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LA REVUE EN LIGNE : LES SOLIFLORES - Page 3

  • Soliflore 77 - Magali Fenoglio

     

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    photo ©L.T.

     

     

     

    J'ai écrit
    Beaucoup
    Sur tout et n'importe quoi
    Sur ma vie et n'importe qui
    Et même sur toi, qui n'existait pas !
    J'ai écrit
    Parfois
    Que la solitude c'était moche
    Que ça ne baisait pas bien...
    J'ai menti !
    Je me suis menti
    Tout ça pour quoi ?
    Pour rentrer dans un moule beaucoup trop petit
    Faire semblant de... Ne plus être soi...
    Me perdre, me laisser aller
    Me dégoûter de cette chose molle
    Toute en douleur et sans joie
    Que je suis devenue, 
    Par choix !
    Je n'en veux à personne
    Même pas à moi, surtout pas à moi !
    Et puis un jour tu le fais, tu te regardes
    Pour de vrai !
    Et en fait t'es juste morte, t'es plus folle !
    Alors
    Qu'il soit bon ou mauvais
    J'ai fait un choix !

    Et je sais
    Je sais le mal que j' te fais !
    Je la connais
    Cette douleur
    Cette rancœur
    Cette envie de s'arracher cette merde 
    Qui ressemble à un cœur !
    Il paraît que l'amour ça n' dure pas
    Ou que ça dure 3 ans...
    Bien moins longtemps
    Quand ce n'en est pas !
    Mais j'ai choisi, 
    J'ai choisi de me sauver, moi !

    Et putain oui, Solitude t'es la plus belle des catins !
    Et putain non, tu n'es pas moche et triste.
    Tu es une salope en dessous de satin
    Pas en blouse blanche qui pue le médecin légiste !
    Tu as une odeur que je reconnais...
    Tu sens le vent un soir d'été
    Tu sens la forêt et la terre brûlée
    Tu as ce goût sucré-salé
    Qui dans ma bouche la salive fait monter
    Tu as l'odeur et la saveur de ma liberté...

    Alors non chérie, tu n'es pas laide, viens approche !
    Tu me libères, tu me retournes 
    Tu m' vides, tu m' fais les poches
    J' deviens liquide... 
    Flot ininterrompu coulant de mes doigts
    Tu m' fais grimper comme jamais
    Orgasmes trop longtemps contenus, oubliés
    Explosent enfin autour de moi !
    J'ai retrouvé l'envie, bordel !
    J'ai retrouvé sur ma langue, le goût du miel
    L'envie d'en écrire, l'envie de et je respire !

    J'ai écrit
    Beaucoup
    Mais je n'ai jamais écrit dans l' tiède !
    J'écris quand ça fait mal
    Ou quand j'ai la dalle !
    J'écris quand j'ai les yeux qui brillent
    Ou quand tout part en vrille...
    J'écris sur les murs, les trottoirs
    Ou quand sonne l'heure des messes noires...
    J'écris quand j'en crève
    Ou quand j'en rêve...

    Mais il reste une certitude
    J'écrirai toujours avec Solitude.
    A mes côtés ou ancrée en moi
    Elle sera toujours là !
    Alors je la laisse faire ce qu'elle veut
    Et je la regarde s'emparer de mes mains
    Elle me fouille, elle me fait du bien
    Explosion au bord des yeux
    Elle me souffle de ne plus me taire
    Alors oui, je la laisse faire...
    Écris putain ! Écris !
    #Marie, elle s'est retrouvée et elle aime ça...
    Écoute putain ! Elle rit !

     

     

    https://www.facebook.com/Marie-Mad-Moi-SAiles-Perch%C3%A9e-1641652899381357/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore 75 - Grégory Pichot

     

    Magnétisme du large,.jpg

    photo de l'auteur

     

     

    Magnétisme du large, lanières vives,

    cristallines, émouvantes fibreuses

    Danses du bord de mer

    frivolités, petits airs et bon cœur

    Ondes, phases lunaires

    Il suffirait de vagues  

    pour me faire vivre — un jour de plus

    D'une lumière — même plus frêle,

     sur les épaules

    Loge solaire, eaux primordiales

    Tout est matière qui se veut songe,

    lumière réémise — Oubli

    Point d'ultime cendre,

    mais rumeur et ressac

    Vagues de l'humilité

    brisées aussitôt que bâties

    Toujours ce même sentiment

    de majesté tragique et futile

    Splendeur se dérobe,

    où je me devais d’être

    Présent qui ne cesse d’être

    Coulée pleine, interdépendances

    préciosité des sens

     

     

     

     

     

  • Soliflore 74 - Adrien Braganti

     

     

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    © Andrew Wieth

     

     

     

    Chambre avec vue

     

    Les marmots se défoulaient près des chaudières

    Et se roulaient dans les poussières du dernier cercle.

    Leur dos déjà voûté supportait leurs ascendants

    Dont un pied s'engouffrait en enfer,

    L'embonpoint aidant.

    La poésie respirait dans le souffle

    Des quelques épouvantails encore debout

    Et l'hiver esquissait des mots étranges

    Dans les couches des premières neiges.

    La beauté du songe et l'amour pour l'amour

    Surplombaient l'arrière boutique de nos carrières.

     

     

     

    Extrait de son premier recueil, Le Ventre de l'hiver, Editions Prem'Edit, à paraître en 2019

      D'autres textes disponibles sur la revue en ligne Le Capital des mots

    http://www.le-capital-des-mots.fr/2018/05/le-capital-des-mots.html

     

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore 73 - Philippe Martinez

     

     

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    Pieter Brueghel dit l'Ancien

     

     

     

    deuxième des lyres

     

                                         

                                            j’ai égaré des émotions

                                            que tu trouverais nécessaires

                                            je ne sais plus à quoi ça sert

                                            ce paquet de vaines passions

                                 j’ai abandonné même la FIERTÉ

                                 je dois dire que j’en ai presque honte

                                 au dernier soupir  je ferai le compte

                                 être fier de quoi ?   qui peut m’expliquer ?

                                                  se sentir content     ça ne suffit pas ? 

                                                  la fierté   c’est la médaille inutile

                                                  l’expansion du soi  - orgueil imbécile !

                                                  manquer de confiance aggrave son cas

                      j’ai plongé dans un lac par un hiver très rude

                      pour sauver ces gens qui coulaient dans leur voiture

                      j’ai pu les ramener     gratifiante aventure

                      -    mais pas question de célébrer mon attitude 

                      j’ai fait ce que j’ai fait   un secours immédiat

                      il faudrait des lauriers      une couronne d’or ?

                      un simple sourire est le plus charmant trésor

                      ce serait largement assez  -  restons-en là !

                                            une histoire de réussite

                                            et la fatuité du vainqueur

                                            arborer de nobles couleurs

                                            jouer le paon     plein de « mérite »

                                            est-ce vraiment ce que l’on veut ?

                                            où avez-vous mis la tendresse ?

                                            nous aider est notre richesse

                                            nous aimer est notre seul vœu

                               certains sont fiers    dit-on    d’être nés quelque part

                               mais ils n’y sont pour rien !     qui pourra le leur dire ?

                               d’autres    de leur projet  -  s’ils ont pu l’accomplir

                               c’est que leur santé leur a offert ce pouvoir

                               ou peut-être la chance  -  on peut les applaudir

                               c’est leur son favori    bravo pour leurs efforts

                                                       ils veulent notre accord

                                                          tout cela fait sourire

                                           être fier de ce que tu as réalisé

                                           c’est d’abord t’occuper des choses du passé

                                           mais pas de celui-ci   -   du passé répété

                                           qui tourne sans arrêt dans son éternité

                                      ça a commencé quand ?   il n’y a pas de date

                                      les faits ont bossué un parcours infini

                                      que tu ne peux que suivre     au soleil    dans la nuit

                                      maintenant ou avant  -  la frontière est étroite

                                                 et tu vas te vanter d’une splendeur antique ?

                                                 ça semble dérisoire     on n’y comprendrait rien

                                                 il faudrait accepter cet incroyable point :

                                                 être fier mille fois  pour une chose unique

                                                                 ce serait trop

                                                                 dédain stupide

                                                                 mépris sordide

                                                                 qui sonnent faux

                                                            si tu joues ce jeu

                                                            avançant dans l’ombre

                                                            calculant ton nombre

                                                            de gestes glorieux

                                                            tu vas t’aveugler

                                                            sans t’en rendre compte

                                                            et même la honte

                                                            devra te laisser

                          il faut que tu te reconnaisses

                          que tu poses sur la balance

                          l’image de ton excellence

                          ET tes faiblesses  -  tes prouesses

                          les plateaux cherchent l’équilibre

                          aide-les  -  tu en es capable

                          jette tes cartes sur la table

                          il ne tient qu’à toi d’être libre

                                    non      je ne suis pas fier    je suis parfois content

                                    où donc est mon pouvoir ?    il a dû disparaître

                                    je ne le cherche pas    je refuse tout maître

                                    respirer calmement me semble suffisant

                                                    vivre profondément

                                                 toujours prêt à renaître

     

    extrait de l'ensemble "Le son des lyres"

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore 72 - Jean Marc Farge

     

     

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    (c)photo de l'auteur

     

     

    Aimer

     

    La femme est un Temple,

    Un lieu sacré à l'image de l'univers,

    Un lieu de don de vie, de lumière.

    Tu m'as donné un pouvoir

    Celui de dédicacer ce sanctuaire.

     

    C'est en toute liberté que je te voue un culte,

    Sans liturgie, car tout se crée dans l'instant.

    Rien n'est enfermé dans un cadre imposé

    L'amour ne peut être emprisonné,

    Il vit et se nourrit de chaque instant.

     

    La vie triomphera de tout si nous y croyons,

    Elle est pureté comme l'aurore naissante.

    Le corps devient une oreille qui écoute l'âme,

    Invite-moi au banquet des futures épousailles.

     

    L'absolu du désir ne peut être violence

    Il est cette juste certitude qui régit tout.

    Cette vérité que l'homme cherche tant

    Se situe dans son exacte liberté de conscience.

     

    Allons là où se situe ce secret qui nous anime

    Le reconnaître, c'est soulager son cœur.

     

     

     

  • Soliflore 71 - Hubert Boisselier

     

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    (c)Alvaro Sanchez

     

     

    Tu n'as pas d'empreinte 

    Hormis la cendre 

    Pas de nom 

    Excepté celui hurlé entre les dents dont tu es né 

    - L'injure de l'oubli dans ta gorge 

    Fore un puits de lave dans ta poitrine 

    Mais il faut bien s'empreindre d'un avenir - 

    Tu n'as de nom que celui écrit par dessus 

    Le tien le leur a eux qui t'appelaient 

    Par ce nom hurlé entre les dents 

    Qui devaient te déchirer 

    Dont tu devais mourir 

     

    Pas trace de toi avant que tu t'imprimes 

    Sur les murs et les pages et les écrans 

    Avant que tu détournes les voies toutes tracées 

    Par ton nom et ceux qui te nommaient alors 

    Vers d'autres lieux vers d'autres corps

     

    Tu n'as d'empreintes 

    Que dans la cendre de qui tu fus 

    De qui tu fuis en lui fermant les yeux 

    Le laissant vivre de son aveuglement 

    Dans cet ailleurs qui fut toi 

     

     

     

  • Soliflore 70 - Xavier Monloubou

     

     

    pour Soliflores - la paix. Xavier Monloubou.jpg

    photo de l'auteur

     

    la paix.

    elle mue d’arbre en arbre. apparition enlacée au cuivre du soleil. d’une marche lente. jamais à l’abri. majesté venue d’ailleurs. mal de rêveur, son agenda toujours ouvert. contre la pierre entrebâillée qui traîne sous la pluie. son brouillon épuisé de ville. ce quelque chose dans le pain. elle sauvera l’autre rêveur. qu’elle impose. au rythme de l’invisible ciel qui respire l’onde blonde, la présence, le geste libre. elle, la paix. elle anime le « i » d’aimer. se déporte avec le pollen et le vent. part encensée. passage secret. pour nous trouver enfin.

     

     

  • Soliflore 69 - Patrice Blanc

     

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    (c)Alison Scarpulla

     

     

    vagabond,

    le sommeil flirtait avec la mort

    crises justes, aiguisées

     

     

    chose des morts

    dans l’enfer des buissons !

     

     

    images cuites des mots,

    étoiles baignées d’ivresse…

     

     

    les mots sucent  la poussière

    la bête approche

    sur le sentier du dire

     

    elle flanne

    jusqu’au repère du poème

     

     

     

    (…)

     

    les nerfs besognent en terre de douleur

    champs malades

     

    l’existence use le poème

     

    ailleurs,

    mêmes les rêves meurent…

     

     

     

     

    un sommeil rouillé

    un mort lave la nuit

     

    les flaques cassantes

    du ciel

    drainent les falaises

     

    au hasard des pierres…

     

     

     

  • Soliflore 68 - Patrick Le Divenah

     

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    illustration de l'auteur

     

     

    café  2

     

    claque aux doigts

    fringué de sa dégaine

     

    coup d'œil qui délimite le territoire

     

    claque la commande

     

    se jette un verre

    rituel

     

    claque la langue

     

    coude affirmé

    billet désinvolte sur le comptoir

     

    claque le fric

     

    main qui s’impose paternaliste

    droit de cuissage

    claque la cuisse

     

    le pas irrémédiable qui doit laisser un vide

     

    claque la porte

     

     

     

    Patrick Le Divenah a illustré le n°56 de la revue

    http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2016/12/27/numero-56.html

     

     

     

  • Soliflore 67 - Laurence Skivée

     

     

     

    La Roche-en-Ardenne, LS août 2018.jpeg

    (c)photo de l'auteur - La Roche-en-Ardenne, août 2018

     

     

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        Lumière pure             entre les plus hautes déchirures

     le vent      la pluie         la liberté

            le chant         et le silence

              mon beau pays

             de joie

     

     

     

             www.laurenceskivee.be

     

     

     

     

  • Soliflore 65 - Pierre J. Niedergang

     

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    (c)Lucile Lert

     

     

    Attaqué de tous les côtés, 

    Je suis une pile

    d’accablement 

    étoile d’un filant

    manque d’espoir

    un dévorant

    dévoré.

    Mais je l’ai dit à votre juge, 

    amoureux.

    J’ai répété, j’ai crié 

    la secousse

    l’ouverture

    qui m’habitait.

    J’ai tenté la suturation,

    J’ai même voulu écrire,

    mais je ne suis pas un graveur de roche 

    Je suis une fumée habile

    qui vibre

    de toutes parts.

    Je ne suis pas un fluide, un flux,

    je ne coule pas.

    Je suis une fumée en vibration 

    en expansion.

    Mais tu m’assièges, 

    tu m’assènes

    que la porte est fermée 

    et les clés, perdues

    dans un lointain futur; 

    que nous sommes

    une prison en démolition

     

    pniedergang@gmail.com

     

     

  • Soliflore 64 - Anne B.

     

     

    L'Absence  Raphaël Fournier.jpg

     (c)Raphaël Fournier

     

     

    L’ABSENCE

     

    L’absence,

    C’est une part de nous

    Qu'on a éprouvé dans l’autre

    Et qui se respire sans visage

    L’absence,

    C’est une veine

    Qui se frotte à notre démouillée

    C’est cet absurde grillé par l'absolu

    De vouloir tout garder et grandir

    Dans notre fragilité

    L’absence,

    C’est le satin de la branche

    De nos racines

    Où l’on ne voudrait que la cambrure

    Sans la surface dessoudée

    L’absence,

    C’est ce voile

    Qui trempe notre encre dans sa chair

    L’absence,

    C’est la terre brouillée

    A l’indélébile de notre présent

    L’absence,

    C’est cette bulle couchée

    Aux larmes épuisées de la nuit

    L’absence,

    C’est cette promesse que le buvard

    Se remplira à nouveau

    Dès l’aube de sa rosée

    L’absence,

    C’est ce miroir

    Où le cœur se fond dans ses graines

    De toiles de silence.

     

     

    https://www.facebook.com/Anne.B.SOLEIL/

     

  • Soliflore 63 - Jean Piet

     

     

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    (c) Séverine Portejoie

     

     

    Sagesse

     

     Elle s'assied au pied d'un chêne centenaire,

    Hume l'odeur du temps, fumant sa pipe en bois,

    Fait bruisser  les feuilles rouges entre ses doigts

    Lève les bras, enlace le ciel salutaire.

     

    Elle est le loup solitaire sur son rocher,

    Celui veillant sur la meute juste en dessous.

    La sagesse est le fil du temps, l'eau, ses remous,

    Le ruisseau qui connait la mer et ses dangers.

     

    Elle est dans le souffle du vent, dans les embruns,

    Parfume les soupes, le pain des pauvres gens,

    Dîne à la table sans nappe des indigents,

    Puis, calme les colères de ceux qui ont faim.

     

    Vous la trouverez au creux d'un arbre pourri,

    Dans les pommes vertes, dans votre potager,

    Dans les  cimetières, au détour d'une allée,

    Vous parlant de la mort, mais surtout de la vie.

     

    https://www.facebook.com/jean.piet1967/

     

     

     

  • Soliflore 61 - Charles Orlac

     

     

     

    Cézanne.jpg

    Cézanne - La montagne Sainte-Victoire

     

     

     À celle qui

     Verse l’eau fertile sur les sables de la nuit

    Qui barre la route aux vaines encyclopédies

     

     À celle des

     Restanques lézardées sous l’effort de mémoire

    Celles des

     Villages perchés jeunes filles ou grand-mères loquaces

    Leurs collines en marche vers des golfes rutilants

     

     À celle des

     Oiseaux prénommés de couleurs

    Des ravines calcinées et leur bouche plus grave

    Celle des

    Portraits d’anonymes sous la plume désennuyée

    Quand la pensée en panne se cherche un vocabulaire

    Celle qui

    Souligne les crêtes arpégées d’une glorieuse brume

     

     À celle des

    Parapluies emmurés qui désamorce les malheurs

    Qui rapatrie dans leur brousse

    Les taxis aux cœurs embouteillés

    Celle qui

    Rive les ciels nocturnes de réverbères-pleines lunes

    Pour tous les mécréants qui craignent

    Un jour de les voir s’écraser

     

     À celle des

    Abris-bus aux sans-abris parasités de matins clairs

    Parasités du luxe de l’espoir

     À celle qui

    Revêt le vent de pardons jaunissants

    Quand sous la porte il glisse paupières mi-closes

    Celle qui

    Garde-barrière se soulève

    Quand passent les soleils couchants

     

      À celle des

     Volontés puissantes, des barrages défiant les montagnes

    Celle des

    Garrigues hiérarchisant les parfums les heures

    Celle des

    Après-midi incendiés de crépitements d’insectes

     

     À celle qui

    Écosse les jours et les délie de leur fil spatiotemporel

    Celle des

    Balustrades-belvédères où s’arrête la parole

    Où le regard vient à nouveau tout unifier tout simplifier

    Pour mieux partager l’éternité ainsi retrouvée

     

     À celle qui

     Coule l’horloge de cire dans nos cerveaux flottants

     

    extrait de Vie d'origami et autres pliages (Édilivre)

     

    https://www.facebook.com/CharlesOrlac/

     

     

     

     

     

  • Soliflore 60 - Anne Perrin

     

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    (photo de l'auteur)

     

     

    Chaleur suave et étrangeté de ce soir en pointillé
    où rôdent les épaves. Que les yeux se plissent
    aux immondices, que l'écarlate jaillisse
    à l'horizon-délice.

    Fais-moi silence pour ne plus voir l'orage et sa robe de plage,
    fais-moi absence.

    Retenons merveilles aux creux de l'océan,
    sablons les courants des étoiles-vermeil

    Et d'un ciel de feu, nous peindrons
    les oraisons des nouveaux dieux.

     

     

     

  • Soliflore 59 - Sébastien Cochinard

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    Toulouse-Lautrec - La blanchisseuse, Rosa

     

     

    je ne t’idéalise pas
    d’une glaise de mots je sculpte ton retard
    je vais t’inverser de couleurs
    peau rousse et cheveux lactés d’alpaline
    ta langue de feldspath marouflant l’espace de nos bouches
    d’un millefeuilles la mienne ruant aux flux de tes secousses
    à l’oraison de tes jambes
    le rougeoiement des estrans
    l’incendie joint à ses couleurs
    ta langue de victoire des rapides du monde
    ton sexe mont-cratère gorgé de cerises racines
    beau de son ignorance pour l’ardeur du jour
    pour la cannelle de tes yeux
    pour le pluriel ovni de ton regard
    belle d’inassouvance
    pour ton gypse gitan dont je ne sais la saveur

     

    https://www.facebook.com/scochinard

     

     

     

     

  • Soliflore 58 - Pierre Aurélien Delabre

     

    Ernest Pignon-Ernest  Pasolini portant sa propre dépouille  prise à quelques pas de Campo dei Fiori, Roma par Pierre Aurélien delabre..jpg

     

    catania

     

    j’arrive à catania

    mais mon cœur est souillé

    hésitant

    à l’heure de vivre simplement

     

    et tout dans ma vie

    à ce goût de l’indifférence sordide

     

    mais j’arrive a catania

    qui m’invite à jeter

    un verre d’eau fraiche sur mes regrets

     

    pas envie de rire

    pas envie de jouir

    je tiens trop à mes regrets

     

    et je tisse un monde

    où même les ombres doutent de leurs effets

     

     

    photo prise par l'auteur :

    Ernest Pignon-Ernest Pasolini portant sa propre dépouille prise à quelques pas de Campo dei Fiori, Roma

     

     

     

     

     

  • Soliflore 57 - Ivan Pozzoni

     

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    La ballata del Fantozzi -  Paolo Villaggio

     

     

    BALLATA DEGLI INESISTENTI

     

    Potrei tentare di narrarvi

    al suono della mia tastiera

    come Baasima morì di lebbra

    senza mai raggiunger la frontiera,

    o come l’armeno Méroujan

    sotto uno sventolio di mezzelune

    sentì svanire l’aria dai suoi occhi

    buttati via in una fossa comune;

    Charlee, che travasata a Brisbane

    in cerca di un mondo migliore,

    concluse il viaggio

    dentro le fauci di un alligatore,

    o Aurélio, chiamato Bruna

    che dopo otto mesi d’ospedale

    morì di aidiesse contratto

    a battere su una tangenziale.

     

    Nessuno si ricorderà di Yehoudith,

    delle sue labbra rosse carminio,

    finite a bere veleni tossici

    in un campo di sterminio,

    o di Eerikki, dalla barba rossa, che,

    sconfitto dalla smania di navigare,

    dorme, raschiato dalle orche,

    sui fondi d’un qualche mare;

    la testa di Sandrine, duchessa

    di Borgogna, udì rumor di festa

    cadendo dalla lama d’una ghigliottina

    in una cesta,

    e Daisuke, moderno samurai,

    del motore d’un aereo contava i giri

    trasumanando un gesto da kamikaze

    in harakiri.

     

    Potrei starvi a raccontare

    nell’afa d’una notte d’estate

    come Iris ed Anthia, bimbe spartane

    dacché deformi furono abbandonate,

    o come Deendayal schiattò di stenti

    imputabile dell’unico reato

    di vivere una vita da intoccabile

    senza mai essersi ribellato;

    Ituha, ragazza indiana,

    che, minacciata da un coltello,

    finì a danzare con Manitou

    nelle anticamere di un bordello,

    e Luther, nato nel Lancashire,

    che, liberato dal mestiere d’accattone,

     fu messo a morire da sua maestà britannica

    nelle miniere di carbone.

     

    Chi si ricorderà di Itzayana,

    e della sua famiglia massacrata

    in un villaggio ai margini del Messico

    dall’esercito di Carranza in ritirata,

    e chi di Idris, africano ribelle,

    tramortito dallo shock e dalle ustioni

    mentre, indomito al dominio coloniale,

    cercava di rubare un camion di munizioni;

    Shahdi, volò alta nel cielo

    sulle aste della verde rivoluzione,

    atterrando a Teheran, le ali dilaniate

    da un colpo di cannone,

    e Tikhomir, muratore ceceno,

    che rovinò tra i volti indifferenti

    a terra dal tetto del Mausoleo

    di Lenin, senza commenti.

     

    Questi miei oggetti di racconto 

    fratti a frammenti di inesistenza

    trasmettano suoni distanti

    di resistenza.

     

    [Scarti di magazzino, 2013]

     

     *

     

    BALLADE DES INEXISTANTS

     

    Je pourrais tenter de vous conter

    au son de mon clavier

    comment Baasima mourut de la lèpre

    sans jamais atteindre la frontière,

    ou comment l’arménien Méroujan

    sous un flottement de demi-lunes

    sentit s’évanouir l’air de ses yeux

    jetés dans une fosse commune;

    Charlee, qui transvasée à Brisbane

    en quête d’un monde meilleur,

    conclut le voyage

    dans la gueule d’un alligator,

    ou Aurélio, nommée Bruna

    qui après huit mois d’hôpital

    mourut de sidaïe contractée

    après s’être battu sur un périphérique.

     

    Personne ne se rappellera Yehoudith,

    ses lèvres rouges carmin,

    effacées à boire des poisons toxiques

    dans un camp d’extermination,

    ou Eerikki, à la barbe rouge, 

    vaincu par l’agitation des flots,

    qui dort, récuré par les orques,

    sur les fonds de quelque mer;

    la tête de Sandrine, duchesse

    de Bourgogne entendit la rumeur de la fête

    en tombant de la lame d’une guillotine

    dans un panier

    et Daisuke, samurai moderne,

    comptait les tours du moteur d’un avion 

    transcendant un geste de kamikaze en harakiri.

     

    Je pourrais rester à raconter

    dans la chaleur étouffante d’une nuit d’été

    comment Iris et Anthia, enfants spartiates

    difformes furent abandonnées,

    ou comment Deendayal creva de privations

    imputables au crime unique

    de vivre une vie de paria

    sans jamais s’être rebellé;

    Ituha, fille indienne,

    menacée d’un couteau,

    qui finit par danser avec un Manitou

    dans l’antichambre d’un bordel

    et Luther, né dans le Lancashire

    libéré du métier de mendiant,

    et forcé de mourir par sa majesté britannique

    dans les mines de charbon.

     

    Qui se souviendra d’Itzayana,

    et de sa famille massacrée

    dans un village aux marges du Mexique

    par l’armée de Carranza en retraite,

    et quoi d’Idris, africain rebelle,

    assommé de chocs et de brûlures

    alors qu’indompté par la domination coloniale,

    il tâchait de voler un camion de munitions;

    Shahdi vola haut dans le ciel

    au-dessus des hampes de la révolution verte,

    atterrissant à Téhéran, les ailes déchiquetées

    par un coup de canon,

    et Tikhomir, maçon tchétchène,

    s’abîma devant les visages indifférents

    sur la terre du toit du Mausolée

    de Lénine, sans commentaires.

     

    Des objets de récit

    fractures aux fragments d’inexistence

    qui transmettent des sons lointains

    de résistance.

     

       [Déchets de magasin, 2013]

     

    traduction de Pierre Lamarque

     

     

    https://independent.academia.edu/IvanPozzoni

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore 56 - Maxime Deprick

     

     

     Edward Hopper Chop suey, 1929.jpg

    Edward Hopper - Chop suey, 1929

     

     

    Le peintre de la terrasse

     

    Je suis le peintre de la terrasse. Celui qui voit les gens à travers les culs de verres. Celui qui trompe son crayon dans les couleurs de la ville tentaculaire. L’aube et le crépuscule forment ma parenthèse. Avant, après, je disparais. Pendant, j’esquisse, je gribouille, je trafficote, je brouillonne, je mange des cacahuètes et j’observe.

    J’observe tout, surtout les bouches. Une bouche guimauve, une bouche bavasse, une bouche pincée, une autre relâchée, encore une bouche triste, beaucoup de bouches tristes ces temps-ci. La bouche, c’est un peu comme le dernier tiroir de la commode, là où on planque son histoire : malléable au fil des récits mais jalonnée de faits essentiels à sa construction. La bouche, c’est la juxtaposition de toutes ces photos du dernier tiroir de la commode. C’est un aboutissement et une cacophonie. Une halle de marché et un grenier rongé aux mites. Et c’est ce que je dessine, la bouche et son histoire. Je m’assieds sur une terrasse chauffée et j’attends que les perles multicolores jaillissent de l’antre aux contes sans fin. Et alors j’esquisse, je gribouille, je trafficote et je brouillonne. Et je mange des cacahuètes. Mon vocabulaire se définit par les formes de ces perles : un elle, un lui, un on, un toujours, un jamais, un éclair, une madeleine ou un verre de cognac. Et parfois, j’ajoute un nuage.

    Ça fait beau un nuage entre mes formes, ça fait respirer le dessin. J’ai tout un répertoire de nuages. Pour les colériques, il y a le nuage gros et gris, porteur de pluie et de remords que je dessine toujours en deux parties. Pour les amoureux, il y a le nuage duveteux, léger, effleuré par le soleil ; le nuage rose et violet, bleu et doré. Pour les simples d’esprits, il y a le nuage-mouton qui me plaît parce qu’il me dit que le ciel est toujours une cour de récré. Et puis, pour les gens importants, il y a le nuage pet-de-lapin, le nuage qu’on ose pas assumer, comme si on ne pouvait plus faire des nuages qu’on fumant des cigarettes à la pause. Et on s’efforce de faire le plus de nuages possible, mais le seul qu’on fait vraiment, c’est le nuage pet-de-lapin quand une fois par jour ou par semaine peut-être, on se permet de rigoler de quelque chose qui est drôle, et pas de quelque chose qui est triste. Pour les enfants, je fais quasiment que des nuages, mais dans ce cas, les formes sont des nuages, aussi grand, aussi colorés, aussi variés que les perles de leur imagination, quand par exemple ils expliquent avec leurs mots qu’ils ont vu une fée, une vraie, avec des ailes et qu’elle brillait, et que même s’ils l’ont pas vu longtemps, ils l’ont vu tout de même et maintenant plus de doute, les fées existent bien. Ou quand ils ont vu un gros monsieur se moucher avec un bruit de tonnerre et que le monsieur a regardé dans son mouchoir avant de le ranger, et qu’ils trouvent ça dégoûtant, mais qu’en cachette de leurs parents, ils t’en gobent une en passant, ni vu ni connu.

    Je suis le peintre de la terrasse et je m’amuse de leurs vices, de leurs vertus, comme d’une araignée aux poils si longs qu’elle trébuche sans cesse et forme des lambeaux de toile le long de son logis – comme d’un monstre extraordinaire et malicieux, qui entre sans frapper dans vos rêves de vies sérieuses et n’en ressort que lorsque le tour est joué. J’interroge alors mon araignée : Tisse-perle, quel est mon nuage aujourd’hui ?

     

    https://www.facebook.com/Mezimezak/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore 54 - Jasmin Limans

     

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    (photo (c)Alain Hugonenc)

     

    (Mimi, 18 cité Besson.) 

     

    Elle pleure en pelant des oignons. C'est une occupation précieuse, que trop de gens sérieux négligent. Elle avoue, au passage, qu'un de ses amis médecins, suite à ses recommandations, prescrit désormais à ses patients de peler et manger au moins deux fois par semaine, ses propres oignons. Elle dit ça fièrement, sans fausse humilité. Elle ne fait pas semblant. Il y a longtemps qu'elle n'a plus de prétention. Elle n'a pas de temps à perdre. Elle a 81 ans. Elle a, comme ça, des ordonnances étranges, que personne ne comprend. Elle dit que le monde meurt à cause de ça : des gestes de la main qui disparaissent ou que l'on oublie et des oignons qu'on ne mange jamais assez toute seule. Elle ne va pas plus loin. On n'en sait jamais plus.

    Je mange mes oignons, moi. Tous les jours, alors, deux fois par semaine, quand même, vous pourriez faire de même. 

    Elle mange ses oignons de différentes façons : seule, dans le salon, après les avoir cuits à la vapeur, ou bien couchée dans son lit, coupés en petits dés, qu'elle dispose en cavaliers sur des tartines de beure. Parfois, elle se contente de les dévorer crus, assise en tailleur. Souvent, elle les accommode à une soupe aux orties. Quand elle n'a plus d'idée, elle les fait revenir. Elle dit que c'est moins saint, que c'est au poil, c'est tout. Elle ne s'attarde pas.  Elle dit que les oignons, un rien les accompagne, qu'ils se marient à tout, qu’ils s’accommodent toujours, qu'ils sont faciles à vivre malgré nos sautes d'humeurs.   

    Elle dit que les oignons, c'est l'explication même du sens de l'univers. Elle en est sûre et certaine et selon elle, plusieurs textes sacrés, encore mal traduits, l'approuvent. 

    Elle fait famille, comme ça, depuis des décennies et des mauvaises décisions, des divorces et des morts avec les Amaryllidacées et les Asparagales.

     

     

  • Soliflore 50 - Estelle Decamps

     

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    illustration de Clarisse Robin

    https://www.facebook.com/clarisse.robin.illustratrice/

     

     

    Intramuros

    D'égouts en dégoûts cela piaille d'hypocrisie, on déverse du venin en faux scénario de vie. Des refrains de cloches qui ne cessent de détonner, de grâce sont mes matins hors des remparts et pavés. Les faubourgs à scandales mettent à jour leurs cruautés, les langues s'y étalent et t'assaillent par croche pied. Des camions poubelles qui te dévient de côté, sans faire dans la dentelle et qui laissent à désirer. Des regards assassins qui en silence te condamnent, un sourire taquin est d'avance la plus belle arme. Ils tombent comme des mouches dans un flot d'immondices, la coupe est alors pleine, de haine ils s'enlisent. Des femmes aigries qui profanent ta jeunesse, elles t'envient, leurs hommes fantasment sur tes caresses. Je n'avais qu'un désir, que l'on m'arrache de ses entrailles, où résonnent mes soupirs comme le vent de la grisaille. On m'évalue sous A et je suis jugée sous B, ils renient le jeu double de leurs faces dépravées. Ils se dévoilent sages mais planteront un couteau, les cartes sont sur tables, leurs places rampent derrière mon dos. La bave des crapauds ne peut atteindre les étoiles, c'est au bout du rouleau qu'ils se noient dans leurs spirales. Ils avalent de travers ce que renvoie ton aura, ils arpentent en vipères sur le fil de tes émois. La vidange qu'est la place y répand tout son crottin et, quand vient un revers, ils s'entassent dans leurs dédains. Ils projettent la lumière sur la moindre de tes failles alors, ils brassent de l'air et leurs cervelles déraillent. Ils prédisent tes pertes et sous estiment tes rêves, ce que dévoilent leurs becs n'est que reflet de leurs trêves. Pauvre est celui qui taille par complexe mal soigné, en silence mes batailles se cultivent sous leurs nez...

     

     

     

  • Soliflore 49 - Gabriel Zimmermann

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    tableau de Théodore Géricault

     

     HARAS

     

    Les chevaux avaient profil de serpe

    Dans le halo hérissé de l’hiver

    Et l’agonie devenait familière

    Pour les lads qui avaient balayé la neige.

    C’était le froid de février, quand la sève endormie

    Mène au plus près du repos d’ossuaire.

     

    Glaciale et silencieuse,

    L’écurie. Quelquefois, des sabots qui claquent,

    Morne signal de la vie enfermée ;

    Un début de hennissement qui cesse

    Comme un envol se brise. Et le vent ? Pas même à s’engouffrer.

     

    On entend mâcher. Dans les boxes,

    Le jour n’a qu’un sursaut face à la nuit

    Et pendant que l’air gifle et gerce les hommes,

    Ils ont, dans leur cloison en bois, le regard immense

    Et effaré des mourants.

     

    http://gzimmermann.blogspot.fr/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Soliflore 48 - Yoann Lévêque

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    Lisa Carney

     

     

    dans le tumulte opaque

     

    le calme boit au broc d’un vert

    ceint d’un blanc maculé d’ondées

     

    dans la gorge d’indécision

    je rince une bouche cousue

    à la limpidité du verre

    empli d’une nuit sans étoiles

     

    rondes d’étincelles les lames

    cassent se déprennent du monde

    me rappellent aux murs du vide

    vide du mur où traverser

     

    enfin

     

    http://continuerlecho.blogspot.fr/