombre sans cesse croissant et lassée aussi de ma présence, j’ai libéré la place avec joie. Mais le problème des poètes revuistes, comme ces cordonniers (quand il y en avait) mal chaussés, c’est qu’à force de se mettre au service de l’écriture des autres, ils n’ont plus beaucoup, voire plus du tout de temps pour la leur. Il y a aussi un fait : la réciprocité chez les êtres humains — et les poètes ne font pas exception — ne coule pas de source, c’est pourquoi le proverbial « jamais aussi bien servi que par soi-même » prend au final tout son sens.

     

    Alors pour une fois, je reprends un bout de territoire ici, juste le temps de mettre un coup de projecteur entre autre sur la sortie d’un livre à lente maturation auquel je tiens et que publient les éditions Cardère, qui hébergent déjà trois autres de mes bébés. La bonne maison Cardère publie avant tout des ouvrages sur le pastoralisme, la poésie c’est en plus et elle n’a jamais eu l’imbécile idée de choper la grosse tête ou de s’illusionner sur un quelconque pouvoir d’éditeur, pas plus qu’elle ne s’illusionne sur les auteurs eux-mêmes. Une chose est essentielle en poésie — et qui dit poésie, dit vie — : une forme d’humilité. Pas une posture humble non, juste quelque chose de très naturel, humus, humilité, humain, cette racine plantée dans la terre qui nous nourrit et qu’il ne faut jamais oublier, quelle que soit la force et l’envolée de notre imaginaire ou de nos prétentions.

     

    Écrire est une chose, être lu en est une autre. Entre les deux se tissent de fragiles et éphémères passerelles dans lesquelles se prend la rosée de l’aube, trésor qui scintille un instant — précieux instant — avant que le jour ne vienne le boire.

     

    CG

     

    monde de rosée
    rien qu'un monde de rosée
    pourtant et pourtant

    Issa

     

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    AU SOMMAIRE

     

     

    Délit de poésie : Arnaud Martin, Didier Trumeau, Jérémie Tholomé (Belgique) et Cathy Garcia Canalès

     

    Délit  de table : « Aujourd’hui c’est raviolis » extrait d’une pièce de théâtre de Marcel Moratal,

     

    Délit de vagabondage : « Une vie de carton », récit nomade de Julien Amillard

     

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    Résonance :

    Ma Patagonie de Guénane, La sirène étoilée, 2017

    Lame de fond de Marlène Tissot, La Boucherie littéraire, 2017

     

    Et un flash spécial sur Calepin paisible d’une pâtresse de poules, le n°2 de la série Délits vrais – poésie postale, qui est passé en format livre en septembre.

     

    C’est aussi la rentrée des Délits d’(in)citation sagement installés au coin des pages et vous trouverez un bulletin de complicité qui n’a pas pris la grosse tête, toujours au fond en sortant.

     

    Illustratrice : Muriel Dorembus

     

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    http://www.murieldorembus.fr

     

     

     

     

    je balaie le sol, allume de l'encens et ferme la porte pour dormir
    la natte, comme des rides dans l'eau, la tenture comme de la fumée
    ici en étranger, je me réveille, où suis-je ?
    je soulève le store de la fenêtre à l'ouest, les vagues rejoignent le ciel

    Han Shan

     

     

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    Nouveaux Délits - octobre 2018 - ISSN : 1761-6530 - Dépôt légal : à parution - Imprimée sur papier recyclé et diffusée par l’Association Nouveaux Délits - Coupable responsable : Cathy Garcia Canalès - Illustratrice : Muriel Dorembus - Correcteur : Élisée Bec

     

     

     

     

     

  • Le Délit buissonnier n° 3 est sorti en juillet !

     

     

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    Petite histoire essentielle de la futilité
    textes de Bruno Toméra
    illustrations originales de Jean-Louis Millet

     


     « Au retour dans la bagnole, intercalé dans la file des pressurés
    l'humanité klaxonnait, gueulait, les bras au ciel, pressés
    de se jeter corps et âmes dans d'autres emmerdements.
    Le connard de derrière habillé en voiture dernier cri
    gesticulait dans le rétro, le poing brandi.

     Garde toujours le piaf des urgences dans ton cœur
    Garde toujours le piaf des urgences dans ton cœur.
    Que je me suis dit
    . »

     

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    40 pages agrafées
    tirage numéroté sur papier calcaire 100 % recyclé 
      90 g et couverture 250 g

    10 € + 2 € de port
       
     à commander à l'Association Nouveaux délits

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/delits-buissonniers/

     

     

     

     

  • Soliflore 72 - Jean Marc Farge

     

     

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    (c)photo de l'auteur

     

     

    Aimer

     

    La femme est un Temple,

    Un lieu sacré à l'image de l'univers,

    Un lieu de don de vie, de lumière.

    Tu m'as donné un pouvoir

    Celui de dédicacer ce sanctuaire.

     

    C'est en toute liberté que je te voue un culte,

    Sans liturgie, car tout se crée dans l'instant.

    Rien n'est enfermé dans un cadre imposé

    L'amour ne peut être emprisonné,

    Il vit et se nourrit de chaque instant.

     

    La vie triomphera de tout si nous y croyons,

    Elle est pureté comme l'aurore naissante.

    Le corps devient une oreille qui écoute l'âme,

    Invite-moi au banquet des futures épousailles.

     

    L'absolu du désir ne peut être violence

    Il est cette juste certitude qui régit tout.

    Cette vérité que l'homme cherche tant

    Se situe dans son exacte liberté de conscience.

     

    Allons là où se situe ce secret qui nous anime

    Le reconnaître, c'est soulager son cœur.

     

     

     

  • Soliflore 71 - Hubert Boisselier

     

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    (c)Alvaro Sanchez

     

     

    Tu n'as pas d'empreinte 

    Hormis la cendre 

    Pas de nom 

    Excepté celui hurlé entre les dents dont tu es né 

    - L'injure de l'oubli dans ta gorge 

    Fore un puits de lave dans ta poitrine 

    Mais il faut bien s'empreindre d'un avenir - 

    Tu n'as de nom que celui écrit par dessus 

    Le tien le leur a eux qui t'appelaient 

    Par ce nom hurlé entre les dents 

    Qui devaient te déchirer 

    Dont tu devais mourir 

     

    Pas trace de toi avant que tu t'imprimes 

    Sur les murs et les pages et les écrans 

    Avant que tu détournes les voies toutes tracées 

    Par ton nom et ceux qui te nommaient alors 

    Vers d'autres lieux vers d'autres corps

     

    Tu n'as d'empreintes 

    Que dans la cendre de qui tu fus 

    De qui tu fuis en lui fermant les yeux 

    Le laissant vivre de son aveuglement 

    Dans cet ailleurs qui fut toi 

     

     

     

  • Soliflore 70 - Xavier Monloubou

     

     

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    photo de l'auteur

     

    la paix.

    elle mue d’arbre en arbre. apparition enlacée au cuivre du soleil. d’une marche lente. jamais à l’abri. majesté venue d’ailleurs. mal de rêveur, son agenda toujours ouvert. contre la pierre entrebâillée qui traîne sous la pluie. son brouillon épuisé de ville. ce quelque chose dans le pain. elle sauvera l’autre rêveur. qu’elle impose. au rythme de l’invisible ciel qui respire l’onde blonde, la présence, le geste libre. elle, la paix. elle anime le « i » d’aimer. se déporte avec le pollen et le vent. part encensée. passage secret. pour nous trouver enfin.

     

     

  • Le numéro 60 lu par Marilyne Bertoncini pour la revue Recours au poème

    Les Revues “pauvres” (1) : “Nouveaux Délits” et “Comme en poésie”

    Par | 4 septembre 2018|Catégories : Comme en poésieNouveaux DélitsRevue des revues

    Ce n’est certainement pas à l’excellent qualité des contenus et des projets  que renvoie le terme « pauvre » – mais comme pour ce qu’on nomme « l’art pauvre », je voudrais par ce titre souligner l’inventivité, les maigres ressources (les abonnements et l’investissement bénévole des revuistes), et ce génie de l’utilisation des bouts de ficelle qui permet de concocter des revues ne le cédant en rien aux plus connues, mais qui vivent à la marge, en raison de la confidentialité de leur diffusion.

     

    « Nouveaux Délits, revue de poésie vive » en est un excellent exemple : de petit format (une feuille A4 pliée en 2), agrafée sous une couverture rousse, il offre 54 pages d’excellente poésie accompagnée d’illustrations en n&b – un illustrateur différent invité pour chaque numéro – imprimée sur papier recyclé : « Du fait maison avec les moyens et la technicienne du bord, pour le plaisir et le partage. » ainsi que le déclare la maîtresse d’œuvre, la poète Cathy Garcia, qui mène contre vents et marées cette entreprise depuis 15 ans, et à laquelle je cède la parole en recopiant l’édito du numéro 60, dans lequel on lit l’enthousiasme et les difficultés de l’entreprise. (...) 

     

     

     

    "Ce n’est pas quelque chose sur quoi j’aime m’étaler mais il faut savoir peut-être que si cette revue existe, c’est par une sorte de passion entêtée de ma part, car elle est réalisée (volontairement) sans subvention et bénévolement, dans un contexte de précarité permanente, qui a d’ailleurs tendance à s’accroître d’année en année et ce numéro 60 a eu un accouchement particulièrement difficile. Cependant, je crois bien qu’au final, c’est un beau bébé ! Un peu étrange, douloureux même, mais riche de toute sa complexité humaine et de cette énergie qui passe dans les mots, qui les traverse et parfois nous transperce, cet appel d’air, ce désir indéfinissable de saisir, en nous et hors de nous par les filets de la parole, ce qui le plus souvent demeure insaisissable.”

     

    Feuilletons ensemble ce numéro fatidique : après l’édito que nous venons de citer in extenso, le sommaire : 7 poètes pour cette livraison, dans une partie intitulée « Délit de poésie » puis deux livres présentés dans la rubrique « Résonance ». Suit la mention intriguante « Délits d’’in)citations percent la brume des coins de page » : en effet, la revue est ponctuée de citations plus ou moins longues, dans l’angle des pages non numérotées : on trouve dans ce numéro un proverbe russe, Victor Hugo, Daniel Biga, un haïku de Sôseki… ou encore – en écho au poème de Valère Kaletka, « Le lieu », cette phrase de l’humoriste Pierre Doris : « C’est très beau un arbre qui pousse dans un cimetière. On dirait un cercueil qui pousse ». Car l’entreprise de Cathy Garcia, on le comprend vite, n’est pas dépourvue de cette distance souriante, qui lui a fait choisir le titre provocant de cette publication, liée à l’association et aux éditions Nouveaux délits, à Saint Cirq-Lapopie – rien de moins : revue pauvre, peut-être, mais au moins sous le regard tutélaire d’André Breton, qui y a séjourné après y avoir acheté une maison en 1950. D’ailleurs, si elle invite le lecteur à s’abonner, elle le fait en dernière page avec un « bulletin de complicité » qui vous propose de « blanchir (votre) argent en envoyant (votre) chèque à l’association – et comment résister à cet appel à soutien, lorsqu'on a pu constater la variété des textes publiés ? Dans cette livraison, outre Valère Kaletka, Pierre Rosin, dont on suit le parcours de peintre-poète dans Recours au Poème également, et dont je relève le post-scriptum à l’un de ses textes : « PS : nous pourrons garder les poètes et les peintres à condition qu’ils sachent jardiner ». Puis Daniel Birnbaum, Joseph Pommier, Florent Chamard, dont on peut écouter deux textes lus par Cathy Garcia sur la chaîne youtube « donner de la voix » 

    Puis Vincent Duhamel avec quelques proses poétiques, et Antonella Eye Porcelluzzi, dont la biographie succinte nous amène sur google à regarder les films ou écouter à travers la voix de Cathy sur la chaîne associée à la revue

    Vous ne connaissez pas la plupart de ces noms ? C’est qu’ils ont surtout publié en revue, et que les éditeurs ne les ont pas encore rencontrés, mais parcourez donc, sur le site, la liste des poètes publiés par la courageuse revue Nouveaux Délits – et : bonnes découvertes !

     

    Pour lire l'intégralité de l'article : https://www.recoursaupoeme.fr/les-revues-pauvres-1-nouveaux-delits-et-comme-en-poesie/

     

     

     

     

  • Soliflore 69 - Patrice Blanc

     

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    (c)Alison Scarpulla

     

     

    vagabond,

    le sommeil flirtait avec la mort

    crises justes, aiguisées

     

     

    chose des morts

    dans l’enfer des buissons !

     

     

    images cuites des mots,

    étoiles baignées d’ivresse…

     

     

    les mots sucent  la poussière

    la bête approche

    sur le sentier du dire

     

    elle flanne

    jusqu’au repère du poème

     

     

     

    (…)

     

    les nerfs besognent en terre de douleur

    champs malades

     

    l’existence use le poème

     

    ailleurs,

    mêmes les rêves meurent…

     

     

     

     

    un sommeil rouillé

    un mort lave la nuit

     

    les flaques cassantes

    du ciel

    drainent les falaises

     

    au hasard des pierres…

     

     

     

  • Soliflore 68 - Patrick Le Divenah

     

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    illustration de l'auteur

     

     

    café  2

     

    claque aux doigts

    fringué de sa dégaine

     

    coup d'œil qui délimite le territoire

     

    claque la commande

     

    se jette un verre

    rituel

     

    claque la langue

     

    coude affirmé

    billet désinvolte sur le comptoir

     

    claque le fric

     

    main qui s’impose paternaliste

    droit de cuissage

    claque la cuisse

     

    le pas irrémédiable qui doit laisser un vide

     

    claque la porte

     

     

     

    Patrick Le Divenah a illustré le n°56 de la revue

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2016/12/27/numero-56.html

     

     

     

  • Soliflore 67 - Laurence Skivée

     

     

     

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    (c)photo de l'auteur - La Roche-en-Ardenne, août 2018

     

     

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        Lumière pure             entre les plus hautes déchirures

     le vent      la pluie         la liberté

            le chant         et le silence

              mon beau pays

             de joie

     

     

     

             www.laurenceskivee.be

     

     

     

     

  • Soliflore 65 - Pierre J. Niedergang

     

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    (c)Lucile Lert

     

     

    Attaqué de tous les côtés, 

    Je suis une pile

    d’accablement 

    étoile d’un filant

    manque d’espoir

    un dévorant

    dévoré.

    Mais je l’ai dit à votre juge, 

    amoureux.

    J’ai répété, j’ai crié 

    la secousse

    l’ouverture

    qui m’habitait.

    J’ai tenté la suturation,

    J’ai même voulu écrire,

    mais je ne suis pas un graveur de roche 

    Je suis une fumée habile

    qui vibre

    de toutes parts.

    Je ne suis pas un fluide, un flux,

    je ne coule pas.

    Je suis une fumée en vibration 

    en expansion.

    Mais tu m’assièges, 

    tu m’assènes

    que la porte est fermée 

    et les clés, perdues

    dans un lointain futur; 

    que nous sommes

    une prison en démolition

     

    pniedergang@gmail.com